Âge et efficacité des rappels

20 Avril 2022
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Quels sont les résultats sur la protection conférée par l’injection d’une dose de rappel contre la Covid-19, selon que celle-ci a été effectuée il y a moins ou plus de trois mois ? C’est à cette question que répondent des travaux de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publiés récemment. En raison de l’ouverture progressive de la vaccination, d’abord destinée aux plus âgés-es, l’étude se focalise sur les personnes âgées de 60 ans ou plus. Pour les plus jeunes, en effet, ceux-celles dont le rappel remonte à plus de trois mois ne sont pas encore suffisamment nombreux-ses. Entre le 7 février et le 6 mars 2022, les nombres de cas positifs pour 100 000 personnes et l’incidence hospitalière, en soins critiques comme en hospitalisation conventionnelle, sont systématiquement plus faibles pour les seniors-es lorsqu’ils-elles sont vaccinés-es avec rappel, que ce dernier ait eu lieu il y a moins ou plus de trois mois, par rapport aux seniors-es d’autres statuts vaccinaux. Mais ils sont quasi-systématiquement plus faibles lorsque le rappel est récent – moins de trois mois, sauf pour l’incidence des entrées hospitalières des 80 ans ou plus, dont le niveau est comparable que le rappel soit récent ou non. Ainsi, parmi les personnes âgées de 60 à 79 ans, on compte : 1 600 tests RT-PCR positifs pour 100 000 personnes non-vaccinées contre 908 pour 100 000 vaccinées avec rappel de moins de trois mois et 1 350 pour 100 000 vaccinées avec rappel de trois mois ou plus. Par ailleurs, une modélisation sur les données recueillies à partir du 13 décembre 2021, et restreinte au variant Omicron, permet d’affiner les constats réalisés sur les seules statistiques descriptives sur la population des 60 ans ou plus. Concernant le risque de développer une forme symptomatique due au variant Omicron, la dose de rappel augmente la protection contre Omicron par rapport au primo-schéma vaccinal complet — et encore plus par rapport aux non vaccinés-es — de façon modérée durant les trois mois suivant son administration, avec une efficacité comprise entre 50 % et 60 %, mais la protection diminue après trois mois autour de 25 %. La dose de rappel apporte une protection efficace, en particulier dans les trois mois suivant son administration, pour les 60-79 ans comme pour les 80 ans ou plus, avec 80 % et 90 % de protection vaccinale contre les soins critiques et les décès. Tout en restant élevée, la protection s’érode néanmoins après trois mois, comprise entre 70 % et 80 %.