Genre : des stéréotypes ancrés dès l’enfance

6 Octobre 2017
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Les stéréotypes de genre sont solidement ancrés chez les enfants dès l'âge de 10 ans, assure une étude publiée le 20 septembre qui souligne que ces croyances peuvent augmenter les risques de dépression, suicide ou violence chez les adolescent-e-s. L'étude a été publiée dans le "Journal of Adolescent Health". Elle a été menée dans quinze pays. Elle suggère que les efforts consentis pour combattre les stéréotypes de genre sont inutiles car ils visent les adolescents alors qu'ils devraient se concentrer sur des enfants plus jeunes, indique l’AFP. Autrement dit, on s’y attaque trop tard. "Les risques en matière de santé encourus par les adolescents sont déterminés par des comportements façonnés par les stéréotypes sexuels, qui peuvent être bien ancrés chez les enfants dès l'âge de dix ou onze ans", explique ainsi Kristin Mmari, à l'origine de cette étude intitulée "Global Early Adolescent Study" et réalisée en partenariat avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'université américaine Johns Hopkins. "Des milliards de dollars sont investis dans le monde dans des programmes de santé destinés aux adolescents mais qui ne vont pas les toucher avant 15 ans, ce qui est déjà trop tard pour avoir un vrai impact", souligne Kristin Mmari. L'étude porte sur 450 pré-adolescents, accompagnés de l'un des parents ou de leur tuteur et a été menée en Bolivie, en Belgique, au Burkina Faso, en Chine, en République démocratique du Congo, en Equateur, en Egypte, en Inde, au Kenya, au Malawi, au Nigeria, en Ecosse, en Afrique du Sud, aux Etats-Unis et au Vietnam. Elle souligne, par exemple, que les stéréotypes de genre sur une certaine passivité féminine peuvent encourager les abus. Ce type de stéréotypes "fait courir un grand risque aux filles de quitter l'école précocement, de subir des violences physiques ou sexuelles, de se marier ou avoir un enfant précocement, être infectée par le VIH ou d'autres maladies sexuellement transmissibles", selon l'étude. "Nous avons vu des enfants très jeunes, que ce soit dans les sociétés les plus ouvertes ou dans les plus conservatrices, intérioriser très vite ces mythes selon lesquels les filles sont vulnérables et les garçons forts et indépendants", assure Robert Blum, directeur de l'étude.