Dépistage du cancer de la prostate : deux nouveaux outils pour s’informer

6 Avril 2016
2 164 lectures
Notez l'article : 
0
 

La question du dépistage du cancer de la prostate et de ses modalités se pose fréquemment en médecine générale. Selon des données officielles publiées dans le "Bulletin épidémiologique hebdomadaire", entre 2012 et 2014, 62 % des hommes âgés de 50 à 69 ans et 68 % des hommes de plus de 75 ans ont réalisé au moins un dosage de l’antigène spécifique prostatique (PSA). La quasi-totalité (88 %) des dosages de PSA est prescrite par un médecin généraliste, qui dans 95 % des cas les associe à d’autres examens (neuf en moyenne dont glycémie, dosage de lipides, créatininémie, etc.) dans le cadre d'un "bilan de santé". Une pratique de "dépistage individuel" du cancer de la prostate par le dosage du PSA sérique s’est donc répandue en France, notent les experts. En France, la Haute autorité de santé (Has) précise qu’il n’a pas été retrouvé d’éléments scientifiques permettant de justifier ce dépistage par dosage du PSA, y compris dans des populations considérées comme étant plus à risque. Aucune autorité sanitaire dans le monde n’a rendu d’avis favorable au déploiement d’un programme de dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA. Dans un article publié fin mars, l’Institut national du cancer indique que "l’ensemble des évaluations publiées en France sur ce dépistage concluent qu’une information éclairée des hommes par le médecin est nécessaire, afin que ceux-ci soient au fait des limites de la démarche et prennent une décision en toute connaissance de cause". D’où la publication de deux nouveaux outils destinés aux médecins et à leurs patients pour faciliter une décision éclairée et partagée concernant le dépistage du cancer de la prostate. Le premier délivre aux médecins généralistes toutes les données objectives et utiles ainsi que des éléments de contexte sur les bénéfices et risques du dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA et de son traitement. Le second outil est destiné aux patients. Il vise à informer les hommes qui souhaitent s’engager dans une démarche de dépistage afin de leur permettre de mettre en balance les bénéfices attendus par rapport aux risques encourus et ainsi faciliter le dialogue avec le médecin. Avec près de 57 000 nouveaux cas par an, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme (28 % des cas de cancers). Son évolution est le plus souvent très lente, d’une durée de 10 à 15 ans en moyenne avant que n'apparaissent des symptômes.
Il se place au troisième rang en termes de mortalité par cancer chez l’homme (à l’origine de 8 900 décès), soit 10 % des décès par cancer et 3 % des décès masculins. Trois quarts des décès ont lieu après 75 ans.