Prison : l'Assemblée vote la possibilité de bilans de santé

10 Avril 2015
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L'Assemblée nationale a voté dans la nuit du 7 au 8 avril la possibilité de bilans de santé des personnes en détention à leur arrivée en prison, notamment sur la consommation de drogues ou d'alcool, via un amendement socialiste au projet de loi sur la santé. "Au début de son incarcération, il est proposé à toute personne détenue un bilan de santé relatif à sa consommation de produits stupéfiants, de médicaments psychotropes, d'alcool et de tabac", stipule l'amendement adopté en première lecture et complétant la loi pénitentiaire de 2009. Après avoir affirmé les principes selon lesquels il s'agit de "ne pas rendre malade une personne entrant en prison en bonne santé" et de "faire de la prison un lieu où les soins, le dépistage et la prévention prennent tout leur sens", les auteurs de l'amendement justifient leur mesure par la situation dans les maisons d'arrêt. "Aujourd'hui, la personne qui entre en maison d'arrêt est un homme dans 95 % des cas. Il est jeune et doit exécuter une peine de quelques mois. Il est considéré en "bonne santé" dans 77 % des cas, selon des enquêtes déjà anciennes (...) Mais la précarité et les addictions majorent les risques et augmentent la vulnérabilité. Le taux de suicide en prison est cinq à six fois supérieur à celui de la population générale du même âge. Certaines maisons d'arrêt surpeuplées ont des effets négatifs sur les conditions de vie des détenus et donc sur leur santé. La surconsommation de tabac, de psychotropes, l'usage de stupéfiants, les pratiques sexuelles à risque y sont connues". Comme le précise l’AFP, il a été également adopté à l'initiative de députés PS, un autre amendement qui prévoit qu'à titre expérimental et jusqu'au 1er janvier 2018, l'État peut autoriser une évaluation de l'état dentaire de la personne détenue au début de son incarcération dans un nombre limité d'établissements pénitentiaires. Le mauvais état de la dentition de plus d'un entrant sur deux en détention est un véritable enjeu de santé et un marqueur social, qui a fait l'objet d'une recommandation du contrôleur général des lieux de privation de liberté dans son rapport 2012, selon leur exposé des motifs.