Transphobie : l’AJL saisit l’Arcom

18 Octobre 2022
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Ras-le-bol ! Dans un communiqué envoyé le 12 octobre,  l’AJL (Association des journalistes LGBTI) annonce saisir l’Arcom (ancien CSA) contre M6, suite à la diffusion d’une soirée consacrée à la transidentité avec le documentaire « Trans : uniques en leur genre », suivi d’un débat intitulé « Enfants trans : que faire ? » Avant même la diffusion de la soirée spéciale présentée par Karine Le Marchand, une cinquantaine d’associations et de collectifs LGBT+ et féministes, qui avaient pu voir le programme, avaient publié un communiqué pour dénoncer son « voyeurisme » et rappeler que les vies des personnes transgenres n’étaient « ni un sujet de divertissement, ni un sujet de débat ». Dans son communiqué, l’Association de journalistes dénonce un traitement du sujet à coup de « sensationnalisme et images chocs ». « Alors que les personnes trans étaient censées être au cœur de cette soirée, leur temps de parole fut minime. Que ce soit dans le documentaire, où elles ont été souvent remplacées par les membres de leur famille ou les médecins. Ou pendant le débat, lors duquel la parole était confisquée par deux membres de groupes ouvertement transphobes (le collectif Ypomoni et le podcast « Rebelles du genre »), ce qui n’était pas précisé lors de leur présentation. Étant donné un tel dispositif, les fausses informations ont été assénées sans être sourcées ni contredites, à une heure de grande écoute, sur une chaîne historique de télévision », déplore l’association. « L’AJL veut rappeler à ses confrères et consœurs l’exigence de la déontologie journalistique ; celle qui nous commande de faire appel à des experts-es et à des personnes concernées par les sujets traités. Celle qui nous commande de ne pas placer au même niveau une opinion sans sources relevant de l’incitation à la haine et une expertise basée sur des décennies de combats et de travaux relus par des pairs. Cette déontologie qui nous commande de ne pas diffuser de fausses informations, ni d’encourager des paniques morales qui mettent les droits et l’intégrité des personnes trans en danger ». En annexe de son communiqué, l’AJL fait l’inventaire de ce qu’elle estime être de la « désinformation ». Et l’association de conclure : « Nous signalons cette production à l’Arcom et restons ouverts-es à la discussion avec la production de l’émission ».