Vanesa Campos : 4 ans après

16 Janvier 2022
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Son visage est devenu le symbole des violences que subissent les travailleuses du sexe (TDS) ; Vanesa Campos était une femme transgenre originaire du Pérou et âgée de 36 ans. Arrivée en France en 2016, elle a vécu pendant plusieurs mois dans un petit appartement Porte de Clignancourt (Paris), sans titre de séjour. Dès son arrivée, la jeune femme travailleuse du sexe a travaillé, la nuit dans le bois de Boulogne (Paris) dans une zone où les TDS originaires d’Amérique Latine étaient installées. Le 16 août 2018, il est 23 heures quand un cri retentit dans le bois ; Vanesa lance l’alerte en criant un nom de code que les TDS ont l’habitude d’utiliser en cas de danger. D’après l’enquête, un groupe d’hommes armés a débarqué dans sa zone de travail, voulant dépouiller la voiture d’un client de la jeune femme. Elle a tenté de s’interposer, mais moins d’une heure après l’incident, son corps était retrouvé dénudé, par ses collègues. Une fois l’autopsie réalisée, on apprend que la jeune femme est décédée des suites d’un coup de feu dans le thorax. Les enquêteurs ont pu rapidement trouver l’identité des assaillants grâce aux témoignages des amies et collègues de Vanesa et aux caméras de surveillance des alentours. À la suite de l’enquête, onze hommes, âgés de 15 à 30 ans au moment des faits, sont arrêtés.Mardi 11 janvier 2022, se tenait le premier jour du procès des hommes présumés suspects du meurtre de Vanesa Campos. Trois sont jugés pour « meurtre en bande organisée » ; cinq autres pour « association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime » ; un autre est jugé pour avoir volé l’arme du crime à un policier et le dernier, (âgé de 15 ans au moment des faits) comparaitra devant le tribunal pour enfants pour avoir participé à l’acte. Cet horrible évènement a rassemblé lors d’une marche blanche au bois de Boulogne plus de 200 personnes en août 2018. Elles défilaient pour rendre un hommage à la victime et aussi pour dénoncer les violences dont les TDS sont régulièrement victimes. Ce crime a notamment été le déclenchement de plusieurs revendications des TDS sur les conditions dans lesquelles elles travaillent (violence, viols, agressions à l’arme blanche, conséquences de la loi de 2016 avec la pénalisation des clients, etc.). Certaines TDS expliquent qu’elles sont dans l’impossibilité de porter plainte car elles risquent d’être mises en cause pour proxénétisme. Cette affaire soulève également la question des agressions transphobes dans le milieu du travail du sexe.