Chagrins d'amour : Kael T-Block, LE BOGOSS

Publié par madelin40 le 31.01.2009
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Histoire et paroles d'une colombienne, petite fille adoptée par une famille parisienne :

Voir pour plus d'infos : [Judith Butler et les gender studies : le genre est une performance, distinct du sexe biologique et de la sexualité].

"C'est juste. Mon nom, Kael, j'en ai rêvé. J'ai rêvé que l'on me tendait un livre où ce nom était écrit."

"Enfant, j'imaginais être un tigre, ou un prince...je n'avais pas le sentiment d'être un garçon enfermé dans un corps féminin. Juste d'être changeant, fluide."

Premier chagrin d'amour : " En la perdant, je ne l'avais pas seulement perdue elle. J'avais perdu le sentiment d'être juste, l'authenticité que l'amour avait fait naître. Dans les mois qui ont suivi, j'avais l'impression de n'être plus qu'un masque."

Certains affirment qu'il aurait fréquenté la grande réalité des tantras bouddhistes sous forme d'une série de négations, ni fille, ni garçon...

Au moment de faire des choix, il n'a su que penser : "je ne sais pas!"

Il exerce différents métiers.

San Francisco, bars gays et lesbiens de Mission Street; il se déguise en femme-femme, talons hauts et Wonderbra : "J'aimais jouer la fille, je maîtrisais le truc; si je n'avais pas bifurqué, je crois que je serais devenue ultra féminine..."

Ensuite il est invité à une sex-party avec dress code drag-king : filles déguisées en garçons : "j'avais retrouvé l'enfant celui qui jouait à être un prince."

Retour à Paris : "deux étagères, l'une pour la fille, l'autre pour le garçon. Chaque accessoire, chaque vêtement était choisi avec un soin amoureux, presque fétichiste; à 25 ans, je glissais d'un genre à l'autre."

"Au fond, je n'étais ni l'une ni l'autre; j'observais le duel entre mes deux personnages, j'attendais que la vie décide si l'un des deux devait l'emporter."

Second chagrin d'amour : "Mon amie de l'époque était lesbienne, et une lesbienne t'aime aussi parce que tu es une femme. Avec moi, elle n'arrivait pas à suivre. Dans un sens, ça se passait mieux avec les filles hétéros, elles voyaient quelqu'un, pas seulement la fille."

Retour à San Francisco : il devient Kael : il découvre les transsexuels. Prise d'hormones, début de la transformation.

Retour à Paris : traitement de testostérone.

A San Francisco, un an plus tard, il subit l'opération du torse.

"En sachant que toute la vie est une transformation. Sentir les poils qui poussent, durcir les muscles, s'élargir les épaules..."

Il devient photographe et commence un livre d'images de la transformation de son corps.

"J'ignore si l'on devient homme ou femme. Mais cela n'a pas d'importance. Je suis ce que je suis. Je suis Kael."