Certaines mesures du plan anti-pauvreté tardent à se concrétiser

6 Février 2014
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Le plan quinquennal de lutte contre la pauvreté lancé il y a un an par le gouvernement connaît un déploiement "globalement satisfaisant", mais certaines mesures en termes d'hébergement d'urgence ou d'accès aux prestations sociales tardent à se concrétiser, estime François Chérèque, chargé de son suivi, dans un rapport remis (23 janvier) à Jean-Marc Ayrault. Ce rapport rédigé par l'ex-leader de la CFDT et Simon Vanackere (IGAS) se concentre sur la mise en œuvre du plan, aux avancées jugées "inégales" selon les thématiques. Il n'est pas possible à ce stade d'évaluer l'impact concret du plan sur le niveau de pauvreté, car les indicateurs ne sont connus qu'avec un délai de deux ans, soulignent les auteurs, membres de l'Inspection générale des affaires sociales, explique l’AFP. En 2011, 8,7 millions de personnes, soit 14,3 % de la population, vivaient en dessous du seuil de pauvreté (977 euros mensuels) selon l'Insee (+ 0,3 point sur un an). Orienté à la hausse depuis 2004, ce taux se situe au plus haut niveau depuis 1997. La pauvreté s'accroît davantage parmi les chômeurs, les jeunes de 18 à 29 ans et les familles monoparentales. Dans un contexte économique et social difficile, "la dégradation prévisible des indicateurs de pauvreté et de précarité ne peut ni ne doit être considérée comme imputable au plan" adopté le 21 janvier 2013, ajoute le rapport. Ce plan peut "contribuer à limiter l'effet de cette dégradation". La hausse du chômage de longue durée laisse présager une augmentation du nombre de bénéficiaires de minimas sociaux dans les prochains mois, souligne-t-il. En un an, plusieurs mesures importantes ont été déployées "dans les calendriers prévus" : revalorisation du RSA socle (revenu minimum pour personnes sans ressources), augmentation des plafonds d'accès à la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) ou à l'ACS (aide à l'acquisition d'une complémentaire santé), première phase pilote de la "garantie jeunes" (contrat d'insertion pour jeunes non qualifiés) ou encore allongement de la durée des contrats aidés. En revanche, "plusieurs mesures, y compris structurelles, n'ont pas été mises en œuvre ou posent question", regrettent les auteurs, soulignant que des "interrogations fortes" demeurent sur leur financement.