Pauvreté : hausse du taux de privation

11 Août 2023
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Le taux de « privation matérielle et sociale », une façon alternative de mesurer la pauvreté, a atteint 14 % de la population de France métropolitaine début 2022, soit son plus haut niveau depuis la création de cet indicateur en 2013, a annoncé l'Insee (20 juillet).  Ce taux atteignait 13,4 % en 2020, et 12,4 % en 2013, a précisé l'Institut national de la statistique et des études économiques. La hausse du taux de privation est notamment due à l'augmentation des prix de l'énergie : 10,2 % des ménages déclarent ne pas pouvoir chauffer suffisamment leur logement, contre 6,1 % en 2021 et 5 % en 2018. L'Insee y voit, en particulier, l'impact de la hausse du prix du fioul domestique, un « combustible de chauffage que les ménages vulnérables utilisent davantage que les autres ».  Contrairement aux taux de pauvreté monétaire, fondé sur les revenus des ménages, le taux de privation repose sur le renoncement des ménages à certains produits ou services, à partir de critères comme posséder deux paires de chaussures, se chauffer correctement, manger de la viande ou du poisson tous les deux jours, ou partir une semaine en vacances chaque année. Si un ménage cumule au moins cinq de ces renoncements parmi une liste de treize éléments « considérés comme souhaitables, voire nécessaires, pour avoir un niveau de vie acceptable », il est en situation de « privation matérielle et sociale », ou en d'autres termes « pauvre en conditions de vie ».  Le taux de privation dépend beaucoup de la composition des ménages, observe l'Insee : il atteint 6,8 % parmi les couples sans enfants, 15,8 % chez les personnes seules, mais 31,1 % parmi les familles monoparentales. Ces chiffres sont issus de l'enquête « Statistiques sur les ressources et les conditions de vie », pour laquelle l'Insee a interrogé plus de 1 000 ménages, soit près de 39 000 personnes, rappelle l’AFP. La France est « proche de la moyenne européenne », le taux de privation dans les pays de l'UE atteignant 12,7 % — mais 11,5 % en Allemagne, 9 % en Italie et moins de 5 % au Luxembourg, en Scandinavie et dans certains pays de l'Est. Le taux de pauvreté monétaire, de son côté, exprime la part des ménages dont le niveau de vie est inférieur à 60 % du revenu de vie médian. Ce taux atteignait 14,6 % de la population en 2020, selon l'Insee.