la vitamine D

Publié par seanaque le 19.10.2009
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nouvelle révolution thérapeutique face au VIH ?

Attention ceci n'est qu'une hypothèse qui demande à être vérifiée mais elle n'est pas évoquée par des branquignobles mais dans des revues très sérieuses.

La vitamine D (vit D), aujourd’hui reconnue comme un immunomodulateur puissant, capable d’améliorer l’immunité cellulaire et les capacités phagocytaires des macrophages, pourrait-elle jouer un rôle particulier dans la transmission materno-fœtale du VIH et la mortalité infantile associée ? Pour le savoir, S Mehta et coll., de l’Université Muhimbili de Dar es Salam, Tanzanie, ont étudié l’évolution des grossesses et la mortalité infantile de 884 femmes séropositives pour le VIH participant à un programme de supplémentation vitaminique. Aucune relation n’a pu être établie entre les dosages de vit D et la survenue d’effets adverses, dont petit poids de naissance et prématurité. Cependant, en analyse multivariée, une faible vitaminémie (< 32 ng/ mL) pouvait être associée à une augmentation de 50 % (IC 95 % : 2 %- 120 %) de la transmission materno fœtale du VIH à 6 semaines, puis à un doublement du risque de transmission par le lait maternel. Les enfants des mères carencées avaient finalement un risque accru d’acquisition du VIH à toutes les étapes, in utero, intra partum et lors de l’allaitement ; en outre et enfin, les mères infectées et leurs enfants, quel que soit leur statut vis-à-vis du VIH, encouraient un risque plus élevé de décès que les autres…

La vit D, nouveau miracle de l’infectiologie, sinon plus ? C’est un peu ce qui ressort, entre les lignes, de l’article de S Mehta et de l’éditorial associé dans le même numéro du Journal of Infectious Diseases. Reconnaissant qu’après une période d’indécision, il est devenu un fervent partisan de la vitamine, Stephen Spector admet que les données de l’article de Mehta sont plausibles et tente de leur fournir une explication. Il lui paraît, grâce entre autres à des travaux réalisés pour la tuberculose, que les effets favorables de la vit D pourraient être pour partie dus à une optimisation des mécanismes d’autophagie, critiques pour le contrôle cellulaire de micro organismes aussi divers que Listeria monocytogenes, Toxoplasma gondii, Picornavirus, Flavivirus et autres Lentivirus (on notera d’ailleurs que l’infection des CD4 et des macrophages par le VIH induit une régulation négative de l’autophagie). Quoi qu’il en soit, il serait réellement extraordinaire que ce travail soit confirmé et que la vit D, produit aussi peu onéreux qu’accessible à tous, devienne l’un des moyens les plus efficaces d’alléger la charge ("burden") que fait peser le VIH sur les populations qu’il infecte.

Mehta S et coll. Perinatal outcomes, including mother to child transmission of HIV, and child mortality and their association with maternal vitamin D status in Tanzania. J infect Dis., 2009 ; 200 : 1022-30. Spector SA : Vitamin D earns more than a passing grade. J infect Dis., 2009 ; 200 : 1015-16