Dolutégravir et Unitaid

2 Juin 2023
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Dream ? Grâce à la mise en œuvre « rapide » et à « grande échelle » d’un traitement « révolutionnaire » contre le VIH, le dolutégravir (DTG), de nouvelles estimations prévoient des économies de sept milliards de dollars pour les systèmes de santé d’ici 2030, a annoncé l’agence de santé mondiale Unitaid, dans un communiqué. Et d’expliquer : « Les sept milliards de dollars d’économies sont le résultat d’un investissement précoce de près de 100 millions de dollars de la part d’Unitaid pour surmonter les obstacles qui empêchent une utilisation à grande échelle et une adoption rapide par les pays et les partenaires. « Ces obstacles comprennent les prix élevés, les approvisionnements insuffisants, les obstacles réglementaires, les restrictions en matière de propriété intellectuelle, les goulets d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement, la faible demande et les lacunes en matière de données probantes, en plus de l’identification de solutions mieux adaptées à une utilisation dans des contextes à faibles revenus », a développé, Hervé Verhoosel, porte-parole d’Unitiad, lors d’une conférence de presse. « Le DTG est un médicament plus efficace, plus facile à prendre et il engendre moins d’effets secondaires que les autres médicaments actuellement utilisés. Il présente également une barrière génétique élevée au développement d’une pharmacorésistance, ce qui est important étant donné que la résistance aux traitements à base d’EFV [éfavirenz] et de névirapine tend à augmenter », explique encore l’agence. Le DTG est actuellement utilisé par plus de 22 millions de personnes dans 110 pays en développement à revenu faible ou intermédiaire. C’est un effort coordonné de plusieurs partenaires et instances qui a permis que le nouveau médicament soit introduit dans les systèmes de santé à des prix abordables, en un temps record. L’octroi de licences volontaires a permis de conclure un accord moins d’un an après l’approbation réglementaire de DTG, ouvrant ainsi la voie à la fabrication de médicaments génériques. De son côté, Unitaid a financé des essais cliniques visant à étendre l’utilisation sûre du médicament aux populations les plus importantes ou les plus exposées au risque d’infection par le VIH, qui n’avaient pas été incluses dans les essais initiaux. Unitaid a également accéléré l’introduction du DTG pour permettre un accès rapide, stimuler la demande et développer de nouveaux marchés. « Tout retard dans l’accès au DTG aurait eu de graves conséquences sur la vie et la santé d’innombrables personnes dans les pays à revenu faible et intermédiaire, où vivent plus de 80 % de toutes les personnes atteintes du VIH », a rappelé Hervé Verhoosel, pour illustrer les enjeux. Ces efforts ont permis que le DTG arrive dans les pays à revenu faible et intermédiaire trois ans seulement après son enregistrement aux États-Unis. En 2019, les résultats des essais cliniques ont permis d’élargir l’accès aux femmes enceintes et aux personnes sous traitement contre la tuberculose, l’infection opportuniste la plus fréquente chez les personnes vivant avec le VIH dans le monde. Comme le rappelle Unitaid, le DTG s’est avéré supérieur aux traitements précédents pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l’enfant, en particulier lorsque la femme est diagnostiquée à un stade avancé de sa grossesse. Aujourd’hui, il existe seize fabricants de médicaments génériques pour le traitement du VIH à base de DTG, y compris des formulations adaptées aux enfants. Les médicaments sont disponibles pour moins de 50 dollars par personne et par an, ce qui est nettement inférieur au prix d’introduction de 75 dollars et plus abordable que tous les traitements alternatifs, souligne Unitaid. Ce communiqué ne vise pas uniquement à saluer les effets positifs d’une stratégie, il explique aussi la « nécessité d’un financement de 1,5 milliard de dollars pour soutenir les cinq prochaines années de travail d’Unitaid, au cours desquelles l’organisation continuera à repousser les limites pour améliorer les soins et réduire la charge de morbidité disproportionnée à laquelle sont confrontées les populations des pays à revenu faible et intermédiaire ».