Masques...Voilà le pourquoi!

Publié par mohican le 20.03.2020
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Un stock de 600 millions de masques FFP2 en 2011

Ce problème mérite un coup d'œil dans le rétroviseur. Le 1er juillet 2011, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) émettait un avis (document en pdf) sur la stratégie à adopter concernant les stocks de masques respiratoires. L'idée était la suivante : il convenait d'équiper en FFP2 les professionnels de santé tandis que les masques chirurgicaux étaient recommandés pour les professions de la vie générale (éboueurs, boulangers…).

Après les commandes post-grippe A (H1N1), les stocks étaient alors au plus haut et le ministre de la Santé de l'époque, Xavier Bertrand, n'a pas eu besoin de passer de nouvelles commandes. La France disposait en effet de 600 millions de masques FFP2, en phase avec "la valeur cible fixée", selon cet extrait d'une note confidentielle de la direction générale de la santé datée du 27 juillet 2011, que franceinfo a pu récupérer.

 

Extrait d\'une note confidentielle de la Direction générale de la santé du 27 juillet 2011.Extrait d'une note confidentielle de la Direction générale de la santé du 27 juillet 2011. (FRANCEINFO)Les réserves sont donc immenses mais, problème, ces masques équipés d'une membrane filtrante et d'élastiques ont une durée de vie évaluée à quatre ou cinq ans. Un nouveau fonctionnement a donc été mis en place pour la suite : la question des stocks de masques est gérée chaque année par le ministre de la Santé lors de l'examen du projet de loi santé. Il convient d'en assurer la continuité, pour éviter l'obsolescence du parc.

 

Le tournant a lieu en 2013, avec la "nouvelle doctrinedu secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), qui considère notamment que "le recours systématique aux masques de protection respiratoire de type FFP2 a montré ses limites en termes d'efficacité car la gêne voire la difficulté respiratoire liées à leur port, conduisent à un faible taux d'utilisation", peut-on lire dans ce document. Ce changement de modèle est évoqué deux ans plus tard dans un rapport sénatorial : "Le stock national géré par l'Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires [Eprus] concerne désormais uniquement les masques de protection chirurgicaux à l'attention des personnes malades et de leurs contacts." Ce stock est géré depuis 2016 par Santé publique France et correspond aux 100 millions d'unités récemment évoquées par Olivier Véran.

Commentaires

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En 2016, la loi du 26 janvier 2016 de modernisation du système de santé dissout les missions de l'Eprus au sein d'un nouvel établissement public : Santé Publique France. La gestion des stocks stratégiques de produits de santé et de médicaments est alors attribuée à l’Unité Etablissement pharmaceutique. La décision d’acquisition ou de renouvellement des stocks stratégiques appartient exclusivement au ministre chargé de la Santé, telle qu'énoncé dans l'article L. 1413-4 du code de la santé publique.

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La subvention versée par l’État était de 18,1 millions d’euros en 2011 contre 10,5 millions d’euros en 2015, tandis que la participation de l’assurance maladie est passée, au cours de cette même période, de 41,2 millions d’euros à 15,3 millions d’euros.

Il est donc décidé en 2015-2016 « de ne pas renouveler certains stocks arrivant à péremption », arguant du fait que les masques bénéficient d’une « plus grande disponibilité » dans le commerce et les pharmacies. Il revient désormais à chaque établissement de santé ou médico-sociaux de constituer leurs propres stocks « pour les masques de protection FFP2 de leurs personnels », précise le rapport. La gestion d’une partie des stocks est donc transférée à chaque hôpital, lui-même soumis à une austérité budgétaire et à une logique comptable.

Le rapport du Sénat révèle aussi que ce qui reste du stock national géré par l’Eprus « concernerait désormais uniquement les masques de protection chirurgicaux à l’attention des personnes malades et de leurs contacts ». Les stocks de masques FFP2 « pour certains actes à risques » relèvent désormais « des employeurs ». 

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Après avoir assuré pendant plusieurs semaines que les masques devaient être réservés aux malades et aux soignants, l’exécutif semble en passe de le recommander maintenant pour toute la population.

Le Parisien© LP/ Guillaume Georges Le Parisien

Au début de la crise, ils n’étaient jugés utiles que pour les malades et les soignants. Désormais, les autorités, en France ou encore aux Etats-Unis, encouragent le public à porter des masques pour se protéger du coronavirus.

 

L’Académie de médecine, vendredi, a notamment recommandé le port du masque en guise « d’addition logique aux mesures barrières actuellement en vigueur ». Quelques heures plus tard, c’est le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, qui répète cette recommandation. « Nous encourageons le grand public, s’il le souhaite, à porter […] ces masques alternatifs qui sont en cours de production », a-t-il affirmé lors de son habituel point de suivi.

Ces masques alternatifs, en tissu notamment, devraient surtout servir de barrières à postillons. Ils sont « destinés à la population générale ou ceux qui entrent en contact avec beaucoup d’autres gens dans le cadre de leur activité professionnelle. Ils sont en train d’être produits. L’objectif est d’en produire plus de 5 millions par semaine », avait précisé le Premier ministre lors d’une audition à l’Assemblée de la mission d’information des députés sur l’épidémie.

Éviter une pénurie soudaine

Lors de cette audition, Edouard Philippe avait pourtant fait part de son scepticisme sur l’utilité des masques. Le directeur de l’OMS pour les programmes d’urgence « dit qu’il n’y a pas de preuve que le port du masque dans la population apporterait un bénéfice. Ce serait même plutôt le contraire, à cause d’une mauvaise utilisation », a-t-il rappelé. Avant lui, c’était Sibeth Ndiaye, ou encore Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, qui jugeaient inutiles l’achat et l’usage de masques pour toute la population.

Pourquoi un revirement aussi soudain ? Selon les promoteurs du port généralisé du masque, ce discours était avant tout destiné à éviter que le grand public se rue sur ceux réservés aux soignants (les masques chirurgicaux et les FFP2, plus protecteurs) et aggrave une pénurie déjà existante.

« Il y a une vraie inflexion aux Etats-Unis et l’OMS est en train de réviser ses recommandations », ajoute quant à lui le Pr KK Cheng, spécialiste de santé publique à l’université de Birmingham (Angleterre), favorable au port généralisé du masque.

 

Des janvier on aurait du faire ça,quelle bande de pieds nickelés !

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Le professeur Wiliam Dab, l’ancien directeur général de la santé, plaide pour la généralisation des masques et une campagne massive de tests pour mieux lutter contre le coronavirus.

Quand franchira-t-on enfin, en France, le pic de l'épidémie de coronavirus tant attendu?

Dans le cas du Covid-19, c’est une notion complexe. Lors d’une épidémie de grippe, le pic est le moment où le nombre de nouveaux cas commence à diminuer. Ce modèle ne s’applique pas bien à la crise actuelle. Ce qui doit guider les décisions aujourd’hui, c’est le nombre de lits de soins intensifs et de réanimation nécessaires pour prendre en charge correctement ceux qui en ont besoin. Le nombre d’entrées dans ces unités reflète la dynamique de l’épidémie et conditionnera la date du déconfinement. La proportion de personnes infectées est un autre facteur important. Une récente étude de l’Imperial College de Londres estime que 3% des Français l’ont déjà été. Ce travail suggère qu’environ 3 millions de personnes ont été atteintes et donc que 65 millions ne l’ont pas été. Ça rend la notion de pic très aléatoire.

 

Le déconfinement est-il proche?

Il est encore trop tôt. La question se posera une fois que nous nous situerons bien en deçà du seuil de saturation des réanimations. Si on avait disposé des masques prévus par les plans de préparation à une pandémie grippale, si toute la population s’était couvert le visage, on ne vivrait pas un tel drame. L’analyse de George Gao, le directeur général du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies [il a accordé une interview à la revue américaine Science, publiée en français par Le Monde] est juste : la plus grande erreur commise en Europe et aux États-Unis est de ne pas porter de masque. Il y a des super-contaminateurs, qui peuvent transmettre le virus rien qu’en parlant.

"Dans un scénario idéal, pour que 5 à 7 millions seulement de personnes soient touchées, le port du masque pour tous comme en Asie s’impose"

Comment lever l’assignation à la maison?

Le Premier ministre a eu raison de dire qu’on n’est pas obligé de le faire partout en même temps. Ce sera envisageable d’abord là où les capacités hospitalières sont bonnes. C’est le bon sens d’ajouter que les personnes âgées ou fragiles devront continuer à se protéger plus longtemps. Notre objectif ne devrait pas être d’atténuer l’épidémie mais de la casser complètement.

Est-ce possible?

Ce devrait être notre doctrine. L’idée que 40 millions de Français vont être malades et que 40.000 pourraient mourir est inacceptable. Dans un scénario idéal, pour que 5 à 7 millions seulement de personnes soient touchées, le port du masque pour tous comme en Asie s’impose. À cette mesure, il faut ajouter des campagnes massives de test. Les gens positifs, ainsi que ceux qui sortent de l’hôpital mais peuvent encore être contagieux, ne devraient plus être isolés chez eux, car ils contaminent leur entourage. On devrait les diriger vers des chambres d’hôtel, par exemple.

À quels tests devrions-nous recourir?

Les tests PCR, qui détectent le virus dans le nez ou la gorge, sont sensibles. Il y a peu de faux positifs, mais il y a des faux négatifs, de l’ordre de 30%. Autrement dit, vous êtes porteur du virus, mais le test ne le retrouve pas. Dès qu’on aura un test sanguin, on pourra distinguer les infections anciennes et les récentes. Le problème est la quantité de tests disponible. Si on veut écraser l’épidémie, sachant qu’on ne pourra pas pratiquer ces tests en permanence, il faudra faire comme si nous étions tous contagieux.

"Les chiffres du nombre de malades chez les professionnels de santé en première ligne sont terrifiants"

Cela suffira-t‑il?

Si on teste massivement, si on isole les malades et les cas suspects et si on généralise le port du masque, si l’hygiène des mains et la distance physique sont acceptées, il n’y aura pas de deuxième vague. Nous ne sommes pas impuissants. Le virus va déposer les armes faute d’organismes à infecter, il va rester dans la nature, sa membrane va vieillir et il mourra. Pour espérer écraser l’épidémie, il faudra se battre durant tout l’été et peut-être l’automne. C’est le prix à payer pour sauver des vies et l’économie. L’Américain Harvey Fineberg, un des meilleurs connaisseurs mondiaux des épidémies, vient d’exhorter Donald Trump à formuler une vraie stratégie. Il explique comment faire pour triompher dans dix semaines, à la date symbolique du 6 juin, celle du débarquement allié de 1944 en Normandie…

Que faut-il faire pour les soignants?

Je ne peux que dire mon sentiment de colère et ma solidarité. Les chiffres du nombre de malades chez les professionnels de santé en première ligne sont terrifiants. On les a envoyés au front sans protection : peu de tests, peu de masques. Toutes proportions gardées, l’image qui me vient est celle des liquidateurs de Tchernobyl, qui nous ont sauvés d’une catastrophe gravissime.

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Ce que l'on peut lire sur le défilement textes des infos en bas de l'écran de CNEWS :

Notre cher président Macron déclare : " Je refuse de recommander le port du masque pour tous et jamais le gouvernement ne l'a fait ".

C'est criminel sachant que le masque est une des armes efficace contre le COVID-19. " Nous sommes en guerre " non? Et notre général en chef ne nous donne pas de munitions ! C'est à n'y rien comprendre avec ce gouvernement,la veille il dit que le professeur RAOULT est un grand scientifique ( lui voudrait que tous portent un masque ) et le lendemain on nous redit que le masque n'est pas necessaire pour tous....Et celui qui le dit c'est le président de la république.

« Je refuse aujourd'hui de recommander le port du masque pour tous »

Emmanuel Macron se défend par ailleurs auprès du Point sur la question des masques, dont l'Etat a commandé début avril plus d'un milliard d'exemplaires mais dont de nombreux personnels soignants déplorent le manque.

« Dès le début de la crise, nous faisons le choix de gérer la distribution et de prioriser les personnels soignants et les personnes les plus exposées », explique-t-il. « Je refuse aujourd'hui de recommander le port du masque pour tous et jamais le gouvernement ne l'a fait », ajoute-t-il. Lundi, il avait évoqué sa systématisation dans un certain nombre de lieux publics, notamment les transports en commun. « Si nous le recommandons, ce serait incompréhensible. Les soignants en souhaitent davantage, c'est normal et c'est bien l'objectif de notre agenda de production que de répondre à cette attente ».

 

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Pourquoi l’OMS ne recommande-t-elle pas le port du masque à toute la population ? A Bangkok, mercredi.© MLADEN ANTONOV A Bangkok, mercredi.L'Organisation mondiale de la santé tient compte de la diversité des pays, de leur politique et de leurs ressources.

Bonjour,

 

De l’Académie de médecine française aux Center for Disease Control américain, la préconisation semble faire consensus : faire écran aux postillons, même en recourant à un masque artisanal, permet de limiter les nouvelles contaminations par le coronavirus. Pourtant, à l’étonnement de beaucoup de lecteurs, ce geste barrière supplémentaire n’est pas recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’institution internationale reconnaît l’utilité du port de masques dans le contexte de soins ou de contacts rapprochés avec les personnes malades, de même que dans le cadre de grands rassemblements de personnes. En revanche, dans sa documentation officielle, elle déclare qu’il n’y aurait «aucune preuve que le port d’un masque par des personnes en bonne santé puisse empêcher d’être infecté par des virus respiratoires».

Cette position, apparemment divergente, est d’ailleurs l’argument avancé par la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, sur France Info le 9 avril, pour expliquer qu’aucune décision ne soit encore prise au niveau de l’Etat sur cette question.

Des préconisations conditionnées aux moyens des états

Pourquoi l’OMS rechigne-t-elle à recommander le port du masque non-chirurgical aux personnes saines ou apparemment saines ? En quoi ses arguments s’opposent-ils aux ceux des autres institutions ?

Dans ses préconisations destinées à l’ensemble des nations en lutte contre la Covid-19, l’OMS identifie des avantages et des inconvénients dont l’arbitrage est laissé aux décideurs de chaque pays, en fonction de divers facteurs économiques, politiques ou sociaux.

Sur le premier plateau de la balance – celui des avantages – l’OMS pose le fait que le port correct d’un masque, de quelque nature qu’il soit, limitera les risques de projection de gouttelettes par les personnes asymptomatiques ou présymptomatiques, autant que le risque d’absorption par les personnes saines. Autre intérêt identifié du port généralisé du masque : éviter la stigmatisation des malades, à craindre s’ils étaient seuls à porter le masque.

Sur le second plateau de la balance, l’OMS pose d’autres arguments, dont la pertinence doit être mesurée à l’aune de situations nationales.

Premièrement, l’OMS interroge le fait que «l’utilisation de masques médicaux [à l’échelle d’un vaste groupe] peut créer un faux sentiment de sécurité, et entraîner la négligence d’autres mesures essentielles, telles que l’hygiène des mains et la distanciation physique». Par ailleurs, elle observe que la gêne liée au port de ces dispositifs «peut conduire les personnes à toucher leur visage sous les masques». Elle évoque en outre des risques liés au contact avec des masques contaminés ou à leur réutilisation, ainsi que la question des «difficultés à respirer au travers de certains masques» pour une partie des porteurs.

Pour les pays les moins riches, la question de l’investissement dans les masques est mise en perspective avec le développement de mesures plus prioritaires, comme celles liées à l’hygiène des mains. Enfin il est noté que, dans les pays subissant des pénuries, la demande de masque par le grand public est susceptible de créer un risque pour d’approvisionnement pour les centres de soin.

Psychologie, sociologie et sciences économiques

On le voit, l’intérêt d’un masque artisanal correctement manipulé, entreposé et désinfecté n’est pas remis en question par l’OMS. L’organisation internationale estime simplement que le déploiement de cette solution ne peut venir qu’en compléments des actions prioritaires liées à l’hygiène et à la distanciation sociale. En outre, ce déploiement doit s’accompagner d’éléments de pédagogie pour garantir que les populations utilisent les masques de façon efficace et sûre.

Le fait que les préconisations de l’OMS s’adressent à des pays dont les politiques, les mœurs et les ressources sont très différents conduit à formuler des «pour» et des «contre», et à laisser le dernier mot aux décideurs. L’organisation internationale évoque notamment la possibilité de recommander le port du masque aux personnes travaillant en contact étroit avec le public, aux individus à risque, dans les zones densément peuplées, etc.

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Fiasco sur le port des masques : Sibeth Ndiaye refuse de faire son mea culpa   Clément Laré Il y a 3 heures   Sibeth Ndiaye refuse de faire son mea culpa© Eliot Blondet / Pool / Bestimage Fiasco sur le port des masques : Sibeth Ndiaye refuse de faire son mea culpaAlors que la question des masques continue de faire parler, Sibeth Ndiaye refuse un mea-culpa. Au magazine ELLE ce 17 avril, elle continue de défendre ses anciens propos sur le port de protections, peu importe à quel point ils ont mal vieilli.

"Mensonge d'état", crient certains. Sibeth Ndiaye, elle, ne fléchit pas. Un méa-culpa, celle qui est devenue le symbole de ce qu'on appelle déjà le "scandale des masques" l'exclut. Pourtant, elle avait mis le feu aux poudres en déclarant, le 20 mars dernier à RMC : "vous savez quoi ? Moi, je ne sais pas utiliser un masque", défendant dur la position de l'exécutif sur le port des masques face à la pénurie. Des semaines plus tard, alors que le gouvernement rétropédale sur la question, la parole de Sibeth Ndiaye fait sourire, voir scandalise. Au ELLE ce 17 avril, la porte parole se refuse à dire qu'elle a tenté de faire oublier le manque de matériel en arguant que les Français ne sauraient l'utiliser.

 

"Comme Olivier Veran, le ministre de la Santé, je n'ai fait que relayer les recommandations édictées à ce moment-là par les autorités sanitaires, dont l'OMS", rappelle-t-elle au téléphone. L'Organisation mondiale de la santé reste l'argument de poids du gouvernement : Edouard Philippe n'a pas hésite à s'y retrancher face à ceux qui cherchaient à épingler la position gouvernemental. En haut de l'Etat, hors de question d'évoquer un mensonge, on préfère évoquer une "situation évolutive".

Lorsque le président fait donc volte-face, la porte parole doit suivre. "C'est son rôle", rapporte son ami Sebastien Lecornu, ministre chargé des collectivités territoriales au magazine. Durant sa très suivie allocution du 13 avril, Emmanuel Macron a annoncé une possible systématisation du port du masque. Sybeth Ndiaye suit donc et admet en plateau que, désormais, certains spécialistes recommandent la généralisation des protections. Mais sans jamais s'excuser. La femme politique compte bien se montrer inflexible face à la tempête.

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« Pas de consensus scientifique » : comment la porte-parole du gouvernement justifie la volte-face sur le port du masque D’inutile à probablement obligatoire, au moins dans les transports, comment le gouvernement justifie-t-il son rétropédalage sur le port du masque ? Sommé par Emmanuel Macron de présenter un plan de déconfinement avant la fin avril, Edouard Philippe en a dessiné dimanche les grands principes lors d’une conférence de presse, mais sans entrer dans les détails. Ce point presse a néanmoins confirmé une chose : la volte-face du gouvernement sur l’épineuse question du port du masque.

Interrogée sur le sujet par Franceinfo, ce lundi 20 avril, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye est revenue sur la doctrine de l’exécutif sur les masques, mais sans reconnaître de faute. Pour justifier la position pour le moins fluctuante du gouvernement, la porte-parole a mis en avant, une nouvelle fois, l’absence de consensus scientifique sur ce point. « Le ministre de la Santé a redit qu’il n’y avait pas de consensus scientifique à ce stade sur l’utilité de l’utilisation du masque pour tous les Français », a-t-elle martelé.

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« Aux masques citoyens ! » : l’Académie de médecine prône le port du masque obligatoire

L’Académie nationale de médecine prône le port d’un masque anti-postillons partout dans l’espace public, de façon obligatoire. Et ce dès maintenant.

Alors que la France s’apprête à s’ouvrir à un déconfinement progressif à partir du 11 mai, l’Académie nationale de médecine enjoint le gouvernement à rendre obligatoire le port du masque pour toute sortie dans l’espace public, soit dès que chacun passe sa porte d’entrée, dans un communiqué de presse publié ce mercredi 22 avril.

Le masque dès la sortie du domicile

Dans son communiqué, l’Académie rappelle qu’elle avait déjà largement encouragé le port d’un masque anti-projections couvrant le nez et la bouche, « destiné à retenir ces postillons et à éviter leur dispersion dans l’environnement immédiat », afin de limiter le risque de transmission directe du virus par les gouttelettes projetées à l’occasion de la parole, de la toux et de l’éternuement.

Ce « principe ″altruiste″ de ce type de masque a été souligné en rappelant qu’il n’était pas destiné à protéger la personne qui le porte, mais les personnes alentour selon le principe ″Un pour tous, tout pour un″ ». Ainsi, « pour être efficace, le port du masque anti-projections doit être généralisé dans l’espace public. Cette mesure ne peut avoir un impact épidémiologique sur la circulation du virus que si tout individu s’astreint à l’appliquer dès qu’il sort de son domicile ».

Masques artisanaux

L’Académie insiste sur le fait qu’« une simple recommandation ne peut suffire, chacun devant se considérer comme potentiellement porteur du virus et contagieux, même quand il se sent en bonne santé. Veiller à ne pas contaminer les autres n’est pas facultatif, c’est une attitude citoyenne qui doit être rendue obligatoire dans l’espace public ».

Pour s’équiper, l’Académie rappelle qu’il est possible « dans chaque famille, de confectionner des masques en tissu artisanauxalternatifsécrans″ ou barrières, lavables et réutilisables à partir de matériaux courants non onéreux ».

Enfin, l’Académie déplore que, malgré ses nombreuses recommandations et l’évidente efficacité de cette mesure simple à mettre en place, « des objections de principe retardent sa mise en œuvre et favorisent la persistance d’une transmission du virus dans la communauté ».

Avant d’insister au fait que restreindre l’obligation du port du masque dans les seuls transports en commun - ce qui est prévu par le gouvernement dans le cadre d’un déconfinement - c’est « négliger tous les espaces publics où le risque demeure ».

LE GOUVERNEMENT,L'ARS,LES MANDARINS SCIENTIFIQUES DE L'ELYSEE ETC.....SONT DANS L'ERREUR ET SONT RESPONSABLES D'UNE PARTIE DES MORTS DU COVID19 CAR DEPUIS LE DEBUT ET ENCORE MAINTENANT ILS REFUSENT D'OBLIGER LES FRANCAIS DE METTRE UN MASQUE POUR SE PROTEGER DU VIRUS...CAR CE SERAIT ADMETTRE QU'ILS ONT ,DEPUIS LE DEBUT DE LA PANDEMIE,ETE INCOMPETENTS,NEGLIGENTS ET SURTOUT MENTEURS!!!

 

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Covid-19 : les masques ne seront pas obligatoires mais "recommandés", dit Emmanuel Macron   FRANCE 24 

Le président Emmanuel Macron a donné jeudi quelques précisions concernant le déconfinement en indiquant notamment que le retour à l'école se ferait sur la base du volontariat et que le port de masques grand public serait recommandé pour la population, mais pas obligatoire.

 Le président Emmanuel Macron lors d'une visite dans un centre médical à Pantin, près de Paris, le 7 avril 2020.© Gonzalo Fuentes, Reuters Le président Emmanuel Macron lors d'une visite dans un centre médical à Pantin, près de Paris, le 7 avril 2020.

Dans le cadre des consultations menées sur la levée des restrictions imposées depuis le 17 mars pour maîtriser la propagation du nouveau coronavirus, Emmanuel Macron a déclaré jeudi 23 avril que le port de masques grand public serait recommandé pour la population, mais pas obligatoire.

 

Le chef de l'État a aussi expliqué que le déconfinement de la population en France à partir du 11 mai ne devrait pas se faire région par région. "Cette phase de déconfinement ne devrait pas se faire de manière régionalisée", a dit le président de la République, cité par un représentant de l'Élysée, aux 22 maires participant à cette réunion.

Le chef de l'État a également indiqué que le retour à l'école se ferait sur la base du volontariat, tout en précisant que le plan de déconfinement serait présenté aux alentours de mardi prochain, selon ce même responsable.

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La secrétaire d’Etat à l’économie Agnès Pannier-Runacher l’affirme dans un entretien aux Echos à paraître ce vendredi. « L’Etat contribuera à doter en masques grand public les citoyens dès que possible par les canaux de distribution les mieux adaptés. De premières expérimentations seront faites à partir du 4 mai. »

« Plusieurs modes de distribution ont été identifiés pour permettre à un maximum de Français d’y avoir accès. Le champ des possibles est très large et nous regardons toutes les hypothèses : pharmaciens, mairies, grande distribution, buralistes, plateforme Afnor, e-commerce, etc. », ajoute-t-elle

 

 Agnès Pannier-Runacher ?....Elle est devenue porte-parole du gouvernement?..Ha oui j'oubliais,c'est " SIBETH " mais après avoir dit que c'était inutile et toutes les autres choses concernant les masques qui sont sortis de sa bouche elle n'a pas voulu annoncer cette information...Le déni complet et le manque de courage ne l'honore pas.

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Alors que le gouvernement a annoncé que les masques grand public seront disponibles à la vente à partir du 4 mai, le ministre de la Santé en a précisé le prix sur France Inter le 24 avril. Ils coûteront entre 2 et 5 euros, et pourront être réutilisés près d'une trentaine de fois.

CE SERA PLUS 5 QUE 2 EUROS C EST SUR!......MAIS QUELLE HONTE!

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Il en existe deux types : le type 1 ( 15 euros ) filtre les particules à hauteur de 90 % et leur usage est réservé aux professionnels ne pouvant télétravailler pendant le confinement. Il s'agit des plombiers, caissiers de supermarchés, etc. Le type 2 ( 5 euros ), quant à lui, filtre à 70 % les particules et est destiné à un usage par le grand public. Gilles Bonnefond précise que tous répondent aux normes de l'Agence nationale de sécurité du médicament et de l'Afno

Je disais " mais quelle honte " certains ne pourront pas se payer ce genre de masques fautes de moyen.De plus il faudra les changer régulièrement car ils seront lavables ( 10x,20x,30x ???.....)

 

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Masques : comment le gouvernement a menti pour dissimuler le fiasco   Pauline Moullot, Ismaël Halissat Il y a 1 heure   Le Premier ministre, Edouard Philippe, sur les bancs de l’Assemblée nationale, le 7 avril, et son ministre de la Santé, Olivier Véran.Le Premier ministre, Edouard Philippe, sur les bancs de l’Assemblée nationale, le 7 avril, et son ministre de la Santé, Olivier Véran.Contrairement à ce qu'affirme l'exécutif depuis le début de la crise, la doctrine visant à détenir un stock stratégique d'un milliard de masques était inchangée depuis dix ans. Alerté dès 2018 sur la pénurie, le ministère de la Santé n'a pas réagi.

Pendant des semaines, le ­gouvernement a tout fait pour le dissimuler. Au mois de février, alors que le coronavirus se propage déjà en France, le stock de masques de l’Etat est pratiquement à sec. Une situation qui n’empêche pas Jérôme Salomon, le directeur général de la santé (DGS), d’assurer avec aplomb qu’aucune pénurie n’est à craindre. Au même moment pourtant, soignants libéraux, personnels hospitaliers et même autorités régionales de santé sont dans le noir. Le ministère de la Santé ne leur donne pratiquement aucune visibilité sur les livraisons de ­masques à venir et acte, sans le dire, une gestion au compte-gouttes des stocks publics.

 

Mi-mars, après plusieurs semaines d’inquiétude, les autorités consentent enfin à communiquer l’état du stock stratégique disponible en ­janvier : 117 millions de masques chirurgicaux et aucun masque FFP2 (modèle plus protecteur), contre respectivement 1 milliard et 600 millions dix ans plus tôt. Mais le gouvernement, par l’intermédiaire d’Olivier Véran, le ministre de la Santé, réfute une gestion de la ­pénurie et se défausse à plusieurs reprises : cette faiblesse initiale des stocks serait due à un changement de doctrine et de décisions vieilles de près de dix ans. Un véritable mensonge d’Etat. De nouveaux ­témoignages et documents consultés par Libération permettent en ­effet de démontrer les errements du gouvernement et la responsabilité du ministère de la Santé dans ce désastre.

Mensonge sur la nouvelle doctrine

«La nouvelle doctrine ne consistait pas à mettre fin aux stocks, affirme Jean-Yves Grall, directeur général de la santé de 2011 à 2013 et aujourd’hui directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Auvergne-Rhône-Alpes. L’idée n’était pas de les faire diminuer.» Au cœur des décisions prises dans les années 2010, le haut fonctionnaire est formel : contrairement à ce que prétend l’exécutif, la doctrine sur les stocks stratégiques de masques n’a évolué qu’à la marge. Les réflexions ont surtout porté sur les types de ­masques à utiliser plutôt que sur les niveaux, une évolution «qualitative» selon l’ex-DGS : «L’idée était, sur la foi de rapport scientifique, de réserver les FPP2 à un certain nombre d’actes médicaux.» Alors que pendant les épidémies précédentes (H5N1 et H1N1), ces protections plus coûteuses avaient été distribuées plus largement par l’Etat.

Plusieurs documents relatifs à cette stratégie démontrent par ailleurs que l’évolution marginale de la ­doctrine n’explique pas le fiasco actuel. Au début des années 2010, les stocks sont encore à leur plus haut niveau. Une note de la DGS datée du 27 juillet 2011, déjà évoquée dans la presse, mentionne des réserves de 600  millions de FFP2 et 800  millions de masques chirurgicaux. A ce moment-là, l’objectif du stock est toujours fixé à 1 milliard de masques chirurgicaux, et pas à 145 millions, comme l’a affirmé Véran début mars.

Toujours en 2011, le directeur général de la santé Didier Houssin saisit le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) sur la gestion d’un stock de masques. Cette haute autorité publique doit notamment se prononcer sur les types de modèles devant constituer ce stock. Préconisant le port du masque chirurgical pour la population générale, il indique que les masques FFP2 doivent être ­réservés aux personnels de santé dans des situations à risque. En 2013, l’idée est résumée dans une doctrine du Secrétariat général de sécurité et de défense nationale (SGDSN) qui, contrairement à ce qu’affirme l’exécutif, ne prône pas l’arrêt des stocks.

Comme l’explique à Libé un cadre de l’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus) en poste durant ces années-là, c’est à cette période que les employeurs, donc les établissements de santé, sont chargés de gérer les stocks de FFP2, les stocks centralisés continuant d’exister pour les seuls masques chirurgicaux. Dans les stocks stratégiques, «le sort des masques FFP2 est réglé à ce moment-là. On a laissé mourir les stocks», assène un autre professionnel du secteur. La dernière commande par l’Etat date de 2010. Avec une durée de validité de quatre à cinq ans, il est donc logique que le stock se retrouve à zéro quand démarre l’épidémie de Covid-19. Mais contrairement à ce qu’a aussi prétendu le gouvernement, ce transfert de masques FFP2 du stock stratégique vers les stocks «tactiques» des établissements de santé n’exonère pas l’Etat d’un contrôle sur les niveaux nécessaires en cas d’épidémie. Un logiciel nommé ­Sigesse permet même aux ARS, à la DGS et à Santé publique France de suivre et contrôler les volumes disponibles.

Dans le stock stratégique, l’objectif d’un stock conséquent de masques chirurgicaux, lui, n’a jamais été officiellement abandonné. Du moins pas avant 2017. En atteste une circulaire interministérielle de 2013 toujours en vigueur sur le «dispositif de stockage et de distribution des stocks stratégiques» qui vient rappeler ­l’essentiel : l’Etat est bien censé constituer des stocks stratégiques et distribuer des masques chirurgicaux à la population en cas de ­situation sanitaire exceptionnelle. «Le milliard de masques chirurgicaux est toujours resté la doctrine de sécurité sanitaire», certifient deux hauts fonctionnaires aux commandes jusqu’en 2018.

Comment les stocks ont fondu

Si l’objectif du milliard de masques chirurgicaux dans les stocks stratégiques de l’Etat n’a jamais été abandonné, comment expliquer que l’on se soit retrouvé avec à peine plus de 100 millions d’unité début 2020 ? La réponse est à mi-chemin entre l’incurie du gouvernement actuel et celle du précédent. Selon nos informations, une ligne budgétaire est censée planifier depuis 2013 l’achat de 100 millions de masques par an par l’Eprus (intégré à Santé publique France en 2016). En réalité, ­entre 2012 et 2017, pendant le quinquennat de François Hollande, seule une commande de 100 millions d’unités a été passée. En 2014 et 2015, deux marchés pour l’acquisition de 20 millions de masques pédiatriques ont été lancés. Au ­total, cela porte à 140 millions le nombre de masques acquis en cinq ans sous l’exécutif socialiste. Très loin des 500 millions prévus pour la même période.

Cette ligne budgétaire consacrée à l’achat de masques n’a pas été respectée en raison des arbitrages du ministère à l’époque. «On était coincés par une règle de comptabilité, rapporte l’un des cadres de l’Eprus à cette époque. Aucune ligne n’est prévue pour les urgences. Or en 2014, il y a eu Ebola. En 2015, les attentats. En 2016, la préparation de l’Euro de foot. A quoi il faut ajouter les risques de menaces bioterroristes et des épisodes grippaux importants, un besoin d’antiviraux en 2014, 2015. Donc à cause de ces événements importants qui ont fait changer la trajectoire, il n’y a pas eu d’achats.» Interrogée à propos de ces choix budgétaires, la ministre de la Santé de l’époque, Marisol Touraine, dit avoir «le souvenir que parmi les stocks achetés, il y a eu des sérums contre la variole, du Tamiflu et des combinaisons intégrales anti-Ebola. Ce sont des achats logiques compte tenu des enjeux de sécurité sanitaire d’alors». Et donc pas de masques.

Touraine affirme aussi qu’à son départ, le stock était de 754 millions de masques. Mais l’essentiel était hors d’usage. Constitués dans l’ensemble de masques datant des années 2000, ces lots n’avaient pas de date limite d’utilisation. Or depuis les années 2010, les masques chirurgicaux sont censés afficher une durée d’utilisation limitée à cinq ans. En plus de l’élastique qui s’abîme, ils peuvent aussi perdre de leur capacité de filtration, ou s’abîmer pendant le stockage. Sauf que, «pendant des années, on a eu des stocks très importants, mais dont une grande partie n’avaient pas de date de péremption», se souvient notre expert. Il a donc fallu faire le tri. «En 2016, 2017, une réflexion a débuté pour remettre à plat ces questions.»

En 2018, une expertise est lancée par Santé publique France sur «l’évaluation de la qualité et de l’efficacité des masques chirurgicaux». Le marché est remporté par l’entreprise belge Centexbel. L’objectif : tester 125 échantillons composés chacun d’environ 25 masques et leur faire passer toute une batterie de tests : filtration bactérienne, respirabilité, biocompatibilité (réactions sur la peau), propreté microbienne et résistance de l’élastique. Le résultat tombe : la totalité du stock testé ne répond plus aux exigences européennes. «Ils étaient tous non conformes, sauf 100 millions qui s’apprêtaient à être périmés», se remémore François Bourdillon, directeur de Santé publique France de 2016 à 2019. Ces 100 millions restants sont ceux commandés en 2013 sous Touraine. Tout le reste est à jeter.

Mais même pour détruire ces masques inutilisables, ça traîne. «Je me souviens que ça coûtait cher, il fallait faire appel à des entreprises agréées, il y a le coût de la logistique pour les sortir puis le coût pour les détruire», relate Bourdillon. Une grande partie de ces masques inutilisables sont toujours dans les entrepôts de 36  000 m2 du stock stratégique de Santé publique France situé à Marolles (Marne).

La responsabilité du gouvernement

En 2018, Jérôme Salomon reçoit le rapport de Santé publique France sur l’état des masques. Le résultat est catastrophique. Le stock stratégique est réduit à néant : seuls 100 millions de masques sont encore utilisables, et ils périment l’année suivante. «A ce moment-là, il y a eu des réunions au ministère pour estimer ce qu’il fallait commander, se souvient François Bourdillon. Et puis j’ai reçu une instruction de commande de la DGS d’une faible quantité, qui ne permettait pas de remonter le niveau du stock. Il a été décidé à ce moment-là de ne pas reconstituer le milliard de masques.» Dans un numéro d’illusionniste et sans détailler ce contexte, Jérôme Salomon a évoqué le 23 avril, lors d’une audition à l’assemblée nationale, cette commande de «100 millions de ­masques». Un volume qui permettait seulement de remplacer la ­dernière partie du stock quasiment périmée. «Certains ont considéré qu’un stock de masques pour la ­population n’était pas si important que ça», regrette aujourd’hui François Bourdillon.

En juin 2019, un an après le constat de la faiblesse du stock, un avis d’experts de Santé publique France «relatif à la stratégie de constitution d’un stock de contre-mesures médicales face à une pandémie grippale» est publié. Ce document indique «qu’il n’y a aucun élément nouveau qui amènerait à modifier les recommandations émises» par le passé. En clair, le besoin pour équiper en cas de pandémie la population seule (sans compter les soignants) est d’un milliard de masques chirurgicaux. Ce groupe de travail, piloté par Jean-Paul Stahl, professeur de maladies infectieuses au CHU de Grenoble, avait-il été informé de l’état du stock ? «Pas du tout», rétorque ce dernier à Libération.

Le ministère de la Santé est pourtant parfaitement au courant de la quasi-pénurie. A la suite de la publication de cet avis, aucune décision de renflouer les stocks n’a, là non plus, été décidée par le gouvernement. Quelle était alors la position de Santé publique France ? «Nous, on est là pour exécuter les instructions, mais quand on remet un rapport d’expertise externe au ministère, c’est une forme de demande… Cet avis était fait pour ça, c’était un rapport de décision, ce n’était pas fait pour être rangé dans un placard», explique aujourd’hui François Bourdillon, qui a quitté la direction à l’été 2019. Contactés, les premiers responsables de ce choix, Agnès Buzyn, qui était alors ministre de la Santé, et Jérôme Salomon, n’ont pas répondu à nos questions sur ce qui avait guidé cette décision.

Même s’il prône la transparence sur sa gestion des masques, le gouvernement entretient surtout le flou depuis le début de l’épidémie. Etrangement, la commande évoquée par Jérôme Salomon de 100 millions de masques en 2018 n’apparaît pas dans la liste des ­appels d’offres passés par Santé publique France. Interrogés à ce propos, l’agence et le ministère n’ont pas donné d’explications. Cette commande avait-elle été entièrement ou partiellement livrée au début de l’épidémie ? Comment était réellement constitué ce stock de 117 millions de masques dont disposait la France en janvier 2020 ? Lors de son audition à l’Assemblée nationale le 23 avril, Jérôme Salomon a jeté le trouble en évoquant «72 millions de masques repris par Santé publique France», après leur date de péremption. L’état de ces masques a-t-il été expertisé avant d’être réintégré ? Interrogée à ce propos, la DGS n’a, là encore, pas répondu à nos questions.

Au plus fort de l’épidémie, dans les régions les plus touchées par le ­virus, l’écart est abyssal entre les besoins des personnels soignants et les dotations attribuées par l’Etat, comme le révèle un document du ministère de la Santé présenté lors du Conseil de défense et de sécurité nationale le 25 mars. A l’hôpital de Mulhouse, dans le Haut-Rhin, les besoins, même à l’économie, sont de 84 000 masques chirurgicaux et 35 000 masques FFP2 par semaine : l’Etat n’en distribue ­respectivement que 20 000 et 5 000 par semaine.

A l’échelle nationale, les récits de médecins, infirmiers, aide-soignants désarmés se multiplient. Fin mars, alors que l’épidémie est de plus en plus virulente et que les besoins sont estimés pour les soignants à au moins 40 millions de masques par semaine, le ministère de la Santé en a déstocké seulement 69 millions en huit semaines, selon ce même document du ministère de la Santé. L’Etat s’est aussi avéré incapable de fournir des masques à toutes les personnes malades. Les commandes passées par les autorités, trop tardives, n’y suffiront pas. Le stock ­stratégique, pensé justement pour une crise sanitaire, est largement ­insuffisant. Un haut fonctionnaire en première ligne résume la ­situation : «Ils sont tellement incertains de ce qu’il va se passer avec les importations qu’ils refusent de déstocker et transforment cette pénurie en norme.»

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«Le pouvoir prend les Français pour des abrutis»   Christian Lehmann Il y a 13 heuresChristian Lehmann est écrivain et médecin dans les Yvelines. Pour «Libération», il tient la chronique quotidienne d'une société sous cloche à l'heure du coronavirus.

Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, paraît-il. Et puis il y a La République en marche. Ce qui suit est un verbatim de Sylvain Maillard, député et porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée nationale, membre de l’équipe de campagne de Benjamin Griveaux puis d’Agnès Buzyn :

«Sur les masques, je veux profondément démentir la chose, je comprends qu’on peut… euh… qu’on puisse s’étonner d’un changement de doctrine c’est le cas, mais là… euh… le changement de doctrine, il est pas politique, il est scientifique, les mêmes scientifiques qui nous disaient… euh… il y a deux mois ou qui ne parlaient pas, disaient que le… que le… qu’en tout cas le masque n’était pas quelque chose qui… qui… servait à… qui devait servir aux soignants mais pas au grand public, à l’heure actuelle ils nous disent plutôt l’inverse alors nous on s’adapte, on écoute le scien… les… le comité scientifique, on écoute l’Académie de médecine qui ne s’était pas prononcée et qui nous dit que les masques sont utiles. Tant mieux on va les utiliser entre autres, moi qui suis député de Paris, dans les transports en commun, on peut pas respecter la distanciation physique, c’est ça le plus important, la distanciation physique on ne peut pas la respecter, alors à ce moment-là on porte le masque.»

Oui, je sais, moi aussi j’ai connu des extractions dentaires moins pénibles. Visionner cet extrait diffusé sur BFM TV le mardi 28 avril, c’est mesurer à quel point le pouvoir prend les Français pour des abrutis, et utilise les avis du conseil scientifique pour se dédouaner, sauf quand ceux-ci, comme dans le cas de la réouverture des écoles, ne vont pas dans son sens.

Nous avions déjà eu droit à Jérôme Salomon affirmant lors de son point presse le 22 avril : «J’ai toujours plaidé pour l’accès au masque grand public», le même qui avait déclaré l’inverse un mois plus tôt, le 19 mars : «Certains d’entre vous confectionnent des masques en tissu, ce sont des initiatives personnelles, il ne faut pas porter de masque si nous ne sommes pas malade, il ne faut pas porter de masque lorsqu’on n’est pas soignant.»

Il y a quelque chose de fascinant à voir ces hommes se comporter comme si Internet n’existait pas, ou comme si parmi les atteintes neurologiques liées au coronavirus, on décomptait une épidémie de démences subites. Qu’espèrent-ils, en fait ? Qui imaginent-ils convaincre ? Je ne saisis pas le but de la manip, et soupçonne qu’en fait, il n’y en a pas. Il n’y en a plus. Ils font ce qu’ils ont toujours fait, répéter des éléments de langage dont la vacuité pourtant explose à la figure à la première lecture, comme un Sars-CoV2 sous une giclée de soluté hydroalcoolique. Ils font ce qu’ils ont toujours fait, tenter de masquer le réel sous le Verbe, comme si ce faisant le réel n’existait plus.

Ils inventent un monde parallèle dans lequel Jérôme Salomon n’aurait pas été membre du cabinet de Marisol Touraine lorsque le stock de protections de pandémie grippale a diminué drastiquement. Un monde dans lequel il n’aurait pas été directeur général de la santé en mai 2019 et n’aurait donc jamais été destinataire d’un avis d’experts recommandant de reconstituer ce stock rapidement et chiffrant le nombre de masques chirurgicaux à fournir par foyer. Ils inventent un monde où la France aurait géré avec intelligence et circonspection la crise en distillant ce stock de Schrödinger, sur lequel se basa toute la communication d’Agnès Buzyn avant qu’Olivier Véran admette que de stock, il n’y en avait plus. Alors certes, nous sommes habitués à ce que les politiques nous mentent. Au point que nombre de commentateurs autorisés et d’éditorialistes de plateau se gausseront en public de ceux qui croient aux promesses et aux annonces politiques, comme s’il s’agissait là d’une faiblesse congénitale et pas d’une attente raisonnable. Comme si la perversion de la parole publique était une donnée établie, dont il fallait, en adulte responsable, se satisfaire.

Cela fait des mois que les médecins réclament des masques, des mois que des soignants se contaminent en absence de protections adéquates. Des semaines que les mêmes soignants conseillent au public de confectionner des masques, comme sur le site stop-postillons.fr. Des semaines que des femmes (ce sont toujours des femmes, vous avez remarqué), d’abord isolées puis souvent regroupées en collectifs, ont commencé à en coudre, à en distribuer, jusque dans les hôpitaux… les hôpitaux, bordel !

L’alibi selon lequel «il faut savoir porter un masque» ne tient pas une seconde dans la mesure où la doctrine a toujours été de demander à un patient malade de porter un masque (qu’il lui était impossible de se procurer, d’ailleurs). Un membre du grand public, bien portant, serait donc trop stupide pour porter un masque correctement, mais l’infection soudain lui apporterait la science infuse ? Si le gouvernement avait réellement voulu que les malades portent des masques, nous aurions pu bénéficier d’heures d’antenne expliquant et rappelant comment en mettre, comment l’ajuster, comment le retirer, pourquoi il ne fallait pas le manipuler. Mais tout ceci n’a jamais été fait. Pourquoi ? Parce que l’Etat aurait alors été confronté de manière encore plus visible à la pénurie liée à des choix économiques et de société. Que le mensonge aurait été encore plus visible.

A ce niveau, ce n’est plus un sketch, c’est une performance artistique.

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Coronavirus : Une boîte de 50 masques chirurgicaux vendue 60 euros à Monaco ? L’opération commerciale est authentique   M.Co. il y a 2 jours 

Illustration de masques chirurgicaux.© Nicolas Datiche/SIPA Illustration de masques chirurgicaux.FAKE OFF - La photo d'une vente de masques dans un magasin Carrefour est devenue virale. L'enseigne précise que « le prix et le fournisseur ont été imposés par la principauté » de Monaco

« Cela mériterait un boycott », « voilà où mène le capitalisme en temps de crise »… Les commentaires se sont faits acerbes sur les réseaux sociaux après la publication d’une photo prise dans un magasin de l’enseigne Carrefour. L’image montre une opération spéciale : la boîte de 50 masques chirurgicaux est vendue 60 euros, soit 1,20 euro l'unité. Il s’agit d’une opération « à prix coûtant », comme on peut le lire sur l’affiche.

Ces masques ont été vendus dans un magasin monégasque. - Capture d'écran Facebook© Fournis par 20 Minutes Ces masques ont été vendus dans un magasin monégasque. - Capture d'écran Facebook

Contacté par 20 Minutes, le groupe Carrefour confirme l’authenticité de l’opération. L’enseigne précise que l’offre n’a été proposée que dans un seul magasin, situé hors de France, l’hypermarché de Monaco. « Le prix et le fournisseur ont été imposés par la principauté », ajoute le distributeur.

 

Depuis lundi, quatre petites, moyennes et grandes surfaces, dont l’hypermarché, sont autorisées à vendre des masques à Monaco. Ces masques « sont fournis par les filières d’approvisionnement de l’État », développe la principauté sur son site.

La principauté n’a pas confirmé à 20 Minutes si le prix de ces masques est encadré. Le prix des masques chirurgicaux vendus à l’unité dans les pharmacies monégasques est pour sa part bein encadré : un masque de ce type doit être commercialisé à 2,5 euros (soit 125 euros pour 50). Parallèlement, le gouvernement distribue des masques en tissu « à l’ensemble des résidents ».

Une seconde photo, postée par une internaute monégasque sur Facebook, montre également l’opération commerciale. Cette internaute précise à 20 Minutes avoir pris la photo lundi pour informer de l’arrivée des masques les autres membres d'un groupe Facbook où l’on s’échange des bons plans.

Début avril, un magasin Casino, situé à Monaco, avait proposé la boîte de masques à 138 euros, là encore à « prix coûtant », comme le précisait la responsable du magasin à Nice-Matin.

En France, les grandes surfaces seront autorisées à vendre des masques à partir du 4 mai. « Le prix d'un masque à usage unique sera inférieur à 1 euro, en cohérence avec les prix d'achat à l'étranger », a précisé ce mercredi le gouvernement. 

 

EN FRANCE :

Mise à jour du vendredi 1er mai 2020

Le gouvernement a décidé de plafonner le prix des masques à usage unique, à 0,95 € TTC pièce.

En revanche, les prix des masques réutilisables en tissu, dont les modèles sont très variés, ne seront pas encadrés. Les autorités ont simplement annoncé une surveillance accrue des prix : des fourchettes de tarifs pratiqués dans les différents circuits de distribution seront publiées afin de permettre aux consommateurs « de faire des choix éclairés ».

Dans son discours du 28 avril sur le déconfinement, le Premier ministre a annoncé que le masque serait obligatoire « dans certaines situations » : les transports, les collèges, et les commerces si les gérants l’exigent.

De son côté, le conseil scientifique Covid-19 préconise le port systématique d’un masque dans les lieux recevant du public, dans son avis du 20 avril.

Chaque foyer est donc invité à se doter de masques « grand public », lavables ou jetables, pour équiper tous les membres de la famille.

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Des masques à 15 € dans certaines pharmacies

Des masques de protection en tissu filtrants, lavables et réutilisables, ont d’ores et déjà été mis en vente, depuis lundi, dans certaines pharmacies et des bureaux de tabac. Et déjà, leur prix de vente soulève un tollé.

Catherine a visité plusieurs officines avant de trouver le précieux accessoire, en banlieue parisienne. « Les seules pharmacies qui en avaient les vendaient à 15 €. Avec un argumentaire bien ficelé… masque réutilisable, lavable, tant de particules stoppées, etc. Ça va être la jungle. »

« Honteux, dans le contexte sanitaire actuel »

De nombreux consommateurs sont offusqués par le prix de ces masques filtrants en tissu, le plus souvent lavables et réutilisables vingt fois. Muriel s’en est ainsi procuré à 7,50 € pièce auprès de son pharmacien. « Comment un professionnel de santé peut-il agir de la sorte ? C’est honteux, dans le contexte sanitaire actuel… »

Dans les bureaux de tabac, le président de la Confédération des buralistes a fourni un tarif indicatif de 5 € pour un masque lavable 10 à 15 fois, soit 33 à 50 centimes l’usage.

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Des associations demandent un plafonnement des prix

Pourquoi les prix ne sont-ils pas encadrés comme c’est le cas pour le gel hydroalcoolique, alors que le masque devient indispensable ?

Les organisations de défense des consommateurs ont rapidement donné de la voix. L’association Familles rurales exhorte le gouvernement à « encadrer le prix des masques grand public de catégorie 1 » et de garantir l’accès à chacun, « étant entendu que cette dépense s’inscrira dans la durée puisque les masques, y compris lavables, devront être régulièrement renouvelés pour rester efficaces ».

L’association s’inquiète également des ruptures de stocks immédiates pour les produits les plus économiquement accessibles, contraignant nombre de consommateurs à se rabattre sur les produits les plus chers.

Demande de gratuité pour les personnes en difficulté financière

De son côté, l’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) demande un plafonnement « pour le modèle de masque le plus standard » afin de ne pas nuire à l’effectivité du port.

La CLCV réclame aussi des distributions gratuites auprès des consommateurs en difficulté financière : « On ne peut pas demander aux personnes qui ont déjà du mal à se nourrir, de consacrer de l’argent sur ce point. »

L’encadrement des prix pourrait « freiner l’innovation »

Interrogée lors d’une conférence de presse téléphonique lundi 27 avril, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’économie ne s’est pas montrée favorable au plafonnement des prix.

« Un masque peut avoir différentes caractéristiques, qu’il s’agisse du nombre d’utilisations, de marques éventuellement. Pour ces raisons, l’approche qui consiste à dire “il y a un prix maximum” risquerait de freiner l’innovation », a expliqué Agnès Pannier-Runacher.

Appel à la vigilance de la Répression des fraudes

Contacté par 60 Millions, l’Ordre national des pharmaciens affirme cependant que des tractations sont en cours avec les autorités pour encadrer les prix, comme il l’indiquait déjà la semaine dernière dans un communiqué.

Par ailleurs, la secrétaire d’État a demandé à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de lui faire des propositions permettant de prévenir tout abus. Mais les moyens – et des équipements de protection – semblent justement manquer aux agents des Fraudes, lui répond le syndicat CFDT.

À partir du 4 mai dans les supermarchés

Lors de son discours du 28 avril, le Premier ministre a enfin annoncé l’arrivée prochaine de masques en grandes surfaces. Dans un communiqué commun avec le ministère de l’économie, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) confirme une mise en vente à partir du 4 mai, avec des approvisionnements montant en puissance après le 11 mai.

Portrait de mohican

 

"non mais en fait ça sert à rien"

Cauet a pointé du doigt les propos d'Edouard Philippe concernant les millions de masques qui seront progressivement disponibles dans les pharmacies et dans les grandes surfaces avant le 11 mai pour que chaque Français soit équipé après le déconfinement. Après tant de semaines de pénurie de masque, Cauet s'est interrogé et a rétorqué avec une pointe d'ironie sur Instagram : "Je sais pas où vous les avez trouvés, je crois qu'il va pas falloir être regardant, ni d'où ça vient, ni l'âge des mecs qui l'ont fabriqué, ni la matière parce que je sais pas où vous les avez eus mais vu qu'il n'y en a nulle part visiblement vous avez trouvé un truc à vous.". Par ailleurs, il a également déploré le comportement des Français : "Je vois plein de gens en mettre, c'est bien si ça vous rassure hein, mais alors si vous pouviez arrêter de mettre vos doigts dedans parce que j'ai vu que ça. Et des gens qui le remettent, qui se grattent la bouche, qui se mettent des doigts dans le nez, qui parlent à quelqu'un donc qui l'enlèvent, non mais en fait ça sert à rien parce que là vous ramassez toutes les merdes, pas que le coronavirus parce qu'il y avait d'autres saloperies avant.". L'animateur de NRJ ne semble pas serein concernant l'après 11 mai et ne se prive pas de le faire savoir.

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Selon l'association de consommateurs, l'achat de masques chirurgicaux coûtera environ 200 euros par mois pour une famille de 4 personnes.

© Reuters

Quel budget faut-il prévoir pour les masques ? Alors qu'une grande partie des Français se couvrent désormais le visage, encouragés par les autorités sanitaires et politiques, le président de l'UFC-Que Choisir Alain Bazot a donné ses estimations concernant le coût que représente l'achat de masques chirurgicaux pour une famille de 4 personnes.

 

"Dans la mesure où, pour le moment, la grande distribution vend plutôt autour de 60 centimes le masque jetable", et qu'il "en faudrait deux ou trois par jour", "cela fait du 7,20 euros par jour et donc sur un mois, on est autour de 200 euros par mois", a-t-il détaillé au micro de 'RTL' ce mardi.

Pour rappel, depuis lundi, les enseignes de la grande distribution alimentaire sont autorisées à vendre des masques grand public (en tissu et réutilisables) et des masques à usage unique. Dans un communiqué relayé par la Fédération du commerce et de la distribution, les enseignes s'étaient d'ailleurs engagées à vendre les masques avec une marge minimale. Chez Carrefour, par exemple, les masques sont vendus par lots de 5 ou 10 directement en caisse à prix coûtant, soit 58 centimes le masque chirurgical.

"Un budget tout à fait colossal"

Mais pour le président de l'association de consommateurs, il s'agit d'"un budget tout à fait colossal". Alors que le groupe parlementaire La France insoumise a déposé fin avril une proposition de loi visant à instaurer la gratuité des masques, Alain Bazot estime également qu'il devrait être gratuits. "On conteste ce choix de ne pas avoir mis à disposition gratuitement , notamment pour l'accès aux services publics", a-t-il affirmé.

"Dans la mesure où il y a un intérêt général de santé publique, il ne faut vraiment pas de limite à l'accès à ces masques, notamment sur le plan financier... Puisque c'est obligatoire dans les écoles, dans les transports, il faut que les services publics distribuent les masques", a-t-il insisté.

Le prix des masques chirurgicaux plafonné à 95 centimes

Le 1er mai, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie Agnès Pannier-Runacher a annoncé sur 'RTL' que le prix des masques chirurgicaux qui seront vendus dans les commerces dans le cadre du déconfinement sera plafonné à 95 centimes d'euro l'unité. Avant la pandémie de Covid-19, les masques chirurgicaux étaient vendus en pharmacie 10 centimes l'unité, et parfois 8 centimes en promotion, comme le rappelle 'BFMTV'.

Par ailleurs, il n'y aura pas de plafond pour les masques textile, a prévenu la secrétaire d'Etat, qui a estimé que l'offre des masques en tissus est "moins homogène". Des enquêtes seront toutefois menées chaque semaine pour éviter des "dérives sur les marges", a-t-elle précisé.

 

 Agnès Pannier-Runacher vient de dire sur BFMTV que le masque n'est pas nécessaire,pas recommandé pour les enfants...Et voilà on nous remet une couche car sous pretexte que le coût pour une famille avec enfant sera élevé et que nous n'avons pas assez de masques pour toute la population, on nous refait le coup que ce n'est pas utile...pour les enfants.

"Agnès Pannier-Runacher. ... certains publics ne seraient pas concernés, notamment les enfants .."

 

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Ventes de masques au grand public : les mensonges du gouvernementElles étaient légalement possibles depuis le 23 mars

Les autorités ont martelé que les pharmaciens ne pouvaient pas vendre de masques chirurgicaux ou FFP2 au grand public. C'était faux depuis le décret du 23 mars. Et c'est même le ministre de la Santé qui le dit. Une politique qui a pu favoriser des contaminations. Explication.

Masque chirurgical

Cela peut paraître incroyable, mais les pharmaciens et la grande distribution, entre autres, pouvaient vendre des masques chirurgicaux depuis le 23 mars. Et pourtant le discours était tout autre. Les autorités sanitaires le martelaient dans les médias : interdiction de vendre des masques chirurgicaux et FFP2 au grand public. Syndicats de pharmaciens et Ordre national ne disaient pas autre chose. De toute façon, jusqu’à une date très récente, ces masques n'étaient, paraît-il, pas nécessaires. Ces éléments de langage servaient surtout à masquer l’imprévoyance organisée par les gouvernements successifs, déjà sous Nicolas Sarkozy, après le départ de Roselyne Bachelot, sous François Hollande puis sous Emmanuel Macron, comme l'a démontré entre autres Libération.

Revenons sur le discours officiel :

Le 10 mars, Olivier Véran, ministre de la Santé indiquait à Franceinfo : « Nous avons été le seul pays au monde à avoir fait une réquisition complète de tous les stocks de masques, de tous les sites de production de masques, et nous sommes capables d'avoir une gestion et un pilotage par l'Etat de tous ces masques dans la durée (...) on s'est rendu compte que lorsqu'on déstockait massivement des millions de masques, il y a des gens qui allaient chercher des masques qui n'en avaient pas besoin. J'ai donc pris un arrêté qui interdit la vente de masques pour toute personne qui ne relève pas d'une prescription ou qui n'est pas un professionnel de santé. »

Ce discours, on le retrouve aussi sur le site du ministère de la Santé : « Afin de préserver les ressources en masques de protection dans le cadre de la lutte contre le COVID-19, le Premier ministre a réquisitionné par décret du 3 mars dernier l’ensemble des stocks et productions de masques sur le territoire national. » Ce communiqué de presse publié le 13 mars a pourtant été mis à jour le 24 mars, après l'abrogation du décret du 3 mars remplacé par celui du 23, publié au Journal officiel du 24 mars.

De toute façon, les masques étaient inutiles pour le grand public. C'est ce qu'indiquait l'inénarrable porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye à BFM TV le 17 mars : « Les Français ne pourront pas acheter de masque dans les pharmacies, car ce n'est pas nécessaire si l'on n'est pas malade. »

Le 17 mars au soir, Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, affirmait lors de son point presse quotidien que dans la rue, énormément de gens ont des masques qui sont mal ajustés et donc se contaminent massivement en pensant être protégés alors que ces masques sont réservés aux professionnels de santé. Il n'y a pas de raison de porter un masque dans la rue, expliquait-il.

Le 25 mars, Sibeth Ndiaye précisait, invoquant Jupiter lui-même, que « le président ne porte pas de masque parce qu'il n'y en a pas besoin d’un masque quand on respecte la distance de protection vis-à-vis des autres ». Pendant ce temps-là, Emmanuel Macron visitait l’hôpital de campagne de Mulhouse avec un masque FFP2 sur le visage...

Le 1er avril, Édouard Philippe, affirmait encore qu'il n'y a « pas de preuve que le port du masque dans la population apporterait un bénéfice. Ce serait même plutôt le contraire, à cause d’une mauvaise utilisation. »

Volte-face le 3 avril, les masques, que tant de représentants des autorités présentaient comme inutiles et à réserver aux soignants, deviennent incontournables. Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, déclare : « Si nous avons accès à des masques, nous encourageons effectivement le grand public, s’il le souhaite, à en porter. »

Fous ta cagoule ton masque

La nécessité du port du masque pour le grand public, enfin actée par le gouvernement Philippe permettra sans doute de sauver des vies, si tant est que les Français acceptent de les porter correctement, c'est à dire pas sous le nez ou sous le menton... Une évidence que les autorités se sont escrimées à démonter jour après jour. Pourtant, dès le 27 mars, dans la revue Science, le directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (SCDC), Georges Gao, avait mis en garde : « La grande erreur aux États-Unis et en Europe est, à mon avis, que la population ne porte pas de masque ». « Il faut porter un masque. » Et le 3 avril, c’est l’Académie de médecine qui publie un avis recommandant le port du masque généralisé : « Il est établi que des personnes en période d'incubation ou en état de portage asymptomatique excrètent le virus et entretiennent la transmission de l'infection. En France, dans ce contexte, le port généralisé d'un masque par la population constituerait une addition logique aux mesures barrières actuellement en vigueur. »

Le 26 avril seulement, un arrêté autorise la vente de masques dits « grand public » ou « alternatifs », c'est à dire non sanitaires, dans les pharmacies.

Et à partir du 4 mai, les masques chirurgicaux seront en vente dans la grande distribution et dans les pharmacies. Enfin, pourrait-on dire.

Sauf que légalement, la vente de masques chirurgicaux et même FFP2 était légale sur le territoire français depuis le décret du 23 mars. L’article 12 sur les réquisitions est le suivant :

I. - Afin d'en assurer la disponibilité ainsi qu'un accès prioritaire aux professionnels de santé et aux patients dans le cadre de la lutte contre le virus covid-19, sont réquisitionnés :

1° Les stocks de masques de protection respiratoire de types FFP2, FFP3, N95, N99, N100, P95, P99, P100, R95, R99, R100 détenus par toute personne morale de droit public ou de droit privé ;

2° Les stocks de masques anti-projections respectant la norme EN 14683 détenus par les entreprises qui en assurent la fabrication ou la distribution.

II. - Les masques de protection respiratoire de types FFP2, FFP3, N95, N99, N100, P95, P99, P100, R95, R99, R100 et les masques anti-projections respectant la norme EN 14683 produits entre la publication du présent décret et la date à laquelle prend fin l'état d'urgence sanitaire sont réquisitionnés, aux mêmes fins, jusqu'à cette date.

III. - Les dispositions du I et du II ne sont applicables qu'aux stocks de masques déjà présents sur le territoire national et aux masques produits sur celui-ci. Des stocks de masques importés peuvent toutefois donner lieu à réquisition totale ou partielle, par arrêté du ministre chargé de la santé, au-delà d'un seuil de cinq millions d'unités par trimestre par personne morale. Le silence gardé par ce ministre plus de soixante-douze heures après réception d'une demande d'importation adressée par cette personne ou l'importateur fait obstacle à la réquisition. »

IV. - Le présent article est applicable, jusqu'au 31 mai 2020, à l'ensemble du territoire de la République.

 

Le décret du 23 mars 2020 - Copie d'écranLe décret du 23 mars 2020 - Copie d'écran

 

Si les masques produits sur le territoire national restent réquisitionnés jusqu’au 31 mai, il n’en n’est pas de même pour les masques importés. Au-delà d’une importation de 5 millions de masques par trimestre, une demande d’importation doit être adressée au ministère de la Santé, qui a alors 72 heures pour dire s’il réquisitionne partiellement ou totalement la commande. En l’absence de réponse dans ce délai, les masques ne pourront être réquisitionnés.

Les entreprises sont ensuite libres d’en faire ce qu’elles veulent, y compris de les vendre. Nos contacts avec des industriels ou les enquêtes de nombreux médias ont montré que de nombreux stocks étaient disponibles sur le marché mondial, certes parfois à un prix élevé.

Mais pourtant l’Ordre des pharmaciens, leurs syndicats, les autorités soutenaient qu'on ne pouvait pas en vendre en pharmacies. La Pharmacie des écoles dans le Var (83340) affichait même cette photo qu'il risquait six mois de prison et 10 000 euros d'amende s'il vendait des masques, la peine effectivement prévue dans le code pénal pour « refus de déférer à une réquisition de l'autorité administrative en cas de menace sanitaire grave ».

 

Message affiché à l'entrée d'une pharmacie - Copie d'écranMessage affiché à l'entrée d'une pharmacie - Copie d'écran

 

Sauf que cela ne concerne bien sûr que les masques réquisitionnés. Le 15 avril, Libération, dans sa rubrique check news, concluait que que les pharmaciens avaient interdiction de vendre des masques de protection en faisant référence à l’arrêté du 3 mars. Même erreur sur le site de 20 minutes.

Ministère de la Vérité

La confusion est totale et savamment entretenue par les autorités, qui ne vont pas démentir. L’article de check news de Libé est même en ligne dans les articles « sûrs » sur le site du gouvernement à la rubrique désintfox ! Peu importe que ça soit faux, tant que ça va dans leur sens !

 

Quand soudain sur le site du ministère de la Vérité... - Copie d'écranQuand soudain sur le site du ministère de la Vérité... - Copie d'écran

 

 

Quand soudain sur le site du ministère de la Vérité... - Copie d'écranQuand soudain sur le site du ministère de la Vérité... - Copie d'écran

 

Nous n'avons pas eu de retours aux questions que nous avons posées aux ministère de la Santé ni au cabinet du Premier ministre. En revanche, l'article de Libération daté du 15 a disparu de la liste des articles sur le site du Premier ministre dimanche après-midi, mais pas celui de 20 minutes daté du 22.

Pour sortir de la confusion, le collectif C19 et un pharmacien ont demandé à Maître Fabrice di Vizio de déposer un référé liberté auprès du Conseil d’État, pour que les pharmaciens soient autorisés à vendre des masques. Surprise, le ministre de la Santé a déposé le 30 avril un mémoire en défense expliquant qu'il n'était pas interdit aux pharmaciens de vendre les masques chirurgicaux.

Il y écrit à propos du décret du 23 mars : « Il est également reproché au texte de ne pas préciser le sort des masques non réquisitionnés, ce qui paralyserait les démarches des pharmaciens pour vendre les masques qui n’entrent pas dans son champ. Ce n’est toutefois pas l’objet du décret attaqué que de préciser la destination des autres masques qui relèvent de la liberté du commerce et de l’industrie, qui ne peut être restreinte que par les lois et règlements en vigueur. » Il ajoute : « Quant au champ d’application temporel, il est également sans ambiguïté, l’article se référant aux masques « déjà présents » sur le territoire national à la date d’entrée en vigueur des dispositions concernées. Ainsi, ne sont pas concernés les stocks de masques importés depuis cette date et qui n’ont pas fait l’objet d’une réquisition totale ou partielle, dont leurs propriétaires peuvent alors disposer librement. »

L’intégralité des observations du ministère de la Santé sont consultables ici.

En clair, le ministre de la Santé reconnaît que les masques importés et non réquisitionnés peuvent être légalement vendus sur le territoire national, leurs propriétaires pouvant en disposer librement. La communication du gouvernement a mis la pression sur les pharmaciens pour qu'ils ne vendent pas de masques, alors qu’ils en avaient le droit depuis le 23 mars. Ce retard délibéré pour la mise en vente de masques est évidemment préjudiciable pour la santé des Français.

Il est probable que les pharmaciens n'aient pas lu dans le détail le décret du 23 mars qui les autorisait à les commander à l'étranger et à les vendre. Mais l'Ordre, les centrales d’achats et répartiteurs des pharmaciens... Eux qui ont des services juridiques, pourquoi n'ont-t-ils pas répercuté cette information ?

Gentlemen agreement avec l'État

« On a fait comme si c’était interdit alors que ça ne l’était pas, explique un cadre d’un répartiteur pharmaceutique sous couvert d’anonymat. La vente a toujours été légale, il n’y a jamais eu d’arrêté disant que les pharmaciens n’avaient plus le droit de vendre des masques. L’État a organisé un rationnement sans le dire. Il y avait tellement peu de masques pour le personnel de santé, que l’Etat ne pouvait pas se permettre de montrer que le grand public pouvait en avoir. Avec ce décret du 23 mars qui menace de réquisition au-delà d’un achat de 5 millions de masques, ce qui est une toute petite quantité, si vous ajoutez en plus le discours du gouvernement et du directeur général de la Santé, M. Salomon, vous verrez que le parti pris du gouvernement, c’est pas de vente en pharmacies, puisqu’il n’y a pas assez de masques pour les soignants. En clair, on nous demande de ne pas les vendre. Ce n’est pas la loi, mais quand vous avez le gouvernement qui dit ça dans toutes les conférences de presse pendant un mois, vous êtes pharmacien, vous vous posez la question, est-ce que vous le faites, est-ce que vous le faites pas. Donc c’est un _gentleman agreement qui a perduré pendant toute la crise jusqu’à cette semaine. Quand vous êtes pharmacien et inscrit à l’Ordre, quand vous êtes syndicalistes et que vous respectez la parole des pouvoirs publics. Quand les pouvoirs publics vous demandent de ne pas vendre de masques, aussi parce que l’État en distribue en parallèle et que vous êtes dans une forte tension d’approvisionnement pour l’hôpital, vous respectez ça. Nous avions le droit d’en vendre. Quand vous êtes une profession réglementée, vous ne vous amusez pas à ne pas respecter les paroles des autorités. Ce n’était pas une question légale, c’était une question éthique et morale. Les pharmaciens sont des personnes disciplinées qui respectent les pouvoirs publics et qui sont restées dans les consignes que le gouvernement leur a donné_. »

Le grand public qui n’a pas eu les moyens de se protéger du Coronavirus et les malades du Covid qui n’ont jamais eu accès aux masques même sur ordonnance, alors que les filières d’approvisionnement existaient, apprécieront...

 

Message de l'Ordre aux pharmaciens, encore présent sur le site de l'Ordre des Pharmaciens - Copie d'écranMessage de l'Ordre aux pharmaciens, encore présent sur le site de l'Ordre des Pharmaciens - Copie d'écran

 

Aujourd’hui les pharmaciens hurlent, car les bons petits soldats n’ont pas été récompensés. Dans leur dos, Bercy organisait l’importation de centaines de millions de masques avec la grande distribution. « On nous a dit de ne pas en vendre parce que la priorité c’était les soignants, on a eu une sorte de veto moral, dit ce cadre d’un grossiste répartiteur. Et la grande distribution annonce des millions de masque en vente lundi ! Pour être prêt le 4 mai, ça veut dire qu’ils ont l’assurance de non réquisition de leur marchandise depuis un mois, un mois et demi. Ce qui nous énerve, c’est qu’on a dit oui à la grande distribution et non aux pharmaciens pour acheter des centaines de millions de masques. Évidemment, on a besoin de tout le monde, donc c’est bien que la grande distribution vende des masques. Pourquoi nous n’y a-t-il pas les même règles pour tous ? Pourquoi n’a-t-on pas mis tout le monde autour de la table pour créer une filière française d’importation de masques ?  Les pharmaciens sont les dindons de la farce. »

Le comportement du gouvernement, qui a laissé la grande distribution organiser un achat massif de masques sans les réquisitionner tandis que les soignants avaient une très faible dotation et que les Ehpad comptaient les masques un par un, n’est pas sans poser question. « Le ministère de la Santé a fait le choix de ne pas réquisitionner ces achats de la grande distribution, de les laisser dans la misère, déclare ce cadre, ça me dégoûte. On aurait pu imaginer que la force de frappe de la grande distribution et des grossistes soit utilisée par l’État pour équiper les soignants. Nous, on a eu des opportunités d’achats de centaines de millions de masques ces 15 derniers jours, on ne les a pas saisies, car il y avait ce _gentleman agreement qui nous demandait de ne pas en vendre et qu’on n’avait aucune garantie qu’on ne soit pas réquisitionné_. »

A tel point d'ailleurs, que dans un message à ses clients pharmaciens, un grossiste les mettait en garde :

 

Message d'un grossiste à ses clients pharmaciens - Copie d'écranMessage d'un grossiste à ses clients pharmaciens - Copie d'écran

 

Ces discours d'interdiction de vente de masques savamment entretenus par le gouvernement ont servi à masquer son incapacité à s'en procurer en très grand nombre, alors que des filières existaient. En outre, alors que les discours officiels nous invitent désormais à porter des masques pour éviter la contagion, il n'est pas incongru de s'interroger : des contaminations par le Covid-19 auraient-elles pu être évitées si les pharmaciens et des commerces s'étaient sentis libres pour se fournir en masques et les vendre à la population après le 23 mars, date à partir de laquelle ils en avaient le droit ?

Portrait de mohican

"Ils ne pouvaient pas être utilisés": Philippe s'explique sur la destruction de masquesPar LEXPRESS.fr ,

Édouard Philippe s'explique sur la destruction de masques (illustration)

Édouard Philippe s'explique sur la destruction de masques (illustration)

 

AFP

Selon le Premier ministre, un stock de 360 millions de masques a été détruit, car "ils étaient périmés" depuis trop longtemps.

Durant sa conférence de presse, très attendue, sur la stratégie du gouvernement concernant le déconfinement, Édouard Philippe a tenu à rappeler ce jeudi la politique de l'État concernant les masques de protection. "Certains seront distribués gratuitement et d'autres pourront être achetés", a-t-il indiqué, ajoutant que le gouvernement "a limité le prix des masques chirurgicaux".

"Une enveloppe de 5 millions de masques sera distribuée chaque semaine par l'État et les préfets pour que les plus vulnérables puissent disposer de masques gratuits", a précisé le Premier ministre, rappelant que "l'État finance 50% des coûts d'acquisition des masques supportés par collectivités territoriales". 

Des masques périmés ont été "détruits" 

Questionné sur un stock de masques périmés et brûlés, Édouard Philippe a également rappelé qu'un "certain nombre de masques commandés il y a fort longtemps et stockés depuis longtemps, avaient leur date de péremption dépassée".

Il ne vous arrive pas de manger des yaourts et certains aliments dont la date de péremption est dépassé ???,ces masques auraient pu être donné au grand public c'était mieux que rien et cette épidémie aurait été moins meurtrière !

Portrait de mohican

Le matériel se présente «sous forme de rouleau, comme du sopalin», déplore Geoffroy Boulard, maire (LR) du XVIIe. En «compensation», la mairie de Paris livrera mardi «250 000 masques chirurgicaux» pour les plus de 70 ans.© DR Le matériel se présente «sous forme de rouleau, comme du sopalin», déplore Geoffroy Boulard, maire (LR) du XVIIe. En «compensation», la mairie de Paris livrera mardi «250 000 masques chirurgicaux» pour les plus de 70 ans.

Marche arrière toute! La Ville de Paris, qui avait commencé une distribution de masques à usage unique pour les personnes âgées, va finalement renvoyer aux mairies d'arrondissement un autre matériel plus pratique et solide.

 

« On les a testés. Pas un seul n'a résisté », raconte Jean-François Legaret maire (DVD) du Ier arrondissement. Depuis quelques heures, la polémique montait sur des lots de masques distribués par la mairie de Paris dans les mairies d'arrondissement. Le matériel, destiné aux seniors notamment, avait commencé à être livré dans les mairies jeudi soir et jusqu'à vendredi.

La grogne des élus de droite

« Du jamais-vu » selon les dires de plusieurs élus. Le matériel se présente « sous forme de rouleau, comme du sopalin », explique Geoffroy Boulard, maire (LR) du XVIIe. Chaque masque prédécoupé se détache ensuite mais la manipulation n'est pas très facile selon plusieurs maires LR qui ont voulu voir comment le tissu très fin résistait.

Les protections seront finalement distribuées à un autre public que les personnes âgées... DR© Fournis par Le Parisien Les protections seront finalement distribuées à un autre public que les personnes âgées... DR

« Pour des personnes âgées ce n'est pas facile à mettre. Et le principe d'un distributeur de masques à usage unique pour que des personnes âgées viennent en chercher à la mairie n'a pas de sens. Ils devraient être sous plastique ! » s'inquiète Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du groupe LRI au Conseil de Paris et élue du XIVe.

 

 

Depuis le début de l'épidémie de Covid-19, et alors que la campagne des municipales est suspendue, plusieurs maires LR, Rachida Dati en tête, multiplient les critiques sur la gestion de la crise sanitaire par Anne Hidalgo. Ils ont reproché à la maire (PS) de ne pas assez faire nettoyer les rues, de ne pas associer suffisamment les mairies d'arrondissement, de tarder dans la distribution des masques gratuits au grand public…

Mais cette fois-ci, sur cette distribution de masques à usage unique destinés aux personnes âgées, les élus de droite ne sont pas les seuls à avoir émis des réserves. « Trois lanières à fermer derrière la tête, pour des personnes âgées ça aurait été un peu compliqué », note François Vauglin maire (PS) du XIe.

L'Hôtel de Ville reconnaît qu'ils ne sont «pas totalement satisfaisants»

Dès ce samedi matin d'ailleurs, l'adjoint chargé du dossier, Jean-François Martins a adressé un message aux maires d'arrondissement dans lequel il reconnaît que ces masques « bien que 100% certifiés DGA » ne sont « pas totalement satisfaisants d'un point de vue praticité et confort pour les plus de 70 ans », souligne l'élu.

L'adjoint à la maire de Paris propose donc aux maires d'arrondissement de les garder en mairie « pour d'autres besoins et demandes ». En clair : pour les commerçants, libraires, associations…

En « compensation », la mairie de Paris livrera mardi « 250 000 masques chirurgicaux au prorata des plus de 70 ans » dans chaque arrondissement.

« Ces masques découpés au laser et fabriqués en masse n'étaient pas chers par rapport aux masques chirurgicaux mais manifestement ils ne sont pas simples à mettre en place », admet Emmanuel Grégoire, premier adjoint d'Anne Hidalgo.

 

ECONOMIES DE BOUTS DE CHANDELLES,HONTEUX...SURTOUT QUE C'EST POUR DES PERSONNES AGEES !

«250 000 masques chirurgicaux»,un masque chirurgical est valable 4h et après?...Ils font quoi les vieux??? Bravo Mme HIDALGO.

Portrait de mohican

 

Un ancien collaborateur du ministre de la Santé Olivier Véran a tenté, en vain, de toucher une commission en plaçant auprès du ministère une offre de masques FFP2, à la mi-mars, en pleine pénurie de masques de protection contre l'épidémie de coronavirus, a révélé samedi Mediapart.

 Pas de commentaire du ministère de la Santé

Cet ex-collaborateur, Tewfik Derbal, devenu ensuite collaborateur d'une députée LREM, Emilie Chalas, a "confirmé" à cette dernière les faits relatés par le site d'information, et a démissionné de son poste vendredi, précise dans un communiqué la députée de l'Isère. Elle ajoute qu'elle "ignorait tout" de ces "faits et comportements", qu'elle "condamne avec la plus grande fermeté". De son côté, Olivier Véran a répondu au quotidien Le Dauphiné Libéré que "cette histoire" ne le "concerne pas"

"Les premières semaines, le ministère a reçu des centaines d'offres de masques, par tous les canaux imaginables. À tel point que la cellule de crise a dédié une équipe à l'examen de ces offres. L'écrasante majorité était d'ailleurs hélas bidon. J'imagine que celle de Tewfik Derbal l'était aussi, vu qu'aucune suite n'y a été donnée", argumente-t-il. Interrogé par l'AFP, le ministère de la Santé n'a pas souhaité faire de commentaire.

"La transaction n'aura jamais lieu" ( oui,bien sur...et la marmotte.....)

Selon Mediapart, l'ancien assistant parlementaire d'Olivier Véran (ex-député de l'Isère) a cherché, à la mi-mars, à positionner une offre de masques FFP2 auprès du ministère de la Santé.

Ces masques en grande quantité - au moins un million - étaient proposés par une société française d'import-export avec la Chine, auprès de qui "plusieurs pays" avaient manifesté leur intérêt, "sauf la France", selon le quotidien.

 

Selon des messages produits par Mediapart, la société est alors entrée en contact avec Tewfik Derbal, qui a affirmé être "en lien" avec le ministère de la Santé, et réclamé une commission en tant "qu'apporteur d'affaires": un certain pourcentage du prix sur chaque masque vendu. Un contrat est signé entre les deux parties, mais "la transaction n'aura jamais lieu", et "Tewfik Derbal ne finalisera jamais la commande de l'Etat", ajoute le journal.

 

Mais oui bien sur......

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© Copyright 2020, L'Obs

VIDÉO. Muriel Zylbersztejn, pharmacienne à Paris, détaille à « l’Obs » les bons gestes à adopter, et ceux à éviter, pour porter correctement un masque.

Bien porter un masque n’est pas inné. La preuve : lors de la visite d’une école à Poissy, la semaine dernière, Emmanuel Macron a enlevé et remis son masque devant des enfants ; alors qu’elle participait à une distribution au public, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France est intervenue avec le masque... sous le menton ; le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner a, quant à lui, touché allègrement son masque lors de la visite d’une fabrique ; quant à Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie, elle n’a pas résisté à l’envie de pincer et toucher son masque pendant une interview.

On le voit, même avec la meilleure volonté, il peut être difficile de bien faire les choses lorsqu’on veut limiter l’épidémie de Covid-19 et faciliter le déconfinement. Alors, pour éviter ces erreurs, Muriel Zylbersztejn, titulaire de la pharmacie du Marché Montorgueil à Paris, précise les douze règles d’or pour porter un masque. Douze conseils que la professionnelle de santé détaille dans vidéo ci-dessous.

 Les 6 choses à ne surtout pas faire

1 – Ne jamais toucher la partie centrale du masque. C’est là que se trouve le filtre. Si on le touche, il devient hors d’usage.

2 – Ne pas porter son masque sous le visage, au niveau du cou. On éternue, on reçoit des projections ce qui rend le masque inutile.

3 – De la même façon, il ne faut pas placer le masque juste sous son nez. Cela le rend, là aussi, totalement inutile.

4 – Il faut à tout prix éviter de repositionner son masque une fois qu’on l’a placé. Si on le touche : on le jette.

5 – Il ne faut surtout pas garder le même masque plus de quatre heures. C’est le temps d’efficacité du filtre qui, humidifié par la respiration perd son étanchéité.

6 – Le masque ne dispense en rien des gestes barrière : on continue à se tenir à au moins un mètre les uns des autres et on ne se touche pas.

 

Les 6 choses à faire

1 – Bien se laver les mains avant de mettre son masque, à l’eau et au savon ou avec un gel hydro-alcoolique.

2 – On attrape toujours un masque par l’élastique.

3 – Pour le fixer sur ses oreilles, on le tient par les élastiques.

4 – Une fois placé, on tire rapidement le bas sur le menton, sans toucher la partie centrale.

5 – Il faut bien penser à fixer la barrette d’étanchéité sur le nez, en la pinçant. C’est elle qui évite que les particules filtrées par le masque ne ressortent à l’extérieur.

6 – Pour le retirer, on l’attrape aussi par l’élastique et, s’il s’agit d’un masque chirurgical, on le jette immédiatement et… on se relave les mains.

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En pleine crise sanitaire liée au coronavirus, un stock d'un million et demi de masques chirurgicaux entreposés dans la Marne a été brûlé entre janvier et mars 2020, sans que leur état n'ait été vérifié auparavant. Une destruction stoppée par le gouvernement sur le tard, au mois d'avril dernier.

Un stock de masques chirurgicaux à Wuhan en Chine (Photo d'illustration)© AFP Un stock de masques chirurgicaux à Wuhan en Chine (Photo d'illustration)

Cela s'apparente à un immense gâchis. Fin mars, alors que la France fait face à une importante pénurie de masques en pleine épidémie de coronavirus, le gouvernement découvre qu'il en possède en réalité un stock astronomique caché dans la Marne. Mais selon nos informations, il va falloir quatre semaines pour que l'Etat sache si ces masques sont utilisables ou pas.

 

Le 25 mars dernier, au 12e jour de confinement, le gouvernement apprend qu'un stock de 362 millions de masques chirurgicaux est entreposé dans un hangar secret du département de la Marne. Mais trop vieux ou jugés plus fonctionnels, ces masques avaient été considérés comme désuets avant le début de l'épidémie. Ils sont donc voués à être détruits. 

85 millions de masques sauvés in extremis

Entre janvier et mars 2020, pas moins d'un million et demi de masques sont donc brûlés. Or selon nos informations, bien qu'ils soient officiellement jugés "périmés", leur état n'a pas réellement été vérifié. Lorsque le gouvernement l'apprend au mois de mars, il fait immédiatement cesser leur destruction. 

Un état des lieux est alors demandé, mais son verdict ne tombe qu'un mois plus tard, soit le 20 avril dernier. Au final, il s'avère que 85 millions de ces 362 millions de masques sont encore utilisables et pourraient être utiles au grand public. Ils devraient très bientôt être distribués.

Au ministère de la Santé, on assure qu'on ne savait pas que ces masques chirurgicaux périmés étaient encore conservés quelque part. Le ministère affirme n'en avoir découvert l'existence qu'au mois de mars, car il pensait qu'ils avaient déjà tous été brûlés. Et pour cause, dès 2018, un audit avait préconisé leur destruction.

Si Santé Publique France, qui gère ce stock, a continué de brûler ces vieux masques chirurgicaux, c'est qu'à l'époque (entre janvier et mars 2020), la doctrine n'était pas d'équiper la population en masques. L’Agence nationale de santé publique se défend en expliquant que les masques ne sont alors destinés qu'aux soignants. Et que les masques sont, de toute manière, trop vieux pour pouvoir être utilisés: il n'y a donc pas de raison de les garder. Personne, pendant cette période, ne songe donc à les mettre de côté au cas où.

 

TOUJOURS LA FAUTE DES AUTRES N EST CE PAS ????

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Anne Hidalgo, maire de Paris, munie d'un masque le 12 mai.© FRANCOIS GUILLOT / AFP Anne Hidalgo, maire de Paris, munie d'un masque le 12 mai.

La mairie promet 2,2 millions de masques. Pour cela, il faut s'inscrire sur une plateforme déjà saturée sans connaître la pharmacie de collecte des masques.

 

Paris peine à fournir des masques à ses habitants. Après le fiasco des masques promis aux personnes âgées, jugés peu pratiques, qui avait contraint la mairie à faire marche arrière et à stopper leur diffusion, c'est le dispositif de distribution à tous qui connaît un démarrage compliqué.

Un masque gratuit pour tous, lavable et en tissu. C'est la promesse de la Ville de Paris depuis le début du déconfinement pour enrayer la propagation du coronavirus. «Vous êtes invités à venir retirer gratuitement dans les pharmacies volontaires votre masque, et ceux de tous les membres de votre foyer âgés de plus de 11 ans», explique la mairie de Paris. Pour cela, il suffit de s'inscrire en ligne, sur le site paris.fr, et faire une demande ou, sans possibilité de connexion à internet, en faire la demande par téléphone au 3975.

Le site de la mairie de Paris prévient : afin que chacun ait son masque, «nous comptons sur vous pour n'en commander qu'un seul par personne». En tout, ce sont 2,2 millions de masques qui doivent être distribués, ou plutôt récupérés, par chacun, en pharmacie. Selon la mairie de Paris, plus de 60.000 masques ont été donnés à date d'hier, mercredi, au soir. À ce rythme, il faudrait plus d'un mois pour fournir les 2,2 millions de masques attendus.

En effet, tous les masques ne peuvent pas être distribués en quelques jours. D'une part, l'approvisionnement a été assez laborieux, d'autre part, la ville ne souhaite pas délivrer une quantité trop importante de bons de retrait pour éviter le brassage en pharmacie. Pour ces raisons, si vous faites une demande aujourd'hui, il vous faudra être patient : la file d'attente pour y accéder est très longue. À ce jour, il est impossible d'obtenir un créneau pour aller en récupérer un avant le 29 mai. Une date qui recule de plus en plus.

 

 

Mercredi soir, toutes les pharmacies n'avaient donc pas de masques. Dans cette pharmacie du XVIIIe arrondissement, une centaine de masques ont été livrés et distribués mercredi, dans la matinée. «J'en ai plus et je ne sais pas quand j'en recevrai d'autres», assure-t-on. Même son de cloche dans une pharmacie de la place d'Italie. Pas de stock et pas d'information sur les livraisons à venir. Une autre officine de ce même arrondissement loue quant à elle les qualités de cette initiative et de son fonctionnement et assure avoir déjà constitué un stock. Dans une quatrième, autour de Châtelet, il reste pourtant «quelques masques». En bref, muni d'un bon, d'un créneau et de sa pièce d'identité, c'est un véritable parcours du combattant téléphonique, ou physique, qu'il faut faire pour être assuré de repartir avec un masque.

Là encore, la mairie de Paris met ces approximations sur le compte du lancement de l'opération. «Le premier jour, toutes les pharmacies n'étaient pas approvisionnées et c'était plus compliqué de trouver un masque, alors on a décidé, à titre exceptionnel, d'envoyer un mail à tous les détenteurs d'un bon avec la carte des pharmacies partenaires et approvisionnée». En temps normal, cette mesure froisserait l'ordre des pharmaciens, qui juge que cela se rapporte à de la promotion publicitaire. Désormais, assure Jean-François Martins, la quasi-totalité des pharmacies parisiennes peuvent donner ces masques. Il n'écarte pas pour autant la possibilité pour un Parisien de devoir visiter deux pharmacies avant de trouver un masque.

Risée des réseaux

«C'est le vrai dispositif sanitaire à mettre en place, même si ce choix n'est pas facile d'un point de vue logistique», défend Jean-François Martins, louant le geste des pharmaciens de la ville, bénévole sur cette action. Pour mener à bien l'opération, environ cinq millions d'euros de masques ont été déboursés. Somme à laquelle s'ajoute le coût de toute la chaîne logistique réquisitionnée.

Ces quelques couacs qui entourent le lancement de cette initiative n'ont pas manqué de faire réagir. Depuis lundi, sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes partagent des clichés de leur masque, pour en critiquer l'aspect et la résistance au lavage, la plupart du temps. Mais la mairie reste confiante. Tout le monde aura un masque aux normes et gratuit avant la mi-juin. Face au lancement poussif du dispositif, le pari semble tout de même difficile à tenir.

Portrait de mohican

Pendant le confinement, et davantage depuis le début du déconfinement, il est rappelé aux Français l'importance de porter un masque pour se protéger du coronavirus. Mais dans l'espace public, certains ne sont pas équipés. Ceux-ci font alors l'objet de mauvais regards, voire même de réprimandes par certains de leurs concitoyens qui jouent la police du masque.© AFP Pendant le confinement, et davantage depuis le début du déconfinement, il est rappelé aux Français l'importance de porter un masque pour se protéger du coronavirus. Mais dans l'espace public, certains ne sont pas équipés. Ceux-ci font alors l'objet de mauvais regards, voire même de réprimandes par certains de leurs concitoyens qui jouent la police du masque.

Pendant le confinement, et davantage depuis le début du déconfinement, il est rappelé aux Français l'importance de porter un masque pour se protéger du coronavirus. Mais dans l'espace public, certains ne sont pas équipés. Ceux-ci font alors l'objet de mauvais regards, voire même de réprimandes par certains de leurs concitoyens qui jouent la police du masque.

 

Obligatoire dans les transports en commun, le masque est également recommandé dans l'ensemble de l'espace public. Au bureau, dans les supermarchés, ou tout simplement pour se promener dans la rue. Si bien qu'aujourd'hui, ne pas porter de masque, c'est le risque de subir des regards étonnés, parfois suspicieux. Reportage.

"On est très très mal vu"

"À l'instant, une petite jeune est passée. Forcément, elle avait son masque, mais pas nous... Donc le regard, il est fixé sur nous. On est très mal vu, très très mal vu", explique Marie au micro d'Europe 1. Mal à l'aise, celle-ci ne s'attarde pas devant les vitrines de cette rue commerçante. Alors que la plupart des passants portent un masque, cette maman et son petit garçon font figure d'exception. "Je culpabilise déjà car on sent qu'on ne suit pas la règle. Mais moi, c'est parce que je n'ai pas eu la possibilité d'en trouver", poursuit-elle, expliquant être allée dans plusieurs pharmacies qui lui ont répondu qu'ils n'en avaient "pas beaucoup".

"Pour moi, ils prennent des risques pour les autres"

D'autres rangent leur masque dans leur poche une fois sortis du bus. "Irrespirable", "inconfortable"... Des arguments qui font bondir Nathalie, une ancienne du quartier qui veille au grain. "Elle est bien la visière, mais il faut que tu mettes le masque", dit-elle à sa voisine. "Lorsque je vois une personne qui ne porte pas de masque, je tique un peu, j'ai un mouvement de recul", dit-elle. "Alors je leur fais une petite réflexion, je fais la police du masque, parce que pour moi, ils prennent des risques pour les autres".

Et si elle rappelle à l'ordre ceux qui ne portent pas de masque, celle qui fait la police l'avoue : elle regarde aussi de travers ceux qui le portent en le laissant négligemment reposer sous le menton, ou pendre à l'oreille.

Portrait de mohican

Un employé contrôlant des masques de protection dans une chaîne de production de l'usine de la société Kolmi-Hopen, à Saint-Barthelemy-d'Anjou (ouest de la France), le 1er février 2020.© Loïc Venance, AFP Un employé contrôlant des masques de protection dans une chaîne de production de l'usine de la société Kolmi-Hopen, à Saint-Barthelemy-d'Anjou (ouest de la France), le 1er février 2020.

Chirurgical ou en tissu, le masque est devenu incontournable pour éviter la propagation du Covid-19 en temps de déconfinement. France 24 fait le point sur ce qui est devenu un plus qu'un accessoire de protection.

 

Pas obligatoires (sauf dans les transports en commun), mais "recommandés" par Emmanuel Macron, les masques s'imposent, avec le respect des gestes barrières et le gel hydroalcoolique, comme le moyen principal d'éviter la propagation du nouveau coronavirus en période de déconfinement. Où en trouver, à quel prix, comment les utiliser, quelles pratiques éviter… France 24 vous explique tout ce qu'il faut savoir à leur sujet.

Quels types de masques ? Où les trouver et à quels prix ?

On distingue deux grandes familles de masques : les médicaux et les non médicaux. Les premiers regroupent les masques anti-projections, dit "chirurgicaux" (souvent bleus ou verts) et les masques de protection respiratoire individuelle avec une capacité variable de filtration de l'air – dont les FFP2 (souvent en forme de bec de canard), en pénurie dans les stocks stratégiques d'État.

Les seconds, non médicaux, peuvent être de deux types, selon l'ANSM. De catégorie 1, ce sont des "masques individuels à usage des professionnels en contact avec le public" – pour les hôtesses de caisses ou les agents des forces de l'ordre. De catégorie 2, ce sont des "masques de protection à visée collective", aussi nommés masques grand public ou "masques barrière solidaires", que l'ensemble de la population peut trouver en vente libre.

Actuellement, ce sont bien les masques grand public qui sont les plus accessibles à l'achat. On peut en trouver près de chez soi, dans chaque département français, l'AFNOR référençant les différents confectionneurs qui participent à leur fabrication. Buralistes, grandes surfaces et pharmacies vendent ces masques grand public et doivent normalement préciser le nombre de lavages possibles – de 5 à 50. Les ventes se font à prix variable : 2 à 3 euros minimum, 5 euros chez les buralistes et plus en fonction de la réutilisation possible.

On peut aussi trouver des masques chirurgicaux en pharmacies ou en grandes surfaces, souvent par 10 ou 50. Leur prix, plafonné par le gouvernement, ne peut pas excéder 95 centimes d'euros l'unité.

Comment utiliser un masque et le conserver s'il est réutilisable ?

Une fois acheté, un masque grand public ou chirurgical peut être utilisé pendant quatre heures maximum. Avant de le mettre sur son visage, il faut respecter plusieurs étapes :

  1. Se laver les mains ou utiliser du gel hydroalcoolique. 
  2. Enfiler le masque en le tenant uniquement par les élastiques.
  3. Pincer au niveau du nez, de façon à ce qu'il soit recouvert entièrement, et abaisser le masque en-dessous du menton.
  4. Le retirer par les élastiques quand son usage est terminé.
  5. Jeter le masque dans une poubelle fermée ou le conserver dans un sachet hermétique s'il est réutilisable.
  6. Se laver de nouveau les mains ou utiliser du gel hydroalcoolique.

Les masques grand public, pour être réutilisables, doivent être lavés durant un cycle d'au moins 30 minutes à 60 degrés, selon l'ANSM [l'agence nationale de sécurité du médicament], passés au sèche-linge si possible puis repassés à la vapeur "avec une température compatible avec (leur) composition". Les professionnels qui vendent des masques grand public réutilisables fournissent parfois une notice d'entretien adaptée au masque vendu.

Les pratiques à éviter qui rendent le masque inefficace

L'utilisation massive du masque dans la société française est une nouveauté qui peut expliquer que son usage ne soit pas, parfois, à propos. Qu'il soit grand public ou chirurgical, le masque sert à protéger les autres des gouttellettes émises lorsqu'on parle, tousse ou éternue.

Aussi son efficacité est directement remise en cause quand on le porte à l'envers – avec la face colorée côté bouche pour le masque chirurgical, par exemple –, que le masque ne recouvre pas entièrement le nez ou encore quand on descend son masque sur son cou pour parler, téléphoner ou fumer. Il ne faut pas non plus toucher son masque pendant l'utilisation et ne pas le poser sur une surface qui n'aurait été préalablement désinfectée.

Utiliser son masque chirurgical plus que les quatre heures maximales recommandées réduit aussi fortement son efficacité, de même que la réutilisation d'un masque sans l'avoir lavé préalablement. Enfin, mettre son masque dans sa poche plutôt que dans un sachet hermétique produira le même effet que les exemples cités ci-dessus, qui sont autant de situations ou le masque perd sa fonction originelle, c'est-à-dire la "filtration de 70 % à 80 % des particules émises par la personne portant le masque". Pour se prémunir de la déshydratation due au port prolongé du masque, il est conseillé de boire régulièrement.

Comment éviter la buée sur les verres de lunettes ?

La question mérite d'être posée dans un pays où 76 % des Français portent des lunettes, selon une étude YouGov menée en 2019. Même si se pincer le masque au niveau du nez est censé limiter le passage d'air en direction des yeux, de la buée apparaît souvent en quelques minutes sur les verres des porteurs de lunettes.

Plusieurs méthodes existent pour voir quelque chose de son trajet avec un masque. L'une consiste à rabattre la partie supérieure de son masque. Dans ce cas, le tissu doit être, cependant, assez grand pour recouvrir les narines et la bouche et ne pas perdre en efficacité. Une autre méthode, proposée dès 2011 par le Royal College of Surgeons of England, consiste à placer un mouchoir à usage unique plié entre la peau du visage et le haut du masque. Le mouchoir absorbe alors l'humidité de l'air expiré.

Une entreprise de l'Oise confrontée au même souci de buée sur les lunettes pour une partie de ses salariés a aussi créé "Pince mi", comme rapporté par France 3 Hauts-de-France. Cette pièce en inox à mémoire de forme, vendue moins d'un euro, permet de pincer en permanence le haut du masque pour bloquer l'air qui part en direction des yeux.

Il est aussi possible aussi de laver ses verres à l'eau savonneuse, une solution qui empêche temporairement les molécules d'eau de se déposer pour former de la buée, selon le Royal College of Surgeons of England. Enfin, le spray anti-buée vendu chez les opticiens peut aussi faire l'affaire.

Le masque, nécessaire, mais parfois problématique pour certains publics

La nécessité du port du masque pour éviter la propagation du Covid-19 dans la société ne semble plus à démontrer, surtout dans des espaces confinés, ou à forte circulation de population dans un petit espace. Mais qu'elles soient grand public ou chirurgicales, ces protections filtrantes peuvent poser problème à plusieurs types de public.

À commencer par les personnes atteintes de mutisme et / ou de surdité : le port d'un masque opaque est considéré comme "un obstacle majeur" par la Fédération nationale des sourds de France (FNSF), car il les empêche de lire sur les lèvres de leur interlocuteur et de pouvoir interagir avec en conséquence. Une solution de développement de masque transparent aux normes AFNOR est en développement pour pallier ce souci, à l'image de cette initiative dans l'Oise.

Les personnes atteintes de troubles psychiatriques et autistiques peuvent aussi être gênées par le port du masque, comme l'explique Sciences et Avenir. Des troubles peuvent être aggravés à cause du port du masque, notamment un risque "d'accentuer les délires des personnes souffrant de schizophrénie, notamment ceux liés à des symptômes de paranoïa", explique le Dr Jérôme Palazzolo au mensuel de vulgarisation scientifique.

Enfin, le port du masque semble difficilement possible pour les enfants jusqu'à un certain âge. "C'est très compliqué de demander aux enfants de porter un masque toute une journée, sans le toucher", estimait le 24 avril le ministre de la Santé, Olivier Véran, sur France Inter, prenant en exemple "un enfant de 10 ou 11 ans" pour illustrer son propos. Et le ministre a ajouté : "Il faut insister sur les gestes barrières et les enfants se sont vraiment approprié ces gestes-là". Gestes barrières qui restent aussi nécessaires pour les adultes en plus d'un port adapté du masque.

Portrait de mohican

Depuis le 2 mai et jusqu’à demain, les revendeurs français de masques chirurgicaux à usage unique ne pouvaient les vendre à plus de 95 centimes l’unité, 80 centimes pour les ventes en gros. Mais cet encadrement cesse samedi, et le gouvernement ne dit pas s’il souhaite le prolonger.

Le prix des masques chirurgicaux pourrait augmenter dès samedi© BFMTV.com Le prix des masques chirurgicaux pourrait augmenter dès samedi

Depuis une vingtaine de jours, le prix des masques chirurgicaux à usage unique est encadré en France. Mais c'est bientôt fini.

 

Un décret paru le 2 mai dernier fixait le prix maximum de ces masques à 95 centimes l’unité s’ils sont vendus au détail, à 80 centimes s’ils sont vendus en gros. Ces prix concernent tous les masques chirurgicaux non-réutilisables, qu’ils aient été importé ou fabriqué en France, qu’ils soient vendus en boutique ou en ligne (hors frais de livraison). En tout cas jusqu’à ce samedi.

L'encadrement n'était en effet applicable que jusqu'au 23 mai 2020. Donc à partir de demain, le prix de ces masques anti-projections à usage unique pourrait augmenter, comme le révélait la député socialiste Valérie Rabault jeudi sur Twitter. 

Celle qui est aussi présidente du groupe socialiste à l’Assemblée précise aussi qu’elle a interrogé le gouvernement sur l’éventuelle prolongation de cet encadrement, mais n’avoir pas obtenu de réponse. 

Attention, cet encadrement des prix ne concernait que les masques chirurgicaux à usage unique, pas les masques “grand public” réutilisables. Ces masques lavables, correspondant aux nouvelles normes éditées par l’Afnor en mars, eux, n’ont jamais eu à respecter un plafond.