Quoi d'neuf, docteur ???

     Apparemment ça va pas très fort, les pauvres. Les médecins libéraux sont deux fois plus nombreux à se suicider que le reste de la population (14% des causes de décès vs 6%). L'"asservissement administratif" en serait la cause.(Source : Edition 20 minutes du 12/07/2011, page 5, Le mal-être des médecins, une souffrance taboue, http://cache.20minutes.fr/pdf/2011/quotidien/20110712_FRA.pdf )

     L'article nous apprend que Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), va être reçu pour la seconde fois en une semaine par le ministre de la Santé, pour envisager un plan d'action pour éviter "les passages à l'acte". L'Etat veut éviter que les médecins ne passent à l'acte, vous avez bien lu (sic). Et c'est très urgent...

     Bien sûr, c'est très légitime, autant que pour les policiers, les employés de France-télécom et les autres métiers à risque. Ca traduit aussi l'activisme de cette corporation à moins d'un an des élections de 2012, une corporation typique du pouvoir professionnel, réputée pour pratiquer l'entrisme politique et le clientélisme.

     Ok, un plan contre le suicide chez les médecins. Et les moyens qui vont avec. Qu'est-ce qu'on peut bien imaginer pour lutter contre le burn-out ? Des entretiens de counselling ? Je sens qu'ils vont adorer... Je vous raconterais bien mon dernier entretien avec mon médecin, je leur souhaite des expériences similaires (resic).

     Ou alors une petite croisière au frais de la CPAM ? C'est quand même plus efficace pour lutter contre le suicide, non ? D'autant que dans les derniers arrêtés de la loi HPST, le Parlement est allé jusqu'à supprimer l'obligation faite aux généralistes, dans la loi initiale, de déclarer leurs congés !!! (Source : La loi Bachelot dépecée, patients et santé à la trappe électorale, Jean Matouk, économiste. Rue89, 11/07/2011. http://www.rue89.com/matouk/2011/07/11/la-loi-bachelot-depecee-patients-... )

     Donc bien caressés dans le sens du poil, je dirais même cajolés. Plein de bonnes raisons de ne plus passer à l'acte (je suffoque). Entre autres, suppression de l'obligation faite aux médecins généralistes des villes d'aller, à temps très partiel, aider leurs collègues installés en zones sous-dotées et ne pouvant plus faire face aux besoins des malades ruraux, et suppression de l'amende de 3 000 euros en cas de manquement. Réaffirmation du paiement à l'acte comme central. Abandon de l'encadrement des dépassements d'honoraires ( http://www.seronet.info/article/depassements-d-honoraires-l-ufc-que-choi... ). Plan de revalorisation du montant de la consultation sur trois ans. Aides à l'informatisation pour «acheter des sacs à main à leur épouse ou des playmobil pour leurs enfants», qu'Amar qualifie de 17è mois ( http://www.seronet.info/billet_blog/le-president-du-ciss-condamne-39967 ).

     Pour revenir sur le prix de la consultation chez le généraliste, un petit extrait de l'article de Jean matouk, qui, moi, me laisse songeur.

Ce revenu de 75 000 euros par an, donc 6 250 euros par mois, est une moyenne. Il peut être atteint avec 270 consultations par mois, donc, sur vingt jours, 13/14 consultations par jour, ce qui est un chiffre normal. Il permet de passer environ une demi-heure avec chaque patient, donc de réaliser un bon examen et même de faire une bonne prévention.