Médecins libéraux et obligations de garde

9 Février 2023
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Dites 33 ! Remontés contre leur charge de travail, les médecins libéraux redoutent que les gardes redeviennent obligatoires, au risque selon eux-elles d'aggraver les problèmes d'attractivité et de creuser les difficultés d'accès aux soins, alors que le but inverse est recherché. Fini le volontariat, place à une « obligation collective » de garde le soir, le week-end et les jours fériés pour l'ensemble des médecins et soignants-es libéraux-les : c'est le sens d'un amendement à une proposition de loi portée par la députée Renaissance Stéphanie Rist, votée le 19 janvier à l'Assemblée. En 2002, l'obligation de garde avait été retirée du code de déontologie de la profession médicale, rappelle l’AFP. Elle avait été remplacée par un système collectif de permanence des soins ambulatoires (PDSA) fondé sur le volontariat, avec une rémunération sous forme de forfaits. Deux décennies plus tard, alors que les urgences hospitalières débordent, la pression monte à nouveau sur les médecins libéraux-les, de la part de l'exécutif comme dans le cadre de la négociation de la convention qui doit les lier à l'Assurance maladie pour les cinq années à venir. Les représentants-es des médecins s'étonnent de la menace de nouvelles « contraintes » alors que, selon eux-elles, la PDSA fonctionne. Reste qu’à peine 40 % des généralistes ont participé à des gardes en 2020, selon un rapport de l'Ordre des médecins. Cela n'a pas empêché que plus de 90 % du territoire national soit couvert par la permanence des soins jusqu'à minuit et le week-end. Pour le syndicat SML, « il est particulièrement grave de contraindre des médecins libéraux, dont une très grande partie ont plus de 60 ans, à prendre des gardes ». « Reprendre les consultations après une nuit sans sommeil, c'est comme travailler en alcoolémie positive », appuie Corinne Le Sauder, présidente de la Fédération des médecins de France (FMF) et généraliste dans le Loiret, citée par l’AFP. Pour exprimer leur mécontentement, les syndicats ont appelé à une grève des gardes depuis le 23 janvier, les participants-es au mouvement s'exposant à des réquisitions. Ils-elles ont désormais en ligne de mire l'examen de la proposition de loi Rist qui sera examinée par le Sénat à partir du 14 février.