Chine : verdict inédit condamnant les "traitements" contre l'homosexualité

7 Janvier 2015
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Pour la première fois en Chine, un tribunal pékinois a condamné, mi décembre, une clinique pratiquant des traitements censés "soigner" l'homosexualité — un verdict inédit contre les "thérapies de conversion", très répandues dans un pays où les gays subissent de fortes discriminations, note l’AFP. La clinique psychiatrique Xinyu Piaoxiang, située dans la mégalopole de Chongqing, s'est vu condamnée à verser 3 500 yuans (463 euros) à Yang Teng, un jeune gay qui l'avait assignée en justice, a indiqué ce dernier à l'AFP. L'établissement devra par ailleurs publier sur son site des excuses publiques à l'égard du plaignant. Yang Teng avait expliqué avoir été traumatisé par des traitements de cette clinique, qui avait cherché à "corriger" son orientation sexuelle en lui administrant des électrochocs de façon répétée. Le tribunal a finalement estimé qu'il n'était "pas nécessaire" d'avoir recours à des électrochocs, puisque "l'homosexualité ne nécessite aucun traitement médical", a rapporté M. Yang — confirmant le contenu du verdict, déjà partagé sur les réseaux sociaux. Pour les militants chinois de la cause homosexuelle, la plainte de Yang et le procès pékinois, sans précédent, constituaient une étape hautement symbolique.  "Je vais montrer ce verdict à mes parents pour leur montrer ce que dit la justice chinoise, que l'homosexualité n'est pas une maladie mentale", s'est réjoui Yang Teng. Pékin a officiellement retiré l'homosexualité de sa liste des maladies mentales en 2001, mais les gays et les lesbiennes chinois font encore l'objet d'une très forte pression familiale et sociale. L'homosexualité n'est plus pénalisée en Chine depuis 1997, et au fil des ans, les "camarades" (surnom familier des gays) sont devenus mieux acceptés, surtout au sein des populations jeunes et citadines. Pour autant, les autorités continuent obstinément de refuser l'inscription des groupes de défense LGBT parmi les ONG reconnues.