C'est pas le moment...

Alors que je m'apprête à quitter la ville, tu arrives à pas feutrés, depuis novembre dernier que j'ai fait ta connaissance via un ami commun...

Un premier restau tous les deux histoire de faire connaissance, sans arrière pensée, quelques soirées avec notre ami commun et d'autres; bref, un nouveau pote en perspective.

Jusqu'à cette soirée, il y a environ un mois, je sors du taff, besoin de décompresser, je te demande ce que tu fais ce soir, tu dînes avec un collègue, mais tu me dis, joins-toi à nous. Le restau passé, le collègue rentré, déjà bien éméchés, nous voilà partis boire un verre (enfin, plusieurs).

À un moment, j'en viens à te dire que je suis séropo depuis plus de 20 ans, tu me serres dans tes bras (je t'ai rien demandé, depuis le temps, j'ai pas besoin de réconfort, mais ça me fait plaisir quand même).

Sortis du bar, je te raccompagne à ta caisse, et là, tu me demandes si je veux dormir chez toi, et tu m'embrasses avant que j'ai le temps de répondre. C'est comme si t'avoir avoué ma séropositivité 5 minutes plus tôt avait déclenché quelque chose, alors que toi, tu ne l'es pas. Nous voilà donc chez toi, première nuit plutôt tendre que sexuelle (bon, un peu sexuelle quand même), blottis l'un contre l'autre jusqu'au réveil, puis tout le dimanche enlacés.

T'es câlin, attentionné et tu prépares le petit déjeuner, bref, le rêve quoi !

Depuis ce jour, ça suit son cours. Tu me présentes à tes amis, étonnés, car depuis le temps qu'il te connaissent, bien peu t'ont vu ouvertement avec qui que ce soit disent-ils; je suis flatté, troublé, enchanté...

Mardi soir tard, je rentre de Nice, où je suis allé quelques jours passer des entretiens pour du boulot. Le lendemain, on passe la soirée ensemble, ravis de se retrouver, mais je risque peut-être de devoir partir bientôt, tu le sais... Tu sais depuis que tu me connais et avant même qu'il ne se passe quoi que ce soit entre nous que je souhaite quitter Toulouse.

Tu ne me demanderas jamais de rester, car tu sais que je ne resterai pas.

Alors, voilà, qu'est -ce qu'on va faire maintenant ?