Les inégalités de salaire se creusent toujours

On le savait : la crise a davantage touché les Français les plus pauvres. D’après la dernière enquête de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) "Revenus sociaux et fiscaux" sur l’année 2011, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (moins de 911 euros mensuels) atteint 8,7 millions, soit près de 15 % de la population. Un nouveau "record", qui s’accompagne d’un accroissement sensible des inégalités de revenus entre ménages aisés et précaires. "Le niveau de vie des 10 % les plus pauvres est inférieur à 10 510 euros par an, contre au moins 37 450 pour les 10 % les plus riches. Soit 3,6 fois plus. Un ratio en hausse par rapport à l’année précédente", explique le rapport de l’institut de statistiques économiques. Alors que les revenus des plus modestes n’ont pas cessé de baisser depuis 2008, la tranche la plus haute a connu une augmentation de 2,1 % (euros constants) en 2011. Cela s’explique par une revalorisation quasi-nulle des revenus minimums (SMIC, RSA), alors que la légère reprise de croissance en 2011 a permis une évolution favorable des salaires des plus qualifiés. Si le taux de pauvres parmi les retraités est en baisse, l’étude montre une proportion plus importante dans précarité financière chez les jeunes (19,4 %) et les chômeurs (38,9 %). Des résultats inquiétants que le gouvernement, engagé dans une lutte contre les inégalités, devra étudier pour rétablir plus de justice sociale.