Une association réclame une "exception à la loi" sur le travail du sexe

13 Juillet 2015
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L'Appas, une association alsacienne qui défend le droit des personnes handicapées à une vie sexuelle et affective, a réclamé (26 juin) une "exception à la loi" sur la prostitution pour les associations spécialisées dans l'assistance sexuelle. L'Association pour la promotion de l'accompagnement sexuel (Appas) a soumis à une quarantaine de parlementaires le texte d’une proposition de loi qui permettrait de protéger l'activité d'associations qui mettent en relation des accompagnants sexuels avec des personnes handicapées, a-t-elle indiqué à l'AFP. L'Appas propose la création d'un "agrément" pour les associations ayant une activité d'assistance sexuelle "sur le même schéma que ce qui existe au niveau du code de la Santé publique" qui régit les rapports entre structures et patients, a expliqué l'avocate de l'association, Maître Caroline Zorn. "L'idée n'est pas de défendre la prostitution, mais la liberté pour chacun de vivre sa vie sexuelle comme il l'entend", a commenté l'avocate, citée par l’AFP. "Aujourd'hui dans le droit français, on ne fait pas de différence entre une association qui aide des personnes handicapées et les activités atroces du proxénétisme. Il est pourtant important de les distinguer, de ne pas faire l'amalgame, car ce n'est pas la même finalité, ni les mêmes enjeux", a-t-elle souligné. Avec cette démarche, l'association souhaite obtenir la "légalisation de l'accompagnement sexuel en France, à l'instar d'autres pays européens", précise l'Appas. Faute de cadre législatif en France, l'assistance sexuelle aux handicapés est aujourd'hui toujours pratiquée sous le manteau et l'activité des associations d'aidants sexuels relève du proxénétisme, interdit par la loi. Ailleurs en Europe (Allemagne, Suisse, Pays-Bas, Danemark, Autriche, Italie, Espagne), la profession d'accompagnant sexuel bénéficie d'un cadre juridique.