Les archives communautaires

annonce ce matin sur une radio" 1 personne sur 2 qui ose annoncée sa séropositivitée au sein  de son entreprise subit soit une forte pression pour démissionner ou est licenciée en moins de 6 mois" comme quoi il y a encore du boulot!

Commentaires

Portrait de pauldrillien

Le dire : oui mais ça dépend à qui. Comme dit Desproges "on peut rire de tout mais avec tout le monde". Un espace comme celui-ci est très bien pour sortir de sa solitude de la maladie, mais il est vrai que dans le monde du travail, les esprits ne sont malheureusement pas très ouverts.

Paul

Portrait de fekomunra

excuses-moi pauldrillien ms desproges a dit

"on peut rire de tout mais PAS avec tout le monde"

portes toi bien

 jean_michel

Portrait de ganesh

  j'ai une de mes collegue qui est une amie qui le sait mais sinon personne n'est au courant car vu que mon patron est tres bete je penses que je serai  tres vite  vire de mon taf  en attendant je n'ai jamais ete en arret  de maladie mes collegues seroneg n'arrette pas eux de l'etre donc...j'aurais au moins ca comme arguments s'il le decouvrait ..et s'il le savait en pensant a l'etiquette qu'il me colerai ,je partirai ;donc "la clandestinite" c'est mieux..ganesh
Portrait de frabro

Les situations sont différentes pour chacun et il existe aussi des gens intelligents et compréhensifs dans le monde du travail, même si les idées doivent encore progresser sur la question du VIH.

Que disait la même statistique il y a dix ans ?

Si nous nous enfermons dans le silence et la clandestinité, les choses n'avanceront pas. Mais je comprends très bien que l'on hésite à se mettre en danger lorsque le dire ne nous est pas indispensable ni utile.

J'ai eu la chance lors de mes deux dernières embauches de pouvoir le dire à l'entretien et que celà ce soit bien passé. Le milieu médico-social est probablement privilégié de ce point de vue. Mais je ne pourrais pas je pense cacher complètement à mon entourage professionnel, c'est dans ce silence que résiderai pour moi la pression.

 

Portrait de maya

Les esprits capables d'entendre ça sans que ça ne porte préjudice à des plans de carrière sont rarissimes,. Dans l'absolu françois, je suis à fond pour la dicibilité. Je ne reviens pas sur ce principe exception faite du professionnel où j'ai subi le revers de ma parole en me faisant lourder 2 fois du fait de ma parole séropo .

Il y a encore du chemin à faire coté société comme il n'est pas fait , et que nous devons manger pour vivre, j'ai maintenant une attitude différente : je tais dans ce cadre la.

OUI , certaines personnes sont capables d'entendre et de ne pas flipper sur les absences, le regarddes autres mais ce n'est qu'une minorité de personnes.

Ce domaine de vie est le seul dans lequel je n'ai pas la puissance d'affronter le vih et de le dire  puisque ça touche directement à mes conditions de vie, sans boulot je suis cuite donc je la boucle ça crée un gros conflit interne mais je ne peux pas me permettre cette mise en danger même pour faire avancer le schmilblick, je laisse ça à ceux qui ont les moyens de leur politique ...(à regret crois le bien)!

bizz

bon samedi il fait beau, peetite virée aux puces ! :-)

 

 

Portrait de asterina

de ce point de vie...Je suis infirmiére depuis 19 ans,séro+ vih2 depuis 15;tout au long de ces années,je me suis trés peu livrée aux collégues,encore moins à la médecine du travail!dans les années 95,on a vu des soignants mis au placard,stigmatisés par le milieu médical;cette période est tout de meme passée mais laissez-moi vous dire qu'on peut etre vraiment surpris des réactions de gens,qui,devraient etre les mieux équipés pour se comporter normalement..!Tant que ça concerne les patients,pas de soucis et ça semble meme presque normal aux yeux des équipes soignantes mais quand un(e)collégue est personnellement concerné(e),là,tout est différent;comportements étranges,inattendus,blessants et j'en passe,on découvre alors avec beaucoup de remords de nouveaux visages aux collégues,que l'on pensait connaitre depuis tant d'années...Le peu de collégues(4 en 19ans!..) à qui je me suis livrée,depuis tout ce temps,sont des personnes du milieu associatif et/ou ayant dans leurs vies perso un vécu avec la séropositivité.Le silence et la clandestinité sont les seules protections possibles parfois et ça passe,je crois,tant qu'on a dans sa vie des gens,des proches qui sont au courant,à qui on peut en parler si besoin.Moi ma survie,tant physique que spychique,je la dois à des copains du Marais et de Aides,en 94,ils ont été les seuls à me laisser pleurer sur leurs épaules,m'éffondrer dans leurs bras et je suis certaine que ni un(e) collégue(encore moins ma famille...)n'aurait été capable de faire le quart de ce qu'ils ont fait pour me soutenir...15 ans aprés,je suis toujours infirmiére et j'aime ce métier;depuis longtemps maintenant,je n'ai plus de soucis avec "dire ou pas" car je sais que le milieu médico-social n'est pas plus épargné par la vilenie,le mépris et l'ignorance.Bien à vous tous,biz.  
Portrait de asterina

Point de VUE.... et de VIE,d'ailleurs aussi....et je n'arrive pas à séparer mes paragraphes(pas trop douée!).
Portrait de frabro

J'aime bien la formule, je peux la garder ? 

J'espère que d'autres témoignages positifs viendront défendre mon point de vue, sinon je me résignerai à être l'exception qui confirme la règle.

 

Portrait de moajdi

Partout, à tous, toujours...

Coté familial et personnel, c'est plutôt bien passé... quoique. Ce ne sont pas toujours ceux que l'on croyait qui s'avèrent les plus fidèles, mais apprendre la vie, c'est aussi celà.

Coté pro, ça se gâte... une fois au moins, j'ai eu la preuve d'une segrégation à la maladie à mon égard.  J'ai même essayer d'en faire jurisprudence, tant le cas était flagrant. Mais pot de terre contre pot de fer, c'est incroyable comme je me suis vite retrouvé isolé, dans cette histoire. Entre ceux qui flairaient le bon coup financier  (mais en avaient rien à fouttre de la "cause") et ceux qui faisaient sous eux dès que j'annonçais le nom de mon adversaire...

Je continuerais à dire, quoique il arrive, en casse-cou, parce que je suis têtu, pour faire avancer le chimiliblic, parce que je ne crois pas qu'en gardant le silence, on finisse par être entendus...

Que ceux qui s'en sentent le courage le disent, c'est utile pour tous, mais cela n'est pas une obligation, chacun est libre de se proteger.

J'ai dit !

la blonde 

Portrait de romainparis

Au bureau, ainsi que dans mon entourage, tous le savent. De problèmes je n'ai point. Peut-être parce que je ne l'ai pas annoncé comme un problème mais comme une information et que j'ai répondu sereinement aux nombreuses questions que l'on m'a posé. D'après mes expériences vécues, le comportement des autres dépend de la façon que l'on s'assume.

Bien sûr, il y aura toujours de hypocrites pour vous dire que cela ne leur pose pas de problème et qui, derrière votre dos, n'en penseront pas moins. Mais, dans ce cas-ci, ce sont eux qui ont un problème, pas vous.

Peut-être un conseil de bon aloi : ne jamais dire dans un entretien d'embauche que l'on est seropo. Aussi, ne nous leurrons pas : le monde du travail en général n'accepte pas les seropos car malgrè les années passées, nous trainons toujours ce boulet... d'être contagieux dans des circonstances qui ne le sont pas.

Sûr, la visibilité à un avantage : etre libre de vivre en dehors du placard. Désolé, je vais peut-être casser une utopie : la liberté a un prix.

N'attendez pas que l'on vienne vous l'offrir, allez la conquérir... quel que soit son prix, car c'est cela qui en fait sa dignité. 

Portrait de ecceomo

 et si la force n'était pas en cause mais que l'alternative est de s'écraser ou d'être casser.  

 

à quoi sert d'être encore, si les moyens d'être n'y sont plus

 

oui, un mouchoir sur sa dignité, je sais que le prix est très cher payé.

quelle issue dans la réalité

 

abdiquer à soit même pour tenter survivre 

 rager contre ses incapacités, ses limites, sa propre médiocrité

ces marges de manoeuvres si étriquées

que d'entrée il n'y pas de place pour tenter de déployer ses ailes

 

contrat de dupe

 

le matériel quand il devient trop accessoire

n'offre comme alternative que la fuite ou l'autruche

la face active loin de tout, la passive immobile, pas important de savoir si encore debout 

 

alors en silence, hurler dedans

 

prendre une altitude alpine 

et pourquoi pas yoduler

car comme chacun sait

il n'y a pas d'autruche en autriche 

 

 ecceomo

Positivement / / De passage avant compostage

Portrait de ecceomo

poM de pouet pouet | Seronet

 

ecceomo

Positivement / / De passage avant compostage

Portrait de romainparis

Aujourd'hui, dans ma vie, si tant qu'elle en soit une, je me tais.

J'ai déja parlé, je me suis déja affiché : je n'ai plus rien à prouver.

Mon corps parle à ma place, il porte le tatouage du sida, si de mon visage réparé je peux le camoufler, mon corps dénudé de ses oripeaux ne peut mentir. Qu'importe, je suis en paix en lui. Qu'importe, la vitrine sociale, que je n'ai pas.

Aujourd'hui, dans ma vie, si tant qu'elle en sera une, je ne tairais pas mes mots. Ils sont sans conséquences dans l'hypocrisie sociale.

Oui, en effet, jeux de dupes. Les dés sont pipés. L'essentiel étant de ne pas faire semblant de ne pas le voir.

Portrait de maya

puisque dans la majorité des gens qui témoignent sur ce fait dans cette trame sont faits du bois de la dicibilité , des gens qui assument leur séropositivité et n'en ont pas honte, nous devons quand même avoir un diagnostic commun  (sauf frabro mais peut être le cadre spécial de son activité et le rang social qu'il y exerce lui permette cette liberté d'exception ):

le cadre professionnel reste la bête noire de la dicibilité car on nous tient par les couilles si je puis dire puisqu'il ne s'agit que de notre vital : notre salaire qui est en jeu, ce qui nous permet de manger et de nous soigner c'est une forme de prise en otage de nos paroles. 

Bien entendu comme moajdi on ne m'a pas viré sur ce fait mais sur un subterfuge dont personne n'était dupe mais on se retrouve la dans la situation ou même ceux qui nous soutiennent parmi nos colègues ne mettront pas leur carrière en danger par un téloignage sur une cause qui ne les concerne pas (et même si) il faut être pragmatique essentiellement dans une situation économique compliquée.

J'ai bcp de colère contre cette hypocrisie totale mais je suis la obligée de me soumettre c'est dans mon cas de militante du quotidien un vrai problème avec moi même bien que je sache n'avoir pas le choix ...je hais cette situation.contrairement à romain, je pense que nous avons encore à parler et à prouver quand on voit que ce bilan est celui de 25 ans d'épidémie..pas 5 ans ni 10 : un quart de siècle .