Alternative Verte, auto-support et cannabis thérapeutique
Comment cette association a-t-elle vu le jour ?
Fabrice : Cette association, à but non lucratif, a été créée par des personnes qui avaient besoin de se soigner avec du chanvre [cannabis] et qui avaient des difficultés à trouver leur “médicament”. Il est difficile pour une personne qui a un handicap, qui n’est pas bien dans sa peau, de passer des heures dans la rue pour essayer de trouver un dealer et acheter sa petite consommation. En plus, à quel prix et pour quelle qualité ?
Des personnes en sont donc arrivées à acheter des plantes dans les magasins. Alternative Verte a commencé par la production de boutures que nous vendions aux membres de l'association.
Le besoin de se regrouper est également venu des persécutions notamment policières subies par ceux qui cultivaient des plantes pour un usage thérapeutique. Etant personnellement polytraumatisé et utilisant le chanvre dans un but médical, j’ai essayé de motiver tout ce monde à se regrouper pour se défendre. Si chacun traite son cas séparément, nous n’arriverons pas à mettre en avant nos besoins véritables et à les défendre. Notre objectif est de défendre nos droits et nos intérêts. Nous ne nous attaquons pas à la société, nous répondons simplement à une carence, en disant que nous existons. Nous sommes une cinquantaine de membres, tous vivants avec une maladie. Nous sommes à
l’Assurance invalidité. La moyenne d’âge dépasse les 40 ans. Nous nous trouvons souvent un peu plus exclus que les jeunes.
Qu'est-ce qui a motivé votre engagement ?
François : J’en avais marre de courir après dans la rue. J’ai ainsi pu trouver des plantules [petites plantes] pour faire une petite production chez moi. Cela m’a libéré du temps et aussi l’esprit. Du point de vue financier, ça va beaucoup mieux aussi.
Pancho : Pour moi, c'était un moyen d'avoir mon médicament sans avoir d'ennui. Je ne cherche pas à trafiquer. C’était aussi
difficile de trouver ce dont j'avais besoin et pas à n’importe quel prix ni à n’importe quelle qualité.
Quelle sont vos activités ?
Fabrice : Notre action, c’est de présenter nos besoins en disant : “Nous souffrons, nous avons déjà essayé des médicaments, nous sommes arrivés au terme de ce que nous pouvions obtenir avec eux, nous voulons juste pouvoir nous soulager et en prendre un peu moins.”
Pancho : Nous ne consommons pas uniquement le cannabis en le fumant. Il y a aussi les sprays, les cataplasmes surtout pour la sclérose en plaque, etc. Si on consomme dix pétards par jour, même moi, je dis que c’est plus tellement thérapeutique !
Par exemple, le spray, j’ai vu que ça me convenait parce que ça passe par les muqueuses, ça ne monte pas comme quand on fume un joint. Ça me permet de bien manger sans être “à côté”. C’est un complément à ma trithérapie.
Fabrice : Avec notre production de chanvre, nous mettons en place un système d’entraide. Quelqu’un qui est en rupture avec son environnement a, tout d’un coup, l’occasion de croiser des gens qui sont un peu comme lui. Cela donne vraiment une volonté de ressortir, de faire d'autres choses, de trouver des motivations jusqu'à parfois arrêter la méthadone pour certains qui sont en substitution.
Pancho : Il y a beaucoup de membres qui sont désocialisés, qui vivent cloîtrés chez eux. Le fait de savoir que les jeudis nous nous rencontrons, c’est aussi une “thérapie” pour chacun. On peut en parler avec les autres, pouvoir dire : “Voilà ce que j’ai”, mais aussi tout simplement pouvoir faire les gestes tous bêtes de la vie : se faire à manger, se motiver pour une sortie.
Plus d'infos sur http://www.alternative-verte.info
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Commentaires
mais ça frémirait ? ou je rêve ?
Précisions
Bonjour Maya,
Le dossier sur le cannabis thérapeutique a été précédemment publié dans Remaides de l'hivers 2009 (http://www.seronet.info/dossier/cannabis-ca-se-soigne-25678) . Il comporte des articles rédigés, pour Remaides, depuis la France, le Québec et la Suisse dans le cadre d'un partenariat entre AIDES, la COCQ-Sida et le Groupe sida info Genève. Certains des articles sont ensuite rediffusés sur Seronet. Dans cadre du présent article, la rédactrice provient de Sida info Genève. La mention du pays est indiquée en haut de la page en dessous du titre.
Que veux-tu dire par "préciser le fonds des articles" ?
Cordialement,
Olivier
des précisions
yolivier ! je parle de la société dans ils émanent car tout ça m'intéresse puissance 100, tu t'en doutes... et je suis friande d'infos d'ailleurs à tous niveaux mais la je capte plus rien mon pb de compréhension vient que je ne sais pas de quelle société ( d'ou vient le journaliste en fait d'ou il nous écrit (made in française, québécoise, ou suisse) je ne vois pas l'indication pays que tu me signales ? dans le titre mais jvois rien que céline shaer or quid origine ?
:-(
je sais pas mais idée qui me vient pour nous permettre d'identifier la provenance des articles bidulle-seronet- fr ou bidulle-sidainfogeneve ou .bidulle- cocq sida ou va savoir qui donne l'origine de ces articles est-ce que je suis plus claire là ? bien à toi, thanks pour l'écoute bzz bzz
legalize it ...yeah
dépénalisation
Une "coopérative" de cannabis thérapeutique
comme le dit si bien maya !
degouté
"Des champs de pavot et d'herbe en Ile-de-France"