Pénuries : le Sénat au rapport

13 Juillet 2023
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La commission d’enquête sénatoriale sur la pénurie de médicaments donne la priorité à une réponse sanitaire européenne dans son rapport de recommandations publié jeudi 6 juillet. Ce rapport fait suite aux très fortes tensions et ruptures d’approvisionnement de l’hiver dernier. Dans son bilan présenté au terme de cinq mois d’enquête et plus de cinquante auditions de professionnels-les de la santé, d’associations de malades et de représentants-es du secteur, la commission fixe l’échelle européenne comme « cadre prioritaire » des actions à mener pour endiguer et prévenir les risques de pénuries, indique l’AFP. Parmi ses 36 pistes de réflexion, figurent la relocalisation durable en Europe de la production de médicaments essentiels et le renforcement des « obligations d’approvisionnement, de transparence, et de gestion des pénuries au niveau européen ». Le rapport du Sénat conseille également de « favoriser une plus grande coordination entre les différents régulateurs des prix des médicaments à l’échelle européenne, pour éviter les effets de compétition susceptibles d’aggraver les phénomènes de pénuries ». Depuis 2018, la commission note une « nette aggravation » de la situation qu’elle compare à une « forme de scandale sanitaire mondial ». Le phénomène des pénuries, qui touche surtout les médicaments peu chers car commercialisés depuis longtemps, a été amplifié par la pandémie suivie de la triple épidémie de Covid-19, grippe et bronchiolite de l’hiver 2022. Des tensions importantes sont ainsi apparues sur des produits d’usage courant, dont l’amoxicilline et le paracétamol. Dans son bilan, la commission estime qu’en terme de politique du médicament, « pilotage, régulation par les prix, organisation de la production, soutien public à la recherche et l’innovation sont à interroger et refonder ». Elle reproche aux autorités françaises d’avoir « manqué de réactivité et d’anticipation » l’hiver dernier et aux industriels d’avoir « fondé à tort leurs prévisions sur les hivers précédents ».  Ainsi appelle-t-elle à « contrôler davantage la crédibilité des anticipations des industriels » concernant les produits les plus indispensables, en amont des saisons hivernales, de mieux contrôler les stocks obligatoires et « de renforcer les capacités de détection des risques de pénurie fondées sur les données de ventes et épidémiologiques ». Le rapport tire aussi à boulets rouges sur la « financiarisation du secteur ». La présidente de la commission, la sénatrice (Union centriste) Sonia de la Provôté, a critiqué les gros laboratoires pharmaceutiques implantés en France « qui s’orientent de plus en plus vers l’export ». Selon elle, ils pratiquent « une stratégie de lente éviction des produits matures », moins rentables que les médicaments innovants, mais « qui jouent souvent un rôle essentiel ». Les résultats des investigations menées par la commission révèlent que « les industriels pharmaceutiques français envisagent dans les prochains mois et années d’abandonner la production de près de 700 médicaments, incluant des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur », ajoute-t-elle, mais sans donner d’exemples précis. Elle pointe un pilotage éparpillé de la politique du médicament en France et propose la création d’un secrétariat général au médicament sous l’autorité du chef du gouvernement, pour coordonner une action trop souvent menée « en silos ».

Commentaires

Portrait de avenger

Pour résoudre le probleme des ruptures de médicaments a mon avis c'est la refabrication des médicaments en france et non pas au niveau ue, le covid nous aura au moins donner une leçon!!

Il faut réinsdustrialiser la france lui rendre son autonomie et surement pas compter sur la soit disans solidaritée européenne.

av