Suicide : les personnes trans exposées

28 Juillet 2023
806 lectures
Notez l'article : 
0
 

Selon une étude au Danemark — la première étude nationale sur le sujet publiée — les personnes trans ont près de huit fois plus de risque de faire une tentative de suicide que le reste de la population. Les résultats de ces travaux ont été publiés dans le JAMA (Journal of the American Medical Association). Cette étude est la première au monde à présenter des statistiques nationales, explique l’AFP. Jusqu’à présent, seules des données partielles étaient disponibles. Elles montraient que le suicide et les tentatives de suicide étaient beaucoup plus fréquents chez les personnes trans. Aux États-Unis, selon l’Académie américaine de pédiatrie, plus de 56 % des jeunes personnes transgenres ont eu des idées suicidaires au cours de leur vie et 31 % ont fait au moins une tentative de suicide. L’étude danoise, réalisée entre 1980 et 2021, sur plus de 6,6 millions de Danois-es de plus de 15 ans à partir de données issues du registre national d’identité, montre que les personnes transgenres ont 3,5 fois plus de risque de mourir par suicide que le reste de la population, indique l’AFP. Sur 3 759 personnes transgenres recensées, l’étude a comptabilisé 12 suicides et 92 tentatives de suicides sur la période. Sur cette période de plus de quatre décennies ans, le taux de mortalité par suicide s’est élevé à 75 pour 100 000 pour les personnes trans contre 21 pour les personnes non trans. Cette différence s’expliquerait par les effets du « stress minoritaire ». « Lorsque vous appartenez à un groupe minoritaire discriminé, comme c’est le cas des personnes transgenres, vous éprouvez plus de stress », explique la sociologue Annette Erlangsen. « Lorsqu’on est en contact avec le système de santé, les examens physiques peuvent être très difficiles à affronter pour les personnes transgenres », développe-t-elle. « Nous espérons que nos résultats élimineront les derniers doutes sur le fait que les personnes transgenres forment un groupe vulnérable », estime le professeur de santé sexuelle et épidémiologie Morten Frisch, coauteur de l’étude.