Salle de conso : un projet est prêt à Paris

22 Octobre 2012
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Médecins du Monde (MDM) et l'association Gaïa-Paris ont présenté (9 octobre) devant la presse leur projet de salle de consommation à moindres risques, espérant que le gouvernement donnera rapidement son feu vert pour expérimenter cette structure à Paris, indique l’AFP. Ces salles permettent de consommer ses propres produits dans de bonnes conditions d'hygiène et sous supervision de professionnels de santé. Elles ne sont actuellement pas autorisées en France mais existent dans près d'une dizaine de pays, dont la Suisse et l'Allemagne. Fin août, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait affirmé que son ministère serait prêt "assez rapidement" à en lancer l'expérimentation et qu’un groupe y travaillait au sein de son administration. De son côté, le Conseil de Paris avait voté en 2010 en faveur de cette initiative. Le projet présenté le 9 octobre a pour objectifs de réduire "la mortalité", "les infections et le manque d'hygiène", mais aussi "l'exclusion sociale" des personnes consommatrices de drogue et "les troubles à l'ordre publique", a expliqué Elisabeth Avril, directrice de Gaïa-Paris. Le projet pourrait voir le jour au printemps 2013, a annoncé Elisabeth Avril, qui attend "le feu vert" du gouvernement. Afin de ne pas provoquer de tensions inutiles et de permettre une mise en place au mieux de l’intérêt de tous : riverains, personnes bénéficiaires. Selon les estimations des promoteurs de cette salle, elle pourrait recevoir de "200 à 250 passages par jour, accueillerait des consommateurs de drogues par voie intraveineuse mais aussi par inhalation (crack notamment) et refuserait les mineurs, les personnes en état d'ébriété, trop agitées ou déjà sous drogue". Après un entretien pour retracer son parcours de consommateur, l'usager se verrait remettre une carte d'accès, lui permettant de consommer la drogue qu'il aura lui-même apportée, avec du matériel stérile fourni. Sans surprise, l’UMP parisienne a dégainé contre le projet. Jean-François Legaret, président du groupe UMP au Conseil de Paris, et Philippe Goujon, président de la fédération UMP de Paris et membre de la mission interparlementaire d'information sur les toxicomanies, "ont toujours estimé que la priorité nationale dans ce domaine était de prévenir et réduire la consommation et non de l'encadrer".

 

Commentaires

Portrait de angedu74

Je trouve cela très démagogue, je suis pour la prévention et la répression. Le gouvernement socialiste et son président sont des inconscients . Mais quelle société allons nous laissez aux générations futures ?? un tel dispositif coûterait de 300 000 € à 1 millions d'euros !! . Je trouve très déplorable , l'état français n'est pas dans son rôle !!
Portrait de JIPETTE

dans de bonnes conditions d'hygiène avec des seringues neuves a chaque prise à utilisation unique et si on pouvait veiller a la qualité des produits consommés ? pour répondre a GAYDU74 tout a un prix est ce preferable de financer les armées par ex ? et accorder des dégrevements d impots a certains ça coute (aussi) a la majorité Vaut toujours mieux prevenir que guerir selon le vieil adage v
Portrait de frabro

Pour répondre à l'argument du coût des salles de consommation supervisées, je renvoie au coût de la prise en charge à vie d'une contamination au VIH, et au coût d'une prise en charge de VHC. En évitant les contaminations grâce à des conditions de pratique de la prise de produit dans les meilleures conditions possibles, les salles de conso permettent au contraire une économie à moyen et long terme. Elles sont aussi un moyen supplémentaire pour, en évitant les contaminations, lutter efficacement contre la propagation des maladies infectieuses. L'Etat est tout à fait dans son rôle lorsqu'il se donne les moyens d'offrir une prise en charge cohérente d'une pathologie. Vous viendrait-il à l'idée de contester les centres de prise en charge du cancer sous prétexte du coût de leurs prestations ? La prévention et la répression ont montré depuis longtemps leurs limites lorsqu'elles sont déconnectées de l'offre de soins. Presque tous les pays européens qui nous entourent ont mis en place des salles de consommation supervisées, et ce depuis de longues années. Allons nous laisser aux générations futures le pays le plus retardataire d'Europe en matière de prise en charge des toxicomanies ? Ce qui est démagogue, c'est de jouer sur les peurs du grand public et son manque d'information pour se poser en parangons de vertu comme le font les opposants à ce projet.
Portrait de JIPETTE

très bel argumentaire j encourage GAYDU74 à te lire
Portrait de sonia

Le débat passionne nos hommes politiques. Majoritairement à droite, ils sont contre. Espèrons que ce projet de choute roum ne va pas provoquer la chute du parti socialiste aux prochaines élections. Ma crainte est son echec avec un retour en arrière vers la criminalisation des personnes consommatrices de drogues et seropositives.

Enfin l'argument principal des opposants au projet est son coût; environ 1 million d'euros pour sa mise en place alors que la ministre de la santé Marisol Tourraine supprime des millions aux médecins dans le cadre des dépassements d'honoraires. Taper sur les medecins pour donner aux drogués??