Etat des lieux du confinement et critères de sortie

Publié par mohican le 10.04.2020
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Membres du Conseil scientifique : Jean-François Delfraissy, Président Daniel Benamouzig, Sociologue Lila Bouadma, Réanimatrice Jean-Laurent Casanova, Immunologie/Pédiatrie Simon Cauchemez, Modélisateur Franck Chauvin, Haut Conseil de la Santé Publique Pierre Louis Druais, Médecine de Ville Laetitia Atlani Duault, Anthropologue Arnaud Fontanet, Epidémiologiste Marie-Aleth Grard, Milieu associatif Bruno Lina, Virologue Denis Malvy, Infectiologue Yazdan Yazdanapanah, Infectiologue Correspondant Santé Publique France : Jean-Claude Desenclos En présence de d’un membres en attente de nomination : Aymeril Hoang, Spécialiste des nouvelles technologies Cet avis a été transmis aux autorités nationales le jeudi 2 avril 2020 à 18H. Comme les autres avis du Conseil scientifique, cet avis a vocation à être rendu public.

Les personnes à risque : un confinement adapté et renforcé est nécessaire Plusieurs études étrangères ont décrit les caractéristiques des patients atteints des formes les plus graves de COVID-19. L’âge apparait comme un facteur de risque de formes graves de COVID-19 avec des taux de létalité pouvant atteindre 15% chez les plus de 80 ans alors qu’il serait inférieur à 0,2% pour les plus jeunes. La présence de comorbidités est un autre facteur de risque de formes sévères. Les principales comorbidités sont l’hypertension artérielle, un diabète, une maladie coronarienne. Le tabagisme a été trouvé comme pronostic péjoratif de même que l’obésité. La France compte 67 millions d’habitants. 57,2 millions ont moins de 70 ans, et 9,9 millions plus de 70 dont 4,2 ont plus de 80 ans. On peut donc considérer que 10 millions de personnes sont plus à risque de formes graves sur le critère de l’âge. Concernant les comorbidités, il est possible d’estimer le nombre de personnes porteuses de comorbidités le nombre d’affections de longue durée (ALD). En France, 10,8 millions de personnes sont porteuses d’une affection de longue durée dont 6,3 millions ont moins de 70 ans. Ainsi, dans l’état actuel des connaissances, on peut donc considérer que près de 17 M de personnes sont à risque plus important de formes graves. Le Conseil scientifique considère qu’il est impératif que les personnes à risque adoptent un confinement strict les protégeant d’un risque de contamination. Toutefois pour certaines d’entre elles, ces mesures de confinement doivent être adaptées à leur pathologie ou leur handicap. Par ailleurs, le Conseil scientifique insiste sur la nécessité de disposer à court terme de données permettant d’identifier, dans le contexte français, les facteurs de risque de formes graves nécessitant une hospitalisation et une prise en charge dans un service de réanimation.

Commentaires

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Membres du Conseil scientifique : Jean-François Delfraissy, Président Daniel Benamouzig, Sociologue Lila Bouadma, Réanimatrice Jean-Laurent Casanova, Immunologie/Pédiatrie Simon Cauchemez, Modélisateur Franck Chauvin, Haut Conseil de la Santé Publique Pierre Louis Druais, Médecine de Ville Laetitia Atlani Duault, Anthropologue Arnaud Fontanet, Epidémiologiste Marie-Aleth Grard, Milieu associatif Bruno Lina, Virologue Denis Malvy, Infectiologue Yazdan Yazdanapanah, Infectiologue Correspondant Santé Publique France : Jean-Claude Desenclos En présence de d’un membres en attente de nomination : Aymeril Hoang, Spécialiste des nouvelles technologies Cet avis a été transmis aux autorités nationales le jeudi 2 avril 2020 à 18H. Comme les autres avis du Conseil scientifique, cet avis a vocation à être rendu public.

                                                   Je veut parler du PROFESSEUR  D. RAOULT ..........................

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Grand absent de ce "conseil scientifique" de plus :

 

Avant de retrouver une activité normale, il faudra patienter. Selon plusieurs scientifiques qui ont publié un article dans la revue médicale The Lancet, relayé par le Guardian, le confinement ne peut être levé tant qu'un vaccin contre le nouveau coronavirus n'a pas été trouvé.

 

Les chercheurs de Hong Kong s'appuient sur la courbe épidémique de la Chine, qui risque de connaître une deuxième vague de la pandémie, alors que les autorités ont levé les interdictions de déplacement.

"Bien que les politiques de contrôle [...] soient susceptibles d'être maintenues pendant un certain temps, trouver de manière proactive un équilibre entre la reprise des activités économiques et le maintien du risque de contamination sera probablement la meilleure stratégie jusqu'à ce que des vaccins efficaces soient largement disponibles", explique ainsi Joseph T Wu, co-directeur de la recherche.

"Les cas pourraient facilement réapparaître à mesure que les entreprises, les activités des usines et les écoles reprendront progressivement et augmenteront la mixité sociale [...] puisque le Covid-19 continue de se propager", ajoute-t-il.

L'Agence européenne des médicaments a estimé la semaine dernière que la mise à disposition d'un vaccin contre le nouveau coronavirus, prêt à être utilisé "à grande échelle", pourrait prendre encore au moins une année.

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Plus besoins de la réforme de retraite puisque la pluspart des anciens  aurons disparues....d,ou un certain bénéfice pour l,état ....même s'ils  ce la joue les bourgeoises éffarouché ! 

je parle même pas de la récession qui suis  , je pense à la jeunesse qui vas basculé dans un autre monde brutalement ...!

pour nous ce ,nest qu,un retour en arriere ...des années après -guerres  , 

mais qui peut- être une autre vision de l,avenir , stop au mondialisme, à voir .....

Et que dire de l,autre côté de la Méditérannée ....quand je lis que le peuple Noir  vas  nous servir de cobaye pour les vaccins .......

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Publié le 10/04/2020 à 10:43 , mis à jour à 12:04

l'essentielDidier Raoult, le professeur de médecine marseillais, a présenté ce jeudi à Emmanuel Macron les résultats de sa nouvelle étude portant sur le traitement à la chloroquine des malades atteints par le coronavirus. Une nouvelle fois, l'infectiologue a assuré au président de la République que sa thérapie guérissait un nombre très élevé de malades du Covid-19.

Déjà reconnu mondialement en tant que médecin infectiologue, le Professeur Didier Raoult de l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection, à Marseille, est en passe de devenir une véritable star auprès du grand public avec ses recherches sur son traitement à la chloroquine pour combattre le coronavirus. Jeudi après-midi, il a pu présenter à Emmanuel Macron venu lui rendre visite à Marseille les résultats positifs de sa nouvelle étude.

Selon le professeur marseillais, son traitement à base d'hydroxychloroquine (un dérivé de la chloroquine) et d'azithromycine (un antibiotique) sur 1061 patients malades du Covid-19 a guéri 973 patients (91,7 %) en 10 jours. A noter, selon le résumé de l'étude publié par l'IHU qu'aucune toxicité cardiaque n'a été observée chez ces patients, dont l'âge médian est de 43,8 ans, alors que beaucoup de médecins mettaient en garde contre les effets de hydroxychloroquine sur le cœur.

"Un taux de mortalité de 0,47%"

"Un mauvais résultat a été observé pour 46 patients (4,3%)", note l'étude. 10 d'entre eux ont été transférés dans des unités de soins intensifs; 31 ont été hospitalisés 10 jours ou plus; et 5 malades (0,47%), âgés de 74 à 95 ans, sont décédés. Dans ce groupe de 46 malades, 25 patients étaient guéris lors de la publication de l'étude ce 9 avril et 16 étaient toujours hospitalisés.

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Combien de séropos  (HIV )  sont rester sur le carreaux avec les médocs ......pas d,étude la ? 

la médecine n,a jamais autant avancé en période de (  guerre ) avec un peut de chance ils sont foutus de nous trouver un vaccin !

 

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La chloroquine prévient-elle le coronavirus? Expérience Maxi sur 40 mille médecins et infirmières
 L'essai organisé à Oxford vise à démontrer si les antipaludéens réduisent l'infection chez les professionnels de santé. Dans certains pays, le médicament est déjà utilisé en salle parmi les opérateurs les plus à risque. Mais les experts appellent à la prudence en attendant les résultats officiels La chloroquine agit-elle contre le coronavirus ? Les politiciens de compétence douteuse tels que Trump et Bolsonaro qualifient la drogue de "miraculeuse". Les médecins avertissent qu'il n'y a aucune preuve de son efficacité et mettent en garde contre les effets secondaires sur le rythme cardiaque. Pendant ce temps, les malades, même les Italiens, le vieil antipaludéen datant des années 1930 sont administrés hors AMM, ou en dehors des indications officielles, aussi bien à l'hôpital que chez les soignants à domicile.

 
Le président français Emmanuel Macron a décidé jeudi de rencontrer l'auteur d'une des deux études qui font la promotion de son utilisation (l'autre vient de Chine), le directeur de l'Institut Hospitalo-Universitaire de Marseille Didier Raoult, personnage très discuté dans France. Son soutien au médicament était en fait considéré comme non scientifique. Le journal de l'International Society of Antimicrobial Chemotherapy, sur lequel l'étude de Raoult a été publiée, s'en est distancé en dénonçant que la publication "ne répond pas aux normes de rigueur requises". Le test est en effet basé sur l'observation de 24 patients: bien trop peu pour pouvoir tirer des conclusions, avec une maladie qui - sans médicaments - a déjà un taux de guérison de plus de 90%.

 Pour répondre aux questions et apaiser la controverse, l'Université d'Oxford lance le plus grand essai jamais organisé à ce jour, avec 40 000 participants en Asie, en Europe et en Afrique. Le test n'essaiera pas de répondre uniquement à la question de savoir si la chloroquine traite la maladie des coronavirus Covid. Son objectif est également de comprendre s'il a un effet prophylactique. Si elle diminue la probabilité de tomber malade lorsqu'elle est prise avant l'exposition au virus. Les volontaires qui subiront le test ne sont pas choisis au hasard: ce sont des personnels de santé en contact étroit avec les patients infectieux. Aujourd'hui déjà, dans certains quartiers italiens où Covid est traité, la chloroquine est prise par les médecins et les infirmières dans l'espoir qu'elle préviendra les infections ou les affaiblira dans l'œuf.
  
s'est retrouvé dans le mélangeur de médias et a déclenché une course à la thésaurisation. À tel point que les patients pour lesquels il a toujours été indiqué (patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et de lupus) ont du mal à le trouver en pharmacie. Les 40000 inscrits au test, répartis dans 50 à 100 hôpitaux sur trois continents, seront divisés en deux groupes et - choisis au hasard - recevront soit un comprimé de chloroquine soit un placebo pendant trois mois. Grâce au grand nombre et à la comparaison directe, il sera plus facile de mettre en évidence l'effet possible du médicament.
Les stocks d'antipaludiques utilisés également contre le coronavirus du SRAS (l'idée d'essayer de l'utiliser en 2003 était de trois médecins italiens, Andrea Savarino, Roberto Cauda et Antonio Cassone), quant à eux s'amincissent. Étant un médicament non breveté, avec peu de patients (au moins avant l'arrivée du coronavirus) et qui coûte au maximum une dizaine d'euros par mois, il ne restait qu'un fabricant pour le fabriquer, Sanofi, qui produit une version appelée hydroxychloroquine, presque entièrement similaire à la chloroquine, avec le nom commercial de Plaquenil. Bayer avait décidé de se retirer du marché il y a seulement quelques mois. Le 3 avril, Sanofi a notifié à l'agence italienne des médicaments le risque de carence en médicaments, tandis que la Maison Blanche a amassé 30 millions de doses dans son escorte stratégique nationale.  
 
Le médicament est utilisé car il aurait un double effet: antiviral (il entrave l'entrée de virus dans les cellules de l'organisme) et anti-inflammatoire (la pneumonie Covide est l'effet d'une réaction inflammatoire exagérée). D'autres essais sont en cours dans divers pays du monde, dont l'Italie. L'Organisation mondiale de la santé a également inclus l'antipaludéen parmi les médicaments potentiels faisant l'objet d'essais cliniques. Les centres américains pour le contrôle des maladies (l'agence fédérale qui s'occupe des maladies infectieuses) ont entre-temps retiré de leur site Web les indications pour l'administration de chloroquine aux patients de Covid. Conseiller un médicament dont personne n'a jusqu'à présent démontré l'utilité est en fait très inhabituel pour un organisme scientifique. Et le président Donald Trump a révélé le New York Times,

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J'ai entendu de grands spécialistes de la médecine dire qu'ils n'hésiteraient pas à prendre de la chloroquine...ça se comprend " la vie ou la mort le choix est vite fait ".Tongue Out

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Donc je suis pour moi ! vive moi .....

45 TRS. VIVE LES FEMMES DITES, CA VOUS DIRAIT...AVEC MOI. BO ...

 

 

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Selon une étude belge, le jogging est bien une activité plus contagieuse que la marche à vitesse normale, pour aller faire ses courses, par exemple. Les scientifiques recommandent une distance supérieure aux règles en vigueur, qui pourrait aller jusqu'à 10 mètres entre deux joggeurs, pour éviter la propagation du coronavirus.

 

Est-ce bien raisonnable de courir en pleine épidémie de coronavirus ? Le débat fait rage, mais les règles sont claires : le footing n'est pas interdit, à condition de rester à moins d'un kilomètre de son domicile - des fois moins selon les communes, moins d'une heure, et à certains horaires seulement si l'on vit à Paris. Dans la capitale, il est désormais de courir après 10 heures et avant 19 heures, et les trottoirs sont parfois envahis de joggeurs dans la soirée, faisant craindre que la mesure ne soit contre productive : le virus peut-il se transmettre d'un sportif à une autre personne, même sans contact ? 

Une distance de 10 mètres préconisée pour le jogging

Selon une étude belge publiée il y a quelques jours, réalisée grâce à un logiciel servant habituellement à augmenter les performances des athlètes, le jogging est bien une activité contagieuse pour la propagation en aérosol d'un virus comme le Covid-19. En modélisant la course, mais aussi le vélo et la marche à pied, des scientifiques se sont rendus compte que le virus pouvait bel et bien se transmettre dans l'air - dans l'hypothèse où il peut ensuite survivre sur différentes surfaces, toujours à l'étude. 

 

Les auteurs de cette étude préconisent quelques règles plus strictes que celles recommandées par les autorités : plutôt une distance de 4 à 5 mètres entre deux personnes qui marchent rapidement l'une derrière l'autre, plutôt 10 mètres pour le footing, et 20 mètres pour du vélo à vitesse rapide. 

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  Il y a 11 heuresAlors que le gouvernement a reconnu la pertinence d’un dépistage massif, sa stratégie et son dispositif en la matière demeurent mystérieux.© Reuters

Alors que le gouvernement a reconnu la pertinence d’un dépistage massif, sa stratégie et son dispositif en la matière demeurent mystérieux.

Alors que le gouvernement a reconnu la pertinence d’un dépistage massif, sa stratégie et son dispositif en la matière demeurent mystérieux.><<

Où sont les tests ? C’est, avec la disponibilité des masques, l’une des deux grandes inconnues de la crise actuelle, pour nombre de Français. C’est même la question clé du mois d’avril, selon les experts. Car si la France n’est pas capable, à partir du 11 mai, de mettre en œuvre le dépistage massif qui a fait ses preuves dès le début de l’épidémie en Allemagne et en Corée du Sud, le déconfinement pourrait tourner à la catastrophe. Lundi, dans son allocution télévisée, Emmanuel Macron est resté vague : « Nous n’allons pas tester tous les Français, ça n’aurait aucun sens, mais toutes les personnes présentant des symptômes. »

Ce flou alimente le scepticisme de plusieurs spécialistes et de responsables d’exécutifs locaux ; ceux-ci craignent que la doctrine hexagonale en la matière ne soit toujours pas fermement établie et soulignent que le changement de cap a eu lieu il y a trois semaines déjà. Le samedi 28 mars, Olivier Véran, ministre de la Santé, avait en effet, pour la première fois, reconnu la pertinence d’un dépistage massif.

Environ 25.000 diagnostics sont pratiqués chaque jour

Autre inquiétude majeure souvent exprimée : le pays, qui avait mal anticipé la nécessité de dépister et a connu une pénurie de tests, a-t‑il désormais la capacité technique de ce changement d’échelle ? Lors du Conseil des ministres du 8 avril, Olivier Véran a laissé entendre que le dispositif était prêt.

 

Mais lundi dernier le Président ne l’a pas dévoilé, comme certains participants l’avaient imaginé, ce qui alimente, au sein même de l’exécutif, les soupçons d’un possible crash sur les tests. Actuellement, selon Santé publique France, environ 25.000 diagnostics sont pratiqués chaque jour. Le ministre de la Santé devrait détailler dimanche, lors de la conférence de presse organisée avec le Premier ministre, son nouvel objectif.

La stratégie est prête, selon l'exécutif

Dans une note stratégique sur le déconfinement mise à jour le 13 avril, l’état-major de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris donne l’impression de partager le sentiment d’urgence qui agite les experts, sur le fond comme sur la forme. Le texte préconise ainsi une "surveillance épidémiologique" bien ciblée car "les capacités de tests" ne sont pas "illimitées". Il faut, exhortent les experts, se donner les moyens de "réaliser davantage de tests" et donc d’avoir "des outils supplémentaires par rapport à ceux dont on disposait dans [la] première phase".

Faut-il vraiment s’inquiéter? Du côté de l’exécutif, on assure que la stratégie est prête, même si elle a encore besoin d’être "affinée". Selon un conseiller, il est ainsi prévu de "tester en priorité" toutes les personnes présentant des symptômes ou celles qui ont été en contact avec un malade, "les soignants pour casser la chaîne des contaminations", "les publics fragiles" et donc "prioritaires" : personnes âgées, personnes en situation de handicap.

"L’objectif est de faire monter en puissance les laboratoires publics et privés avant la fin du confinement, détaille le même conseiller. Les kits de prélèvement et les équipes sont prêts." Les tests PCR, permettant un diagnostic de l’infection grâce à une analyse de biologie moléculaire en laboratoire, demeurent les outils clés de la "montée en puissance" souhaitée.

"Nous ne sommes pas en retard sur le déconfinement comme nous l’avons été sur les tests au début de l’épidémie"

Sont-ils en nombre suffisant ? "Les kits de PCR ont été commandés et arrivent progressivement, indique-t‑on au ministère de la Santé. Ils sont en train d’être distribués aux laboratoires." Plus serein qu’il y a quelques semaines, François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes, le représentant des laboratoires d’analyse privés – ces derniers sont entrés dans le dispositif de dépistage du Covid-19 le 8 mars, bien après les plateformes hospitalières –, convient qu’une "prise de conscience a eu lieu" de la part de l’État.

"Nous ne sommes pas en retard sur le déconfinement comme nous l’avons été sur les tests au début de l’épidémie. À l’époque, il y a eu à la fois un défaut d’anticipation des pouvoirs publics, une pénurie d’équipements et un déficit de collaboration entre le public et le privé." Il confirme que l’État aide désormais le privé à s’équiper en machines auprès des laboratoires de diagnostic. "On n’est plus tout seuls sur un marché mondial hyper concurrentiel." Cela ne signifie pas pour autant que le système est en état de marche.

Des pesanteurs administratives

Le docteur Blanchecotte assure en effet que son premier contact avec le gouvernement, en l’occurrence avec le cabinet du ministre de la Santé, remonte au 8 avril seulement. Ce premier rendez-vous a été suivi, le 11 avril, d’un échange élargi auquel ont participé les acteurs du dossier et les sociétés savantes. Selon François Blanchecotte, le cabinet de conseil en stratégie Bain & Company a ensuite été missionné pour conduire un audit sur les capacités de test. Objectif : "faire un état des lieux des forces en présence et du potentiel de montée en puissance". Autre chantier de taille : celui de la sécurisation des données de dépistage, sur laquelle planche la délégation ministérielle du numérique en santé (DNS).

Alors que l’exécutif répète que le dépistage massif dans les Ehpad est bel et bien lancé, le biologiste médical pointe de nombreuses lacunes. "Il y a des pesanteurs administratives énormes, relève encore François Blanchecotte. Certains Ehpad privés n’ont même pas de liste de leurs résidents." Sans parler de la difficulté à envoyer des équipes dans les quelque 7.000 établissements du pays.

Aucun modèle de tests sérologiques n’est encore recommandé par les pouvoirs publics

Autre mystère : la question des tests sérologiques, des dispositifs médicaux plus simples d’utilisation, qui recherchent la présence d’anticorps dans le sang. Il y a quelques semaines encore, certains imaginaient que les personnes séropositives – l’adjectif maudit des années sida soudain changé en promesse de sésame – seraient les premières à être déconfinées.

Mais aucun modèle n’est encore recommandé par les pouvoirs publics. La Haute Autorité de santé et les centres nationaux de référence (CNR) de Paris et Lyon prennent le temps d’évaluer une centaine de ces dispositifs médicaux. Les résultats de ces études devraient être dévoilés dans les deux prochaines semaines. "Les gens ont l’impression qu’on va lentement mais c’est faux : nos institutions travaillent à une vitesse folle, inédite, explique la professeure Dominique Le Guludec, présidente du collège de la Haute Autorité de santé. Simplement, il faut de la rigueur et garder nos principes de base. On ne peut pas renoncer à la qualité."

Quelle est exactement la vocation des tests sérologiques?  

Assurant avoir déjà acheté ou précommandé des tests sérologiques pour leurs administrations ou leurs salariés – dans un remake de la course aux masques –, certains responsables d’exécutifs locaux ou chefs d’entreprise refusent de croire que la croissance lente du nombre de tests est due à un souci de bien faire. Ils dénoncent le manque d’agilité du mammouth jacobin. Des arguments qui n’ébranlent pas les auteurs. "Il existe de mauvais tests sur le marché, avertit le virologue Xavier de Lamballerie, directeur de recherche à l’université Aix-Marseille. La prudence s’impose pour que la réponse ne soit pas inadaptée. Il faut aussi se demander à quoi ces tests vont servir."

Quelle est exactement la vocation des tests sérologiques? Voici encore un point de doctrine qui demeure obscur. Présentés comme un Graal, ils soulèvent désormais des doutes, en particulier parce qu’il n’est pas établi que l’immunité soit durable. "En la matière, la stratégie n’est pas complètement élaborée, la position des experts a bougé, admet un conseiller de l’exécutif. Nous avons encore besoin de travailler."

S’ils sont efficaces, ces dispositifs médicaux devraient être rapidement disponibles. "Des précommandes ont été passées, rappelle-t‑on au ministère de la Santé. Elles seront confirmées dès la validation des tests par les CNR." Il est urgent d’attendre.  

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Après huit semaines de confinement, la France s'apprête à vivre une nouvelle période lundi prochain. L'urgence sanitaire redescendue, l'activité va redémarrer progressivement. Mais cette reprise devra composer avec la présence toujours active du virus et le risque que l'épidémie regagne en intensité. Pour parvenir au bout de ce "chemin de crête", pour reprendre son expression, l'exécutif compte sur une levée des restrictions étalée dans le temps et pour certaines variables en fonction des territoires. "Le déconfinement aura lieu pas à pas, avec des marches prévues toutes les trois semaines", a résumé lundi au Sénat Edouard Philippe.

Le gouvernement renvoie ainsi au 2 juin le début d'une seconde phase, dont les modalités dépendront de l'évolution de la maladie après le 11 mai. Voici, sous forme d'une calendrier, ce que l'on sait des différentes échéances évoquées.

Jeudi 7 mai : les derniers arbitrages attendus

  • Le gouvernement doit acter, sauf rebondissement, la levée du confinement pour le 11 mai et présenter les ultimes détails pratiques de son plan, sur la base des dernières informations sanitaires.
  • La "carte du déconfinement" déjà établie prendra sa forme définitive pour le 11 mai, avec des départements en vert - déconfinement souple - et d'autres en rouge - déconfinement plus encadré.

Lundi 11 mai : début de la première phase du déconfinement

  • Fin de l'attestation obligatoire pour les sorties du domicile, sauf pour les déplacements à plus de 100 km du domicile. Rassemblements publics et privés de plus de 10 personnes interdits.
  • Port du masque obligatoire dans tous les transports en commun.
  • Réouverture des premières écoles primaires et des crèches, sur tout le territoire et la base du volontariat des parents, avec un protocole sanitaire à respecter.
  • Réouverture des entreprises ayant fermé, de tous les commerces, à l'exception des cafés et des restaurants, et des marchés (sauf si le maire ou le préfet ne le souhaite pas) avec un protocole sanitaire à respecter pour les salariés et les clients.
  • Réouverture des médiathèques, bibliothèques et petits musées, mais pas les cinémas, théâtres, grands musées et salles de concert.
  • Réouverture des parcs et jardins dans les départements "verts" uniquement.
  • Réouverture des cimetières, les cérémonies funéraires limitées à 20 personnes.
  • "Quatorzaine" obligatoire pour les personnes arrivant sur le territoire national, et isolement si elles sont malades, hors voyageurs en provenance de l'Union européenne, de l'Espace Schengen ou du Royaume-Uni.

Jeudi 14 mai : point pour envisager l'assouplissement du confinement à Mayotte, seul département non-concerné par les mesures du 11 mai.

Lundi 18 mai : réouverture des collèges dans les départements "verts" pour les classes de 6e et 5e.

Samedi 23 mai : date limite fixée pour statuer sur le maintien ou non du second tour des municipales, reporté au 21 juin. Un projet de loi transmis au Conseil d'Etat retient les dates des 27 septembre et 4 octobre pour refaire le scrutin dans les 4.779 communes concernées.

Vendredi 29 mai : date à l'étude pour une reprise des offices religieux, en fonction de l'évolution de la situation sanitaire lors de la première phase du déconfinement.

"Fin mai" : arbitrages attendus pour la deuxième phase du déconfinement du 2 juin sur...

  • ... la réouverture des bars et restaurants.
  • ... la réouverture des lycées, en commençant par les lycées professionnels.
  • ... la réouverture des cinémas, salles de concerts, théâtres et grands musées.
  • ... la réouverture des salles des fêtes et salles polyvalentes.

Lundi 1er juin : fin prévue du dispositif de chômage partiel, qui permet aux salariés de toucher 84% de leur rémunération nette.

Mardi 2 juin : début de la deuxième phase du déconfinement

  • Date fixée pour la mise en service de l'application StopCovid, qui doit permettre de tracer les contacts avec des personnes diagnostiquées positives.
  • Date évoquée pour une réouverture des plages au public.

"Début juin" : réponse attendue sur la possibilité ou non pour les Français de partir en vacances l'été. Point d'étape pour la levée de l'interdiction de se rendre dans les territoires d'Outre-mer (hors motifs impérieux). 

 

Vendredi 24 juillet : fin prévue par le gouvernement de l'état d'urgence sanitaire, régime dérogatoire au droit commun qui donne un cadre juridique aux mesures prises par le gouvernement (restrictions aux frontières, brigades d'enquêteurs pour tracer le coronavirus, masque obligatoire dans les transports...).

Pas avant août : le déroulement de compétitions sportives "même à huis clos".

Pas avant septembre : les rassemblements publics de plus de 5.000 personnes (comme les rencontres sportives ou les événements culturels) et la réouverture des universités.

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Alors qu'Édouard Philippe doit livrer jeudi les détails du déconfinement, Jean Castex, l'architecte du retour à la normale en France, a aussi prévu un "plan de reconfinement". À dégainer en cas de deuxième vague épidémique.

Alors qu'Édouard Philippe doit livrer jeudi les détails du déconfinement, Jean Castex, l'architecte du retour à la normale en France, a aussi prévu un "plan de reconfinement". À dégainer en cas de deuxième vague épidémique.© JEFF PACHOUD / AFP Alors qu'Édouard Philippe doit livrer jeudi les détails du déconfinement, Jean Castex, l'architecte du retour à la normale en France, a aussi prévu un "plan de reconfinement". À dégainer en cas de deuxième vague épidémique.

Il est le "monsieur déconfinement" du gouvernement, mais il a tout de même prévu une stratégie de reconfinement en cas de besoin. Alors qu'Édouard Philippe doit donner jeudi les détails de "l'étape du 11 mai" depuis Matignon, Jean Castex a prévu "dans [le] plan de sortie du confinement, un plan éventuel de reconfinement", a-t-il indiqué ce mercredi, au cours d'une audition devant la Commission des lois du Sénat. 

 Le comportement des Français, la "clé de la réussite" du déconfinement

Après avoir observé un "petit relâchement" dans l'attitude des Français, le haut fonctionnaire s'est donc préparé au pire en cas de "rechute". Ce qui ne l'empêche pas d’en appeler à la responsabilité collective : "Le comportement de nos concitoyens est la clé de la réussite de ce que nous entreprenons, de la lutte, de la victoire, un jour, contre cette pandémie." Devant les sénateurs, l'architecte du retour à la normale en France insiste également sur la nécessité de la progressivité du déconfinement, notamment pour les transports, le "sujet le plus délicat" selon lui.

 

Le 11 mai, "phase 1" du déconfinement

Le haut fonctionnaire a aussi rappelé que le 11 mai n'est qu'une première étape, "la phase 1, une période où il faut que nous soyons très précautionneux". Cette première étape, du 11 mai au 2 juin, "c'est la recherche de l'équilibre entre le respect de la doctrine sanitaire et les exigences de la vie économique et sociale du pays", a-t-il fait valoir. Toutefois, plus de sept semaines après le début du confinement, le pays doit retrouver selon lui "les voies de la vie économique, sinon un confinement trop prolongé pourrait avoir des conséquences aussi désastreuses que la pandémie" de coronavirus. 

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A trois jours du 11 mai, date du début du déconfinement, le gouvernement figera jeudi 7 mai la carte de France : il y aura les départements classés en rouges, ceux où la circulation du virus est jugée active et ne permet qu’un déconfinement restreint, et il y aura ceux classés en vert, qui connaîtront un déconfinement plus souple.

Pour figer cette carte, l’exécutif s’appuie sur trois critères : le taux de cas nouveaux sur une période de 7 jours, le taux de remplissage des services de réanimation et l’efficacité du système local de tests et de détection des personnes contaminées.

Mais concernant les mesures sanitaires, les différences entre les deux couleurs sont minimes. Il y en a deux. D’une part, les parcs et les jardins. Ils pourront rouvrir dans les départements verts mais pas dans les rouges. D’autre part, les collèges. Ils pourront rouvrir sous conditions dans les départements verts à partir du 18 mai mais pas dans les rouges.

 Nouvelle étape du déconfinement le 2 juin

Pour le reste, l’interdiction de s’éloigner à plus de 100 kilomètres de son domicile s’applique sur tout le territoire. Et il sera fortement déconseillé de quitter un département vert pour un rouge, mais il n’y a pas d’interdiction formelle.

Le Premier ministre Edouard Philippe fera un point jeudi à 16 heures sur « l’étape du 11 mai ». Au cours duquel, il déterminera quelles mesures seront appliquées département par département.

Après le 11 mai, l’exécutif a fixé une nouvelle étape au 2 juin qui pourrait permettre, si les conditions sont réunies, d’amplifier le déconfinement.

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Des scientifiques ont estimé l’impact du déconfinement sur le nombre de cas de Covid-19, de décès et d’hospitalisations, en prenant en compte les mesures de protection annoncées par le gouvernement : port du masque, distanciation sociale, réouverture progressive des écoles… Leurs résultats, loin d’être optimistes, laissent présager une seconde vague d’ici quelques semaines.

 

Certains l’attendent avec impatience, d’autres le redoutent… Le déconfinement de la France va débuter dans une poignée de jour. Toutefois, la stratégie adoptée par le gouvernement est largement remise en question par les épidémiologistes. Selon plusieurs modélisations, ces derniers redoutent un rebond de l’épidémie de Covid-19, lié notamment à la réouverture des écoles et à l’absence de mesures suffisantes pour protéger les personnes vulnérables.

87 100 décès estimés par l’APHP entre mai et décembre, avec les mesures actuelles

Une étude menée conjointement par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et de la société d’analyses Public Health Expertise, et pré-publiée le 6 mai 2020 sur medRxiv (sans avoir, pour l’instant, fait l’objet d’une relecture par des pairs), estime que les mesures de mise en quarantaine, de distanciation sociale et de port du masque ne suffiront pas à empêcher une deuxième vague de l’épidémie. Au risque de saturer de nouveau les hôpitaux et d’aboutir sur un retour du confinement.

“Nous avons utilisé une micro-simulation de l’épidémie de Covid-19 en France, selon un modèle stochastique”, écrivent les chercheurs. Ces derniers ont examiné l’impact d’un retour au travail et à l’école d’une majorité de Français après le 11 mai, en tenant compte des mesures prévues par le gouvernement (distanciation sociale, port du masque obligatoire dans certains lieux, mise en quarantaine des personnes infectées et dépistage de leurs proches) sur le nombre de cas, de décès et l’occupation des lits en unités de soins intensifs.

Dans un second scénario, ils ont observé les différences possibles en ajoutant à ces mesures une protection renforcée des personnes vulnérables, plus susceptibles de développer une forme grave de Covid-19. Cette deuxième modélisation montre des résultats bien plus favorables, avec le maintien d’un nombre de lits suffisants en soins intensifs pour éviter un deuxième confinement. Or, à ce jour, les personnes âgées et les malades chroniques n’ont aucune obligation de rester confinés après le 11 mai ; cela leur est seulement recommandé.

Mieux protéger les personnes vulnérables limiterait largement la mortalité

Pour rentrer plus avant dans les détails, le modèle de l’APHP reproduit la circulation du virus SARS-CoV-2 dans une population fictive de 500 000 individus. Pour observer leur impact, les experts ont la possibilité d’ajuster de nombreux paramètres.

Malgré un effet bénéfique indiscutable du port du masque et de la distanciation physique, qui pourraient réduire de 75 % le risque de contamination, ces deux mesures ne semblent pas suffisantes pour enrayer la saturation des hôpitaux. En effet, le nombre de cas graves risque de rester très important, à tel point que les services de réanimation seraient débordés dès la fin du mois de juillet. Ce qui aboutirait sans nul doute à un nouveau confinement.

Dans leur second scénario, les auteurs de l’étude ont ajouté des mesures complémentaires pour protéger les personnes âgées de plus de 65 ans ou présentant des comorbidités. Cette population serait encouragée à limiter au strict minimum ses contacts et ses sorties pendant au moins 38 semaines supplémentaires (durée estimée de l’épidémie par les chercheurs), sans pour autant rester totalement confinée.

Résultat : ajouter ce simple critère permettrait de réduire la mortalité de 62 %, par rapport à la seule adoption du port du masque et de la distanciation sociale, et de 82 % par rapport à l’absence totale de mesures de protection. Autrement dit, la mortalité estimée, si toute la population portait un masque et respectait un mètre de distance entre les individus, serait de 87 100 décès entre mai et décembre. Si, en plus, les personnes vulnérables étaient davantage protégées, le nombre de décès descendrait à 33 500.

Ces 3 mesures devraient être suivies par tous, jusqu’à la fin de l’année

En outre, la combinaison de ces trois mesures préviendrait également la saturation des services de réanimation. Les auteurs de l’étude soulignent néanmoins que cela ne pourra fonctionner qu’à la seule condition que ces mesures barrières soient appliquées sur une période suffisamment longue par la plupart des gens. Si une seule d’entre eux était interrompue au bout de 4 mois seulement, la courbe des décès et des hospitalisations repartirait à la hausse. Or, nous ne sommes pas à l’abri d’un relâchement des Français d’ici quelques semaines.

Rouvrir toutes les classes en juin submergerait les hôpitaux

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Une autre modélisation, réalisée par des chercheurs de l’Inserm et de la Sorbonne, s’est penchée sur l’impact du retour à l’école des enfants et des adolescents sur la circulation du virus en Ile-de-France - l’une des régions les plus touchées par l’épidémie de Covid-19.

Bien que des études aient montré que les jeunes enfants contribuent moins à la transmission du virus que les adultes, la réouverture des écoles aura tout de même un impact non-négligeable sur l’épidémie. Les chercheurs ont donc imaginé plusieurs scénarios, en mesurant leur impact potentiel sur l’occupation des lits dans les hôpitaux.

Rouvrir toutes les écoles : envisageable seulement en limitant les effectifs

La décision actuelle du gouvernement, qui consiste à rouvrir uniquement les écoles maternelles et primaires à partir du 11 mai, permet de limiter le taux d’occupation des services de réanimation à 72 % de leur capacité - qui est de 1 500 lits dans la région. À condition que les collèges et les lycées ne rouvrent pas avant l’été, ou au moins un mois plus tard et de façon très progressive.

En revanche, la pleine fréquentation des collèges et lycées par les adolescents à partir de juin aboutirait à une saturation rapide des unités de soins intensifs, qui atteindraient avec un taux d’occupation de 138 %.

Quant à une réouverture simultanée de toutes les écoles le 11 mai (qui n’est, heureusement, pas envisagée par le gouvernement), elle entraînerait probablement une deuxième vague similaire à celle dont nous sortons à peine, sauf si la fréquentation maximale des établissements était limitée à 50 % de leurs effectifs.

Les 3 conditions pour éviter une deuxième vague, selon la chercheuse Vittoria Colizza

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Interrogée par Le Monde sur les possibles incidences des mesures actuellement actées en France pour le déconfinement, Vittoria Colizza, co-auteure de l’étude et directrice de recherches à l’Inserm, explique que plusieurs conditions sont requises pour contrôler l’épidémie.

Tout d’abord, le maintien de la distanciation sociale. “Cela suppose que 50 % des gens restent chez eux – soit que leur activité professionnelle n’ait pas repris, soit qu’ils pratiquent le télétravail –, que les personnes âgées aient réduit de 75 % leurs contacts, et qu’il y ait une réouverture partielle (pas plus de 50 %) de différentes activités et commerces”, rapporte-t-elle à nos confrères.

Le dépistage massif doit détecter 50 % des nouveaux cas pour être efficace

Ensuite, la politique de dépistage massif promise par le Premier ministre doit être réellement appliquée, afin de détecter au plus vite les cas suspects et leurs contacts, pour les placer en quarantaine. Selon l’experte, au moins 50 % des nouvelles infections doivent être détectées pour que cette mesure soit efficace. Dans le cas contraire, “une seconde vague, plus intense que la première” est à redouter, probablement dès la fin du mois de juin.

Dernière condition, selon elle : une réouverture des établissements scolaires conforme à leur modélisation, détaillée précédemment. Autrement dit, les collèges et lycées devraient rester fermés jusqu’aux vacances d’été, ou rouvrir de façon très progressive au mois de juin, avec seulement 25 % des effectifs au départ. Ce chiffre pourrait être revu à la hausse au fil des semaines

Portrait de mohican

 

La levée progressive des mesures de confinement vont débuter lundi 11 mai. Ce jour-là, c'est dès minuit que les Français pourront sortir progressivement de l'isolement avec des déplacements autorisés sans autorisation, dans un rayon de 100 km.

Selon nos informations, c'est dès minuit, ce lundi 11 mai, que les Français retrouveront une partie de leur liberté de circulation après deux mois de confinement.

La France va progressivement, comme le martèle le gouvernement depuis plusieurs jours, reprendre son activité. Sorties autorisées sans attestation, réouverture de certaines écoles, des commerces, reprise plus intense des transports... "A partir du 11, une nouvelle étape va commencer", avait souligné mardi Emmanuel Macron après deux mois de mesures restrictives.

"Il est aussi indispensable dans le cadre d'un respect de cadre strict de pouvoir redémarrer la vie de la nation", a plaidé devant les sénateurs Jean Castex, le "monsieur déconfinement" du gouvernement. Désormais, les autorités tentent de mettre en oeuvre un équilibre entre le respect de la doctrine sanitaire et le redémarrage de la vie économique du pays.

Dès lundi prochain, des écoles rouvriront pour les enseignants. Les enfants, dont les parents ont fait le choix de les faire retourner à l'école, pourront être accueillis dès le mardi 12 mai. "Le 11, dans la plupart des écoles, ce sera une journée de pré-rentrée, pour s'organiser entre soi, a précisé le président de la République lors d'un déplacement dans les Yvelines. Le 12 ou le 14, on va accueillir progressivement les enfants." Les collèges rouvriront eux à partir du 18 mai dans les départements classés en vert.

Les commerçants "dans les starting block"

Les commerces vont également pouvoir rouvrir à partir de lundi 11 mai. Vêtements, livres, produits de beauté, fleuristes, salons de coiffure... toutes les boutiques non alimentaires vont pouvoir lever le rideau, à la condition de faire respecter les mesures de distanciation sociale entre employés et avec les clients.

"Plus de 90% de nos adhérents veulent rouvrir tout de suite, explique-t-on à la Confédération des commerçants de France, contactée par BFMTV.com. Ils sont déjà dans leurs magasins pour tracer des marquages au sol, pour organiser les distributions de gel hydroalcoolique et de masques." "Ils sont dans les starting block depuis une semaine", ajoute-t-on à la confédération qui regroupe 19 fédérations de commerçants indépendants, soient 450.000 entreprises.

Toutefois lundi, jour traditionnel de fermeture dans les centres villes, certains commerçants se garderont de rouvrir leurs boutiques et en profiteront pour "faire revenir les employés, réceptionner les livraisons... Ce qui est sûr c'est qu'ils peuvent rouvrir dès lundi s'ils le veulent." Les centres commerciaux de moins de 40.000 m² sont également autorisés à rouvrir, pour ceux dont la taille est supérieure, c'est à la discrétion du préfet. En région parisienne, les plus importants resteront fermés. 

 

Alors que les sorties vont être autorisées sans autorisation, en cas de déplacement de moins de 100 kilomètres, certains parcs et jardins pourront rouvrir, là encore si le virus ne circule pas de manière active dans le département. Il sera aussi possible de se rendre au cimetière, dans les petits musées ou la bibliothèque dès lundi, à condition que les établissements soient ouverts ce jour-là.

Partout dans le pays, des mesures sanitaires strictes devront être respectées avec des mesures de distanciation, des gestes barrière et le port obligatoire du masque dans certaines situations. D'autant plus que la reprise épidémique est toujours possible, comme le montre le récent exemple d'un nouveau foyer découvert en Dordogne, à la suite d'une cérémonie d'obsèques.

L'Europe se déconfine

La France va suivre ses voisins européens qui ont déjà entamé leur déconfinement. L'Italie, qui est resté longtemps le premier pays touché par l'épidémie de coronavirus, a commencé à reprendre une activité la semaine dernière. Avec 4,5 millions de salariés qui ont repris le chemin du travail, le pays a connu une première journée de déconfinement prudent - pas de bar, ni de restaurant ouvert, distanciation sociale maintenue - dans le calme, sans qu'il y ait de problèmes dans les transports publics. Aucune ruée ou cohue n'a été constatée non plus. 

En Italie, comme en Espagne, les écoles resteront fermées jusqu'en septembre. Le Portugal se déconfine lui aussi peu à peu. Le port du masque est obligatoire dans les transports, les petits commerces ont pu rouvrir en début de semaine. Les salons de coiffure et d'esthétique ne reçoivent que sur rendez-vous. L'Allemagne, où les premières mesures de levée du confinement ont été prises le 20 avril, va elle accélérer ses réouvertures. Toutes les écoles, y compris primaires, ainsi que les jardins d'enfants vont pouvoir rouvrir, sous conditions, à partir de la semaine prochaine. Les restaurants, cafés, bars et hôtels vont pouvoir rouvrir localement.

Portrait de mohican

 

Les habitants des deux plus grandes villes espagnoles devront encore patienter. Madrid et Barcelone ne passeront pas à la nouvelle étape du déconfinement, lundi 11 mai, contrairement à d'autres régions où les terrasses pourront rouvrir et les gens se réunir avec leurs proches, a annoncé le gouvernement espagnol, vendredi 8 mai.

 

Très progressif, le plan de déconfinement de l'Espagne, l'un des pays les plus endeuillés par la pandémie de coronavirus, doit s'étaler jusqu'à fin juin. Il comporte quatre phases qui seront mises en oeuvre à des rythmes différents dans chaque région, en fonction de l'évolution de l'épidémie.

Plusieurs régions concernées

Le ministère de la Santé a annoncé vendredi soir que la moitié des quelque 47 millions d'Espagnols pourraient entrer dans cette nouvelle phase du déconfinement à partir de lundi. Mais la région de Madrid, la plus touchée du pays avec un tiers des 26 299 morts recensés au total, en a été exclue, en dépit de la demande du gouvernement régional de pouvoir déconfiner davantage. La situation sera réexaminée dans une semaine.

Nous avons estimé qu'il n'était pas approprié de passer à la phase suivante (...) Ceci n'est pas une course.

Salvador Illa, ministre espagnol de la Santé

Une grande partie de la Catalogne (nord-est), deuxième région la plus touchée par l'épidémie, dont la capitale régionale Barcelone, devra aussi patienter. Dans ce cas néanmoins, le gouvernement régional n'avait pas demandé d'avancer dans le déconfinement.

Certaines parties de la région de Valence (est), d'Andalousie (sud) et des régions centrales de Castille-et-Leon et de Castille-la-Manche, devront aussi attendre.

Réouverture des terrasses et réunions entre proches

En revanche, d'autres zones du pays comme les villes de Séville ou de Bilbao passeront lundi dans la nouvelle phase du déconfinement, qui prévoit l'autorisation des réunions familiales ou amicales jusqu'à dix personnes et les déplacements à l'intérieur des provinces.

En outre, les petits commerces pourront recevoir les clients mais sans rendez-vous préalable, comme cela était le cas depuis lundi, tandis que les terrasses des bars et des restaurants pourront rouvrir avec une capacité réduite. Les hôtels pourront aussi rouvrir mais les espaces communs resteront inaccessibles.

Depuis la mise en place d'un très strict confinement le 14 mars, l'Espagne a très nettement ralenti l'expansion de l'épidémie. Le nombre quotidien de décès dans les derniers jours a tourné autour des 200 – avec une légère hausse ces dernières 24 heures –, loin du pic de 950 enregistré début avril. Le pays recense près de 223 000 cas confirmés, selon le dernier bilan officiel.

Portrait de mohican

 

Les autorités ont renouvelé samedi les appels à la "vigilance" en Nouvelle-Aquitaine (sud-ouest de la France), région en zone verte, après l'apparition de deux foyers épidémiques de coronavirus, l'un en Dordogne et l'autre dans la Vienne.

 

Il faut rester vigilant. Les autorités sanitaires de Nouvelle-Aquitaine ont lancé samedi 9 mai cet appel après l'apparition de deux foyers épidémiques de coronavirus, l'un en Dordogne après des obsèques et un autre dans un collège de la Vienne après une réunion de préparation de la rentrée

Un collège et un enterrement

Dans la Vienne, un cluster est "apparu il y a 2 ou 3 jours dans un collège" où "des professionnels s'étaient réunis pour préparer la rentrée du 18 mai", a indiqué le directeur général de l'ARS Nouvelle-Aquitaine Michel Laforcade.

Conséquence : la rentrée a été repoussée au 27 mai dans cet établissement, le collège Gérard-Philipe de Chauvigny, l'un des plus importants du département (environ 800 élèves) où quatre membres de l'équipe ont été testés positifs au coronavirus jeudi et samedi et neuf autres, incluant des personnels de direction et de la collectivité territoriale, placés en quatorzaine, selon le rectorat de Poitiers et la direction de l'établissement.

  

En Dordogne, c'est un cluster familial "avéré" qui a été identifié, après l'organisation d'obsèques fin avril dans le petit village d'Eglise-Neuve-de-Vergt, près de Périgueux.

Dans ce département, la "situation a été maîtrisée en une semaine" autour de ce foyer qui "ne devrait pas avoir d'incidence sur ce département", peu touché par l'épidémie, comme les autres dans cette région, a souligné Michel Laforcade.

Mais à quelques jours du déconfinement, l'agence sanitaire a réitéré son appel à "la responsabilité citoyenne pour veiller au respect le plus strict des gestes barrières"

"La vie redémarre mais pas comme avant",

"Il ne faudrait surtout pas que dans la tête de certaines personnes, ce déconfinement amène à un relâchement", a insisté Michel Laforcade, au lendemain d'une première mise au point du préfet.

"Il faut qu'on soit très très vigilant, la vie redémarre mais pas comme avant", a rappelé le représentant de l'Etat dans la Dordogne, Frédéric Périssat.

"C'est vraiment l'illustration de ce que l'on ne souhaite pas vivre dans les trois semaines (...): relâchement, réunions familiales, enfants, petits-enfants, grands-parents, voisins-voisines... On se retrouve à une trentaine et, au bout du compte, une seule personne va contaminer un nombre très significatif et derrière, ça va mobiliser beaucoup de monde" en dépistages, a-t-il dénoncé.

D'après France Bleu Périgord, la cérémonie en hommage au défunt, âgé de 51 ans, (qui n'est pas mort du coronavirus) s'était tenue à l'église dans les règles, sans excéder 20 personnes. Mais par la suite, au cimetière puis lors d'un rassemblement familial, le nombre de participants aurait été plus important, selon la radio.

Quelques jours plus tard, un proche qui avait assisté aux obsèques est déclaré positif après un test prescrit le 30 avril par un médecin de Vergt.

Alertée, l'ARS a alors déclenché la "procédure habituelle de traçage" des cas contacts par "cercles concentriques": famille et environnement professionnel, mais aussi les pompes funèbres et le personnel d'hospitalisation à domicile du défunt dont l'épouse est porteuse du virus, a détaillé Michel Laforcade.

Au total, neuf personnes, dont huit dans cette famille, se sont révélées positives sur les 103 premières analyses terminées à partir des 127 personnes testées, a indiqué l'ARS. Toutes isolées, les Covid-positifs ne présentent pas ou peu de symptômes. Parmi les personnes testées, trois membres de la famille étaient venues de Suisse et du Portugal pour assister à ces obsèques.

Ce travail de fourmi pour remonter la chaîne de transmission est une "recherche qui prend beaucoup d'énergie, les gens s'expriment parfois la première fois, parfois pas toujours", a relevé Michel Laforcade

 

127 personnes se sont réunis après un enterrement pour boire et manger ensemble ( chose tout à fait normal si il n'y avait pas le confinement strict fin avril )...le maire a la fonction d'officier de police ( Le maire est l'autorité de police administrative au nom de la commune. Il possède des pouvoirs de police générale lui permettant de mener des missions de sécurité , tranquillité et salubrité publiques. ) Nous étions en plein confinement lorsque la réunion s'est déroulé, pourquoi l'a t'il autorisé ??? Pourquoi suite aux appels des voisins pour lui signaler ce rassemblement de beaucoup de personnes n'est il pas intervenu  ? 

Portrait de mohican

 

Selon une enquête BVA pour Europe 1 et Orange, l'inquiétude des Français demeure très forte en ce premier jour de déconfinement. 75% des sondés anticipent même une deuxième vague de l'épidémie de coronavirus, et un nouveau confinement.

 

Après huit semaines de confinement, la France se remet progressivement en état de marche. Mais si le moral des Français remonte légèrement, l'inquiétude concernant la situation sanitaire demeure forte, selon une étude BVA pour Europe 1 et Orange, publiée lundi. Pessimistes, les Français craignent une deuxième vague, et vont, pour 75% d'entre eux, jusqu'à anticiper une nouvelle période de confinement. 

L'enquête constate "un léger mieux" dans le moral des Français, qui atteint pour la première fois la note moyenne de 6,5 sur 10, soit le score le plus élevé depuis la mi-mars. Mais 51% des sondés affirment que l'inquiétude est le sentiment qui reflète le mieux leur état d'esprit. Cette inquiétude, note BVA, est notamment "nourrie par une crainte très élevée" du coronavirus. Ainsi, 76% des personnes interrogées confient avoir peur d'être contaminées, ou qu'un membre de leur famille tombe malade, soit un taux équivalent à celui du 20 mars.

Une envie forte de retourner voir ses proches

Et alors que de nombreux magasins rouvrent progressivement ou que des milliers d'élèves vont faire leur retour dans les écoles, les Français anticipent déjà, pour 75% d'entre eux, une deuxième vague de l'épidémie et un nouveau confinement. Plus largement, 4 Français sur 10 pensent toujours que le pire est devant nous. 

Reste que pour l'instant, le confinement est terminé, et les personnes sondées confient que leur priorité pour les prochains jours est d'aller voir leurs proches (73%) et de se promener dans les rues (68%). En revanche, la crainte du virus fait qu'ils ne sont que 31% à envisager à très court terme d'aller chez des amis, et 36% à souhaiter en recevoir à leur domicile. Enfin, 44% des Français ont l'intention de se rendre dans un magasin qui aurait rouvert.