Inégalités en hausse en France

4 Juin 2021
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Les inégalités de niveau de vie ont légèrement augmenté en France entre 2008 et 2018, selon une étude publiée jeudi 27 mai par l’Insee. Le niveau de vie des 20 % de ménages les plus aisés était 4,43 fois supérieur à celui des 20 % les moins aisés en 2018, contre 4,35 fois en 2008, évalue l’Institut national de la statistique dans son rapport sur les revenus et le patrimoine des ménages. L’institut note que cet écart aurait été beaucoup plus important sans les mesures de redistribution existantes (aides sociales, etc.). À l’inverse, les revenus des plus aisés ont augmenté, en particulier leurs revenus du patrimoine. L’Insee ne dispose pas encore de données comparables pour l’année 2020, qui pourraient témoigner de l’impact de la crise sanitaire liée à la Covid-19. Mais « plusieurs éléments laissent penser que la crise aura un impact fort sur les revenus des ménages les plus modestes », a estimé Valérie Albouy, cheffe du département des ressources et des conditions de vie des ménages à l’Insee, citée par l’AFP. Elle cite notamment l’augmentation du nombre de bénéficiaires du RSA et des aides au logement ; ou encore le fait que 22 % des ménages estiment que leur revenu mensuel a baissé d’au moins 50 euros entre mars 2020 et le printemps 2021, particulièrement les jeunes, les travailleurs-ses indépendants-es et les ménages aux revenus modestes.  Pour la première fois, l’Insee présente une évaluation de l’impact de la redistribution sur les inégalités en 2018 en intégrant des éléments jusqu’ici ignorés, comme les retraites, les transferts sociaux en nature (éducation, santé, etc.) ou encore le poids de taxes comme la TVA sur le niveau de vie des ménages. Dans cette approche élargie, les deux tiers des ménages sont bénéficiaires nets de la redistribution, c’est-à-dire qu’ils reçoivent davantage, en moyenne, en prestations et services publics qu’ils ne versent en impôts, taxes et contributions sociales. Ils ne sont qu’un tiers dans l’approche usuelle de la redistribution. Cela est dû notamment au poids important des transferts en nature, comme l’éducation et la santé, dans le niveau de vie des ménages les plus modestes. Ainsi, selon l’Insee, les transferts en nature contribuent pour moitié à la réduction des inégalités, devant les prestations sociales monétaires, puis les dépenses de consommation collective (dépenses dans la police, la justice, etc.), et les retraites.