Criminalisation du VIH : un témoignage révoltant

17 Janvier 2023
1 068 lectures
Notez l'article : 
0
 

En 2020, 92 pays ont signalé à l’Onusida qu’ils criminalisaient la non-divulgation, l’exposition et la transmission du VIH par le biais de lois spécifiques ou générales. De telles lois sont contre-productives parce qu’elles sapent, plutôt que soutenir, les efforts visant à prévenir de nouvelles infections à VIH. Elles violent également les droits humains, y compris les droits à l’égalité et à la non-discrimination. Dans un témoignage édifiant publié sur le site américain Poz, Lashanda Salinas, une activiste VIH, originaire du Tennessee (États-Unis), raconte ce qu’elle décrit comme un « cauchemar » : « Quand j'avais 25 ans, j'ai eu une relation avec un homme pendant environ un an, et quand nous avons décidé de rompre, c'était mutuel. Mais après notre rupture, il a contacté la police et porté plainte en disant que je ne lui avais pas dit que j'étais séropositive. Je pense qu'il a fait cela par vengeance, car il connaissait ma séropositivité. Je prenais mon traitement VIH et il n'a jamais été testé positif », raconte Lashanda Salinas. « La police est venue à mon travail et m'a arrêtée. Lorsque j'ai été accusée de ce crime, j'étais dévastée ! Le fait d'être en prison, d'avoir une caution de 100 000 dollars à payer et d'être accusée d'un crime que je n'avais pas commis a été le moment le plus terrifiant de ma vie. Je n'avais personne pour me tirer d'affaire, et mon père était à l'hôpital, en train de mourir d'un cancer du cerveau. Je ne savais pas quoi faire, et j'avais peur ». Pour éviter une peine de trois ans de prison, la militante accepte de plaider coupable, mais, en contrepartie, elle doit s’enregistrer au registre des délinquants-es sexuels-les : « Pour moi, et pour la plupart des gens que je connais, un délinquant sexuel signifie quelqu'un qui a abusé sexuellement d'enfants (un pédophile). J'étais horrifiée ! Je n'avais jamais touché un enfant ! (…). Depuis que je suis enregistrée comme délinquante sexuelle, je dois suivre des cours pour les délinquants sexuels (...). Je ne peux pas être en présence d'enfants et je ne peux pas me trouver à moins de 300 mètres d'une école, d'une garderie ou de tout autre endroit où se trouvent des enfants », dénonce la militante. Et Lashanda Salinas de conclure : « Être accusée d'exposition criminelle au VIH et être inscrite sur le registre des délinquants sexuels a été un cauchemar pour moi. Je veux me réveiller de ce mauvais rêve et retrouver une vie normale. Mais ma vie et celles des autres femmes et personnes vivant avec le VIH dans le Tennessee ne seront jamais plus les mêmes tant que cette loi injuste ne sera pas modifiée ». Révoltant.

Commentaires

Portrait de jl06

Témoignage qui jette un froid ....et une leçon à tout les grincheux .

Mais qu'arrive t,ils àu USA , comme en général nous suivons avec un décalage dans le temps ,

Faudrait voir à ouvrir les yeux