Tuberculose : Michel Kazatchkine appelle à réagir

5 Avril 2013
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Envoyé spécial de l’ONUSIDA pour la lutte contre le sida en Europe de l’Est et en Asie centrale, le professeur Michel Kazatchkine a publié (25 mars) une tribune sur le Huffington post sur les enjeux de la lutte contre la tuberculose : "cette maladie qui continue de tuer". Il pointe notamment les enjeux dans la zone géographique dont il a la charge. "Trois chiffres en disent long sur cette épidémie que rien ne semble pouvoir arrêter. Le premier : le fait que 18 parmi les 27 pays dans lesquels le fardeau de la tuberculose est le plus élevé dans le monde, se trouvent dans la région. Le second : la proportion que représentent les formes résistantes parmi les nouveaux cas de tuberculose qui surviennent dans la région est maintenant de 15 % (45 % si l'on considère les malades qui ont besoin d'un nouveau traitement après un premier traitement incomplet ou mal suivi !). Le troisième est qu'en Russie, un usager de drogues, s'il est arrêté et emprisonné, court en milieu carcéral un risque vingt-cinq fois plus élevé de contracter la tuberculose que la population générale". Pour lui, ces "chiffres renvoient a une multitude d'autres problèmes d'ordre médical, structurel et social qui reflètent les déterminants de l'épidémie dans cette région. La tuberculose y est largement prévalente, favorisée par la pauvreté et les écarts croissants entre les riches et les pauvres, l'hygiène de vie insuffisante au quotidien, la malnutrition, le tabagisme et l'alcool. Mais aussi des programmes de lutte contre la tuberculose qui ne sont pas intégrés avec les structures de soins primaires, et l'absence de mesures de prévention efficaces de la transmission des infections par voie aérienne dans les structures de soins et les établissements pénitenciers, ou encore, l'absence de lien organique entre soins de la tuberculose et soins du sida. La Journée de la tuberculose [24 mars, ndlr] est là pour nous rappeler que cette maladie dont certains pensent qu'elle appartient aux siècles précédents, continue de tuer à très grande échelle dans le monde, et acquiert de nouvelles formes résistantes particulièrement menaçantes. Et comme cela est si souvent le cas dans l'histoire des épidémies, ce sont les populations pauvres et marginalisées qui en sont les premières victimes", conclut-il.