Prévoyance et arrêts de travail

8 Juillet 2023
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Les institutions de prévoyance (assurances complémentaires pour la santé et les congés maladie) s’inquiètent « d’une dérive structurelle des arrêts de travail ». Une « dérive » qui fait grimper les cotisations versées par les salariés-es et les employeurs-ses, a indiqué jeudi 15 juin l’organisation qui les fédère, le CTIP (Centre technique des institutions de prévoyance). En 2022, les institutions de prévoyance (dont les plus importantes sont notamment Malakoff Humanis, AG2R et Pro BTP) ont dans leur ensemble augmenté de 9,4 % les cotisations « prévoyance », qui couvrent les besoins d’indemnisation liées aux arrêts de travail, selon les chiffres du CTIP. Si l’on compare 2022 à 2019, dernière année avant la Covid-19, le nombre d’arrêt de travail indemnisés par le CTIP a augmenté de 30 %, et les prestations versées à ce titre « ont augmenté de 12 % », selon les chiffres du CTIP. Cette hausse des arrêts de travail n’est « plus du conjoncturel, c’est du structurel », s’est alarmé Marie-Laure Dreyfuss, la déléguée générale du CTIP. « On n’a aucun signe que cela va se calmer », et « à un moment va se poser la question de la soutenabilité » du coût de cette protection sociale, a-t-elle ajouté. Parmi les facteurs qui contribuent probablement au phénomène, il y a « dans certains secteurs » une augmentation nette des arrêts de travail des moins de 45 ans, a indiqué Marie-Laure Dreyfuss. « Sauf exception », ce ne sont pas les pathologies médicales lourdes, « ce sont des problèmes psy », comme « le burn-out » ou « la dépression post-Covid », a-t-elle indiqué, citée par l’AFP. Le sujet préoccupe également le gouvernement, à l’instar du ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, qui a pointé « l’explosion des arrêts maladie ». Le montant des indemnités journalières remboursées par la Sécurité sociale a, en effet, augmenté de 7,4% (hors Covid) en 2022, à plus de 14 milliards d’euros.