Co-infection... Plus dur encore !
L’enquête "VIH, hépatites et vous" permet d’obtenir des données sur les conditions de vie et les besoins des personnes accueillies à AIDES, et ainsi comparer les résultats avec d’autres enquêtes menées en France, comme VESPA (VIH : enquête sur les personnes atteintes). Cette cuvée 2010 a introduit une passation de l’enquête dans les actions de AIDES, mais aussi sur Internet. En 2007, une précédente enquête de l’association avait déjà montré que la co-infection (VIH/VHC) constituait un facteur aggravant de précarité, par rapport aux personnes mono-infectées au VIH. Cette nouvelle enquête, passée en octobre 2010, indique que cette problématique reste d’actualité. Daniela Rojas Castro, coresponsable de l’étude, note également "qu’il y a plus de personnes recensées dans l’étude qui sont co-infectées, par rapport à celle de 2007". Dans les diverses situations de précarité, les personnes vivant avec le VIH et une hépatite sont davantage représentées. Ces personnes sont majoritairement des hommes célibataires, hétérosexuels et dont une majorité a plus de 50 ans, ce qui a un impact sur leur santé, mais aussi sur l’emploi. En effet, seul 27% des personnes co-infectées déclarent avoir un travail (déclaré ou non), au lieu de 48,7% pour les personnes mono-infectées. Cette précarité accentuée se retrouve donc aussi au niveau financier et pour le logement. En effet, le "reste à vivre" (somme restant après avoir payé ses traites, ses charges) dans l’enquête est de 191,29 euros, soit moitié moins que pour les personnes infectées seulement par le VIH (380,55 euros). D’après Daniela Rojas Castro, "la précarité accrue des personnes co-infectées est en partie liée au fait que certains d’entre eux sont usagers de drogues". La consommation de drogues est, en effet, plus importante chez ces derniers (21,4% contre 5,4%) que chez les personnes mono-infectées. "Leur problématique n’est pas seulement liée aux hépatites, mais aussi à la consommation de substances psycho actives, qui peut être, pour certains, source de discriminations de la part du personnel soignant", ajoute Daniela Rojas Castro.
L’enquête de 2007 avait déjà montré des cas de discriminations par le milieu médical, liées à l’usage de produits stupéfiants. C’est pourtant ces personnes qui ont le plus besoin d’aide dans la vie de tous les jours et qui doivent faire face, au-delà des problématiques de santé, aux regards jugeant du personnel soignant. Pour les personnes co-infectées, encore plus que pour les personnes mono-infectées par le VIH, la question du vieillir avec le VIH et avec une hépatite se pose très majoritairement (82,1%), quant à l’obtention d’une place en hébergement collectif. "La question émerge et, au-delà du suivi médical du vieillissement chez les personnes séropositives, la question sociale, dans tous les sens du terme, se pose", conclue Daniela Rojas Castro.
(1) L’enquête "VIH, Hépatites et Vous" a eu lieu du 18 au 23 octobre 2010, lors des actions de terrain de AIDES ainsi que sur Internet, jusqu’au 31 octobre. 2 356 personnes ont répondu. Avec une proportion de 70% d’hommes et avec 45% des répondants qui se déclarent séropositifs.
Sur la même enquête, un précédent article concernant la perception des recommandations du rapport suisse (dit Rapport Hirschel), a été publié sur Seronet.
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Commentaires
bon article
Je ne vois
pas pourquoi Aides s'interesse aux précaires, on y fait pas de social ! Oui c'est scandaleux tous ces sous-entendus! *** Un propos a été modéré ***
Please...
Soledad, Guppy,
Vous n'êtes pas obligés de vous entendre tous les deux, mais ça ne regarde pas nécessairement ceux qui vous lisent. Merci de respecter les fils de discussion et de rester dans le sujet.
Bises. Sophie