La jalousie serait une pulsion, mais laquelle, de conservation, oui, mais plus exactement? S'agit-il d'une peur ancestrale bien précise ?
Pour Catherine Millet, écrivain de Jour de souffrance (Flammarion), la jalousie chez l'homme "repose sur une angoisse sexuelle...; est-ce que mon rival la fait jouir mieux et davantage que je n'en suis capable ? " Pour la femme, c'est complètement différent, "même si la femme se demande si son partenaire avait autant de plaisir avec elle qu'avec les autres femmes, cette question m'est toujours apparue très secondaire", "je pense que les femmes ont tendance à douter de leur propre volupté. La femme se demande toujours : est-ce que j'ai vraiment atteint l'orgasme ? " Et selon elle, le fait d'imaginer son compagnon atteindre un profond orgasme avec d'autres femmes, la renvoie à ses propres incertitudes.
Selon l'écrivain Catherine Millet, " la jalousie est à peine un sentiment. Elle n'est élaborée, ni réfléchie; il s'agit bel et bien d'une pulsion incontrôlable...une force archaïque, irrésistible", " des gens parfaitement éduqués pouvaient se retrouver dans la peau du violeur, suite à une pulsion qui surgit en eux, et sur laquelle ils n'ont aucune maîtrise, quelle que soit leur intelligence...".
Ce à quoi Nicolas Grimaldi rétorque, enseignant à la Sorbonne et auteur de La Jalousie. Essai sur l'imaginaire proustien, et Les Horreurs de l'amour (PUF): "la jalousie est de nature physique, sexuelle."
Ils s'accordent à penser que la jalousie s'accompagne souvent d'une régression vers des stéréotypes, "comme si on retombait en enfance" précise Nicolas Grimaldi.
"La jalousie, c'est le soupçon" lance Nicolas Grimaldi, "on cherche sans cesse des raisons d'être jaloux. Moins on en trouve et plus on cherche" et Catherine Millet souligne qu'elle n'a jamais eu la crainte de voir son compagnon partir pour une autre femme, certaine qu'il resterait avec elle et "en l'absence de conséquences dans le réel, mon récit montre, la construction, dans sa pureté, fantasmatique de la jalousie."
Notes marginales :
L'expérience inoubliable de l'abandon : l'homme aurait par rapport à la femme une prédisposition à l'abandon sexuel.
Selon certaines conceptions du genre humain, " les mâles devraient, en théorie, être de plus en plus m'as-tu-vu.". Il est bon de préciser que selon cette nouvelle discipline scientifique, il existerait bien "un art de la promotion-vente chez les hommes et une résistance à la vente tout aussi développée et sélective chez les femmes."
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Commentaires
tres interessant
04IIO9
Ola
mon point de vue sur la jalousie :
sentimement, pulsion qui ne fait que rabaisser l'homme ou la femme à son état primitif d'être petit humainement (esprit etroit) car la jalousie appartient aux faibles. ceux qui sont sûrs d'eux et bien dans leurs pompes ne sont pas jaloux...
serojalousement mdr
Orkidée
cupidon
Eros
Bonjour Orkidée,
Ben, justement, Catherine Millet est une soixante-huitarde et elle a toujours vécu d'unions libres. Et tu serais surprise de leurs propres surprises concernant ce qu'ils n'arrivaient plus à mettre en mot. Tu devrais lire son livre où elle raconte...
Je n'ai jamais été jusqu'au bout de ma jalousie, c'est peut-être cela ma force !
Merci à Eros !
07II09
Merci pour vos suggestions de lecture. je Vais m'y employer assez vite
J'ai exprimé mon sentiment sur la jalousie avec des mots simples sans chercher en profondeur et pour sûr n'ai pas chercher le coté psy de la chose
kiss for you
Orkidée