Drogues : une enquête ouverte

22 Septembre 2021
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Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont annoncé le 15 septembre dernier avoir autorisé l’ouverture d’une enquête sur les meurtres commis aux Philippines dans le cadre de la guerre antidrogue conduite par le gouvernement. Pour la juridiction internationale, cette politique, menée depuis l’arrivée de Rodrigo Duterte à la présidence, a conduit à de possibles « crimes contre l’humanité ». La cour, fondée en 2002 pour juger des pires atrocités commises dans le monde, « a fait droit à la demande du procureur d’ouvrir une enquête », malgré le retrait de Manille de la CPI en 2019 suite à l’ouverture d’un examen préliminaire sur ces violences.  Fatou Bensouda, procureure sortante de la CPI, avait annoncé en juin dernier avoir demandé l’ouverture d’une enquête sur des milliers de meurtres qui auraient été commis aux Philippines dans le cadre de la guerre déclarée à la drogue par le gouvernement, entre 2011 et 2019. Les juges internationaux ont conclu qu’il « existe une base raisonnable pour ouvrir une enquête », notant que « l’élément spécifique constitutif du meurtre en tant que crime contre l’humanité (...) est réalisé », a déclaré la Cour dans un communiqué, cité par l’AFP. La CPI a précisé que la « campagne dite de « guerre contre la drogue » [un des axes majeurs de la campagne présidentielle de Duterte, ndlr] ne peut être considérée comme une opération légitime de maintien de l’ordre, et les meurtres ne peuvent être considérés ni comme légitimes ni comme de simples excès ». Les juges ont souligné que même si les Philippines se sont retirées de la CPI en 2019, la juridiction reste compétente pour connaître des crimes qui auraient été commis sur leur territoire lorsqu’elles étaient un État partie au Statut de Rome, texte fondateur de la cour.  Le 16 septembre, le président philippin Rodrigo Duterte a fait annoncer  par son avocat qu’il n’allait pas coopérer avec la Cour pénale internationale (CPI) dans le cadre de cette enquête. « Le gouvernement interdira l'entrée » sur son territoire de tout membre de cette juridiction venant « recueillir des informations et des preuves », a d’ailleurs averti le principal conseiller juridique du président Duterte, Salvador Panelo.