mardi 16 septembre

Publié par moajdi le 19.09.2008
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or l’âtre était encore chaude. La flamme jaillit, claire, dansante, happée par son désir d’ascension, animant la pièce de sa pétillance, vivante. La pleine lune, dehors, découpait le jardin d’ombres figées, dessinait le paysage familier en un camaïeu de gris, moins couleurs que vibrations, envenimant la nature de sa radiation trop rapide pour être perceptible, trop lente pour ne pas blesser. l’arbre égrenait le temps de son immobilité. L’écran laissait défiler les lignes d’une conversation calme, empreinte du sourires, grave d’honnêteté, n’éclairant de son arythmie que le bord de la table.

 

Il y était question de traitements, d’habitudes, de ces infimes écarts de perception qui enrichissent ceux qui les livrent, les enchaînant à leurs humanités en les libérants de ces vérités inexactes pour tous puisque statistiquement prouvées.

 

La nuit fut courte, ayant cédé aux plaisirs sages de cette échange une partie des heures qu’elle devait livrer au sommeil.

 

Le lendemain, aujourd’hui, étant dévolu au voyage, le réveil fut technique : séquence d’actions purement utilitaires, manger, se laver, faire la vaisselle, éteindre les appareils devenus inutiles par notre absence, boucler la valise... La maison se retrouva vite prête à entrer dans la catalepsie dont elle ne sortira que lors d’un prochain passage, lors d'un prochain usage, par d’autres. Du feu ne restait que cendres.

 

Et revoilà le robot replongé dans l’interaction, bonjour ; direction la gare de campagne, excusez-moi ; train vers la ville, le tableau de compositions des trains, s’il vous plaît ; correspondance, je crois que ceci est ma place...

 

Bonjour ; contrôle du billet, merci...

 

L’instant.

 

Le voyage va se poursuivre. Dans une heure, nouvelle correspondance, une demi-heure pleine à éclater d’attention soutenue ; d’impressions mille fois vécues, mille fois inattendues -il est lourd, ce sac- ; de sourires ouvrant un passage pour autrui, remerciant d’une information obtenue, allégeant une communauté d’effort -il n’y a pas que mon sac qui soit lourd, visiblement- ; de mouvements fluides ou saccadés, mais sans heurts que l’on appelle attente.

 

 

Puis reviendra la bulle de solitude que préserve la musique issue du walkman, l’effort du labeur, l’attention qu’exige le texte qui s’écrit.

 

Plus tard, arrivé à destination, la rencontre, puis les rencontres, sans craintes et sans aversion, le but de ce voyage. L’espoir toujours présent d’une découverte qui chamboulerait le quotidien se mêle à la sagesse de ne pas y croire, aiguisera les sens pour humer au plus près cet autre que d’anciennes conversations, ligne par ligne sur l’écran en bord de table, nous a fait imaginer comme communiant.

 

« Who am I » Peace Orchestra - Château Flight Remix

 

Mais le robot poursuivra sa route, sa tache, sa quête : après demain Paris ; le lendemain 16 heures, pyramide ; mardi prochain hammam...

 

Voilà pourquoi je n’ai rien a vous raconter concernant le hammam cette semaine !

C'est la faute à ma solitude qui s'est infidèle.