le pire était à venir

Mais, je sais qu'il y a pire, forcément, je me remets assez difficilement d'une triste histoire, je n'en ai pas fait trop mystère,

j'en ai profité pour somatiser et développer une fièvre inouie, et puis ce sommeil en phases de dix à quinze minutes, voir toutes les heures passer, dans une angoisse tendue et inutile, je me réveille épuisé, puis je vaque à des choses inconsistantes,

sera-ce toujours ainsi, la rencontre ? dans la douleur, le doute, le mépris ? 

je n'ose presque plus allumer le net, de peur d'être dans la désolation de l'absence, et puis je fais mon grand garçon, j'allume, je raconte mes âneries, ce n'est certes pas du courage, une nouvelle forme d'abandon, 

le pire n'est jamais loin, 

il faudra ranger ce blog au rayon de la désillusion, un de plus, mais il saura peut-être nourrir les études d'opinion de Aides.

enfin disponible !

on ne saurait faire partir les membres les plus charmants de ce site courtois (n'essayez pas, M. Serosud de jouer encore avec les mots tels que : membres, charmants, etc. notre activité ne nous autorise pas à toutes les facéties),

côté dentition : (je me dois de te tenir informé, puisque je m'y étais engagé, quoi qu'il m'en coûte), je suis effrayé, j'ai rendez-vous avec l'anesthésiste le 04/01 (super pour commencer l'année), puis extraction programmée le 11/01, une nuit à l'hosto car j'aurais eu trop peur de me retrouver seul chez moi, en banlieue, avec de possibles douleurs, puis, silence radio, une cicatrisation de huit jours d'après le stomato, puis départ vers l'inconnu, soit édenté, et une prothèse comme grand-papa, mais toujours mieux que ces ruines qui chancellent et chavirent, pour le coût, je ne peux rien encore t'assurer, a priori, l'essentiel est pris en charge à 100%, mais je me méfie de ces histoires, je t'avais dit que j'ai une mutuelle (MCD) qui saura probablement prendre en charge ce que la sécu négligera, 

je te remercie de l'intérêt que tu portes à un problème (celui d'une relation qui flanche), et pour le reste je te tiens informé du bazar (je ne te raconte pas comme je suis effrayé à l'idée de repartir sans une seule canine vaillante)...

biz, 

Je viens de compléter le dossier destiné à l'anesthésiste, presque six pages, ils prennent de multiples garanties évidemment, j'ai l'impression de partir vers une destination assez improbable, la nuit dernière, je me disais, sans l'avoir lu que dans l'hypothèse d'un arrêt cardiaque, j'y souscrirais sans rechigner, mais cet après-midi, je lis ces avertissements effrayants, on nous prévient qu'il existe des risques inhérents à toute anesthésie générale (je repense soudain à ce petit ministre, Chevènement ? plongé dans un coma pour cause d'allergie à un poison antique, le curare) ; je signe, résigné et j'appelle mon service hospitalier afin de disposer d'une copie de mon dernier bilan sanguin, je commence à fliper sérieux, la veille je dois me laver totalement à la bétadine et le matin aussi (convoqué à 7:00), c'est devenu une performance sportive cette affaire, penser à réserver un taxi, ne plus boire ni manger ni fumer 12 heures avant l'intervention, ce n'est pas tellement la peur, c'est l'ensemble du dispositif qui m'effraie, et si comme tu le dis par la suite j'aurai retrouvé un sourire de jeune féroce ambitieux, tout cela me paraît encore si lointain, si semé d'embûches, quel parcours, je suis conscient que d'aucuns ont à éprouver des traitements autrement plus radicaux, chacun mesure la difficulté à la mesure des problèmes qu'il (elle) rencontre, s'en remettre soudain à des équipes médicales, certes compétentes, mais dans un tel flou, et dans ce qui ressemble à une forme d'angoisse dépressive naissante, j'ai l'impression d'avoir à gravir l'Everest en All star, 

ma dentition de jeune animal cruel qui bouffe la moquette, on verra ça plus tard...