Contrôles au faciès : des ONG pressent la France

26 Juin 2013
1 207 lectures
Notez l'article : 
0
 

La France doit honorer son engagement d’interdire et de prévenir les contrôles au faciès et proposer des solutions efficaces pour les victimes, ont demandé (6 juin) deux organisations non gouvernementales la Open Society Justice Initiative et le Human Rights Watch (HRW). "La France a officiellement accepté les recommandations pour mettre fin au profilage ethnique lors d’une session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève le 6 juin 2013", expliquent les deux associations dans un communiqué commun. "La France a reconnu qu’il n’est pas acceptable que la police interpelle des personnes dans les rues et les traite comme des criminels ou des citoyens de seconde zone, simplement sur la base de leur apparence physique", a expliqué James A. Goldston, directeur exécutif de l’Open Society Justice Initiative. "Maintenant, elle doit faire en sorte que ces pratiques abusives cessent une bonne fois pour toutes. Pendant des années, des organisations nationales et internationales ont attiré l’attention sur les abus commis lors des contrôles d’identité en France, notamment le profilage ethnique. Ces abus détériorent les relations entre les forces de police et la population et donnent aux victimes de ces contrôles le sentiment d’être des citoyens de seconde zone", ont précisé les deux organisations. Les deux ONG agissent ensemble au sein d’une coalition réunissant six organisations non gouvernementales françaises pour faire pression sur le gouvernement, afin que la police ne dispose plus de pouvoirs lui permettant de mener des contrôles d’identité abusifs. Pendant la campagne présidentielle de 2012, François Hollande s’est engagé à "lutter contre les contrôles d’identité discriminatoires grâce à une procédure respectueuse des citoyens", avant de faire machine arrière sur cet engagements. Il y a certes eu l’introduction d’un code modifié de déontologie policière, mais les ONG considèrent qu’il s’agit d’une mesure anecdotique. "Le gouvernement doit agir rapidement pour respecter ses nouvelles promesses vis-à-vis de l’ONU et ses engagements précédents vis-à-vis de l’électorat français, afin de mettre fin aux pratiques de profilage ethnique", explique Human Rights Watch.