HAS et obligations vaccinales

18 Avril 2023
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Apaisement ? La Haute autorité de santé (HAS) s’est prononcée pour la levée de l’obligation de vaccination des étudiants-es et des professionnels-les de santé contre la Covid-19, mais aussi contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP), explique le Quotidien du Médecin. « Je suivrai l'avis de cette autorité scientifique », a réagi le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, auprès de l'AFP, promettant une concertation avec « les fédérations hospitalières et les ordres des professions de santé pour définir les modalités de mise en œuvre » de cette décision, qui devrait rapidement faire l’objet d'un décret. Dans son avis, la HAS rappelle que ces vaccinations restent « très fortement recommandées ». À Mayotte, la vaccination DTP devrait rester obligatoire, du fait de la situation sanitaire du territoire. L’avis de la HAS s’appuie sur des « éléments médicaux et scientifiques » et après une large consultation publique (215 contributions recevables reçues du 20 février au 3 mars), a insisté la Pre Dominique Le Guludec, qui préside la HAS, lors d’un point presse. La question de la réintégration des soignants-es non-vaccinés-es est renvoyée par la HAS à l’avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), saisi par le ministère de la Santé et de la Prévention sur les questions éthiques, dont leur acceptabilité sociale et leurs conséquences. Les conclusions du CCNE sont attendues en avril. Comme l’explique le journal médical, concernant la Covid, la primo-vaccination, tout comme les rappels, restent donc « vigoureusement encouragés », insiste la Pre Élisabeth Bouvet, présidente de la Commission technique des vaccinations de la HAS. Que ce soit pour les soignants-es et les étudiants-es, mais également pour les professionnels-les des services de secours et d’incendie et « en particulier pour les professions en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables ». L’avis de la HAS entend ne pas se dédire de ses avis précédents. Ainsi explique-t-il que cette levée de l’obligation vaccinale « ne constitue en rien une remise en question de ses précédents avis et recommandations rendus dans des contextes sanitaires et épidémiques différents », ni de « l’intérêt de cette vaccination, que ce soit en milieu professionnel ou en population générale », est-il souligné. La levée est motivée par l’importante couverture vaccinale des professionnels-les, l’évolution de la « pression de l’épidémie » et par la baisse de virulence des variants en circulation, a indiqué la Pre Bouvet.  Elle a insisté également sur le nécessaire maintien des gestes barrières en milieu de soins, et notamment le port du masque. Concernant l’hépatite B, la situation reste inchangée avec le maintien de l’obligation d’immunisation des étudiants-es. Les professionnels-les en établissements ou libéraux-les réalisant des actes médicaux invasifs avec un risque d’exposition au sang doivent également se faire immuniser. « Même si elle est rare, la transmission lors des soins reste possible », a souligné la Pre Bouvet. Un deuxième volet de ces recommandations est attendu pour juillet 2023 et concernera les vaccinations actuellement recommandées pour les professionnels-les : contre la coqueluche, la grippe, l’hépatite A, la rougeole, les oreillons, la rubéole et la varicelle. Une nouvelle consultation publique sera ouverte en mai.