Ouganda : libération d'une infirmière condamnée pour négligence

2 Décembre 2014
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Un tribunal ougandais a ordonné (28 novembre) la libération d'une infirmière séropositive qui avait été condamnée en mai dernier à trois ans de prison pour "négligence" après avoir utilisé sur un enfant de deux ans une aiguille avec laquelle elle venait de se piquer. Le tribunal, qui a maintenu la condamnation de l'infirmière, a estimé qu'elle avait passé suffisamment de temps en prison. Ce cas avait profondément divisé la société ougandaise. Des journaux l'avaient qualifiée d'"infirmière tueuse" en l'accusant d'avoir cherché à infecter sciemment le bébé, alors que des militants de la lutte contre le sida avaient vu en elle la victime d'une stigmatisation grandissante des séropositifs en Ouganda. L'infirmière avait initialement été inculpée de tentative d'assassinat. Selon des tests, le petit enfant est séronégatif. L'avocat de l'infirmière, Steven Senkeezi, s'est dit "heureux" de la libération de sa cliente, mais n'entend pas arrêter là son combat. Il veut que sa cliente soit blanchie des accusations portées contre elle. "Nous n'acceptons pas la condamnation", a-t-il déclaré. A sa sortie du tribunal, l'infirmière a laissé éclater sa joie, mais fustigé une partie des médias qui l'avait accusée d'avoir volontairement tenté de contaminer l'enfant. "Ils ont écrit beaucoup d'absurdités sur moi", a-t-elle estimé, citée par l’AFP. L'épidémie de VIH connaît un regain en Ouganda, longtemps félicité pour ses succès dans la lutte contre le sida, notamment concernant l'utilisation du préservatif. De 18 % en 1992, le taux de prévalence avait chuté à 6,4 % en 2005 avant de repartir à la hausse pour s'établir à 7,3 % en 2011, selon les chiffres officiels.