Tasp + Prep : le duo magique !

18 Mai 2023
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Une augmentation de 27 % du nombre d'hommes gays et bisexuels sous traitement antirétroviral en Australie et ayant une charge virale indétectable a entraîné une réduction de 66 % des infections par le VIH entre 2010 et 2019, rapporte le site Aidsmap. Une preuve supplémentaire que le Tasp (traitement comme prévention) est un outil très efficace et bénéfique autant sur le plan individuel que collectif (santé publique). Par ailleurs, le lien entre l'augmentation du nombre de personnes bénéficiant d'une suppression virale et la réduction de la transmission du VIH s'est encore renforcé après l'introduction de la Prep, de sorte qu'en 2019, chaque augmentation de 1 % de la prévalence de la suppression virale correspondait à une réduction de 20 % de l'incidence du VIH. « Nos résultats suggèrent que, bien qu'efficace en soi, le traitement comme prévention réduit plus efficacement l'incidence du VIH lorsqu'il est associé à la distribution de la Prep », ont déclaré les auteurs-rices de l’étude publiée le 14 avril dans The Lancet. Les chercheurs-ses ont analysé les données collectées entre janvier 2010 et décembre 2019 afin d’évaluer l'impact sur dix ans de l'augmentation de la couverture des traitements antirétroviraux et de la Prep sur la transmission du VIH dans les États de Nouvelle-Galles du Sud et de Victoria, en Australie. L'étude longitudinale (sur la durée) a examiné l'évolution du statut sérologique, de l'accès au traitement, de la suppression virale et de l'utilisation de la Prep chez 101 772 hommes gays et bisexuels bénéficiant de services de santé dans 69 cliniques de dépistage du VIH en Nouvelle-Galles du Sud et dans l'État de Victoria. Parmi les hommes séronégatifs, le nombre d'usagers de la Prep est passé de 17 % en 2016 (année de mise en place de la Prep) à 36 % en 2019 (avec 12 189 hommes sous Prep). L'analyse ajustée en fonction des caractéristiques sociodémographiques et de l'utilisation de la Prep, a montré que chaque augmentation de 1 % de la prévalence d'une suppression virale inférieure à 200 copies/ml était associée à une réduction de 6 % de l'incidence du VIH. Pour faire plus simple, plus d’hommes gays ou bisexuels vivant avec le VIH avaient une charge virale indétectable (le seuil australien pour une charge virale indétectable étant inférieure à 200 copies/ml) plus l’incidence du VIH diminuait dans ce groupe. Enfin, l'incidence du VIH était inférieure de 70 % chez les hommes qui utilisaient la Prep par rapport à ceux qui ne la prenaient pas. Une étude qui démontre tout l’intérêt de la prévention diversifiée en matière de santé publique, tout particulièrement dans des groupes très exposés au VIH.