Kenya : il faut dépénaliser l'infection par le VIH

20 Novembre 2012
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Le Kenya devrait amender ses lois pour dépénaliser la transmission du VIH a estimé (30 octobre) un responsable de l'ONU :  Maria-Threase Keating du PNUD. Elle a expliqué à des journalistes à Nairobi que le Kenya devrait abroger ses lois qui empêchent une prise en charge efficace de la prévention, du soin et du traitement du VIH pour toutes les personnes qui en ont besoin. "Le Kenya devrait amender ses lois et dépénaliser la transmission ou l'exposition au VIH afin d'encourager les gens à savoir s'ils sont infectés", a-t-elle expliqué lors du premier symposium national sur le VIH, la loi et les droits de l'Homme. Selon l’Agence de presse chinoise Xinhua, cette conférence a réuni plus de 300 parties prenantes pour discuter des moyens de produire un environnement favorable à la prévention, au traitement, au soin et à l'aide de ceux qui vivent avec et son affectés par le VIH. La Loi de prévention et de contrôle du VIH et du sida de 2006 criminalise la transmission délibérée du VIH. Le Kenya est l'un des 60 pays au monde où il est criminel d'exposer une autre personne au VIH ou de lui transmettre le VIH. "Il y a beaucoup de personnes qui ne savent pas qu'elles sont porteuses du virus et pourraient le transmettre sans le savoir", a déclaré la représentante nationale. Le secrétaire permanent du ministère des Programmes spéciaux Andrew Mondoh a déclaré que son gouvernement développait actuellement des modalités en vue de réviser les lois qui punissent la transmission du VIH. Le VIH est toujours une catastrophe nationale, 28 ans après le signalement du premier cas dans le pays, a-t-il noté. "Il représente environ 29% des morts au Kenya, et il pourrait freiner les efforts pour réaliser le développement national", a déclaré Andrew Mondoh. De son côté, Allan Maleche, directeur exécutif du Réseau kenyan sur les questions juridiques et éthiques relatives au sida et au virus VIH (KELIN), a déclaré que la loi actuelle sur le VIH pourrait contribuer à perpétuer la stigmatisation et la discrimination. "Cela pourrait avoir des ramifications de long terme pour la réduction des nouvelles transmissions du VIH", a-t-il déclaré. Bref, le message est clair : il faut modifier la loi pour ne pas saper plus longtemps les stratégies de prévention.