Covid long après deux ans

6 Juin 2023
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La grande majorité des patients-es (90 %) souffrant de Covid long voient leurs symptômes lentement s’améliorer au bout de deux ans, les autres connaissant une amélioration rapide ou au contraire une persistance de leurs troubles, rapporte une étude publiée le 26 mai. Cette étude a été réalisée par le Dr Viet-Thi Tran, épidémiologiste (Université Paris Cité / AP-HP), auprès de 2 197 personnes de la cohorte « ComPare » souffrant de « Covid long », suivies régulièrement. Ses résultats ont été publiés dans la revue International Journal of Infectious Diseases. Fatigue, toux, essoufflement, fièvre intermittente, perte du goût ou de l’odorat, difficultés de concentration, dépression... le Covid long se manifeste par un ou plusieurs symptômes parmi une longue liste, généralement dans les trois mois après l’infection et persistant au moins deux mois. Ce n’est pas une « maladie » unique, mais un syndrome complexe résultant de multiples mécanismes souvent intriqués, ce qui explique le tableau clinique complexe et souvent hétérogène des patients-es, rappelle l’AP-HP dans un communiqué, cité par l’AFP. Selon l’étude, environ 90 % des personnes atteintes de « Covid long » rapportent encore des symptômes un an après leur infection initiale. Les chercheurs-ses ont pu identifier trois trajectoires chez les patients-es. La très grosse majorité (91 %) avait une amélioration lente de leurs symptômes au cours du temps (avec une réduction moyenne d’environ 25 % du nombre de symptômes rapportés dans les deux ans après leur apparition). Environ, 4 % des patients-es avaient une amélioration rapide de leurs symptômes (avec une rémission complète des symptômes dans les deux ans après leur apparition). Comparé aux autres patients-es, ces personnes étaient plus jeunes et n’avaient pas d’antécédents de maladie fonctionnelle (fatigue chronique, fibromyalgie, etc.). Environ 5 % des patients-es avaient, à l’inverse, des symptômes importants et persistants au cours du temps. Ces personnes étaient généralement plus âgées, fumeuses et avaient un antécédent de maladie auto-immune. Elles présentaient plus fréquemment des symptômes à type de tachycardie, bradycardie, palpitations, arythmies, bouffées de chaleur, sueurs et intolérance au froid et au chaud, lors de leur maladie aigüe. Ces résultats vont permettre de mieux informer les patients-es de l’évolution de leur « Covid long » et de mieux estimer les besoins du système de santé pour répondre au défi de cette maladie, souligne l’AP-HP.