Le droit d’asile « en péril »

5 Février 2021
939 lectures
Notez l'article : 
0
 

Le droit d’asile est « en péril » en Europe, a affirmé (28 janvier) le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Le HCR se dit « alarmé » par la fréquence croissante des renvois aux frontières. Dans un communiqué, l’agence des Nations unies pour les réfugiés-es appelle les États à enquêter sur ces pratiques et à les faire cesser, explique l’AFP. « Le HCR a, de façon répétée, reçu des informations concernant des États européens qui entravent l’accès au droit d’asile, qui renvoient des personnes après qu’elles ont atteint leur territoire ou leurs eaux territoriales, et qui leur font subir des violences aux frontières », a déclaré Gillian Triggs, haute-commissaire assistante chargée de la protection internationale.  « Les renvois aux frontières sont menés dans la violence et de façon apparemment systématique. Des bateaux transportant des réfugiés sont remorqués pour les ramener hors des eaux territoriales. Des personnes sont arrêtées après avoir débarqué, puis elles sont renvoyées en mer. Beaucoup ont fait état de violences et d’abus de la part des forces de l’ordre », a-t-elle déploré. Les personnes arrivant par voie terrestre sont aussi « détenues de manière arbitraire » et renvoyées de force vers des pays voisins « sans aucune prise en considération de leurs besoins en matière de protection internationale », s’inquiète le HCR. « Bien que les États aient le droit légitime de gérer leurs frontières dans le cadre du droit international, ils doivent également respecter les droits humains. Il est tout simplement illégal de procéder à des renvois (de réfugiés) aux frontières », a rappelé Gillian Triggs. Selon le HCR, le nombre d’arrivants-es – migrants-es, demandeurs-ses d’asile et réfugiés-es - dans l’Union européenne continue de diminuer : le nombre des personnes arrivées par voies maritime et terrestre en 2020 (95 000) a diminué de 23 % par rapport à 2019 (123 700 personnes) et de 33 % par rapport à 2018 (141 500). L’agence onusienne juge « regrettable que la question de l’asile demeure politisée et controversée » en Europe malgré les statistiques en forte baisse.