Sustiva 100mg : arrêt définitif, malgré les pressions
La mobilisation, pourtant soutenue, des associations n'a pas permis de faire revenir BMS sur cette décision d'arrêter définitivement la fabrication et la commercialisation de Sustiva (efavirenz) en 100 mg. Le laboratoire a, en effet, confirmé par mail sa décision la veille des fêtes de fin d'année. Si les associations, notamment le TRT-5 (groupe interassociatif Traitements & recherche thérapeutique), l'EATG (European AIDS Treatment Group) et Sidaction, sont montées au créneau, c'est parce que cet arrêt va réduire le nombre de médicaments anti-VIH disponibles pour le traitement des enfants, en pédiatrie. Cet arrêt limitera l'utilisation de cette molécule au sirop qui est très mal adapté (mauvais goût, dosage difficile) ou à un nombre élevé de gélules à 50mg (6 à 8 gélules pour un enfant de 8 ans par exemple) ou bien aux gros comprimés de 200mg inutilisables chez l'enfant !
Dès août 2008, le TRT-5, l'EATG et Sidaction interpellent BMS sur cette décision "qui va à l'encontre de toutes les recommandations de prise en charge pédiatrique." Alors que les experts demandent une panoplie plus large de traitements disponibles pour les enfants, la décision de BMS débouche sur le résultat inverse : une "réduction des options thérapeutiques disponibles pour les enfants". "BMS choisit ainsi de priver les enfants vivant avec le VIH et les médecins qui les prennent en charge d'une formulation particulièrement adaptée à leur traitement", dénoncent les associations dans un communiqué, en août 2008.
Selon le laboratoire, le faible volume de prescription de cette formulation à 100mg ne permet pas d'assurer la qualité de la production de la molécule et constitue la raison de l'arrêt de sa commercialisation. Pourtant, "il s'agit simplement de la poudre utilisée également pour fabriquer les gélules à 50mg et à 200mg, conditionnée dans un format de gélule différent", notent les associations qui balaient l'argument. "Sans égard pour les besoins des enfants concernés et de ces recommandations, BMS choisit de supprimer une forme (...) particulièrement bien adaptée à la pédiatrie, sans autre motif que celui de réduire les coûts du contrôle qualité d'une petite chaîne de conditionnement, et sans même délivrer le minimum d'information aux personnes concernées, malades comme prescripteurs", critiquent les associations. Rien n'y fait et BMS s'est tout de même, mais tardivement, fendu d'un courrier à tous les médecins prescripteurs prenant en charge des personnes infectées par le VIH, les pharmaciens de ville et d'hôpital ainsi que les associations. De son côté, l'Agence française du médicament (Afssaps) a mis en ligne cette information.
Infos sur http://agmed.sante.gouv.fr/htm/10/rstock/indstock.htm
Illustration : AP-TURE
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Commentaires
Encore une polémique , qui pourrait être