Secteur optionnel, le retour !

8 Octobre 2011
1 213 lectures
Notez l'article : 
0
 
Ciss_0.jpg

La discussion sur la convention médicale n’a pas permis de mettre en place le secteur optionnel. En cause, le désaccord des mutuelles. Pour faire simple, il existe deux secteurs : le secteur 1 avec des tarifs limités conventionnellement et le secteur 2 avec dépassements d’honoraires illimités… Un troisième secteur va être créé qui devrait s’appeler "secteur optionnel". Dans ce nouveau secteur, les complémentaires Santé devraient s’engager à rembourser les dépassements d’honoraires dès lors que ces dépassements ne dépassent pas un certain plafond. Curieusement, elles ne sont pas trop d’accord, d’où blocage. Du coup, Xavier Bertrand, ministre de la Santé, fait les gros yeux et a convoqué toutes les parties prenantes du dossier pour trouver une solution. Toutes… sauf une. Comme le fait remarquer le CISS (Collectif interassociatif sur la santé), les représentants des usagers ne sont pas de la fête. Le CISS se demande s’il n’y a pas une "nouvelle entourloupe en vue" (27 septembre). Le Collectif juge cela d’autant plus préjudiciable que personne ne sait vraiment comment ce secteur optionnel va fonctionner. Le CISS a d’ailleurs listé des questions en se plaçant du point de vue des usagers de la santé : "Faudra-t-il venir en consultation à certaines heures ou certains jours de la semaine pour bénéficier de ce tarif optionnel ? ", "Faudra-t-il disposer d’une complémentaire, ce qui veut dire que 5 millions de personnes seront exclues du plafonnement des honoraires dans ce nouveau secteur ?", "Est-ce à dire que pour ceux qui pourront payer le secteur optionnel, la qualité des soins sera au rendez-vous et pas pour les autres ?"… et surtout la question qui fâche : "Le secteur optionnel sera-t-il ouvert aux médecins en secteur 1, au risque de le voir complètement disparaître ?" Le CISS note que, pour le moment, rien n’est précisé et qu’une fois de plus ce sont les personnes malades qui subiront les conséquences de décisions prises sans qu’ils ne soient consultés. Xavier Bertrand conduit cela à marche forcée puisque tout doit être arrêté le 30 septembre. "Au moment où s’amplifient les attaques contre l’égalité d’accès aux soins et la solidarité, le secteur optionnel sans conditions ne nous paraît pas une bonne mesure, dénonce le CISS. Au surplus, rappelons encore que dans le domaine de la santé, rien ne doit se faire pour nous sans nous, même si depuis plusieurs mois le gouvernement en a manifestement pris la mauvaise habitude".