Les archives communautaires

salut,

dans la série "plein de trucs gratuits à faire ensemble au beaux jours" ;-))

LE Printemps des Poètes du 2 mars au 16 mars dans toute la France :

 

http://www.printempsdespoetes.com/index.php?rub=accueil&page=12

 

Dans le menu "où?qui?quoi?" les "événements" listés par régions et villes...

 

Le menu "passeur de poèmes"permet d'envoyer un poème à un ami par mail,

"ON" peut aussi s'en envoyer par posts sur seronet...

 

é piya les seropoéteurs là :

http://www.seronet.info/billet_forum/pom-de-pouet-pouet-3747

é piya oci 2 bô biyé 2 blog...

 

... à dire à haute voix la poésie, c'est comme ça qu'elle se donne...

 

bonne journée

soleillée aussi au sud... mais c'est plus normal

K.

 

 

Commentaires

Portrait de Kaaphar

découvert et reçu ce soir, au printemps donc :

 Je trahirai demain, pas aujourd'hui
Aujourd'hui, arrachez-moi les ongles
Je ne trahirai pas !
Vous ne savez pas le bout de mon courage.
moi, je sais.
Vous êtes cinq mains dures avec des bagues.
Vous avez aux pieds des chaussures avec des clous.
Je trahirai demain. Pas aujourd'hui,
-
Demain.
Il me faut la nuit pour me résoudre.
Il ne me faut pas moins d'une nuit
Pour renier, pour abjurer, pour trahir.
Pour renier mes amis,
Pour abjurer le pain et le vin,
Pour trahir la vie,
pour mourir.
Je trahirai demain. pas aujourd'hui.
La lime est sous le carreau,
La lime n'est pas pour le bourreau,
La lime n'est pas pour le barreau,
Le lime est pour mon poignet.
Aujourd'hui, je n'ai rien à dire.
Je trahirai demain
-

-Marianne Cohn


http://pagesperso-orange.fr/d-d.natanson/poeme_marianne_cohn.htm

-

K.

Portrait de ecceomo


Sol absolu

 

 

Lumière de loin

 

 

Je voudrais t’insuffler la fraîcheur

Capillaire par capillaire

Que t’enfante le glissement de l’air

Et le resserrement des papilles

 

Te faire des mots verts

Au matin des mots

Que tu ais envie de toucher

De broyer

T’écrire avec les ongles

Dans l’age paresseux des roches

Dans les yeux

Te convaincre de la terre

 

Lorand Gaspar

Portrait de ecceomo

Issu du surréalisme roumain, proche de l'esprit dadaïste dans sa plus grande radicalité, pure poésie sonore Gheracim Luca 
  •  né en Roumanie en 1913, éternel apatride,Hanté par la montée de la violence et de la xénophobie, Gherasim Luca choisi la mort, il se jette dans la seine en février 1994 ( guerre des Balkans )
 balbutiement séquences saccades obsession bégaiement la poésie de Ghéracim luca est d'abord orale.
  •  -------------------
  •  Prendre corps


  • Je te narine je te chevelure
  • je te hanche
  • tu me hantes
  • je te poitrine
  • je buste ta poitrine puis te visage
  • je te corsage
  • tu m'odeur tu me vertige
  • tu glisses
  • je te cuisse je te caresse
  • je te frissonne
  • tu m'enjambes
  • tu m'insuportable
  • je t'amazone
  • je te gorge je te ventre
  • je te jupe
  • je te jarretelle je te bas je te Bach
  • oui je te Bach pour clavecin.sein et flûte






  • je te tremblante
  • tu me séduis tu m'absorbes
  • je te dispute
  • je te risque je te grimpe
  • tu me frôles
  • je te nage
  • mais toi tu me tourbillonnes
  • tu m'effleures tu me cernes
  • tu me chair cuir peau et morsure
  • tu me slip noir
  • tu me ballerines rouges
  • et quand tu ne haut-talon pas mes sens
  • tu les crocodiles
  • tu les phoques tu les fascines
  • tu me couvres
  • je te découvre je t'invente
  • parfois tu te livres





  • tu me lèvres humides
  • je te délivre je te délire
  • tu me délires et passionnes
  • je t'épaule je te vertèbre je te cheville
  • je te cils et pupilles
  • et si je n'omoplate pas avant mes poumons
  • même à distance tu m'aisselles
  • je te respire
  • jour et nuit je te respire
  • je te bouche
  • je te palais je te dents je te griffe
  • je te vulve je te paupières
  • je te haleine
  • je t'aine
  • je te sang je te cou
  • je te mollets je te certitude
  • je te joues et te veines





  • je te mains
  • je te sueur
  • je te langue
  • je te nuque
  • je te navigue
  • je t'ombre je te corps et te fantôme
  • je te rétine dans mon souffle
  • tu t'iris









  • je t'écris
  • tu me penses
Ghéracim Luca
Portrait de Osmin

 

L'amant docile se couche sur le ventre.

Ses fesses sont l'image de l'innocence. 

Leur courbe candide me dispose à la tendresse.

Je le regarde.

Il est plus beau qu'un cheval mais je l'enfourcherais en vain.

Je glisserais sur ce dos lisse qui ne mène nulle part.

N'est-ce un plaisir que pour les yeux ?

Je me penche sur ses cuisses.

Il me livre le parfum de foin noir et de vase

que diffuse la fleur mauve qui le clôt,

seul point féminin de son corps.

J'ai découvert sa racine.

 Elle se renfle sous mes doigts 

comme les muscles d'un chat satisfait.

Et lorsqu'il se retourne

et me montre son désir,

je tremble.

 

 

 

Celle qui parle ici, et qui n'arrêtera plus de parler,se nomme Mireille Sorgues. Elle a vingt et un ans, et n'arrêtera plus d'avoir cet âge, vouée qu'elle est par sa mort prématurée comme son oeuvre inachevée à célébrer l'amour, et seulement l'amour,auquel, par son âge, elle s'identifie admirablement.

Ménandre se plaisait à dire que les Dieux aiment ceux qui meurent jeunes. Entendons qu'il s'agit de la seule jeunesse qui vaille : celle du coeur. Mais saluons la si elle se réunit à celle du corps. A cet égard, Mireille Sorgues fut comblée, et d'autant qu'elle ne cessa pas de garder présente à son esprit la proximité de sa propre mort, laquelle résonne tout au long des pages - j'allais écrire : des pas - de l'Amant non à la façon d'un glas, mais à la manière d'une horloge. 

 Henry Bonnier.

 

Portrait de lea-mûre-trans-seroplus

Quel Phallus: 

Quel phallus sonnera le glas
Le jour où je dormirai sous un couvercle de plomb
Fondue dans ma peur
Comme l’olive dans le bocal
Il fera froid métallique et laid
Je ne ferai plus l’amour dans une baignoire émaillée
Je ne ferai plus l’amour entre parenthèses
Ni entre les lèvres javanaises d’un gazon de printemps
J’exsuderai la mort comme une moiteur amoureuse
Cernée assaillie par des visions d’octobre
Je me blottirai dans la boue

Faire signe au machiniste (1976),

Née d'une famille de juifs égyptiens anglophone, Joyce Mansour (morte en 86) a écrit quelques uns des plus incandescents poémes en langue française du XXéme siécle. Et quel érotisme! Elle représente pour moi tout le sublime dévorant de la femme orientale.

merci pour le poéme de Marianne Cohn. 

Portrait de Osmin

TENTATIVE DE DESCRIPTION D'UN RASSEMBLEMENT NON ORGANISE 1 Y'a ceux qui savent et Y'a ceux qui savent pas Y'a ceux qui savent pas très bien, pas très bien c'qu'ils veulent. Y'a ceux qui savent trop bien c'qu'ils veulent, et puis Y'a ceux qui savent pas encore vouloir... Y'a ceux qui savent pas si ils veulent Y'a ceux qui savent pas comment ils veulent Y'a ceux qui voudraient bien mais qui n'osent pas...vouloir Y'a ceux qui voudraient bien oser mais qui savent pas quand Y'a ceux qui savent pas qu'on peut oser Y'a ceux qui osent pas demander l'heure ou du feu Y'a ceux qui savent pas comment demander Y'a ceux qui savent pas où s'adresser Y'a ceux qui " mais on m'avait pas dit qu'on pouvait " Y'a ceux qui préfèrent pas savoir Y'a ceux qui savent bien mais ça n'se fait pas Y'a ceux qui voudraient bien mais ne peuvent plus Y'a ceux qui voudraient bien mais ne peuvent pas encore Y'a ceux qui commencent à vouloir Y'a ceux qui n'en peuvent plus de trop vouloir Y'a ceux qui n'veulent plus rien Y'a ceux qui attendent Y'a ceux qui passent et qui trépassent Y'a ceux qui "on verra bien demain".... 2 Y'a ceux qui demain ne sauront plus c'qu'ils veulent Y'a ceux qui demain sauront trop bien c'qu'ils veulent Y'a ceux qui demain n'auront plus envie...passée la nuit. Y'a ceux qui demain auront enfin compris, c'qu'ils veulent Y'a ceux qui demain ne sauront plus si ils veulent Y'a ceux qui demain auront trouvé mieux à faire Y'a ceux qui demain iront la retrouver Y'a ceux qui demain regretteront de n'avoir pas voulu Y'a ceux qui demain regretteront de n'avoir pas su Y'a ceux qui demain regretteront de n'avoir pas osé Y'a ceux qui demain regretteront d'avoir osé Y'a ceux qui demain regretteront d'être allés aussi loin Y'a ceux qui demain regretteront d'être allés aussi vite Y'a ceux qui demain oseront enfin Y'a ceux qui demain sauront c'qu'ils veulent Y'a ceux qui demain sauront qu'aujourd'hui est le jour Y'a ceux qui savent qu'aujourd'hui est le jour et qui savent qu'ils ne reviendront pas demain. Y'a ceux qui "vous n'avez pas du feu ?" (en montrant leur poignet) Y'a ceux qui "vous n'avez pas l'heure ?" (en tendant une cigarette) Y'a ceux, plus rares, qui veulent tout tout d'suite Y'a ceux qui avalent et y'a ceux qui tendent leurs fesses Y'a ceux qui déboutonnent lentement Y'a ceux qui tatillonnent l'anus avant de le lêcher. Y'a ceux qui n'arrivent plus à bander Y'a ceux qui bandent rien que d'y penser Y'a ceux qui pensent qu'à tirer Y'a ceux qui pensent qu'à sucer Y'a ceux qui aimeraient bien sucer Y'a ceux qui aimeraient bien sucer, mais qui oublient d'enlever leur dentier à suivre...
Portrait de Osmin

3 Y'a ceux qui voudraient bien s'faire sucer, mais qui n'osent pas se déboutonner. Y'a ceux qu'on pourrait sucer n'étaient les relents de marée Y'a ceux qui sont là et pas ailleurs Y'a ceux qui sont là et déjà ailleurs Y'a ceux qui sont là pour les champignons, mais qui ne les connaissent pas Y'a ceux qui les connaissent mais pourraient être reconnus Y'a ceux qui n'ont pas besoin de ça pour être reconnus Y'a ceux qui expriment leur reconnaissance Y'a ceux qui "on pourrait m'voir" Y'a ceux qui voudraient bien qu'on les voit Y'a ceux qui voudraient bien qu'on les regarde Y'a ceux qui parlent pour ne rien dire Y'a ceux qui se taisent pour ne rien dire Y'a ceux qui en ont marre de se taire Y'a ceux qui disent en se taisant Y'a ceux qui disent, en se taisant, leur misère Y'a ceux qui disent leur misère, et Y'a ceux qui la taisent. Y'a ceux qui veulent et qui peuvent Y'a ceux qui veulent mais qui n'y arrivent pas Y'a ceux qui pourraient mais n'ont pas envie Y'a ceux qui voudraient bien pouvoir Y'a ceux qui n'en peuvent plus de vouloir Y'a ceux qui voudraient bien essayer mais qui ont peur d'aimer Y'a ceux qui aiment mais qui n'veulent pas Y'a ceux qui sauraient bien vouloir mais qui n'en peuvent plus de pouvoir. Y'a ceux qui ont froid aux mains Y'a ceux qui n'touchent qu'avec leurs yeux Y'a ceux qui n'ont pas froid aux yeux 4 Y'a les réfrigérés calfeutrés dans leur automobile Y'a les défoncés bougeant leur cul en rythme sur "Dog eat dog" Y'a ceux qui vont juste pisser et qui s'paient l'bambou Y'a ceux qui attendent leur âme (la patience bercée de mille bruits ça les connait) Y'a ceux qui vous laissent monter puis redescendre presque aussi sec (enfin pas tout à fait aussi sec) Y'a ceux qui veulent juste se faire dégorger l'poireau (pute ou pédé point leur chaut, une bouche est une bouche pourvu qu'elle soit douce) Y'a ceux qui tournent et qui s'détournent Y'a ceux qui n'ont rien à faire de la nature ou de la propreté des lieux Y'a ceux qui vont jusqu'au bout de l'allée (sachant qu') Y'a ceux qui ne craignent pas de s'y mettre à nu Y'a ceux qui valsent à trois temps Y'a ceux, plus rares qui valsent à quatre et ne craignent plus d'écraser les pieds de leur partenaires (à trois ou à quatre temps) Y'a ceux qui passent leur chemin ignorant qu'demain y'aura plus d'chemin "Ici c'est couvre-feu pour les amants c'est l'heure terrible petit père" Petit père, je t'aime, mais passe ton chemin Le mien est par trop rocailleux, Bientôt c'est ton chemin que tu oublieras. 5 Et puis il y a ceux qui se sont rendus invisibles à nos yeux et nous attendent là-bas de l'autre côté du ruisseau.* Ikabê イガブ (La Malgoutte) 2001. Achevé le 10 septembre.Pour Hervé C. * La mort est un petit ruisseau qui se franchit d'un bond, et Hop! (My father's revelation) Jakob/Osmin
Portrait de Marbouillat spirit

Ben et les autres A force de se penser
et de se repenser
l'espèce humaine
perd toute importance
ici ou là
fort ou faible
mort ou vivant
it's all kiff kiff bouriko

Ben et les autres J'aurais voulu être
amoureux comme Appolinaire,
courageux comme Cravan,
seul comme Céline,
menteur comme Cendrars,
sale comme Leautaud,
vrai comme .....
Je ne trouve personne de vrai.

Ben et les autres Je me fais du soucis pour François
à vouloir avoir toujours raison
il va se trouver souvent dans la merde
mais il a raison de vouloir avoir raison .

Ben et les autres J'ai mauvaise conscience envers
J C Farhi,
je lui dois un repas superbe.

Ben et les autres J'ai écrit à De Gaulle,
à Mao,
à Nixon,
ils ne m'ont jamais répondu.

Ben et les autres il m'a dit :
tu ne connais pas ça toi,
quand
plus rien n'a d'importance
qu'on a faim,
qu'on a froid,
qu'il va faire nuit dans deux heures,
qu'on ne sait pas où aller
qu'on a envie d'abandonner
qu'on ne voit pas le bout
alors arrête de me faire chier
avec tes ethnies
ton Duchamp
ton nouveau qui n'est plus nouveau
et ta femme qui se prend pour la Sainte Vierge.

Ben et les autres Tous des rats
tous des anges
tous pathétiques
tous cruels
tous naïfs
tous sans espoir.

Ben et les autres La vérité est que les jeunes sont jeunes
et moi je suis vieux et laid
la vérité est que ma femme est belle
et que je l'imagine en train de faire l'amour avec d'autres hommes
la vérité est que John Armleder a des manières et sait manger à table
et que moi je mange comme un porc
la vérité est que George Brecht a su en faire le moins possible
et que moi j'en fais toujours trop.

Portrait de Osmin

 Au détour de la route

les trois poulets en arrêt

me regardent passer 

 イガブ

 

Le faisan apeuré

traverse la route

sans me voir 

 イガブ

 

Le corbeau croâsse

 son bec émoussé

ne peut saisir la graine gelée 

 イガブ

 

Les oiseaux pondeurs

narguent les corbeaux

qui ne sont que des perroquets

 イガブ

 

Le corbeau déplumé

au bec émoussé 

imite le perroquet

 イガブ

 

Et pour le corbeau

c'est normal qu'il n'aime pas

le fieffé greffier

イガブ 

 

Les oiseaux posés  

 sur le fil qui me relie au monde

 claquent du bec

 イガブ

 

Sept HaïKaï de IKaBê イガブ du 5 mars 2009 

 

Portrait de lea-mûre-trans-seroplus

pendant que le corbeau, 

la béate blatte

et le chat

et la bonne soeur

se diputent, pute

en forme d'Hara Kiri,

le sarcophage qu'à un petit  zizi

grandit

On dit qu'on l'a baillonnée d'une décoration dans un ministére

elle n'est pas venu à la manif

son rouge a déteint.

elle débande-rolle

Portrait de Osmin

 Il fut baptisé René (Rainer vint plus tard) comme mon père. Mon père qui, de poésies, ne connut que celles vite apprises et aussitôt oubliées sur les bancs de l'école. Ce qui ne l'empêcha point d'être un grand poête jardinier. Dans son potager tiré au cordeau Il cultiva l'octosyllabe de salades, le décasyllabe de poireaux et surtout l'alexandrin de pommes de terre. Il en acquit une telle réputation dans toute la région au point que l'on est en droit de se demander ce qui fit le plus de bien aux malades en cure à Châtel-Guyon de l'eau ferrugineuse ou des pommes de terre biologiquement cultivées par mon père. Car les chefs des cuisines des plus grands hôtels s'arrachaient les productions de mon père. Cela se passait il y a un demi- siècle, le bio n'était pas une mode et les légumes qui me virent grandir alors que je les regardais pousser avaient un autre goût que ceux d'aujourd'hui.

Et moi le bailleur à la lune, incapable de suivre les sillons paternels je me réfugiais dans les livres volés et les musiques enmicrosillonées des 33 tours de la Guilde. C'est ainsi qu'au son de la Pathétique de Beethoven je découvris peu à peu le poète de la renaissance René Maria Rilke.

Sa devise : Patior ut potiar. Pour le présent, je nourris une aspiration ardente à la lumière , pour l'avenir un espoir et une crainte. Espoir : paix intérieure et bonheur de créer.

Crainte : (hérédité nerveuse chargée) FOLIE !

Me revient en mémoire en particulier :

 

LA PANTHERE

(Au jardin des Plantes à Paris)

 

Derrière les barreaux qui défilent, son oeil 

est devenu si las, qu'il ne fixe plus rien;

Pour elle il n'y a plus que des barreaux sans fin,

derrière ces barreaux il n'y a plus de monde.

 

Elle va souple et forte en démarche féline,

tournoiement qui se meut en un espace infime,

comme la danse d'une force autour d'un centre

où se loge engourdi un immense vouloir.

 

Il arrive parfois que sans bruit, la pupille

relève son écran -- Une image y pénètre,

traverse l'arc tendu, silencieux, des membres,

et s'arrête de vivre en parvenant au coeur.

 

(Extrait des Nouveaux Poèmes- La Pléiade) 

 

Portrait de Marbouillat spirit

Ainsi la vie n’est que le rêve d’un rêve,
Mais l’état de veille est ailleurs.                                                                                                                                                                                         
                                                                                                                                                                                                                     Au fond du miroir le double se confond
qu'on ne consule davantage,
tandis que, dans son lit, le sombre moribond
aux souvenirs qui vaguement s'en vont
en défaillant arrache son image.

Celui du miroir et lui qui meurt,
sont-ils tous deux d'accord à disparaître?
Ou, dans la glace, restera, peut-être,
un être à son tour provocateur?...

Aus: Poèmes et Dédicaces (1920-1926)                                           
Portrait de Osmin

D'ailleurs on lit dans la Bible

en quoi le bon est nuisible,

en quoi le malheur est bon.

 

Invitons du nouveau 

en unissant nos silences ;

si, d'emblée, on avance,

nous le saurons tantôt. 

Portrait de lea-mûre-trans-seroplus

La bible

est comestible

nuisible

La bible 

est une cible

un fusible

susceptible

de péter

Portrait de Jesus

en cahoutchouc , ça ne se fait plus de capotes rigolotes !
Portrait de lea-mûre-trans-seroplus

la bonne soeur

est devenue

sociologue

la cornette

est devenue

sornette

Sainte Capote

hier

à sec

aujourd'hui