Recommandations suisses : c'est ok pour la Deutsche AIDS Hilfe
Ce n'est pas forcément utile pour l'ensemble des Séronautes, mais au cas où, on peut rappeler que les recommandations suisses (certains parlent désormais de "protocole suisse") affirment que "les personnes séropositives ne souffrant d'aucune autres infections sexuellement transmissibles et suivant un traitement antirétroviral efficace ne transmettent pas le VIH par voie sexuelle". Le site anglais Aidsmap rapporte que la Deutsche AIDS Hilfe, la plus importante association allemande de lutte contre le sida, vient de publier un document affirmant l'intérêt du traitement en terme de prévention. Une information que Warning a mise en ligne (en français) rapidement et que l'association accompagne d'un communiqué.
La Deutsche AIDS Hilfe est d'accord avec le protocole suisse et affirme donc que la transmission sexuelle du VIH est "improbable" lorsque les conditions suivantes sont réunies :
1 : la charge virale du partenaire séropositif est indétectable depuis au moins six mois ;
2 : l'observance au traitement anti-VIH est bonne ;
3 : les muqueuses génitales sont en bon état.
Dans ces conditions, les "risques de transmission du VIH sont comparables à ceux liés à un usage systématique du préservatif", indique l'association allemande. Tout comme la Commission fédérale suisse sur le sida (les recommandations, c'est eux) la Deutsche AIDS Hilfe met en avant les risques liés aux infections sexuellement transmissibles (IST ou ITS) pour deux raisons. D'une part, parce qu'elles "peuvent augmenter la charge virale chez la personne séropositive et, d'autre part, parce qu'elles peuvent endommager les muqueuses génitales chez la personne séronégative, et faciliter ainsi l'entrée du virus dans l'organisme.
La Deutsche AIDS Hilfe mentionne les cas où le virus a été détecté dans le sperme d'une personne dont la charge virale dans le sang était indétectable. Pour autant, l'association allemande plaide pour une approche de prévention "réaliste" reconnaissant que les personnes ne veulent pas nécessairement éliminer tous les risques, mais plutôt faire la balance entre le niveau de réduction du risque recherché et le bénéfice qu'on espère d'une situation. Dans ce cadre, chacun agit selon ses priorités.
"Quid de l'applicabilité chez les gays ?", s'interroge Warning. La Deutsche AIDS Hilfe rappelle qu'il y a peu d'études sur l'effet du traitement anti-VIH sur les infections chez les gays. Elle considère que des "preuves scientifiques seront difficiles à produire dans un futur proche". En conséquence, l'association soutient qu'il est "logique de faire l'hypothèse que la réduction drastique de l'infectiosité en cas de charge virale indétectable a lieu aussi chez les hommes homosexuels." Un argument avancé par Bernard Hirschel qui a largement fait connaître les recommandations suisses.
La Deutsche AIDS Hilfe fait également le point sur les avantages et les inconvénients du préservatif, d'une part, et du protocole suisse d'autre part (à voir sur Warning).
Dans son communiqué, l'association espère que "le Conseil national du sida saura prendre en compte une telle approche "réaliste" de la prévention, et reconnaîtra l'intérêt des traitements, non seulement en termes de prévention au niveau collectif, mais également individuel."
Illustration : Jaimz
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Commentaires
Il est charmant votre Hirschel
rumeur ?
Presbytie, mauvaise fois, dogmatisme ?
Le document complet de la Deutsche AIDS Hilfe
ah ! les bons pères de famille de notre chère Léa !!!