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Un certain temps "à peu près" sereine...dans le relatif confort de la caverne où lâchement je me suis réfugiée...

Et puis  du bruit à l'extérieur...non, pas du bruit, des sons angoissants. Des gémissements de détresse, de souffrance extrême...les halètements d'une vie qui va s'éteindre dans une  douleur intense...elle cherche en moi un zeste d'énergie vitale...ça recommence...

Je refuse, ma RAISON refuse d'entendre...mais ma chair s'ouvre et s'ouvre encore à cette vie qui réclame la chaleur de mon sang...

Que peut-on me prendre encore ? Ou plutôt qu'ai-je encore à céder ? Vide, vidée, couverte d'hématomes, respiration défaillante...

Cette souffrance qui n'est pas la mienne s'installe dans les débris de mon esprit...de mon corps aussi, corps misérable soutenu par la seule volonté de ne pas faillir à un seul devoir; j'ai mis un enfant au monde, qui n'est pas encore apte à me laisser partir, qui accepte tout juste ma voie érémétique...

Cette souffrance qui n'est pas la mienne se fraie un chemin, s'installe, réclame avidement..

Alors, je retrouve les gestes, les mots, je la place au centre de ma vie, j'éponge le pus, je lèche, j'avale le venin...

Demain, du seuil de la caverne, refuge incertain, je regarderai partir l'être nouveau... 

S'il vous plaît, ne jugez pas, ni en mal ni en bien...