Le jour où les chiens (ré)parleront..

Publié par Big Bad Badaboum le 04.04.2022
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Et oui ! Surprenant, n est ce pas ?!

Et pourtant, il y a fort longtemps, bien avant que le plus lointain ancêtre de l' homme commence à se tenir debout, les chiens, ou du moins leurs ancêtres, parlaient.

Ils vivaient en meute, réunis sur chaque territoire appartenant à chaque race, et, comme chacun peut l'imaginer, il arrivait parfois que des conflits interviennent.

Mais, dans leur grande intelligence, contrairement à nous autres humains, dès lors que une mésentente survenait, ils ne se sautaient pas à la gorge en aboyant fortement toute sorte d' insultes ou de menaces, mais se mettaient alors d' accord oralement pour que leur discorde soit étudiée et jugée par le plus ancien des chefs de meute, le Grand Sage Chien.

Celui-ci siégeait, à chaque fin de saison de l'année, dans une grande bâtisse, où chaque chef de meute se rendait, pour y faire part des divers litiges à régler dans son clan.

À ces occasions, le travail du Grand Sage Chien ne se limitait pas seulement à résoudre les problèmes relationnels de chaque meute, mais également à prendre décision quant aux croisements des races à effectuer, afin d'éviter d'une part les éventuels problèmes de co-sanguinite qui pourrait subvenir à laisser chaque meute/race entre elle, mais également à faire accepter, par les croisements ainsi réalisés, la différence et le respect de l'Autre.

Seulement ce travail d'union de races différentes lui demandait à chaque fois une forte concentration et une étude poussée des compatibilités des races entre elles, et les Conseils qu'il devait tenir à chaque saison, devenait au fil du temps de plus en plus longs, les races et croisements étant de plus en plus nombreux à chaque fois.

Afin de pouvoir se concentrer sans perturbations, les chefs de meute venant accompagnés à ces Conseils par leur famille, le Grand Sage Chien demandait à ce que les portes de la bâtisse où il siégeait soient fermées afin que les membres chiens accompagnant ne viennent pas perturber les débats, et avait donné ordre que tant que tout sujet n'aurait pas trouvé solution, celles-ci ne soient pas rouvertes.

Or, il advint, lors du dernier Conseil que le Grand Sage Chien eut l' occasion de présider, qu'un grave incident vint perturber la séance et dont les conséquences étaient loin d'être imaginables par le coupable des faits à suivre.

Alors que tous étaient bien installés dans la bâtisse, que les débats sur tout sujet de discorde avançaient, un des participants à cette dernière réunion eut l'affront, l'outrecuidance, de ne pas arriver à retenir un gaz intestinal d'une odeur pestilentielle qui fit régurgiter leur dernier repas à la plupart des participants de la réunion.

Le Grand Sage Chien n'en finit pas moins pour autant sa longue séance, dans cette forte odeur quasi insupportable, avant de finalement s adresser ainsi à son assemblée :

" Maintenant que mon Conseil est terminé, que chaque conflit a été réglé et que les croisements ont été décidés, que le coupable de cet outrage odorant se désigne, afin qu'il reçoive la punition qu il mérite"

Les derniers murmures de l assistance cessèrent, et un silence de plomb leur fit place.

On ne pouvait entendre une mouche voler, la dernière ayant succombé au pet pestilentiel !

Personne ne se désignait, tous regardant ses voisins de gauche, de droite, de devant et de derrière.

Le silence devenait pesant.

Alors, le Grand Sage Chien reprit la parole et annonça :

"Puisque le coupable ne veut pas se dénoncer, je décide donc, jusqu'à ce qu'il me soit présenté, qu'à partir de ce jour, nous, Chiens de toute race et de toute contrée, ne puissions plus avoir l usage de la parole. Qu il en soit ainsi!"

Voilà pourquoi, depuis, les chiens ne parlent plus.

Et si vous les voyez, lorsqu'ils se rencontrent, se renifler le trou du cul en permanence, dites vous bien qu encore aujourd'hui, ils cherchent le coupable, ou du moins son descendant, et que le jour où celui-ci aura été retrouvé, alors, les chiens reparleront.

Cy.