Les archives communautaires

J'ai déjà sur mon blog ou au hasard des forums dévoilé certains passages douloureux de mon existence depuis la découverte de ma séropositivité en 1991. L'annonce d'abord, la maladie et le décès de mon compagnon de vie deux ans plus tard, le dépôt de bilan de mes entreprises, la vente de ma maison, le défilé des huissiers,... Puis l'arrêt de toute activité professionnelle pendant deux ans, avec une toute petite allocation maladie. Une chute physique, matérielle, sociale, emotionnelle, quasi totale. Comme beaucoup d'entre nous, je pensais que la mort serait au bout du chemin très vite. Pour me sentir utile, je suis entré à Aides ou j'ai vécu d'autres deuils, parmi ceux que j'accompagnais, parmi les volontaires, parmi les salariés.

 

Puis sont arrivées les multithérapies, à partir de 95. Au compte goutte d'abord, et ensuite en masse grâce à l'action des associations. Il fallait tout réapprendre. Je me souviens encore de la phrase d'Arnaud Marty-Lavauzelle aux Assises de AIDES en 96 à Grenoble : "Avant les trithérapies, nous étions des morts vivants. Aujourd'hui, nous  risquons de n'être que des vivants morts ! " 

 

Le concept de complexe du survivant est apparu ensuite, pour ceux d'entre nous qui ne pouvaient se détacher de cette période noire où ils avaient perdus tant de proches. Pourquoi suis-je encore là ? Pourquoi moi et pas eux ?

 

J'ai très vite compris que s'enfermer dans la morbidité n'était pas possible pour moi, mais ceci est un autre débat (voir forum "résilience").

 

Aujourd'hui je suis un survivant assumé et sans complexe. Reconstruit, n'en déplaise à certains. Alors oui, lorsque je peux, grâce au fruit mon travail ,profiter de la vie, vivre dans un intérieur à mon goût, faire des voyages, partir en week-end, je le fais.  Et j'en parle. Pas pour étaler mon égo, pas pour faire des envieux et des jaloux. Simplement pour faire partager ce bonheur retrouvé à ceux que j'aime. Et pour démontrer que c'est possible.

 

S'il y a d'autres survivants sans complexe(s), je les appelle donc à témoigner ici.

 

Commentaires

Portrait de texas303

Moi j'ai appris ma séropositivité en 93. J'avais demandé à mon médecin de bichat combien de temps elle pensait que j'allais vivre. Elle a dit "Environ 2 ans". J'avais 25 ans. Je n'arrivais pas à croire que j'allais mourir. Aucun symptome apparent, aucune fatigue. Rien. Que des résultat alarmants sur papier. J'ai donc vécu tout ca comme dans un mauvais cauchemar.Je n'ai connu aucun séropo à l'époque et je n'ai vu mourir personne dans mon entourage. Je ne fréquentais ni bars, ni asssociations. rien. mais seul.

Je me reveillais la nuit en me disant toujours : "c'est pas vrai, c'est pas possible".

Puis les Tri sont arrivées, que j'ai commencé en 96. Ca a marché pour moi. Toujours aucuns symptômes particulier.

 J'ai continué à vivre comme si de rien n'était : j'ai continué mes études durant 2ans ou j'ai eu mon Bts. J'ai fait des projets sans penser si j'allais y arriver. J'ai eu une vie amoureuse normale. J'ai caché mon état à tout le monde biensur. Je faisais comme si j'allais vivre longtemps comme tout le monde. Du coup J'ai réussi ma vie professionnelle. Heureusement que je n'ai rien lacher d'ailleurs. Comme quoi, il faut toujours garder espoir...

Depuis les années 2000 m'ont changé puisque les effets secondaires sont arrivés : depressions, anxiété, changement de physique, fatigue, fragilité... Là c'est devenu du concret... mais toujours avec de bons résultats sanguins, le comble !

Je n'arrive toujours pas à croire que je suis un survivant. Pourtant, c'est bel et bience que je suis si je me réfère à ce que je lis ici ou ailleurs.

Aujourd'hui à 40ans, j'ai l'espoir que l'on trouve un vaccin de mon vivant. Je veux y croire et voir çà de mes propres yeux. Je veux me dire que finalement J'ai eu raison d'essayer de faire comme si de rien n'etait. Juste une épée de Damoclès au dessus de la tête mais des rêves plein la tête...

Portrait de domilito

      @+  Be zoo  ompeuti Fushia Raleurs  Salu a tous ouay la Sur vyvance...  co-inf dep. sept.85 plein de galeres ds mon parkours & ossy plein de belles renkontres (mm sy cert... sens ont talle...) ojourd'huy a phond!!! 1 try des H.E. 1 "b"on" kine& 1 super ekip medykal(MIT Gui de Chauliak) 1 medeçyn tres tan ki est 1 pote (on prendray l'kawoua sy ds la salle d'attente...) Canaby-terapy & plein de chozes a fer ou a redelefer & voila ma vih ke j'ayme!!!

Portrait de Kaaphar

salut Fabro, les gens,

Ton post m'a bien interpellé hier alors que c'était un peu le merdier dans ma tête !

Nous avons quasiment le même âge (bientôt 52 pour moi) et appris notre séropositivité à la même période (1992) ; mais pour ce qui me concerne je n'ai pas ce sentiment d'être "survivant AUX AUTRES" que tu évoques et dont d'autres séronautes (Maya notamment) ont évoqué ; je n'ai pas de "complexe(s)" par rapport au fait que je sois "vivant" et que "mes morts" soient... morts ; en revanche, peut-être que je me sens "survivant à moi-même" !!

Si je dis que c'est le merdier dans ma tête ces jours alors que je suis sorti de l'interfèron, que j'ai rencontré un mec, que j'ai des projets ; c'est qu'une vieille affaire remonte à la surface et me revoie à ma succession d'échecs et de rattages (professionnels, sociaux, financiers) et que (comme toi il y a quelques années) : j'ai tout perdu et si cette "affaire" devait aller à son terme je n'aurais strictement plus rien !

Là, où ça me rassure, c'est ton "rebond" après la galère ! Si Fabro a réussi à rebondir, pourquoi pas moi ? lol

Dans le fil "résilience" j'oppose résilence et acceptation, et je suis toujours très surpris par les tons "victimes" de certains séropos, au point que je fais un dogme à moi-même de cette "accepattion", de ce "RESPONSABLE mais pas coupable" (pardon pour la référence). Mais bon, je me dois aussi "d'accepter" que mes bobos (et surtout depuis 2002) m'ont quand même bien pourri la vie...

Et que donc, je me suis peut-être trop installé dans une logique de "mort imminente" et que donc "à quoi bon faire des projets ?" ; c'est que je veux dire avec la formule "survivant... à moi-même".

Mais cette culpabilité qui me remonte régulièrement à la gueule et notamment avec cette histoire me pourrit et m'a pourri la vie...

Se sortir les doigts du cul et prendre (enfin) pied dans le réel...

"Vaste programme" (comme didait Charles)

bises

Kaaphar

Portrait de Marbouillat spirit

Je ne sais pas comment vous exprimer mon ressenti actuel ! Ma separation ( banal , ça arrive à tout le monde ) m'a plongé dans le provisoire , des doutes ,des questions sur moi meme ; l'autre ,les autres , mes rapports avec autrui ! A 40 ans ,la maladie ( pneumocystose) m'a rattrapé , il s'en ai fallu de peu .... Des mois a m'en remettre , C'est sans doute ,je le vois ainsi ce qui m'a empeché de reflechir sur la seconde partie de ma vie ...J'ai 46 ans ,des reves pleins la tete , quelques deuils ( les amis qui n'en sont pas , la famille absente dans des moments clés d'une vie ) ,les compagnons ,amants  qui ne font que passer ; Le poid des souvenirs , la solitude ,parfois intense puis le lacher prise , depression ,mise a l'ecart de la vie , les problemes qui s'amoncellent , je sors progressivement de ma lethargie , je ne sais où m'amenera cette nouvelle vie ,toujours pas trouvé la force morale de retrouver le chemin de l'hopital ( traitement ) mais ca va ,j'evolue dans ma tete ! encore du chemin avant le rebirth cependant, Il m'arrive de craquer nerveusement , La solitude ,le besoin de me confier , d'etre epaulé ,rassuré est toujours là , j'apprend  à ne compter que sur moi meme , je cherche ma voie ! De par mon education ,on ne m'a pas appris à me plaindre ! exposer mes souffrrances ; je garde en moi ces deceptions de la vie ! j'assure ! du moins superficiellement !
Portrait de domiparis

j'ai appris pour le vih car il fallait faire le test pour acheter une pharmacie ( cétait trés cher sans apport !) aprés le choc , les pleurs , les reves et la vie qui allait s'arréter ... j'ai vu qq fois le pr L Schwartzenberg qui me " terrorisait " alors comme tout allait bien et qu'il n'y avait rien à faire à l'époque , j'ai décidé d"'en profiter pour ce qui me restait à vivre ! j'ai  acheté une voiture neuve et j'ai fait le tour de quasi de toutes l'europe et comme je n'avais rien , j'ai fait l'autruche et pensais à une séroconversion ! je voyais ts les clients avec lesquels il y avait des rapports d'amitié qui s'était installé ( ds une pharmacie " gay friendly où l'on ne jugeait personne ) . Je les ai vu avoir des traitements parfois lourds et désastreux avec l'azt ,et partir les uns aprés les autres , ainsi que deux amis belges . Mais tjs l'autruche puis j'ai craint l'année de mes quarante ans et commencé à tousser et maigrir , deux semaines aprés en norvége je me suis mis à vomir ! au retour contre l'arrét de travail , j'ai tenté de travaillé mais on m'a obligé de m'arréter et me suis retrouvé à l'hopital avec 4 T 4 , une pneumocystose et une mycobacterie atypique , un traitement lourd ( 32 medts par jour !) qq mois à l'hopital et plus tard le début de mes neuropathies qui ne m'ont plus quitté , depuis j'ai remonté la pente et pris 50 kilos en 2 ans grace au Zyprexa , un régulateur d'humeur !) et hypertrophie du ventre pas trés esthetique , surtout ds le milieu gay !à mais une chose est sure à plus de 90 %  , je pense que je ne mourais pas du sida , ( mes T 4 augmentent de 20 p cent à chaque prise de sang ) mais d'une autre maladie ou  accident ! alors est ce que l'on peut me considérer , comme un survivant , oui vu qu'en 2001 on me donnait mois de deux mois à vivre et je suis tjs làl !!

ps merci à marbouillat spirit que j'emmerde avec mes pbs et ne suis pas capable d'écouter ses pbs  à lui , seulement de le pousser à revoir un médecin et avoir surement un traitement ...pour le reste j'avoue je suis vraiment nul !

Portrait de ecceomo

merde au 3000 caractères
ça rentre pas 
Portrait de davidmondi

Je lis vos parcours de vie et grace à tout cela c'est l'espoir pour les années à venir.

Merci adorables vieilles séropotes

Portrait de ecceomo

Définitivement survivant


Survivre , c'est échappé à .?..

  • à 16 ans j'ai bâti ma vie sur l'idée de vivre chaque jour comme si c'était le dernier et fait mes choix en conséquence, j'avais des projets de vie et l'inconscience de la mort... c'était mon chemin  , une confiance en  " demain "
  • à 27 ans, cela faisait 3 ans que j'étais passé de la rue (les squats , les gardiennages, les ' chez les autres ') , de la zone au boulot de musicien pro... la vie me souriait, généreuse.


  • Je venais de trouver l'amour, l'été 87 avait été dooux ensoleillé insouciant , avec profusion de moment intense , de capacité à cueillir le monde cueillir la vie; un retour à la légèreté tout frais après l'épisode de cette année 86 avec P., fakir de son état, et au milieu de l'histoire, l'apprentissage de sa séro+, moi tjrs seroneg malgré accident de capote. les 12 mois difficiles, séparation au milieu "pour ne pas te pourrir la vie, moi c'est foutu"

  • D'un coup l'été de ces 27 ans, l'espérance de vie s'est comptée en mois.
  • En parallèle, G. le frère de ma partenaire de scène est mort du SIDA
  • Années 80 / 90, militant dans des organisations de solidarité, j'étais de part mes expériences de vie déjà mêlé à de multiples précarité et déni de droit à vivre : sdf, Afghanistan, Palestine, immigration, .. ma rage a redoublé, je n'avais rien à perdre, je pouvais, je me devais d'oser,..., d'être utile à ce qui me dépasserait, investir en moi n'avait aucun sens, alors me donner à corps perdu ... Ne pas rester à la lisière du monde.


  • Le corps m'a rattrapé, les 1° problèmes, neuropathies, pancréatite, T4 au plancher, prophylaxie...
  • en 95, décision de se retirer au pied des montagnes
  • 96, les trithé me sauvent, et délie le serment de mort fait avec J. 10 ans plus tôt, ce fameux mois d'Août de mes 27 ans.


  • Retour à la case solitude avec un avenir à écrire dans la durée.... Et aussi, l'incommunicabilité de cette réalité intérieure. La précarité matérielle et les passages en maladie ou convalescence m'ont tenu à l'écart du monde.

.../...
Portrait de ecceomo

  • J'ai toujours bossé, et n'ai jamais pensé carrière, j'ai défendu le statut anonyme du boulot d'artiste comme pour dire que JE n'étais pas important, juste mortel.
  • Le VIH m'a beaucoup appris.


  • Humain est mortel...
  • cette évidence continue de paraître incongrue .
  • je n'ai pas une attitude morbide, mais de multiples manières de dealer avec la mort, de moi, des autres , comme une éventualité probable.


  • Fréquenter des handicapés profonds, partager la vie d'ami à Madagascar (eux < 1 €/j pour vivre..), voir, partager la précarité et toutes les autres galère ici, d'autres malades, cela me permet une distance avec la séropositivité VIH.
  • à 40 ans, je me suis marié, une jeune femme. on a fait un pari de vie, d'avenir, un bébé mais mon fils est mort à moitié de la grossesse ... cela m'a assommé puis rebattu les cartes et devenu une force. Peut être ai je été du genre des " vivants immortels " à cette période.


  • Renaissance à 42 ans au sortir vainqueur du traitement hépatite C.
  • pêchu mais de nouveau solitaire...


  • à 47 ans, Infarctus, l'hélico, les pompiers volontaires et mon vrai faux fils de 15 ans m'ont sauvés.
  • Nouvelle renaissance, après être passé par la banalité de mourir. Serein tout le temps, joyeux très vite...


  • ce sont la réforme des intermittents du spectacle qui m'exclura du monde des actifs, des vivants entièrement.. (mes multiples arrêts maladies ont fragilisé mon rythme de travail et écarté des rencontres où se discutent de nouveaux projets. En plus il ne rentre plus en ligne de compte pour le calcul de droit au assedic.)

.../...
Portrait de ecceomo

  • à presque 49 ans, c'est du jour le jour, les indicateurs santé tous au beau fixe mais une grande conscience de la précarité intériorisé. L'incertitude est plus élevée que jamais... La mort est toujours mon alliée et me pousse dans l'instant. La vie est intense, suis je survivant ?..
  • c'est souvent les autres qui me voient ainsi...


  • Il est aberrant , que la conscience d'être mortel soient toujours comme une obscénité, qui appelle de suite le MAIS..
  • Cela ne concerne pas que les séropo (VIH, VHC...). 
  • La manière d'être vivant DANS et pas sur ou sous est changé par cette conscience...


  • J'AI LA MÊME PRÉTENTION À L'ÉTERNITÉ QU'UN QUELCONQUE HUMAIN HAITIEN OU GAZAOUI.
  • Survivant NON...
  • VIVANT au présent


  • ecceomo
Positivement / / De passage avant compostage
Portrait de ecceomo

  • Je ne sais pas si mon écrit est compréhensible dans le cadre de ce forum. Je voulais parler de ce sujet à partir de mon vécu, expliquer le chemin fait pour avoir cette conscience. 


  • En résumé ce que je voulais dire c'est que parler de survivant c'est encore se placer dans la position que la mort est une erreur.


  • Je ne suis pas survivant car la mort m'a toujours accompagnée :
  • - celles des autres comme témoins amis, proches comme celle de ces humains sur une barque au large de lampédusa, ou du sénégal... celle d'humains SACRIFIÉes dans une logique égoïste de profit.
  • - la mienne, réelle expérimentée ou épée de Damoclès  ...

  • Le monde qui s'écroule c'est ce monde qui se croit immortel .

  • Bien l'intention d'être "survivant" encore un temps pour réintégrer la mort au coeur de la vie. ça pourrait avoir une autre gueule un monde où l'on interroge tous ses actes à l'aune de la mort.


 

  • Pas survivant donc, VIVANT donc MORTEL.

 

 

 

  • ecceomo

 

Positivement / / De passage avant compostage

 

Portrait de maya

merci à toi pour ce partage. Je savais qq bouts, ça me permet de rajouter des pièces au puzzle ;-).

Bien entendu que la mort fait partie du jeu de l'existence. Réussir à accepter ça dans sa réalité pas abstraitement fait surement partie du chemin vers une relativisation nécessaire du poids de nos vies, de l'importance des vraies priorités.

"La mort ferme les yeux des morts et ouvre ceux des survivants. "gilbert cesbron

 Bisoodoo ecce

 

Portrait de lea-mûre-trans-seroplus

émouvant et qui donne du courage.

Il parait qu'il y a un syndrome du survivant, de ceux qui se reprochent d'être encore en vie quand leurs amis ne sont plus là. Au moment de ma contamination les premiers traitements éfficaces étaient déjà arrivés. A quelques mois préts ils auraient pu sauver des copains, des copines. En tous cas je n'ai pas connu -de peu-  les terrifiantes  années que vous décrivez, cette sorte de vie dans le couloir de la mort...qui a débouché sur la vie.

Vous vous rendez-compte votre force intérieure? Etre passés par ça? Je trouve ça trés beau, par exemple pour Texas, cette vie au jour le jour à parcourir l'Europe en tournant le dos à la maladie...

Vos textes donnent du courage

Portrait de marouch

pat " ha oui apprendre un jour qu on est serpositif c est la claque de nos jours   Moi je me souviens comme si c etait hier et poutant c etait en 84 he oui deja  .  Un jour j ai vue un medecin a bichat il m as dit tres delicatement vous avez le sida   (et prend sa dans la tronche) alors moi betement je lui ai demander ce que je devais faire ( je rappel la date 1984 ) il m as dit rien vous etes porteur sain ( tu parle)   Moi "" que vat il se passer""   lui le (toubib) ben je sais pas excatement comment  evolue cette maladie    "" Moi ha bon et que vat-il   m arriver ""    lui 6 mois 1 an  "" moi : et apres "" ben apres rien vous devriez vivre environ 6 mois a 1 an     Bon il c est un peu tromper on est en 2009  merci a la therapie puis aux bi therapie puis a la trytherapie avec tout les problemes rencontres        merci a mes amis presents ou helas partis merci   

Portrait de Osmin

 Que c'est possible de vivre avec cette saloperie dans le corps , oui tout à fait d'accord

si Séronet ne permet pas cela (entre autres choses) alors à quoi ça sert ? 

 Moi c'était en 1987 même histoire que ci-dessus !

 Désolé ! je suis toujours là même s'il m'arrive parfois de le regretter quand les emmerdes normales de la vie deviennent un peu trop violentes, mais bon maintenant

c'est ICI que je trouve la motivation pour rebondir et tenir le choc, grâce aux séronautes en tout genre que j'apprends petit à petit à connaître, à découvrir sans oublier de quoi est fait un être humain (souffrant par dessus le marché) c'est fait de forces et de faiblesses c'est fait d'humeur, c 'est fait de joie c'est fait de peine c'est fait d'amour, parfois de haine passagère, c'est fait d'intelligence c'est fait de connerie ,c'est fait de courage c'est fait de lâcheté devant l'adversité, c'est fait d'humour parfois c'est

fait de scrogneugneu, c'est fait de faim c'est fait de soif, c'est fait d'envies de toutes sortes, c'est fait de rires c'est fait de ras le bol, c'est fait surtout de vie et comme dit l'autre c'est fait de passage avant compostage !

 

Portrait de jean-rene

Oui, c'est possible de vivre avec cette bête qui se cache dans des réservoirs, prête à bondir si je baisse la garde. Mais je ne la baisse pas la garde.

Toujours en éveil, je vis au jour le jour, sans projet mais toujours prêt à répondre aux sollicitations qui s'offrent, et ce depuis 24 ans.

Un jour je souffre, un jour je souris, mais je reste serein.

Je goûte la vie seconde après seconde, avec gourmandise.

Portrait de Whynot

J'ignorais l'existence de ce billet jusqu'à ce matin... comme quoi je fouine pas bien !

Et le hasard a fait (mais est-ce un hasard ?) que d'une simple discussion sur l'avenir de l'humanité et de la planète en cette période de problèmes divers (réchauffement climatique, grippe A, crash boursier, …), nous en sommes venus, ou revenus au vih... Tiens donc ! On se demande bien pourquoi ! Ou on ne se le demande pas...

Et s'en est suivie une petite discussion sur le « chat » et pour moi une petite réflexion sur comment se situer, se considérer en tant que sujet porteur du vih (bon c'est quand même le thème de ce billet).

Ainsi à l'approche de 2010, étant contaminé depuis bientôt 22 ans, j'ai réalisé que j'avançais vers le moment de ma vie où la période en tant que personne séropositive allait dépasser la période de ma vie sans vih. Je sais, je n'y suis pas encore, je ne fais qu'anticiper... et c'est un fait assez rare, que j'anticipe, ou pour parler différemment, que je me projette. Je veux dire par là que depuis 22 ans je suis passé par une multitude d'états d'esprit par rapport au vih... J'ai d'abord pensé que j'allais mourir en 1988, puisque tant sont morts (je ne m'étendrais pas dessus pour l'instant, ce n'est pas le sujet et c'est toujours un frein à ma réflexion) et donc ma vie a dès lors était bouleversée puisque devant mourir je n'avais en quelque sorte qu'une chose à faire, attendre de partir moi même. Et les semaines sont devenues des mois et les mois des années... et je suis resté là, en vie, mais sans vie (je parle à la fois d'état d'esprit et en même temps des faits, du vécu), je vivais « au jour le jour », quelquefois même « à la minute » et j'étais incapable de penser, d'imaginer un avenir. Mon état de santé se dégradant petit à petit, j'étais convaincu que le moment « terminal » était proche. Puis en 1996, début de traitement ! Et dès la consultation qui a suivi la prise dudit traitement, le médecin (le docteur La P., un des fondateurs de « la maison » à Gardanne, aujourd'hui son directeur médical , et note aux modérateurs : je souhaite que son nom ne soit pas retiré de ce billet, ou tout le billet devra l'être, et je reviendrai plus tard sur la raison de ce souhait) m'a dit que je pouvais désormais me considérer comme « vivant avec une pathologie d'étiologie virale comme il en existe tant ». Je crois que dans l'instant où je l'ai entendu prononcer ces mots, mon équilibre (si équilibre il y avait), mon fonctionnement (si je fonctionnais encore), ma pensée (elle surtout déjà très active) ont été comme saisis et projetés avec une force considérable contre un mur. Certains pourront croire que j'exagère, ou que je raconte n'importe quoi (je le fais quelquefois) ou simplement encore ne pas y croire, mais le fait est que de cette vie qui m'était rendue, je ne savais plus quoi faire, et qu'au lieu de repartir gaiement, léger, dans « la vie », je suis entré dans ce que je n'avais jamais connu ni même soupçonné pouvoir m'arriver, une dépression soudaine et massive. Je n'avais plus eu de vie depuis 8 ans, et on m'assurait, là, comme ça, que j'étais en vie. Tout en écrivant, je ressens encore cette sensation paradoxale de ne rien comprendre aux mots « en vie » quand on n'a plus de vie. Résultat, je me suis retrouvé comme paralysé mentalement, avec en même temps un déferlement incontrôlable de non sens, et pour le dire différemment afin que ce soit plus parlant, je me retrouvais perdu sur un chemin qui ne conduisait qu'à des voies sans issue. Et résultat du résultat précédent je suis allé consulter semaines après semaines... et là encore, les semaines des mois, les mois des années.

Portrait de Whynot

Et un jour, en dehors d'une séance, j'ai senti ou réalisé que j'avais tout dit, ou en tout cas que j'avais tellement déposé et exploré que ce que je voulais à présent c'était laisser ces questions, ces incompréhensions, non pas dans une boite ou de côté, mais être là, comme des éléments de moi qui pouvaient rester sans réponses, sans compréhension. Et à partir de là, je suis sorti de mon malaise. Et j'ai accepté cette vie que je ne parviens toujours pas à qualifier: rendue, redonnée, relancée, restaurée, retrouvée, « re-quelque chose » … mais l'essentiel est là « quelque chose ». Et depuis je vis avec !

C'est un non sens, un non dit, une incompréhension, une énigme... et je l'accepte.

Donc un peu choc la petite discussion de ce matin sur le chat, où il s'agissait de cerner, définir le ressenti vis-à-vis du vih, de se positionner dans mes termes. Et j'ai réalisé que j'avais une fois encore franchi un pas de plus sur mon cheminement, et je crois pouvoir dire que je suis un survivant, en vie et avec plein d'envies... et que tant que je vivrais, je vais croquer ou profiter de la vie, comme elle vient, avec ce qu'elle me donne ou m'apporte, sans rien attendre... Bref, un gros sentiment de détachement qui ne me met pas du tout mal à l'aise (aucune culpabilité) et qui vient renforcer l'idée déjà très présente que je suis libre... Je sais ça fait peur, mais c'est aussi wow, super, des bulles partout, presque un super pied de dingue... Ah oui ça c'est sur je suis dingue ! Et cette « folie » elle est aussi acceptée, tout simplement par ce que c'est une folie motrice... et non plus un frein ! Je sais ça fait encore plus peur ! Et tiens, je réalise que le moment est peut être venu d'arrêter les AD, j'ai déjà essayé mais ayant développé un syndrome de sevrage (un bon, un maousse), j'ai fait marche arrière et recommencé au bout de 48h de pensées plus que totalement irrationnelles et de sensations physiques presque psychédéliques, à gober mon petit cachet...

Le moment est venu de justifier mon souhait de faire apparaître le nom du médecin qui a marqué ma vie comme peu l'ont fait (je parle des médecins). En effet, je me suis toujours tenu en dehors de toutes les associations, je ne me suis jamais impliqué dans une quelconque action (si on excepte la participation à quelques marches à Marseille, Aix, Paris et surtout la pride d'Amsterdam - ça c'est quelque chose) et j'ai donc toujours mené ou laissé dériver ma barque mais je me suis aussi promis qu'un jour je sentirai le besoin et l'envie de retourner voir Mr La P. (pardon, Mr le docteur) juste pour le voir en personne (et pas via l'écran de télévision) et je ne sais pas, le remercier, pleurer, probablement incapable de lui parler, mais seulement un instant être proche de lui, dans un espace et un temps commun. C'est stupide, idiot, peu importe car c'est d'une importance capitale pour moi !

Voilà je crois que j'ai assez déblatérer, des heures que je tape, et que j'ai envie de prendre un petit verre de vin de Bourgogne avant de poster ce billet donc je n'ai pas encore trouvé d'intitulé.

Une dernière précision, anecdotique, je choisis mes mots, pas mes maux. Et là, je ferme mes doigts... Ou presque, une dernière chose, des mercis à toi François pour m'avoir donné ce lien, et ensuite à Phil à Lille, à un sauvage dans la nature, à un nouveau re-venu sur le site du pays des roses et du jasmin et enfin à un djeun … Voilà j'en ai terminé... enfin !

Portrait de christian

j'ai lu pratiquement tous ces posts, il faudra que j'y revienne mais là il est un peu tard pour tout passer au crible, tel une fouine !! mais je n'y tiens pas, il faut que je mette un petit mot aussi, il y a tellement de vécu commun dans ce parcours.

pour ma part, tout à commencé au joli (il parait) mois de mai 1987,des douleurs atroces au ventre, mon médecin diagnostiquant un péritonite me fait admettre aux urgences via une opération. le lendemain, un internet peut être un peu plus méfiant ou intélligent ou réfléchi... pense que mes résultats sanguins ne collent pas trop à cette appendicite, demande des examens complémentaires et nous voilà partis pour tout un attirail, entre ponctions, irm, prises de sang, scanners, j'en passe et des meilleurs, toujours rien de concluent, vih négatif, ce qu'ils ont trouvé était un cmv à la rate !!! (tiens donc, je savais qu'elle pouvait se dilater, mais de là imaginer...)

quelques jours après ma sortie de l'hopital, je vais à mon rendez vous avec le professeur qui m'annonce tout de go :

"voilà, vous avez le sida, vous savez que pour l'instant il n'y a pas de traitement, donc on peut dire que vous avez entre 6 mois et 2 ans."

moi qui suis là, en face de lui, avec mes 22 balais, pas de vécu, pas d'amants ou si peu qu'ils se comptent sur les doigts d'une main. ma vie est terminée ? mais je ne l'ai pas commencée. comment est-ce possible ? pourquoi moi ? qu'ais-je fait pour mériter ça ?

je suis sorti de là, seul, en pleurs en me posant des milliers de questions. je ne pourrai pas feter mes 25 ans, pas mes 30 ans, l'an 2000 c'est si loin !!! il s'en est suivi une dépression, évidemment !

et puis la vie reprend son cours, ses habitudes, oui mais il faut en avoir de nouvelles maintenant, combattre cette saloperie qui est en toi et qui ne fait pas partie de toi. accepter d'avoir ça. c'est long à admettre. vient ensuite la maladie qui se déclare, les hospitalisations sans espoir de sortie, les complications, les rehospitalisations toujours sans espoir de sortie, et en 95 les premiers traitements !

"attention, vous avez de la chance de pouvoir avoir un traitement, alors ne posez pas toutes ces questions, prenez vos comprimés."

ensuite, accepter d'être malade, de s'entendre dire par "B" mon médecin préféré, mais christian, tu as le sida déclaré maintenant et il te faut prendre tes traitements, tu sais je ne pensais pas te dire ça quand je t'ai fait rentrer à l'hopital la dernière fois (il avait prévenu ma mère afin qu'elle s'attende à ne pas me voir sortir). accepter les traitements. tout un apprentissage à refaire.

maintenant ça fait 23 ans que je vis avec lui, c'est une longue histoire nous deux. ça a été un sacré cap cette année de me dire, comme toi whinot, tout ce que je vais vivre maintenant, sera  toujours plus avec que sans. j'appréhendais un peu cet anniversaire, et ça n'a pas été facile. me dire que maintenant ça avait assez duré, que je lui avais accordé assez de place et qu'il était temps de reprendre Ma Vie en mains, que j'étais plus fort que lui !!! j'ai donc voulu arreter le traitement !!

tellement marre de toujours prendre ces mollécules, mais je sais bien que je n'ai pas le choix si je ne veux pas repasser par la case départ (mais je dois me rendre à l'évidence, ce salopard est plus fort que moi).

donc maintenant je ne dis pas que je suis heureux, mais je me contente de petits bonheurs quotidiens que la vie peut m'apporter, avoir autour de moi des amis que j'aime et qui le le rendent, un travail qui me permet de faire ce que j'ai envie, partir en vacances ou autres, le hasard d'une rencontre qui me fait palpiter le coeur.

bon j'arrete là mon bavardage je suis en train de divaguer !

merci F pour m'avoir donné ce lien, et un grand merci à toi JL de m'avoir donné envie d'écrire ausi sur ce forum. merci aussi à ceux que je croise le matin pour "partager un C"

Portrait de frabro

Merci à Christian et Whynot d'avoir ranimé ce forum, à la suite d'une discussion matinale sur le chat de Seronet.

Loin de nous l'idée de jouer les anciens combattants, mais je pense toujours utile de dire que l'on peut vivre pleinement avec le vih, sans l'ignorer mais sans se laisser dominer par lui.

En cette fin 2009, je suis toujours dans le même état d'esprit que lorsque j'ai lancé ce fil de discussion : je profite de la vie et de tout ce qu'elle peut m'offrir, et j'essaie autant que possible d'aider ceux d'entre nous qui ont eu moins de chance que moi d'en profiter aussi.

Solidairement

François 

Portrait de lille1310

sur ce site et grace à vos posts qui me permettent de ne pas renoncer, continuer d'avancer et trouver l'énergie et la motivation car je m'apperçoie que mon histoire, bien plus courte que les votres avec le vih, n'est en fait pas si différente.... pas à cause du vih(que je tolère) mais d'une "co-morbidité": le cancer.... cette foutue saloperie s'est attachée à moi il y a un an et demi, j'en suis à la deuxième récidive(j'ai enfin eu les résultats, prélevés il y a dix jours) et très dur de faire face seul sans perdre la face mais j'y parviens...d'un naturel hyper optimiste, les personnes me connaissant ne diront pas le contraire, je lutte chaque jour contre l'angoisse de : quel sera mon avenir???je cache totalement mes émotions et ne garde que le sourire et la bonne humeur, j'essaie de ne pas me plaindre car je sais que ça fait fuir(chacun ses merdes, pas la peine d'en rajouter)je me confie ceci dit à certains d'entres vous, qui ne connaissent pas tout mais juste assez pour comprendre et pour m'aider... la vie entre parenthèse, je me refuse à l'amour (qui m'aiderai cependant beaucoup) c'est pas les propositions qui manquent!!!! j'ai la trouille au ventre pour moi-même alors comment faire accepter à un homme en pleine santé de venir me rejoindre dans les souffrances de l'âme et les douleurs du corps... je me préserve aussi de la peine d'une rupture, s'en ferai trop, je sais faut pas voir une rupture avant même un début!!!! je m'accroche aux amitiés, je suis certain de ne pas être déçu, il n'y a pas d'ambiguité,pas de soucis de jalousie ou de confiance, juste un amour sain et reconnaissant qui apporte des moments de gaité, de joie, d'affection et aussi un réconfort tout en positif.... je bouffe la vie, je profite de ce que j'ai pour partager avec ceux que j'aime, je reçois chez moi des gens fabuleux qui sans s'en rendre compte m'apportent un bonheur formidable... la crainte d'être seul me fais continuer à voir des gens, à travailler un peu aussi, ça m'occupe, ça m'apporte des revenus, une présence qui me sort ainsi des vilaines pensées, je parle beaucoup... quelques fois je craque aussi, je déverse les larmes pour évacuer, c'est pour mieux rebondir, je ne me sens ni déprimé ni dépressif.... j'ai vu mon amant hier, je n'en suis pas amoureux, c'est juste sexuel, ça aussi ça aide à se sentir performant et désirable, j'étais surpris après l'acte qu'il me dise: "t'es un fou de la vie, toi!!!!"... il ne sait pas combien ses mots m'ont fait du bien...  je croque la vie, j'aimerai passer dans votre phase, celle où on s'en sort, celle où on ne se sent plus pris au piège, attaché à un fil que j'espère dénouer bientôt pour être libre du cancer, reprendre  la vie là où je l'ai mise entre parenthèses, ne plus avoir mal, arrêter de se chier dessus,stopper les soins infirmiers,retrouver une santé.... je crains toutefois le contre coup de l'histoire, je m'y prépare car on m'a prévenu que quelques fois c'est pas pendant mais après que le psychisme reconsidère la dimension de l'épreuve...  je reprendrai mon envol....l'optimisme est là, je connais mes forces, mes limites, mon but....je sais que je vais m'en sortir, je m'en sors toujours!!!! j'ai une bonne étoile, super forte, qui m'aide.... message d'espoir,  de réconfort, salutaire à l'âme, bienfaisant pour mon être.... ça aide d'écrire... je vous salut, vous remercie aussi de votre lecture.... positivement toujours     phil
Portrait de jéjé

Je viens de terminer la lecture de ton post,,je ne sais pas quoi te dire,si ce n'est:COURAGE!!!!!!Je suis avec toi par la pensée,bisous.
Portrait de jean-rene

Oui, ton billet est un sacré message d'espoir. Malgré la maladie qui te frappe en plus du VIH, tu restes "un fou de la vie"!

Merci, tu nous donnes du courage.

Portrait de manuseb

A lire tes mots ça ne fait aucun doute, tu es dans le courant de ceux qui traversent les rudes épreuves. Chaque coup nous rend plus fort dit-on, c'est vrai mais c'est quand même bien quand ça s'arrête. Pour être passé par là où tu passes, je veux simplement te dire de penser au bien être que tu vas ressentir quand tu auras dépassé l'épreuve, la vie va couler encore plus fort en toi et tu seras plus vivant que vivant!!