Des échanges houleux m'ont fait réfléchir dernièrement à une chose qui à mon sens coupe le monde des séropos en deux . Suivant si nous avons ou pas vécu le sida depuis les premères années ou si nous avons été contas après l'arrivée des tris.
En fonction de ça, il est très difficilement possible de concilier nos perceptions.
J'ai moi, été anéantie , pas par le fait d'apprendre que j'etais seropo, mais par tous les gens que j'ai accompagné à la mort.
Apres ça, je n'ai plus jamais été la même, bizarrement ce n'est pas l'impact du vih sur moi qui m'a traumatisé, mais ce vécu d'accompagnement avec ma totale impuissance à aider ceux que j'aimais.
J'ai envie de faire une galerie pour eux parfois, je voudrais qu'on oublie pas ces gens la, fauchés dans leur jeunesse.
J'ai ressenti la même chose chez romain, dans ses mots; est ce ce qu'on appelle le syndrome du survivant ?
A chaque mort en dehors des chagrins il y a toujours eu une espece de culpabilité, pourquoi eux partaient et pas moi alors que j'etais deja suicidaire et attachait peu de prix à ma vie ?
J'ai aussi conscience que bcp de ma colèred'aujourd'hui vient de ces années la, des mouroirs ou je les visitais , des essais thérapeutiques foireux qui les affaiblissaient encore davantage, de leur maigreur cadavérique,des odeurs atroces, des conditions dans lesquelles ils finissaient, comme par exemple ceux qui se vidaient littérallement sans que personne ne vienne les changer, je me souviens de léon, annie,kalash, karim, patrick, pascal, mario, un type fabuleux qui était très fier qui ne voulait pas accepter que je le lave, qui avait tellement honte; L'odeur pestilentielle dans leurs chambres, la terreur des femmes de ménage, les abandosns par leur famille qui flippait , comment leur vie de personne de 20 ans en pleine force de l'age devenait en qq mois celles de viellards .
Tout ça me remue encore, c'est toujours douloureux .
tout ça j'oublierais jamais je crois.
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Commentaires
"On a suffisamment à faire avec les vivants" ...
Lors d'une réunion publique organisée par Aides à Toulouse, j'avais suggéré une réflexion autour de la dicibilité de la mort par le Sida "encore aujourd'hui" et j'avais alors reçu cette réponse prononcée par "un cadre" de Aides :
"On a suffisamment à faire avec les vivants !"
Devant ma surpise, le mot est faible, il m'avait été précisé à la tribune qu'il s'agissait de propos prononcés "à titre personnel".
Je rajouterais aujoud'hui que, certes, Aides ne peut pas tout faire et je ne sais si le monde des séropos est inéluctablement coupé en deux à cause de notre histoire, chère maya, mais oui, le devoir de mémoire est nécessaire, et oui on meurt encore du Sida.
En ce qui me concerne, si c'est finalement une hépathite qui m'emporte, ou un cancer, un arrêt cardiaque ou autre complication à la con directement liée au vih, je souhaite que l'on dise que j'étais "aussi" séropositif.
Position qui n'engage que moi, évidemment...
ça n'empeche rien
On fait des commémorations pour l'holocauste , pour les morts de guerre et pour une génération sacrifiée en tous cas pour ce qui est des homos et des toxicos, il faudrait tout oublier...? C'est juste impossible, je crois même que ce n'est pas une bonne chose, c'est dans et par la violence injuste de ces morts que sont nées les associations justement. Defert aurait il fait ce qu'il a fait cad AIdes sans la mort de Foucault ? Nous sommes la suite ..simplement. Cette imprégnation est forte.
Je trouve vraiment dommageable pour la cause que les célébrités qui en meurent se taisent, toujours, cette dicibilité indispensable, rien ne peut remplacer la parole sortie de la honte, fut-elle posthume. On en a encore eu un exemple récemment avec Jacques Demy.commentaires à mon taf " Jacques Demy ? Les demoiselles de rochefort ? Mais il n'etait pas homosexuel ? "...
Ca se passe de commentaire.
Le patchwork des noms fait partie de ces hommages. J'espère que nous ne ferons pas honte à nos disparus encore longtemps. C'est mon moteur dans la dicibilité quand je me sens lâche et que ma première intntion est de taire. Ils en ont payé le prix de leur vie, nous ne risquons que notre parole.
Survivant et post-trauma....
J'ai été mourrante, oubliée par tous au fond d'une chambre de quarantaine, rongée par la honte et les traitements inefficaces...
Puis j'ai accompagné comme dit plus haut, puis on m'a dit ce genre de conneries aussi à la croix rouge...
Depuis j'enchaîne les dépressions, j'ai essayé de comprendre le syndrome du survivant, en me disant c'est tout à fait ce que je ressens et puis le syndrôme post-trauma et là aussi je me suis dis c'est tout à fait ce que je vis.
Mais voilà la vérité c'est que j'ai entre-apperçu le tréfond de l'âme humaine, et je ne peux m'en remettre...et chaque fois que je l'entraperçois à nouveau comme dans le post d'hier sur les deux vistimes libanaises je manque de m'éffondrer...ou peut-être je continue de m'éffondrer à l'intérieur.
J'avais rêvé survivre à cette sombre periode et VIVRE, mais je ne peux pas, je suis hantée par les morts, les enculés, les lâches,je ne sais plus comment vivre cette chienne de vie, je ne vois que la barbarie partout.
Ma grand-mère disait depuis la guerre mon coeur ne peut s'arreter de saigner,
j'ai malheuresement pris le relais...
Qu'allons-nous faire de toute cette peine ou colère...?
C'est pas moi qui le dit sur la mort
Pour dérider un sujet un peu délicat :
"Quand je pense qu'une fois à l'horizontale sur le boulevard des allongés, il faudra côtoyer les mêmes connards qu'au temps de la verticale !" Frédéric Dard
Dieu est mort , c'est Jésus qui hérite de tout . -Les nuls
Simone de Beauvoir à la mort de Mauriac qui avait 85 ans : "Ila bien l'âge de mourir. La mort d'un viellard, à peine une mort ."
Il est doux de songer que je servirai un jour à faire croître des tulipes-Flaubert
Maladies : les essayages de la mort-Jules Renard
Epitaphe de Reiser (mort à 42 ans) : Je ne serai jamais un vieux con.
Mon grand père est mort, mon père est mort, je crains que ce ne soit héréditaire. G.B.Shaw
Notre mort n'est que très simple. Celles des autres est insupportable-Cocteau
syndrôme du survivant
Ce n’est pas de la culpabilité que je ressens, c’est de l’incompréhension. Je ne comprends pas pourquoi j’ai survécu… surtout en sachant que je n’ai rien fais pour. Bien au contraire. Lorsque j’ai appris ma contamination, je me suis lancé à corps perdu dans l’excès, pour ne gâcher le peu de temps qu’il me restait. Autour de moi, ils tombaient les uns après les autres et mon tour viendrait. Mais il n’est pas venu. Et je ne comprends toujours pas. Voici un extrait de mon livre Nageur en eaux troubles :
« … la vérité m’explosa à la gueule. Il y avait, en moi, un tueur à gages qui n’honorerait pas son contrat. Cette non-mort annoncée provoqua le deuil du deuil, la plus grosse baffe de ma vie. Je n’allais pas mourir ! Trahi par un putain de virus qui avait emporté mes amis et qui se désintéressait de moi... »(Deuil du deuil : L’expression signifie que l’on porte le deuil de sa propre mort.)Vivre dans son passé n'est pas le meilleur moyen d'envisager son avenir, mais il m’est impossible d’oublier ou de faire semblant d’oublier, non par rapport à ce que j’ai vécu, mais par respect de ceux qui ne sont plus là pour raconter.
Aujourd’hui, j’ai l’impression que l’on ne veut pas entendre parler de nous et que seuls nos silences sont les bienvenus. Désolé, je ne suis pas encore mort ! Bien que... il y a des jours où je demande si je ne suis pas réellement mort et que je ne le sais pas.
Romainla colère et le chagrin
Je ne sais pas saraconor mais j'ai deja plus chaud au coeur de savoir que je ne suis pas seule à vivre ça.
Merci .
La colère j'essaie de la canaliser sur des domaines ou elle peut etre energie, sinon comme toi je serais morte d'etouffer tout ca. Un de ces mourants m'a dit qqchose qui m'a aidé "Vis toi, ne me pleure pas trop, garde moi dans ton coeur mais tâche de profiter pour moi"
Après la grève, et si nous faisions un pont ?
Avoir (hélas ou tant mieux) survécu (avec ou sans résiliance), empêche-t-il vraiment la compréhension ou même la communication avec ceux qui n'ont pas été menacés ou ne le seront jamais ?
Ces "ceux-là" n'ont-ils rien à apprendre de nous et qu'avons-nous à apprendre d'eux ?
Entre devoir de mémoire, syndrome des survivants et vivre dans un monde qui veut vivre avant tout et donc, peut-être, et malgré tout, solidaire...
Fichtre, vaste sujet !
Vivre sans entrave ... ? ET solidaire.
Ouais on nous préfère silencieux
moi aussi je me demande si je suis une morte vivante...mais pas silencieuse, pas moyen...
et Desproges "je vous hais, tous, j'en suis malade" "je hais les médecins, ils sont debout, les malades sont couchés"...
pareil
Je survis en m'occupant d'enfants, la vie, l'espoir, le futur à l'état brut.
Et j'a commencé à écrire la vie des personnes que j'ai connu et qui sont mortes, c'est un travail de mémoire qui m'est venu le jour où nous avons envoyé des ballons rouges au pied de la tour Eiffel avec AIDES. Chaque ballon portait le nom d'un disparu, le patchwork c'est bien aussi.
Cependant,
qui ferme le robinet de la compréhension et de la communication si ce n'est le regard des seronegs sur les séropos ? Je ne suis pas serophile et je n'ai jamais fermé la porte à ceux qui ne me ressemblent pas. Peuvent-ils en dirent autant ? Par experience, non.
Only seropos..
Avec Maya, nous parlons des séropositifs, romain. Entre ceux qui ont vécu la mort et les autres séropos, comment faciliter la communication et la solidarité ?
Sur ce point, cela n'implique pas donc pas le regard des séronegs.
Biz
Je ne crois pas que ce soit si fermé que ça
je crois à l'empathie, je crois que certaines personnes ont capacité à comprendre et imaginer les souffrances qu'ilsn'ont pas vécues, mais pas tous.
Je crois aussi que la solidarité est pour bcp affaire de souffrance, enfin plutot qu'elle est un des ciments.
Bizarrement ca provoque de droles de choses, dans les assoces quand je rencontre de vieux séropos , leurs stigmates me sont touchants, comme un élan qui n'a rien à voir avec la pitié mais avec je ne trouve pas de mot pour exprimer c'est plus de l'odre de la ...solidarité. Comme les autres les rejettent de par leur lypoatrophie, je les aime pour ça.
Tiens c'est étrange je n'avais jamais exprimé ça avant ce jour, je ne sais même pas si j'en avais conscience.
Oups !
Toutes mes excuses, je me suis égaré.
Rom
plus jamais le placard !
L'empathie, la compassion sont des sentiments d'Humain, l'Homme éprouve de la pitié (sentiment que je deteste). Et heureusement, même trés peu, il reste des Humains sur cette planète. Je ne vis que pour eux.
Je suis un Mutant (lipotrophié) et je subis le rejet dans ma vie sentimentale ou sexuelle ( m'en est témoin l'inexistence de cette vie !) Même si je ne l'accepte pas, étonnamment je le comprends. Je crois même que je vais me présenter à l'élection de Mister lipo ! Avec les restes de mon ancien corps de nageur je devrais cartonner ! lol (ah voui, ce genre d'élection n'existe pas ! trop sidament incorrect).
Désolé de mon humour et de mon esprit corrossif, mais c'est tout ce qui me reste.
J'aime les survivants et jamais je n'accepterai que l'on les cachent dans un placard juste parce qu'ils sont les témoins génants de cette histoire virale.
A André
Je suis comme un enfant, je n'ai pas vraiment l'impression de bien comprendre ce que la mort peut signifier mais plus je vieillis et plus je souffre dans mon corps et mon esprit la perte d'un être cher mais mon âme vole et continuer à voler comme l'âme de l'enfant insouciant.
Est-ce pour me montrer que je suis indispensable dans cette vie et que je n'ai pas encore ma place là-haut ?
Je songe souvent au film de F. Capra, La vie est belle.
Vos témoignages sont un bien trop précieux pour être "adulés".
Merci à vous et sachez rester proche de nous.
point de vue
De l’eau glacée contre les miroirs
Cher Romain
merci marbouillat
jamais entendu parler de cet ouvrage, je file sur amazon....
les 'idées lecture d'ouvrages intéressants , essais, romans,socio sont donc toujours welcome.
je me questionnes....
Une médaille ("de guerre"...)pour qui?!
la séropotamie
il ne s'agit pas dans mon propos de faire une hiérarchie des vulnérabilités et des souffrances.
rien à voir. Mais d'essayer de capter pourquoi de telles différences de "valeurs" existente entre les séropos.
il y aura toujours des personnes qui considéreront que la forme de leur contamination est plus "honorable" que les autres.
J'ai comme toi reçu le verdict de certains hétéros et homos me disant "tu étais toxico, bah tu l'as bien cherché". Mais ça reste une minorité marginale de réactions dans un océan de retours autres.et puis je m'en fous J'ai les armes pour répondreà ça. N'empeche que c'est encore dit ou pensé sans oser le dire.
les chiffres des contas montrent clairement qu'unn UD à qui on donne les moyens de se shooter propre le fait, il en va tout autrement du sexe ou la capote n'est pas qu'un élément de rdr mais est aussi un acteur de frustration.la aussi les chiffres sont la pour le dire.
La séropotamie comporte un vaste panel diversifié ou on cotoie des différences existentielles majeures.
A mon sens , dans un systeme de valeurs, c'est le fait d'avoir ou pas vécu l'avant et l'apres tri qui reste la dominance de fonctionnement intellectuel.
mais ce n'est que ma perception...
bon we à tous, qui que vous soyez...
Le syndrome des survivants
J'viens de m'abonner et j'ai pas encore eu le temps de tout lire de ce qui a été échangé sur ce sujet. Mais il me semble qu'il y a dés le départ quelques petites erreurs de données : 1- Malheureusement j'ai été amené à constater que les divisions au sein des séropos sont beaucoup plus nombreuses, à commencer par les bons et les mauvais séropos (bons = transfusés/ mauvais = tous ceux qui l'ont bien cherché) , et ensuite toutes les divisions allant jusqu'à l'incompréhension totale voire le rejet entre les gays et les toxicos, entre les gays et les hétéros, entre les Act-up et les AIDES, j'en passe et des pires ! 2-Pour revenir au dit Syndrome, chère Maya n'oubliez que tout le monde un jour ou l'autre est le survivant de quelqu'un, à condition d'avoir aimé un tant soit peu dans sa vie. Pour ma part, hier, un ami a cru de bon goût de m'appeler pour me rappeler la date du 20ème anniversaire du départ de mon alter égo, je lui ai répondu ce que je crois profondément c'est que cet être merveilleux qui m'a quitté il y a 20 ans tout juste n'a jamais été aussi vivant en moi et je me fait une joie d'aller le rejoindre un jour. Je sais ça te paraîtra peut-être un peu cliché mais c'est ma vérité.
Et pour terminer un p'tit regard dans le rétro pensez aux survivants des grandes guerres du siècle derniers , aux survivants des camps nazis... Bon j'voudrais pas tomber dans le moralisme ; simplement essayons de nous prendre la main et pour
cela desserrons nos poings ! Gros poutous dans l'cou, là où ça chatouille!
SAINT DROME DES SUR-VIVANTS
La porte de mon placard vient de cogner la tienne. J'me sens aussi sidamant incorrect que toi
et ton humour et ton corps m'intéresse, J'pense qu'on pourrait envisager de développer
sainement nos corrosivités respectives pour le plus grand bien de tous avant que la grande faucheuse nous rattrape. J'en viens parfois à remercier le VIH de m'avoir permis entre autre
au sein d'assoc. de connaitre les êtres les plus vivants qu'il m'ait été de rencontrer dans ma vie errante.
Je t'en prie Romain contacte moi, les mutants parlent aux mutants à conditions de dresser nos antennes. Gros Bizous partout si tu le permets !
SAINT DROME DES SUR-VIVANTS c'est pour ROMAIN de Paris
hello
Je pense que tous les professionnels de santé, à l'époque, ont été désabusé, perdu, devant le sida et aussi que cela a du bousculer leurs convictions. Certains ont réagis d'un manière humaine, d'autres non. ceci est un autre sujet. Le syndrôme du survivant est, à mon avis, sur un autre plan bien plus personnel. biz
tout comme toi, Maya...
moi, vieux séropo (virus connu dans mon corps depuis fin février 1987, je vais fêter ses vingt deux ans...), suis passé par tous ces stades :
- attendre de mourir (quelques années) en anecdote, à l'époque, ai rencontré un dentiste qui m'a demandé si, au vu et au su de mon état sérologique, ça valait le coup d'engager des soins dentaires coûteux... véridique...
- pendant ces années, ai accompagné plus d'un au cimetière (dans ma bande de neuf potes, nous ne sommes plus que deux et ce depuis 1993...)
- puis, je me suis demandé pourquoi moi en vie et pourquoi pas les autres ? punition ? pour qui ? sursis pour moi ? chance pour moi ? et tout ça s'accompagnait de plan sexe plus que à risque... pour défier le sort ? pour me suicider lentement ? je ne sais pas...
- et les années se sont égrénées... et en 2005, une hépatite C dormante depuis vingt ans s'est rappelée à mes bons souvenirs... j'ai pensé que c'était la fin... mais je me suis soigné... C'est à cette époque que Fred Chichin des Rita Mitsouko est mort de son hépatite foudroyante... et du coup, toujours la même question : pourquoi moi, je passe au travers ?. Et mon hépatite est guérie.
- depuis, j'ai commencé un traitement HIV qui a fonctionné du premier coup : virus indétectable et PAS d'effets secondaires ou si peu par rapport à plein d'autres...
du coup, suivant mes humeurs ou mon moral, j'oscille entre "j'ai beaucoup de chance et j'en profite" et "j'ai un peu honte de ma chance vis à vis de mes amis séropos même si je ne culpabilise plus".
En tout cas, même si je m'en sors, j'aurai préféré vivre sans ce putain de virus qui m'habite car ma vie, mon mental ont changé à jamais ce jour d'annonce de 1987...
A tous les séronegs qui lisent : n'oubliez pas : on peut (pour certains) vivre avec mais sans c'est beaucoup mieux...
A tous les séropos (de longue date ou non) : les traitements, aujourd'hui, sont moins pires qu'il y a 20 ans mais ont encore beaucoup d'effets indésirables dont certains ne sont pas connus...
je terminerai par "si jeunesse (séroneg)savait..., si vieillesse pouvait(séropos, nous à l'époque, on ne savait pas, personne ne savait)... Dans ce cas, jeunesse, vous savez... et nous vieillesse, on n'a pas de retour arrière possible...
bien à vous
C'est dommage....
lire les autres
ce que tu dis est vrai on a parfois l'impression d'un survol de lecture ou le posteur veut juste mettre son avis sans pour autant lire ce qui a été écrit.
manque de temps, impatience etc.
C'est pas simple pour tout le monde de synthétiser ses idées et de les poser de façon claire et agréable à lire pour les autres.
J'ose un conseil ? Faites des sauts de ligne, aérez ! les gros pavés sans espace ca étouffe!! on a pas envie d'y entrer.
On attend avec impatience les possibilités de mise en page qui devraient aider à être plus lisible et attractif.
bizz et bon dimanche à tous
je file danser 'I heard it through the grapevine" à la laverie
Séro-survivante
Oui je sens un monde entre ceux qui ont vécu la période où les gens crevaient comme des mouches, ceux qui ont vécus des années "dans le couloir de la mort", sans savoir s'ils seraient en vie les prochains six mois, ceux qui ont fini par comprendre qu'il y avait beaucoup de chance qu'ils survivent à leurs amis morts...
Et les nouveaux infectés (il arrive que ces nouveaux infectés se retrouvent dans des pathologies lourdes mais ce n'est pas la dégringolade que nous avons connus).
Quand on se rencontre avec certains amis on joue au jeu "je suis bien plus malade que toi!"...J'ai eu la chance de pouvoir bénéficier assez vite des thérapies, ils me regardent de haut.(sourire)
Avec certains jeunes évidemment c'est autre chose. Je pense que ça peut les faire chier nos souvenirs tristes, comme je n'en avais rien à foutre des rescapés de 14-18 quand j'avais vingt ans (encore que j'ai eu une amitié enfant avec un vieux poilu et que je n'oublierai jamais ce qu'il m'a raconté de cette guerre). Mon "totalitarisme" du "tout capote" (comme on dit ici, comme si j'avais interdit à quiconque de se branler), il est en partie ancré dans le visage de ces amis chers sur leur lit de mort. Y déroger c'est de l'ordre du blasphême à leur égard.C'est ma fidélité à leur souvenir. Je ne pense pas être la seule.
Maintenant il y a des vieux seropos qui pourraient pas baiser sans préso, d'autres qui pratiquent le "no-K-pote", d'autres qui achétent le gel en bonbonne pour suivre les RDR.
Et il y a des jeunes qui se protégent, d'autres qui ne se protégent pas...
Il y en a qui passent d'une pratique à l'autre.Cette expérience partagée n'est pas vécue de la même façon par tous.
Cette expérience de "survivance" peut amener à une chose délicate: la lassitude, et pire la lassitude à mettre le préservatif. ici quelques piqures de rappel du souvenir peuvent faire du bien.
Ce que parisien-breton dit trés bien c'est -ça été observé à la sortie des camps nazis-, c'est cette culpabilité qui peut prendre la personne rescapée: "pourquoi moi et pas les autres". La culpabilité mine. Elle peut nous empêcher de profiter au maximum de la vie que le destin nous a laissé. Elle peut mener à des pratiques à risque, et pire.
Il y a aussi des jolis complicités inter-générationnelles à travers cette histoire...
et c'est reparti
si c'est c'est pas du buzzz ma mère s'appelle reviens.
buzz en québécois on dit comment?
En argot média le buzz c'est quand tout le monde parle de quelque chose...une sorte de rumeur.
En terme technique c'est quand il y a un bruit dans le mircro genre bzzzzzzzzzzz
en jargon internet c'est quoi? ça veut dire qu'on radote?
peut-être nos amis québecois ont-ils traduit les "buzz" et autres "troll"?
(pour un SPAM ils ont un joli terme: un pourriel)
je suis sure que ta maman a un joli nom genre "reviens, veux-tu, ton abcence a brisé ma vi-e)
Tout sur le buzz...
C'est là :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Buzz_(marketing)
Bien à vous. Sophie
Vivant
''Maintenant il y a des vieux seropos qui pourraient pas baiser sans préso, d'autres qui pratiquent le "no-K-pote", d'autres qui achétent le gel en bonbonne pour suivre les RDR.
Et il y a des jeunes qui se protégent, d'autres qui ne se protégent pas...
Il y en a qui passent d'une pratique à l'autre.Cette expérience partagée n'est pas vécue de la même façon par tous. ''Léa mure trans ' Effectivement nous sommes tous differents dans notre approche de la sexualité (reelle ou supposée) J'avoue que la sexualité n'est qu'une part infime de ma vie ( je dois etre en baisse de testoterone virile active! , Comparer l'eventuelle culpabilité de quelques uns ayant connu les années 80 et l'arrivée du sida avec l'experience de la shoa me semble ( mais je respecte la sensibilité de chacun ) exageré , Disons que lorsque je n'arrive pas à gerer le qotidien du vih (medicaments ,effets secondaires ,examens) je culpabilise en pensant à ceux qui sont partis ( connus et inconnus ) Mais apres un travail sur moi ,toujours d'actualité ,je prefere positiver et apprecier les levers et couchers de soleil , la musique ( merçi Lea) les quelques voyages effectuées ,mes love story -(on ne devrait jamais dire que l'on s'excuse) et vivre deux fois plus intensement ! pour moi ,pour eux !
y'a pas de lézard!
En fait Marbouillat cette comparaison a été faite par des chercheurs américains.
Il ne s'agit pas pour moi de minimiser les crimes nazis, juste d'évoquer ce syndrome qui a été plus fréquent que tu ne crois chez ceux qui avaient vu disparaître tous leurs amis
et restaient en vie.
Ce syndrome -d'aprés les chercheurs (ne me demande pas la référence) - s'appliquaient également à ceux qui avaient réussi à rester seronegs dans un milieu où beaucoup beaucoup étaient séropos. Il devenait une culpabilité, un élément de conduite à risque. J'aime bien dire à mes vieux amis seronegs: "je t'admire de ne pas t'être laissé prendre à ce truc". Généralement, modestes ils me répondent "c'est le virus qui n'a pas voulu de moi".
Comme écrit Marie-France dans son livre "il faut danser aussi pour ceux qui ne dansent plus". et vive les lézards mélomanes...
fidelité similaire mais
moi, ma fidelité est de vivre avec joie les nouvelles qui pour moi sont bonnes et que j'aurai aimé partager avec eux ...
ecceomo
Positivement / / De passage avant compostage
mistake
tu as parfaitement raison lea , je me suis trompée d'anglicisme
je voulais exprimer troll, tu pouvais t'exprimer sur ce sujet
sans nous faire ton couplet capote une nouvelle fois
je préfèerrai aussi que les quebecois nous inventent un joli mot francisé
et pour ma mère c'est pas complètement faux non plus
et pour tout dire aujourdhui elle ne sait même plus comment elle s'apelle .
bonne journée les gens
Tête haute !!!
Coucou Léa.
Je comprends bien ce que tu veux dire, mais de là à admirer les séronegs uniquement parce qu'ils sont seronegs, amis ou pas, et prendre leur réponse pour de la "modestie", chacun réagit face à la contamination comme il peut mais il faudrait que tu essaies vraiment de te dépatouiller avec ce syndrome de la honte, je dirais même d'infériorité.
Tu n'es inférieure à personne, Léa, malgré tout ce que tu peux en penser ou même ressentir.
Je sais que ta situation est complexe, mais essaie aussi de ne pas généraliser : il y a des séropos qui sont fiers de leur virus, d'autres comme moi qui se disent plutôt que le virus les a mutés, en quelque sorte, et peutêtre dans le bon sens, en leur permettant par exemple de mieux apprécier des instants de bonheur même très modestes qui me passaient complètement inaperçus quand j'étais seroneg.
Allez, haut les coeurs et tête haute !
Biz
intensité, plaisir de se sentir coupable
Des forums ou tout le monde est d'accord c'est presque aussi chiant que ceux ou tout le monde s'engueule!
NOn, ça fait du bien.
Il parait qu'à un moment dans le milieu sida c'était tellement le séropo power que ceux qui l'avait pas attrappé finissaient par se sentir coupables!
C'est pour ça que dire cinq minutes à tes amis seroneg "bravo" ça va pas faire de mal.
ce petit sentiment d'intensité supplémentaire du à la seropositivité je le vis comme toi...mais quand même...à choisir...
Enfin à quoi ça sert de regretter?
Ah oui...une dernière chose. Il y en a aussi que ça fait jouiiiiiiiiiiir de se sentir coupable. Je suis coupable, trés coupable, maxima culpa etc. Laissons-les se trainer par terre en battant leur coulpe si ça leur fait plaisir! Pourquoi leur retirer ça?
Au contraire, il faut en rajouter: "tu dis que tu es coupable mais tu le pense pas assez!" shlaaaaaaaaaaaaaaaak! "arghhhhhh! ouiiiiiiiiiiii mùaitresse Léa"
"oui maitresse Léa, vous avez raison je ne suis qu'un dissimulateur" "rampe ordure coupable"! et shllllaaaaaaaaaak!"
c'est ce qu'on appelle des voluptés coupables.... Je crois que je fantasme un peu...non?
t'as joui ?
Eh ben, je crois en effet que t'as trouvé ton point G !
Pas si mal ...
Je dirais même : respect.
Biz (chastes)
Qu'est-ce qu'on se marre, qd même !
C'est en effet dommage
dans tous les sens car mon message ne s'adressait pas à toi Astérina, dont j'ai lu attentivement le message et qui m'a passionné à cause de ta position très impliquée , mais au message de départ de ce forum qui posait uniquement l'antagonisme entre pre-Tri-T et post Tri-T. Et globalement je suis entièrement d'accord avec toi sauf sur le dernier point que tu évoques (à propos des U.D.) apparemment ça dépend des régions..... Je te renvoie à l'article que je viens de soumettre à votre avis en nouveau sujet de forum...
A bonne lectrice salut :-)
Pas de lézard du tout Léa !
En effet moi aussi il m'est venu à l'esprit cette comparaison que tu as osée. Et ça ne veut pas dire qu'on assimile le fléau du Sida à la Shoah, mais qu'on rapproche notre culpabilité de survivant à un fléau qui a emporté beaucoup de nos êtres les plus chers à celle qui commence à être mieux connue des survivants des camps de concentration (juifs ou autres d'ailleurs, et là on est hors Shoah me semble-t-il) qui n'osaient même pas en parler à leur proches.
Apprenons à mieux nous lire et arrêtons de projeter un peu trop vite des idées extrèmes et blessantes. Merci et BIZ !
Fantasmes
bah si c lourdingue
personne ne t'oblige à lire et encore moins à répondre jakob,
chacun voit selon les sujets qui le hantent, le préoccupent , l'amusent
ce sujet la prete pas vraiment à se rouler par terre c'est certain
mais les pas concernés peuvent toujours s'abstenir:
c'est un blog pas un sujet de forum...
bonne soirée
Merci Maya
pour ta compréhension et ta tentative d'exclu, j'espère que que t'as envoyé le même genre de message de sympathie à Léa mure Trans et à MichelTlse qui ont osé les premiers à introduire un ton un peu.... délirant , J'espère que dans ta vie de tous les jours tu es un peu moins sectaire et que tu ne penses pas à toi toute seule porter toute la misère du monde et des anciens séropos dont je suis je te ferais remarquer. Je croyais que la tolérance et la convivialité était de mise sur ce site par ailleurs sympa..... Bonne nuit !
Merci Maya
pour ta compréhension et ta tentative d'exclu
Léa mure Trans et Michel Tlse ont dû se prendre une volée de bois vert eux aussi !
Yaalaaa
OUI mais
ta réponse est aussi conne que le fut la mienne, c'est tout dire.
il est frequent que je poste des trucs que je regrette dans la minute. parce que reaction "naturelle" , j'essaie de combattre ça.crois moi c'est pas simple.
justement je l'evoquais hier avec lea.
ca fait aussi partie de ma pathologie bipolaire
mais je vais pas evoquer ca au risque de m'entendre dire que je porte toute la souffrance de l'univers.
ya bien plus malheureux que moi, aucun doute. on a tous notre lot, plus ou moins bien géré selon nos natures , et notre terrain psychologique.
je te présente mes excuses jakob.
Merci Maya
eh oh
qu'est que t'as toi le trait d'union lol? Ou est ton probleme ?
Je parle de ma reponse et de celle de Jakob
Je ne suis pas la seule visiblement à pondre des reponses trop vives sans comprendre;
Mais sans doute la seule à m'excuser..
maitresse maya
Moi Maya quand elle me rudoie je l'imagine avec des grandes bottes et des fourures comme Wanda (cf la vénus en fourure).... et je frissonne.
A part ça j'ai déconné mais je pense aussi que des gens ont besoin de se sentir coupables,que c'est une volupté pour eux et qu'il faut leur laisser ce plaisir.
Quand la grande Yvette Guilbert rencontra Wilde elle lui dit "je suis la femme la plus laide de Paris" en lui tendant sa main à baiser. Wilde la prit et dit "du monde, madame, du monde!"...