Aides accueille un atelier santé bareback (contradiction ?)

Publié par alejandro le 11.12.2008
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(j'ai modifié le titre, pour être moins polémique)

moi ça m'interroge quand même, on peut voir les choses de deux façons :

- Aides se délégitime en sabordant son message de prévention officiel et médiatique

- Aides est courageuse d'ouvrir ce débat

pour ma part je trouve que ces deux opinions peuvent être tout aussi valable l'une que l'autre et je ne sais pas où me situer, je passe alternativement de l'une à l'autre ! [parfois le bareback me hérisse le poil, surtout quand il est agressif et intolérant (ce qui est malheureusement souvent le cas), parfois je suis beaucoup plus compréhensif envers ceux qui ont de la peine avec la capote au long cours : tout dépend de la forme que prend leur prise de parole, m'est avis que souvent elle est très mauvaise]

Aides joue très gros sur ce dossier car il me semble que le bareback est en contradiction totale avec la nécessaire prévention anti-VIH (ben oui, le VIH reste et demeure incurable, voire mortel, et si on est sous traitement on trinque grave généralement !)et ses prises de position officielles depuis plus de 20 ans... Moi, je ne suis pas en train de devenir volontaires à Aides pour l'entendre soutenir le bareback d'une façon ou d'une autre...

Commentaires

Portrait de nikita

Pourrais-tu me dire où se situe le dossier sur le site, et si parler du bareback induit obligatoirement une incitation à la pratique ?

Merci de me répondre.

Portrait de avion

Bonjour Alejandro.

Pour avoir été volontaire à AIDeS, je ne pense pas que l'association ait jamais pris parti pour ou contre le sexe bareback. Cette association s'est cependant toujours adaptée aux pratiques de ses usagers, en leur offrant un espace de parole, d'aide et de conseil, quelles que soient les problématiques encontrées.

Il y a des usagers qui sont très attaché à l'usage des préservatifs, et je te garantie qu'ils sont écoutés et soutenus.

Il y a des usagers qui ont fait le choix du bareback, et qui sont tout aussi aidés dans une démarche, non pas de suppression des risques, mais de réduction des risques.

Il y a aussi des usagers qui ont des pratiques changeantes ou même étonnantes, et là aussi, ils trouveront toujours à AIDES un espace pour exister.

La position de aides actuelle, à mon sens, est d'être pluraliste et ouverte, et aussi de participer à ce que des populations très différentes puissent malgré tout co-exister et se tolorer, à défaut parfois de se comprendre.

En ce sens, tu es tout aussi le bienvenu avec tes interrogations et hésitations.

Amitiés.

Portrait de alejandro

http://yagg.typepad.com/yagg/2008/12/zone-nokpote-controverse-autour-de-...

Une autre contrubution CONSTRUCTIVE et SERIEUSE :

Lettre ouverte à AIDES sur les ateliers santé bareback :

10 décembre 2008
A l'attention de Bruno Spire, président de AIDES
& Vincent Vivet, directeur AIDES Paris IdF

Demande de positionnement de AIDES par rapport aux ateliers « santé bareback » organisés dans ses locaux, par un de ses salariés

Messieurs,

Jeudi dernier a été lancé un des premiers ateliers dits « santé sexualité barebackers » au sein des locaux de AIDES Paris. Se présentant comme « groupe d'échanges communautaire en auto support », ce type d'atelier s'adresse à un public gay ayant délibérément des rapports sexuels non protégés, et ce, de manière systématique ou occasionnelle. Qu'il y ait dans notre communauté des personnes qui refusent le préservatif, et qui en même temps souhaitent prendre soin d'elles et échanger sous forme d'atelier, après tout, dans ce format, cela pourrait se tenir. Mais que ces mêmes ateliers soient animés par un membre d'une grande association de lutte contre le sida telle que AIDES, et qu'ils soient organisés dans les locaux de la même association, cela nous inquiète et nous pose réellement question.

Prétendument de « santé bareback », ces ateliers ont fait l'objet d'une promotion via affiches, tracts et communiqués. Le vocabulaire utilisé n'est d'ailleurs pas anodin : « bareback, nokpote » sont associés sans complexe à d'autres vocables comme « désir, maxi plaisir », comme si l'utilisation du préservatif ne pouvait être compatible à toute notion de sensualité ou de plaisir sexuel. Par ailleurs, il n'est qu'hypocrisie de penser que deux notions comme « santé » et « bareback » sont compatibles. Mais à la lecture de ces affiches ou de ces tracts, tout est fait pour faire croire l'inverse. Comment un gay qui s'interroge sur la prévention peut-il alors interpréter la lecture d'un tel message ? Comment ne peut-on pas y voir une certaine forme de prosélytisme des rapports non protégés ? Pour nous, un tel discours ne peut être celui d'une association de lutte contre le sida.

La volonté affirmée de diffuser aussi largement pose également question. Distribuées à l'ensemble des établissements gays, ces affiches ont suscité étonnement et incompréhensions de nombreux établissements membres de la Charte de responsabilité, dont vous êtes pourtant - avec nous - signataires. En effet, quelle crédibilité ont les acteurs de la lutte contre le sida si d'un côté nous mettons en place un dispositif de prévention qui de l'autre serait bafoué par la tolérance ou la promotion de pratiques unsafe ?

La mise en place de tels ateliers sert un discours complaisant, voire prosélyte à l'égard du sexe à risque. Ces ateliers posent également problème quant à leur forme. En les hébergeant, AIDES y apporte sa caution, d'autant plus lorsque l'initiative et l'organisation émanent d'un de ses salariés. Enfin, comment peut-on prétendre monter des ateliers de santé et sexualité si aucun recadrage n'y est fait par un médiateur quand les discussions relaient des idées fausses ?

Aujourd'hui, le taux de prévalence dans la communauté est estimé à près d'un gay sur cinq. Avec de tels chiffres, qui peut encore penser que la tolérance des pratiques à risques reste compatible avec des notions de « santé gay » ou de lutte contre le sida ? Cette complaisance à l'égard du « bareback », du « no-kpote » ou de la « baise sans capote », peu importe l'expression, constitue à nos yeux une forme de feu vert de la part d'une association de lutte contre le sida, qui cautionne dès lors le comportement des gays qui préfèrent prendre des risques plutôt que de se protéger, de protéger la communauté. Pour nous, ce n'est pas cela la lutte contre le sida.

Depuis le début de l'épidémie, nous nous battons pour faire la promotion du préservatif, reconnu comme seul moyen efficace de pratiquer une sexualité sans risques. Parce que nous sommes une association communautaire, et que le niveau de la prévalence dans la communauté reste particulièrement inquiétant, parce que nous ne sommes pas complaisants à l'égard des rapports à risques, qui, selon nous, ne font que le jeu de l'épidémie, nous invitons aujourd'hui AIDES à s'exprimer et clarifier ses positions quant à ces ateliers organisés en ses locaux, par un de ses salariés.

Marjolaine Dégremont, présidente
Emmanuel Château, commission prévention Act-Up

Copies à :

Membres de AIDES : Stéphane Calmon, David Monvoisin ;

Autres signataires de la charte de responsabilité : SNEG - Gérard Siad, Antonio Alexandre, Roberto Labuthie ; Sida Info Service - Michel Ohayon, Hervé Baudoin ;

Institutions et autres acteurs de prévention : CRIPS - Antonio Ugidos, Anne Hidalgo ; DGS - Laurence Caté, Thierry Troussier ; INPES - Lucile Bluzat, Thanh Le Luong ; InVS - Annie Velter.

Ainsi qu'à la presse gay.

Portrait de alejandro

ben ça dépend : on peut dire qu'on a de la peine avec le préso, ce qui est parfaitement entendable sans vanter pour autant le sexe unsafe ; mais à partir du moment où on milite pour le nokpote et où on tient à ce sujet un discours militnat, voire prosélyte, alors là oui on devient barebacker...

il faut quand même comprendre que le bareback pose de sacrés questions en matière de santé alors que le VIH n'est pas vaincu, qu'on meurt encore du sida en Afrique (allez donc parler du bareback aux gays africains, je ne sais pas comment vous serez reçus...) et que la maladie reste et demeure incurable malgré des traitements efficaces certes mais qui sont très lourds, voire souvent handicapants en terme d'effets secondaires très nocifs

il me semble que la santé doit primer sur la recherche effrénée du plaisir sans limites (le "jouir sans entraves" de mai 68 me semble "has been" depuis les années 80)

on est là sur un terrain hyper sensible, on marche sur des oeufs et Aides serait bien inspiré de mettre les choses au clair car là, c'est l'ambigüité et la confusion qui règnent et cela nuit gravement à sa crédibilité (à mon avis)

amicalement

Portrait de Achille

En quoi, en offrant un atelier où les gens sont libres de parler DE CE QU'ILS VIVENT et non de la façon "idéale et théorique" dont devrait se passer une relation sexuelle, AIDES vient-elle saborder les efforts de prévention?

 

 La dénonciation du bareback pure et simple par les acteurs de la prévention est une ligne de pensée radicale qui empêche tout dialogue. Ces gens qui ne dénoncent le fait que l'on parle des pratiques bareback sont au contraire le plus gros frein aux efforts de prévention, semblable en cela aux efforts déployés par certaines Églises pour brimer les droits des minorités sexuelles.

Moi, de me faire dire qu'il n'y a pas moyen de discuter et de faire des compromis, ce serait assez pour me faire prendre en grippe ces gens et me fermer à leur discours. 

Je suis d'avis que les gens qui prônent le condom à 100% sont des gens qui gaspillent les fonds publics par des méthodes coûteuses et inefficaces.  

D'ailleurs, rare sont ceux qui utilisent le condom à toutes leurs relations sexuelles.  C'est impensable!  Ne serait-ce que pour avoir des enfants, il faut baiser.  Pourquoi, si on est prêt à accorder une exception aux couples qui veulent avoir des enfants, l'on est pas prêt à voir qu'il y a d'autres possibilités où le condom n'est pas nécessaire?

Aider des gens, ce n'est pas les prendre et les forcer à entrer dans un condom qui ne leur fait pas. C'est au contraire les aider à voir comment ils peuvent adapter leur situation pour réduire les risques tout en se responsabilisant et en respectant leurs partenaires.   C'est ce que fait AIDES.  À ce que je sache, ça ne veut pas dire qu'ils pronent le bareback et qu'ils encouragent les séropositifs à baiser sans condom et à contaminer d'autres gens. 

Ça me fait penser à mon médecin avant qu'il me passe le test de dépistage : il m'a posé la question, qu'est-ce que tu ferais si ton test était positif (aucune idée de ce que j'ai répondu à l'époque).  Mais si j'avais répondu quelque chose de mal, comme quoi je serais allé me suicider par exemple, il ne m'aurait pas fait passer le test, pour ma propre sécurité.  Parce que je suis séropositif n'empêche pas le fait que je suis une personne, et même si le fait de ne pas savoir si oui ou non je suis infecté POURRAIT (noter le conditionnel) m'amener à infecter d'autres personnes, ma vie demeure tout de même aussi valable et précieuse que la leur.  J'ai beaucoup de respect pour ce médecin qui m'a beaucoup soutenu, et c'est maintenant seulement que je réalise à quel point il avait réfléchi aux questions éthiques entourant le VIH malgré le fait que nous étions en région de Montréal.

Portrait de alejandro

tout dépend dans quelle oreille tombe la pub sur les ateliers bareback de aides : si l'on est correctement informé sur le VIH, je crois qu'on a les moyens d'en comprendre l'objectif ; mais si on est mal informé, ce qui est le cas de l'immense majorité y compris chez les gays, alors ça peut être très mal interprété et avoir des effets pervers graves (le but n'étant quand même pas de favoriser l'expansion du virus)

perso le préso ne me pose aucun problème pour la pénétration et ce depuis que j'ai appris ma séropositivité ; souvent même, je lui ai trouvé des avantages érotiques (mettre une capote à un mec ou s'en faire mettre une c'est un acte que je kiffe grave !) ; le préso n'a jamais diminué mon plaisir de sodomie qu'elle soit active ou passive et ne m'a jamais fait débander (en revanche pour la fellation je suis d'accord que le préso ne colle pas car franchement sucer du latex... et avec le goût fraise c'est encore pire !)

sur cette question nous ne nous situons pas tous sur le même point, à cause de nos vécus et de nos histoires respectives, ce qui fait qu'on a de la peine à se comprendre

Portrait de Kaaphar

là dessus :

"sur cette question nous ne nous situons pas tous sur le même point, à cause de nos vécus et nos histoires respectives, ce qui fait qu'on a de la peine à se comprendre"

charité bien ordonnée commençant par soi-même tu serais bien avisé de commencer par t'appliquer ça à toi-même...

je crois me rappeler que la VALEUR DE BASE de la maison Aides c'est

LE NON-JUGEMENT !!

t'as juste un peu de travail à faire pendant tes modules de FIV.....

bon courage

Kaaphar

Portrait de Achille

C'est justement pour ça qu'un message de prévention unique, destiné à un public large qui ne se sentira pas concerné, est inutile. C'est de l'argent gaspillé.

Vaut mieux l'investir dans des interventions ciblées, qui prennent en compte  l'expérience individuelle de chacun.  Elle est fini l'ère industrielle où l'on produisait tout en série, même les tv dinner.

Portrait de ecceomo

Putain merde mon "réel" se met à militer sans me prévenir

 

Mais en lisant ce texte va falloir se mobiliser tellement c'est nauséabond, ... les bûchers sont presque dressés.

 

La construction même de cette pensée exposée dans le texte reflète une logique autoritaire où l'on doit à "l'usager" d'indiquer feu vert feu rouge quitte à verbaliser si effraction !... 

C'est quoi cette vision de pantin du vivre en société .

 

Je rappelle pour ceux qui ne le connaissent pas que le manifeste de Mexico demande que nous séropo ayons accès aux connaissances nouvelles sur le sida ni censurées ni édulcorées. Tout l'inverse d'un dogme infantilisant et des clergés qui s'auto-proclament détenteur de la vérité.

C'est toujours possible de signer le manifeste de Mexico en suivant les liens indiqué sur le forum le concernant (recherche  seronet).

 

Un des aspects central de la conception de RDR , c'est de s'adresser à chacun chacune dans la vie qu'il ou elle mène, pas de lui dire comment il ou elle doit vivre. Question de respect de la liberté, de la responsabilité, question toute bête d'efficacité dans l'appropriation du message de prévention.

Partir du vécu plutôt que de chercher à formater avec des certitudes qui ont pourtant montré leur limite..

 

Il y a là vraiment deux visions très différentes....

 

ecceomo 

Positivement / / De passage avant compostage

Portrait de alejandro

tiens personne ne réagit, comme c'est bizarre ! eh bien moi, je suis d'accord avec ce texte et ceux qui sont pas contents eh bien tant pis...
Portrait de lea-mûre-trans-seroplus

Je pense qu'Aides n'a jamais apporté sa bénédiction aux marchands de poudre de perlimpin qui prétendaient guérir le Sida, pas plus, par exemple aujourd'hui à ceux qui répandent cette rumeur atroce que ce sont les médicaments qui causent la maladie. Donc Aides peut parfaitement juger. On ne juge pas Vanneste chez Aides? Il y plusieurs "jugements" . Le jugement de condamnation . Ce n'est pas le mien. Et puis il y a la mise en garde: ce que vous faites n'est pas bien, c'est dangereux pôur vous ou pour les autres. Elle peut être vive: quand on lit sur séronet l'histoire de ce jeune homme contaminé par son moniteur (adulte) de centre de jeune, on a pas envie de dire "bravo" au moniteur. Vous si? Ce n'est pas pour moi un jugement de dire qu'on ne jouit pas à n'importe quel prix. Même si on sait que certains assument mal leur séropositivité et que ce trauma les pousse à des conduites à risque, pour les autres et pour eux. Que la discrimination des homosexuels peut conduire à des pratiques de violence interne. Curieusement c'est ceux que vous accusez le plus, -vous les non-jugeurs- d'être "jugeants" qui se battent le plus pour la dépénalisation du VIH.
Portrait de nikita

Suis entièrement en accord avec ton développement sur le sujet en question.

Car à trop vouloir exposer sans discriminer (et c'est très bien) Aides ne nous pas beaucoup en alimentant le débat sans aucun garde-fou.

En finalité, nous sommes autorisés à nous poser des questions, pas uniquement sur le bareback mais sur la position de Aides à ce sujet. (à mon avis également)

Bien sincèrement.

Portrait de Kaaphar

ce "communiqué" relève de l'hypocrisie absolue, il vous permet juste de vous donner bonne conscience et de dormir tranquille en stigatisant les "méchants" en n'ayant pour seule réponse que de radoter un discours QUI NE FONCTIONNE PAS !

voici la REPONSE DE AIDES !

Cher(e)s ami(e)s,

Compte tenu de la proximité entre nos deux structures, permettez

nous d'abord de nous étonner du

procédé employé. Il aurait été tellement plus simple d'échanger de vive voix lors de nos rencontres.

Mais quoi qu'il en soit, nous tenons bien entendu à apporter une réponse à vos préoccupations.

Tout d'abord, si AIDES n'a pas inscrit cette action dans son plan d'action c'est parce que ce n'était pas la demande du groupe. Mais nous pouvons assumer cette action comme étant une action de AIDES à part entière.

 

Comme vous le savez, AIDES est une maison ouverte à toutes les personnes séro

‐concernées
Nous accueillons des personnes qui injectent leur substitution, nous accueillons des personnes qui neconcernées. Nous

prennent pas leur traitement, nous accueillons des personnes qui ne se protègent pas.

Car c'est bel et bien en travaillant avec les personnes qui présentent des difficultés avec la gestion de

leur santé que l'on pourra avancer en matière de prévention.

La communauté internationale a bien compris que c'est en diversifiant les approches de prévention,

en les articulant que l'on pourrait avancer. C'est également en faisant reculer l'homophobie, la

sérophobie et toutes les formes de discrimination et de stigmatisation que l'on pourra lutter plus

efficacement contre le VIH.

Il ne s'agit pas de remettre en cause la norme préventive que nous avons toujours défendue, mais

d'accepter le fait que la seule injonction à cette norme est insuffisante. Vous trouverez en pièce

jointe à ce courrier la présentation de Bruno Spire en plénière de clôture de la dernière conférence

internationale à Mexico, publiée dans le Journal de l'IAS qui pourra vous apporter certains éléments

de compréhension et qui comprend un certain nombre de références scientifiques décrivant la

diversité des stratégies des barebackeurs pour trouver des solutions pour réduire les risques de

transmission Approcher et faire avec ces personnes est un élément clé pour avoir un impact sur la

réduction des contaminations.

Compte tenu de la prévalence dans leur communauté, les homosexuels masculins sont confrontés

toute leur vie au risque VIH. Notre approche pour les soutenir dans cet effort continu est la même

qu'en matière de soutien à l'observance : lorsque nous avons créé les universités des personnes en

traitement, nous l'avons fait pour et avec les personnes qui avaient du mal à prendre leur traitement.

 

C'est le même processus qui nous anime aujourd'hui par rapport aux barebackers.

 

Nous nous

étonnons à notre tour qu'une association communautaire s'en prenne à des séropositifs qui ont du

mal avec la prévention. Vous n'êtes pas sans savoir que de nombreux travaux, dont ceux d'Alain

Léobon, ont clairement montré que les barebackers se protégeaient occasionnellement, voire

souvent et avaient des préoccupations liées à leur santé. Nous ne cautionnons rien, nous ne sommes

pas dans l'illusion de détenir un tel pouvoir. Si c'était le cas, cela ferait un moment que tout le

monde utiliserait des préservatifs tout le temps et que l'épidémie serait enrayée.

Pour notre part, nous continuons, et continuerons, à refuser une approche moralisatrice ou tout

simplement prohibitionniste de la prévention qui a pour seul effet de masquer la réalité des

pratiques de certains gays en les stigmatisant et de les éloigner encore un peu plus des acteurs de

prévention présents sur le terrain partout en France, ce qui est contreproductif. A ce titre, le faible

niveau de financement des actions de prévention de proximité auprès des gays au niveau du

territoire national par les GRSP nous paraît être un thème d'indignation bien plus important.

Nous tenons à vous rassurer sur la cohérence de notre démarche : promouvoir et distribuer des

préservatifs, mettre en place des expérimentations de dépistage rapide, tenir des permanences dans

les établissements de consommation sexuelle et sur les sites internet de rencontre, mener des

campagnes d'été sur les plages gays et écouter les préoccupations des barebackers, tout ceci fait bel

et bien partie d'une stratégie globale qui n'a qu'un seul objectif : la baisse de l'incidence du VIH chez

les gays.

On ne peut décemment pas invoquer continuellement une situation alarmante tout en ne proposant

rien d'autre que ce qui a toujours été fait et qui montre visiblement ses limites. Si on n'expérimente

rien de nouveau au nom d'une idéologie, l'épidémie continuera Les approches morales ont montré

leur inefficacité, la promotion de l'abstinence ou de la fidélité en sont des exemples criants. La

combinaison des approches de prévention, dont la promotion du préservatif, du dépistage, du

traitement plus précoce et des approches de réduction des risques permettra de venir à bout de

l'épidémie de façon à ce que chacun puisse trouver l'outil qui lui convienne le mieux dans la durée.

 

Vincent Vivet Président de AIDES Paris

Stéphane Calmon Président de AIDES Nord Ouest

IledeFrance

Bruno Spire Président de l'association AIDES.

 
Portrait de alejandro

vu le nombre de plans nokpotes que l'on trouve sur les chats et annonces gays, ce qui implique forcément des plans sans capote entre personnes ignorants leur statut sérologique, je ne suis pas certain que l'approche de aides ne favorise pas justement le relapse dans la population gay en général et l'expansion du virus (alors qu'elle prétend faire tout le contraire) autant je pense qu'il est naturel de se soucier de la santé des barebackers, autant faire ***la publicité*** sur ses ateliers me semble comporter un très gros risques de dérapages particulièrement contreproductifs ; en clair je crains que aides ne fasse que favoriser l'expansion du virus chez les gays en général au lieu de la réduire, car il est clair que pas mal de gens, non barebackers, interprèteront cette démarche comme un feu vert à l'abandon du préso
Portrait de alejandro

oui, il y a un moment où le principe du "non-jugement" devient complètement fallacieux (à mon avis)
Portrait de alejandro

oui et malheureusement j'ai l'impression que certaines opinions critiques ne sont pas tolérées ici par les administrateurs, moi ça m'interroge grave !!
Portrait de olivier-seronet

Alejandro, ton argument ne tient pas. D'abord pour qu'un atelier santé fonctionne il faut bien informer les personnes de l'existence de cet atelier. Sinon à quoi bon "se soucier de la santé de barebackers". 

 

Cordialement,  

 

Administrateur Seronet

Portrait de olivier-seronet

Réponse à Lea et Alejandro,

Vous appliquez au principe de non jugement de AIDES et qui est présent dans la charte de Seronet un sens qu'il n'a pas. Ce principe permet d'accueillir dans les délégations ou ici sur le site toutes les personnes séropositives, quel que soit leur mode de vie et d'offrir un cadre non discriminant. 

 

Administrateur Seronet

Portrait de olivier-seronet

 Je pense qu'il y a sur le site une expression variée des différentes opinions sur le sujet. Ce qui par contre n'est pas apprécié, c'est le troll. 

 

Administrateur Seronet

Portrait de tofo

Pour rappel, le débat porte sur les ateliers santé "no kpote" comme stratégie pour promouvoir la réduction des risques et le bien-être, non sur le bareback qui a déjà fait l'objet de nombreux débats sur Seronet, dont celui-ci.

Merci donc de rester dans le sujet.

Une autre question pourrait être celle-ci : comment lutter contre le sida auprès de personnes qui prennent des risques, en dehors de tout jugement sur leurs pratiques ?

Vous y avez déjà répondu pour certains...

Pete in private donne son point de vue sur son blog : Pour finir, je ne crois pas qu'il n'y ait qu'une seule et bonne manière de lutter contre le sida. AIDES a choisi d'entendre et de réfléchir sur les prises de risques sans porter de jugement, tout en rappelant que la seule manière de se protéger efficacement du VIH est l'utilisation du préservatif (à travers diverses campagnes nationales que seuls les militants d'ACT UP n'ont pas dû voir). Et pour élargir le débat, j'amène ACT UP à réfléchir à ses propres slogans tel que "NO-KPOT=NO FUTUR" ou "La capote, c'est la vie" et ce qu'ils véhiculent pour toutes les personnes qui apprennent leur séropositivité ou mieux pour celles qui ont été contaminées suite à une déchirure de capote (et oui ça existe!).

Pete, tu peux peut-être poster ton point de vue sur ce fil?

Portrait de lecture_attentive

 

 

Bonjour à tous,

 

Puisque : « Seronet est un site d'information et un espace d'échange, de soutien et de rencontre, destiné principalement aux personnes séropositives et aux personnes porteuses d'une hépatite virale. »

 

Je me suis dit que je pourrais participer à ces échanges et, à ma manière, apporter quelques informations étayées (ce qui manque bien souvent dans certaines réponses ici).

 

Je lis tous vos commentaires, très constructifs, où il y a vraiment du bon à prendre dans chacune des remarques. Merci donc à tous de vos réactions, je trouve cela très enrichissant. Effectivement, on à tous ici des vécus différents et ce lieu d'échange qu'est séronet est remarquable car tout le monde peut s'exprimer, et c'est ça la démocratie : laisser la parole à tous et à toutes.

 

Néanmoins, le seul bémol à un tel format de discussions, c'est que cela parte dans tous les sens avec des jugements de valeurs sur untel ou unetelle... Je ne rentrerai donc pas dans le jeu de certains et certaines, et je veillerai ici à apporter quelques petites remarques étayées quand quelques dérapages sont faits, ou que des aberrations basées sur des éléments non fondés sont dites.

 

Je rappelle que cette discussion deviendra intéressante si on se focalise sur le sujet traité : en l'occurrence la polémique qui s'est instaurée sur ces "ateliers de santé bareback".

 

Aussi, je vais reprendre quelques éléments de rectifications, que l'on ne peut laisser sans commentaires : 

 

> Achille dit : "D'ailleurs, rare sont ceux qui utilisent le condom à toutes leurs relations sexuelles.  C'est impensable!  Ne serait-ce que pour avoir des enfants, il faut baiser.  Pourquoi, si on est prêt à accorder une exception aux couples qui veulent avoir des enfants, l'on est pas prêt à voir qu'il y a d'autres possibilités où le condom n'est pas nécessaire?" 

 

>> réponse : Ces ateliers bareback touchent une population homosexuel, cela a été le choix de Aides clairement affirmé dans leur réponse à Act Up. Merci donc de ne pas élargir et étayer avec des exemples qui ne touchent pas du tout la même population concernée. Par ailleurs, dans les enquêtes "presse gay" de l'InVS (je rappelle que l'InVS est l'Institut de Vieille Sanitaire qui lance tous les deux ans un observatoire des pratiques sexuelles et une mesure de la prévalence auprès des HSH = hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. L'enquête Presse Gay et le Baromètre GAy sont alternés tous les deux ans), il me semble qu'il est estimé que 70 % des homosexuels utilisent sytématiquement le préservatif. Dire alors que ceux qui l'utilisent systématiquement sont rares, est donc une grave erreur d'argumentation. Peu importe donc, mais il était important de le rappeler, et nous pouvons nous en féliciter : 70 %, c'est déjà pas mal, alors allez... encore un effort, on va y arriver :-).

 

Au sujet de cette lettre ouverte d'Act Up et la réponse faite par Aides sont grandement entendables des deux côtés.

 

Aussi, à la Bernard Pivot (et non à la Bernard Hirschel, je vais chausser mes lunettes et vous faire une étude comparée des deux lettres de Aides et d'Act Up).

 

> Certains disent ici qu'Act Up condamne l'existence de lieux de paroles entre barebackers. Vrai ? Faux ?

 

>> réponse :  elle est dans la lettre ouverte d'Act Up :

" Qu'il  ait  dans  notre  communauté  des  personnes  qui  

refusent  le  préservatif,  et  qui  en  même  temps  souhaitent  prendre  soin  d'elles  et  échanger  sous  

forme d'atelier, après tout, dans ce format, cela pourrait se tenir. Mais que ces mêmes ateliers soient  

animés  par  un  membre  d'une  grande  association  de  lutte  contre  le  sida  telle  que  AIDES,  et  qu'ils  

soient  organisés  dans  les  locaux  de  la  même  association,  cela  nous  inquiète  et  nous  pose  réellement  

question. "

Act Up ne condamne absolument pas l'existence de tels ateliers, mais se questionne sur la manière que cela soit hébergé par Aides. Cela est clairement écrit. Surtout que, précisons-le, ces ateliers ont fait l'objet d'une communication où Aides ne s'affichait pas, mais faisait figurer que cela se passait dans ses locaux, par un de ses volontaires/salariés. Alors que l'ensemble de la communauté homo, bars, bordels, associations, se posaient la question de "Qui se cache derrière ces ateliers ?", il aura fallu que Act Up, à son habitude, serve de poil à gratter, et lance une lettre ouverte pour que publiquement Aides affirme sa position. Je rappelle que de tels ateliers organisés par la même personne avaient eu lieu à Strasbourg il y a quelques temps, mais que cela n'était pas "officialisé" dans un programme.

En ce sens, on peut "remercier" Act Up de son action. Souvenons-nous du mot d'ordre des deux associations mobilisées ensemble lors de la marche des fiertés 2008 : "Sortons le Sida du placard". Bref.

  

 Ensuite, outre le fait du flou (désiré ?) entretenu par Aides quant au crédit qu'ils ont apporté à ces ateliers, la lettre d'Act Up semble porter sur 2 autres points fondamentaux qui ne trouvent apparemment pas de réponse dans la lettre de Aides : 

 

> 1er point : la communication faite autour de ces ateliers : 

C'est à juste titre que Nikita et Alejandro se posent ces questions, même questions  que se sont posées Act Up, le SNEG, des établissements gays, ou encore sur e_illico ou YAGG... ( http://yagg.typepad.com/yagg/2008/12/zone-nokpote-controverse-autour-de-...ébergé-par-aides-239.html ). En rendant ces affiches et flyers publics (puisque le souhait a été de les diffuser), avec l'affichage du vocabulaire qui suit : " «  bareback,  nokpote  »  sont  

associés  sans  complexe  à  d'autres  vocables  comme  «  désir,  maxi  plaisir  »,  comme  si  l'utilisation  du  

préservatif ne pouvait être compatible à toute notion de sensualité ou de plaisir sexuel."

La  volonté  affirmée  de  diffuser  aussi  largement  pose  également  question.  Distribuées  à  l'ensemble  

des  établissements  gays,  ces  affiches  ont  suscité  étonnement  et  incompréhensions  de  nombreux  

établissements  membres  de  la  Charte  de  responsabilité,  dont  vous  êtes  pourtant  ‐  avec  nous  ‐  

signataires.  En  effet,  quelle  crédibilité  ont  les  acteurs  de  la  lutte  contre  le  sida  si  d'un  côté  nous  

mettons  en  place  un  dispositif  de  prévention  qui  de  l'autre  serait  bafoué  par  la  tolérance  ou  la  

promotion de pratiques unsafe ?" (extraits de la lettre ouverte d'Act Up). 

En effet, on peut se poser légitimement la question suivante : d'un côté, Aides, par sa communication grand public, fait une promotion généralisée du préservatif via des affiches de grandes stars comme Elie Sémoun, qui, en terme de communication, certes, parle à tout le monde. Et c'est même très bien ! Mais de l'autre, sur une affiche à destination des gays, vante le "maxi plaisir" de la baise sans capote, désirant de faire venir en ses locaux des personnes homosexuels qui ont des pratiques non protégées. Je comprends la motivation de Aides à vouloir toucher tout le monde pour les sensibiliser à la maladie, le VIH, les autres IST. D'ailleurs cela est clair dans leur réponse "Il  ne  s’agit  pas  de  remettre  en  cause  la  norme  préventive  que  nous  avons  toujours  défendue,  mais   d’accepter  le  fait  que  la  seule  injonction  à  cette  norme  est  insuffisante." 

"Nous  tenons  à  vous  rassurer  sur  la  cohérence  de  notre  démarche :  promouvoir  et  distribuer  des  

préservatifs,  mettre  en  place  des  expérimentations  de  dépistage  rapide,  tenir  des  permanences  dans  

les  établissements  de  consommation  sexuelle  et  sur  les  sites  internet  de  rencontre,  mener  des  

campagnes  d’été  sur  les  plages  gays  et  écouter  les  préoccupations  des  barebackers,  tout  ceci  fait  bel  

et  bien  partie  d’une  stratégie  globale  qui  n’a  qu’un  seul  objectif :  la  baisse  de  l’incidence  du  VIH  chez  

les gays. "

Aides est une grande association reconnue d'utilité publique, qui, par son format, a des financements qui lui permettent de monter des actions de terrain, et c'est une très bonne chose aussi. Mais dans sa réponse, Aides ne répond pas à Act Up et aux préoccupations évoquées par d'autres ci-dessus : le fait, via une affiche qui devait être diffusée partout dans le milieu homo, de parler d'atelier santé et sexe nokpote avec des mots comme "maxi plaisir". Certains acteurs de prévention (établissements de sexe, SNEG, Act Up, scientifiques) ont eu du mal à digérer une telle façon de communiquer, qui flingue complètement la notion de plaisir qu'on veut associer au préservatif pour en faire aussi un axe de promotion. Et sur sa façon de communiquer, Aides, en avançant masqué, a été très maladroite et du coup ne répond pas du tout aux questions posées. Se sent-elle en porte-à-faux quand, par ailleurs, avec Act Up, le SNEG, Sida Info Service, elle est membre du collectif parisien de la charte des établissements de sexe ? Là-dessus, les responsables de Aides ne se sont pas exprimés et n'ont voulu répondre à la remarque d'Act Up qui relaye ici une préoccupation de l'ensemble de la communauté : "La  volonté  affirmée  de  diffuser  aussi  largement  pose  également  question.  Distribuées  à  l'ensemble   des  établissements  gays,  ces  affiches  ont  suscité  étonnement  et  incompréhensions  de  nombreux  

établissements  membres  de  la  Charte  de  responsabilité,  dont  vous  êtes  pourtant  ‐  avec  nous  ‐  

signataires.  En  effet,  quelle  crédibilité  ont  les  acteurs  de  la  lutte  contre  le  sida  si  d'un  côté  nous  

mettons  en  place  un  dispositif  de  prévention  qui  de  l'autre  serait  bafoué  par  la  tolérance  ou  la  

promotion de pratiques unsafe ?  "

Peut-être était-ce là une des raisons (maladroites?) d'avancer masqué ? Pour l'instant : pas de réponse claire sur ce point précis dans le corps de la lettre.

 

Qui ciblent ces affiches et ces ateliers de santé ?

Comme elles ont été conçues, ces affiches et flyers s'adressent à tous : séro+ et sero- qui baisent toujours ou parfois sans capote, en laissant entendre que santé suivie et baise sans capote sont compatibles.

NB : je rappelle ici que compte-tenu de le taux prévalence au VIH dans le milieu homo (1 pédé sur 5 touché par le VIH : en comptant les déclarations de séro + et de séro-interrogatifs, qui pour nombre d'entre eux, doivent être séropo), un séroneg qui baise sans capote, même s'il pense baiser qu'avec de prétendus seroneg (= stratégie de RDR qu'est le sérotriage) ne va pas pouvoir rester sero- très longtemps... Surtout quand des études estiment que chez les homos la moitié des contaminations ont lieu avec un partenaire primo-infecté... Cette réalité de l'infection, les deux associations en semblent conscientes, et pourtant, l'une semble faire la promotion de la RDR alors que l'autre la remet en question notamment pour les raisons évoquées ci-dessus. On est quand même en droit de se poser des questions sur des stratégies de prévention quand, deux associations qui, en terme d'expertise du VIH semblent extrêmement fortes, interprètent les messages scientifiques de manière différente.

La polémique n'aurait pas eu lieu si la communication avait été faite différemment ou si les affiches affichaient plus clairement, et sans de dévalorisation sous-entendue (je pense maladroite) de Aides à l'égard de la capote, quelquechose du genre : "Séropos, vous avez fait le choix de baiser sans capote ? Parlons santé !". Avec une telle communication : ni coup bas à la capote, et le public est ciblé clairement. Dans sa réponse à Act Up, Aides sous-entend que ces affiches étaient destinées à un public séropositif qui ne se protègent pas, pourtant les affichent ne le précisaient pas, et c'est en cela que certains ont pu y voir une sorte de prosélytisme à l'égard des relations sexuelles non protégées. En effet, dans la lettre de Aides on retrouve : "Nous  nous   étonnons  à  notre  tour  qu'une  association  communautaire  s’en  prenne  à  des  séropositifs  qui  ont  du   mal  avec  la  prévention."  

Effectivement, cela signifie selon Aides que ces ateliers s'adressaient et s'adressent donc à des séropos. Peut-être que suite à la lettre ouverte d'Act Up ils modifieront leurs prochaines affichent pour les rendre beaucoup plus claires, ce qui servira à tout le monde, autant à la lutte contre le sida, les associations, les établissements de sexe que les gays en général qui liront pour la première fois ces affiches et se poseront des questions. Pars ailleurs, dans sa réponse, Aides affirme qu'Act Up s'en prend aux séropos qui baisent sans capote. Relisons en long, en large, en travers la lettre d'Act Up, et rien n'est mentionné comme tel. Act Up, si je relis sa lettre, ou son communiqué lors du zap du Banque Club 

http://www.actupparis.org/article3538.html ou alors celui du comité parisien du suivi de la charte qui est sorti il y a quelques jours (Act Up, Sida Info Service, le SNEG... il semblerait que Aides ne soit pas signataire cette fois) 

http://www.sneg.org/index.php?option=com_content&task=view&id=1458&Itemi...

 Dans aucun de ces communiqués, ni Act Up, ni le SNEG, ni Sida Info Service, tous proches du milieu homo, ne s'en prennent directement aux séropos qui baisent sans capote, mais bel et bien à des établissements de cul qui laissent se faire des soirées bareback et qui se font, en plus, du fric dessus. Ceci paraissait inacceptable d'autant plus que le Banque Club est signataire de la Charte de Prévention. Soyons donc objectifs, et tenons en nous aux faits. J'invite tout le monde ici à relire ces textes qui relatent des faits et ne jugent pas des personnes qui ne se protègent pas.

 

 

 > 2e point : après la forme, le fond de ces ateliers : 

 

 Dans sa lettre ouverte, Act Up s'inquiète du fond de ces ateliers, de leur contenu, et questionne alors Aides, qui dans sa lettre de réponse, affirme désormais "nous pouvons assumer cette action comme étant une action de AIDES à  

part entière."

 

Encore une fois, il est courageux pour l'association de revendiquer en son nom de tels ateliers, après avoir avancé "masquée". On pourrait se demander alors ce qui est dit sans ces ateliers de "santé bareback", si c'est une association de lutte contre le sida qui est derrière ?

1/ l'écoute : car comme l'indique Aides dans sa réponse à Act Up : "Car c’est bel et bien en travaillant avec les personnes qui présentent des difficultés avec la gestion de  

leur santé que l’on pourra avancer en matière de prévention." ou " Approcher  et  faire  avec  ces  personnes  est  un  élément  clé  pour  avoir  un  impact  sur  la  réduction des contaminations."

C'est bien là un des rôles clefs de l'association de Aides (et louable) d'être présente sur le terrain, et d'écouter les gens. Ses volontaires pédés, et apparemment (in)formés, vont dans les lieux de dragues et font de la prévention, ou de la RDR. Ils écoutent et renseignent, sans jugement. Là, par ces ateliers, AIdes entend écouter les barebackers et les aider, sans jugement. Je trouve cela vraiment bien sur le principe. Sauf que... vous attendez le 2 ? Il n' y a pas eu de point n° 2, ni à Paris lors de la tenue de ces ateliers, ni à Strasbourg il y a plusieurs semaines... et c'est bien là le reproche et l'inquiétude des acteurs de prévention, dont Act Up. En effet l'association s'étonne que dans ces ateliers, comme le laissait penser les affiches, on parlerait "santé". Mais, malheureusement, rien de tel selon elle, et d'autres sources sures  d'informations. L'association regrette ainsi dans son courrier à AIdes :  "Enfin,  comment  peut‐on  prétendre  monter  des  ateliers  de  santé  et  sexualité  si  aucun  recadrage  n'y  

est fait par un médiateur quand les discussions relaient des idées fausses ? "

L'association Act Up fait allusion ici aux discussions de ses ateliers. Là où on pourrait penser y trouver des réponses de santé, on peut y trouver des récits de vies, des réactions de barebackers entre barebackers qui disent par exemple :

compte-tenu des déclarations de Bernard Hirschel, si un séroneg te demande, à toi, pédé, séropo, pour un coup d'un soir, de baiser avec toi sans capote, tu peux accepter, si t'es indétectable tu ne le contaminera pas, donc pas de crainte à avoir. 

 

Alors qui dit mieux ?  On pourrait attendre du médiateur, volontaire ou salarié de Aides, à l'origine de ces ateliers, qu'il recadre un tel discours ? Et bien non ! Aucun recadrage n'est fait, alors que tout le monde sait, autant chez Aides, que chez Act Up, que les recommandations suisses ne s'appliquent absolument pas aux pédés dans le cadre d'un coup d'un soir. Rien n'est dit également sur les recommandations de dépistage des IST, la co-infection VIH/Hépatites, la surcontamination, etc... 

Voilà pourquoi ACt Up s'est certainement inquiétée. Voilà pourquoi aussi peut-être que le communiqué du comité parisien de la charte de responsabilité, signé du SNEG, d'Act Up, et de Sida Info Service rappelle aux séropos et aux séronegs les raisons de se protéger.

 

Voilà ce qui manque réellement à ces ateliers,  c'est à dire parler "santé" et ne pas laisser se dire des mauvaises interprétations scientifiques non fondées comme l'extrapolation des données suisses à des rapports homosexuels dans le cadre de coups d'un soir entre un séropo barebackers et un séroneg en mal de prévention.

 

Peut-être que cette lettre ouverte amènera Aides à réfléchir sur ces deux élements que sont le fond et la forme pour ses prochains ateliers "santé bareback", points sur lesquels l'association n'a pour l'instant donné aucune réponse dans le corps de sa lettre.

 

 

 

 

La lutte contre le sida n'a pas pour but de servir des discours clientélistes.

Dans les associations, certains écoutent, d'autres servent de poil à gratter.

Après tout, si les deux démarches se complètent et, par le biais de discussions, rectifient de mieux en mieux leurs méthodes de mener la lutte contre le sida, c'est en cela que nous ferons des stratégies de PREVENTION EFFICACE.

 

 

Signé :  

Un lecteur assidu, amateur des réponses argumentées et constructives, étayées et responsables, ne se basant ni sur des extrapolations, des a priori.

Portrait de Kaaphar

merci "lecture_attentive" ek

sur le net comme ailleurs "c'est la dose qui est toxique"... pardon !!

pour mémo aux récents du site :

le projet porté par Vincent (puisque c'est de lui dont il s'agit) est né ici (sur seronet) en juin ; voir son premier billet de blog

je suis juste un peu scandalisé que des gens se réclamant acteur de prévention (de quelque chapelle que ce soit) puissent s'autoriser de tels propos et, mon cher Alegandro, je ne pense pas que ton mode de pensée soit compatible avec les principes de l'assocaition dans laquelle tu prétends à être volontaire.

j'aurais envie de retourner 3 questions :

- admettons provisoirement que toutes actions à destination des "barbackers" soient nulles et non avenues ! QU'EST-CE QUE VOUS, VOUS PROPOSEZ ? Hormis votre confortable discours stigmatisant et renvoyer les adeptes du sexe no-capote à leur "parties privées" échappant ainsi encore plus aux messges de prévention

- le "dépistage rapide"  tel que mis en place à Aides, propose l'idée de "dépistage de routine" pour les personnes suceptibles de prendre des risques (revenir tous les 3 ou 6 mois se tester) : QU'EST-CE QUE CA VOUS INSPIRE ?

- il est question à Aides d'officialiser "l'accompagnement à l'injcection" (qui se pratique déjà +/- off !)  QU'EST-CE QUE CA VOUS INSPIRE ?

Je suis peut-être hors sujet, là....

mais j'en ai un peu assez de voir ces gens-là jeter l'anathème sur la RDR-sexe et le barbacking en permanence ET NE RIEN PROPSER D'AUTRE !!

bonne soirée

kaaphar

Portrait de lecture_attentive

Quand c'est hors-sujet, je crois qu'on ouvre un autre sujet de discussion sur une autre page non ? J'ai cru comprender que c'était la règle ici, pour ne pas partir dans tous les sens...

 

Thanks a lot

 

:-)

 

lecture_attentive

 

 

 

Portrait de micheltlse

Bonsoir à tous

Après avoir lu les arguments et les communiqués de chaque partie, facherais-je beaucoup de mes amis sur Seronet en partageant les interrogations que nous propose lecture attentive sur la réaction en deux temps de Aides et sur le mode de communication choisi ?

Taper en touche, cher Alain, n'est pas répondre à ces questions.

Si tout était si clair, pourquoi Aides n'a-t-il pas assumé dès le début des ateliers de santé et non joué  "un atelier hébergé dans un local de Aides" ?

Quant au mode de com, Olivier, on doit évidemment faire de la publicité pour ces ateliers mais la forme de cette comunication doit tenir compte aussi d'une politique globale et cohérente incluant prévention et RDR. La comparaisonentre les messages de la ville de Paris pour des publics diférents et le mesage unique québeqouis sur le non jugement était sur ce pont une base excellente de réflexion. Comment s'adresser à des publics différents sans juger ou même donner l'impression de juger.  

Cela n'est pas facile, j'en conviens aisément, mais mérite quand même au moins une évaluation.

Je soutiens la démarche de Aides mais m'interroge donc sur la forme, en restant à l'écoute d'un débat évidement sur le fil mais qui, assurément, mérite mieux que des gueules grandes ouvertes ou des oreilles bouchées, fussent-elles par des préservatifs...

Sans doute l'ambiance parisienne "assassine" après l'affaire du Banque Club est-elle à ce point délétère en ce moment que tout le monde là haut pète un peu les plombs : j'ai hélas l'impression que cela ne va guère s'arranger.

Idée de forum : comment promouvoir l'entraide entre les associations de lutte contre le sida mais cela intéresse-t-il même encore quelqu'un ?

Portrait de micheltlse

 Actup et Le SNEG affirment en effet que la kapote est "la seule" manière de se protèger du VIH. Aides écrit "le meilleur".

Portrait de Kaaphar

bonsoir Michel,

si ce n'était qu'une histoire de "forme" ça devrait pouvoir s'arranger...

Moi, perso et bien que d'accord sur la démarche des ateliers, j'ai dès le début emis des réserves ne serait-ce que sur le mot "barebackers" et je ne suis pas vraiment convaincu non plus par les choix de l'affichette ; mais bon Vincent a choisi de renvendiquer et d'assumer la provoc... (et j'aime bien Vincent donc je ne suis pas objectif du tout ! oui, je sais c'est une argurmentaire un peu léger)

que AIdes ait tortiller du cul pour se positionner sur le truc... bââh... (quand il n'y aura que ça....)

ça a comme un goût de "flyers de marseille" ! Aides va en prendre pour 20 ans avec ça.

Quant au contenu dont seul parle "lecture..." (tu y étais ?!) si effectivement "on n'a pas parlé santé lors de ces ateliers"... c'est un peu... gênant

Kaaphar (en forme)

Portrait de lecture_attentive

Comme dit Kaaphar : 

 

"si ce n'était qu'une histoire de "forme" ça devrait pouvoir s'arranger..."

> we hope so !

 "si effectivement "on n'a pas parlé santé lors de ces ateliers"... c'est un peu... gênant"

> effectivement, tu aurais dû y aller, cela m'aurait évité ce long argumentaire, et j'aurais pu passer mon aprem' à prendre des bières au Cox ou ailleurs ^^

 

Petit à petit, je crois que les gens commencent à comprendre enfin les réactions des acteurs de la lutte contre le sida (que seule Act Up a exprimées publiquement) qui ont remis en cause la forme et le fond de ces ateliers.

La première "officialisation" de ces inquiétudes s'est manifestée sur un article de YAGG, qui regroupait des avis différents ou convergents du SNEG, d'ACT UP, de SIS, face aux arguments de Vincent Coquelin.

De fait, je comprends la réaction d'Act Up de questionner publiquement Aides sur cette question, d'autant plus quand les associations travaillent de paire sur un tas de sujets de politique de santé, accès aux traitements, mais aussi prévention.

 

Après une lecture attentive, on passe d'une interprétation subjective à une interprétation objective. Comme quoi, je me félicite de voir que les gens sont capables de réfléchir et ne reste pas sur des positions bien assises.

Rien n'est perdu.

 

Bravo à tous ^^

 

Milles baisers :-)

 

NB : par ailleurs, je trouve que Aides est une association fort utile, la preuve : ce site, qui permet d'exposer des argumentaires bien ficelés sans être blâmés.

Portrait de Kaaphar

bonjour,

Faut peut-être pas forcément tout remettre en cause et tout jeter d'emblée.

L'expérimentation, par définition, manque d'expérience et doit permettre d'ajuster les variables.

J'aimerais BEAUCOUP lire Vincent himself sur ce fil et qu'il nous dise LUI comment il a vécu ces deux expèriences (Strasbourg et Paris), comment ça c'est passé, ce qui s'y est dit, ce qu'il en retire.

Je reste favorable à ce type d'actions (pour ce qui est de la "forme", elle par nature perfectible à l'infini; rien ne sert forcément à sodomiser le dyptère durant les 30 prochaines années avec la virgule qui titille ou la formulation qui dérange)

J'ai fait de la RDR-sexe pendant 4 ans, je baise no-capote avec mes potes plombés (je réfute le mot "barebacker" pour moi - en clair : je ne trip pas sur le jus pour le jus) ; je pense que des gens qui ont eux-mêmes une sexualité no-capote sont peut-être plus en mesure d'établir la nécessaire complicité facilitatrice de paroles sur ces questions intimes, phantasmatiques et possiblement trash ; mais qu'il nous faut être vigilant à ne pas "croire" et faire croire ce qui nous arrange.

solidairement

K.

Portrait de lecture_attentive

Effectivement, 

 

Aides n'a peut-être pas besoin de jeter le bébé avec l'eau du bain ^^

Tout est perfectible, notamment la façon de communiquer sur ces ateliers, choisir les bons mots, le bon public, et y dire les bonnes choses (et surtout y recadrer les mauvaises). 

 

Au stade où on en est, on ne peut que faire mieux et différemment pour éviter un deuxième tollé...

 

Bon courage à vous

 

lecture_attentive 

 

PS : Et surtout, "ne vous faîtes pas contaminer par les fausses croyances"...