Je voudrais partager mon admiration pour Dogen (1200-1253), un auteur bouddhiste japonais.
Le Shobogenzo (l'Oeil du Trésor de la vraie Loi) est une compilation de ses textes. Il a introduit le zen au Japon, ramené d'un voyage en Chine (le bouddhisme existait déjà au japon mais sous des formes différentes).
On trouvera en commentaires des extraits et commentaires de deux chapitres du Shobogenzo, Ikka no myoju (l'univers entier est une perle brillante), et Uji (être-temps).
Dans la première partie (l'univers est une perle brillante), les extraits du Shobogenzo sont en gras et italiques, les commentaire de Taisen Deshimaru sont en caractères normaux.
Taisen Deshimaru (1914-1982) est un moine bouddhiste japonais, disciple de Kodo Sawaki, de la lignée de Dogen (Zen soto). Arrivé en France en 1957, son enseignement s'est répandu largement et ses disciples sont à l'origine de l'Association zen internationale, qui compte des centaines de dojos en Europe. C'est l'un des principaux introducteurs du bouddhisme en occident.
Enfin, le titre Shobogenzo fait référence au dernier sermon donné par Sakyamuni. Au cours de cet enseignement, il se contenta de sourire en faisant tourner une fleur entre ses doigts. Seul son disciple Mahakasyapa eut la compréhension de ce geste et lui adressa un sourire en retour. Le sourire de Mahakasyapa. Ce sermon est considéré comme l'essence et le coeur de l'enseignement du Bouddha.
Le Shobogenzo est disponible maintenant dans de nombreuses traductions. Les extraits et informations de ce billet proviennent de :
Le trésor du zen. Texte de maître Dogen commenté par Taisen Deshimaru. Albin Michel Spiritualités vivantes, 2003.
Shobogenzo-uji. Eido Shimano et Charles Vacher. Encre marine, 1997.
Les maîtres du zen au Japon. Masumi Shibata. Maisonneuve et Larose, 1995.
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Commentaires
L'univers entier est une perle brillante.
Ikka no myoju
Un jour gensha dit à un moine -par la suite, cette phrase devint célèbre dans les annales du Zen :
L'univers entier est une perle brillante. (fin)
Etre-temps
Shobogenzo-uji
Concerne notre rapport au temps.
Par moments se dressant au sommet du plus élevé des pics, être temps.
Par moments marchant au plus profond des océans, être temps.
Par moments à trois têtes et huit coudes, être temps.
Par moments de seize ou huit pieds de haut, être temps.
Par moments un bâton de moine, un chasse-mouches, être temps.
Par moments un pilier, une lanterne de pierre, être temps.
Par moments, M. Chang ou M. Li, être temps.
Par moments la terre entière et les vastes cieux, être temps.
Zazen
Message...
...reçu en partage.
Merci
Uji
Toutefois, la vérité de cet hier et aujourd'hui se révéle simplement au moment où, entré droit dans la montagne, je vois autour de moi les mille et dix mille pics.
Grand écart.
Dans l'annihilation complète, je dis : "Ô roi des rois,
Toute les images ont fondu dans ce feu !" Mais il dit :
"Tes paroles sont encore un reste de cette neige.
Tant que demeure la neige, la rose rouge est cachée".
Rumi (1207-1273)
merci Ouhlàlà
j'avais lu le nom de Dogen dans plusieurs livres de Taisen Deshimaru, sans avoir fait trop de recherche encore à son sujet.
C'est cool
de voir resurgir ce petit billet trois ans après ! Bien content de t'offrir ce petit aperçu d'un texte de Dogen, commenté par Deshimaru...
Je trouve que la perle brillante est infiniment poétique, inspirante et remarquable pour un texte du 13è siècle. Du point de vue du bouddhisme originel, peut-être trop... Emotion poétique, enchantement du monde, exaltation... alors que l'essence de la pratique, dans le théravada, vise à clore toutes les portes sensorielles, intellect compris, et à renoncer à toute saisie, c'est la première étape. Les courants tardifs du bouddhisme ont ajouté leur tonalité mahayaniste ou vajrahyaniste, à savoir un galimatias inutile certaines pratiques douteuses et quelques idées intéressantes comme celle de ne pouvoir se sauver seul ou individuellement, ou celle de l'identité entre l'enfer et le paradis, pour faire court, qui fait que cesser ou sortir du monde des phénomènes (technique, porte d'entrée des jhãnas, états béatifiques du bouddhisme originel un peu passés à la trappe dans ses développements ultérieurs) ne sont plus des objectifs en soi. Il me semble quand même que le zen soto est le plus proche du bouddhisme originel, même s'il se pratique les yeux ouverts, en voyant tout, bien que ne regardant rien... Mais le zen a peut-être un peu de mal à dépasser zazen... Je crois qu'il ne faut pas trop chercher à la discerner mais devenir soi-même la perle.
Est-ce que tu pratiques ? Tourner autour (de la pratique) c'est déjà un bon début Pour ma part j'ai toujours du mal à pratiquer ... un peu attaché à ma caverne obscure, et pourtant chaque méditation est une expérience unique et passionnante. Le coussin de méditation est au centre de la pièce, et du monde, et ma vie tourne autour, même s'il prend parfois la poussière... Le coussin c'est très formel, efficace, mais la perle est partout !
J'exhume
Tu cesses
Il médite
Je ne suis qu’un petit scarabée.
Je me suis mis que très récemment à la lecture de certains livres que j'avais dans ma bibliothèque depuis presque 20 ans sans même soupçonner que c'est livres étaient des petits trésors.
Depuis mon déménagement, au mois de février de cette année, je m'y suis intéressé.
« Zen et Arts Martiaux » , Taisen Deshimaru, que relis pour la deuxième fois et qui deviens un de mes livres de chevet.
Pareil pour « Satori, dix ans d 'expérience avec un maître Zen » de Michel Brosse, je dois avouer que je n'ai pu le finir. Le récit et rempli de souffrances physique (et ça m'a fatigué et quelque peu inquiété de savoir toutes ses souffrances).
« Esprit Zen esprit neuf » de Shunryu Suzuki.
Voici un an que je vais voir une personne qui pratique le shiatsu(sur moi). Elle m'a enseigné la posture Zazen, il y à peu. Les débuts ont étés dur, pour trouver mes marques et me faire à cette idée, depuis septembre (à peux près) je pratique seul chez moi avec une couverture que j'ai pliée de façon à être correctement assis. Le 2 novembre j'ai fait ma première Sesshin, nous étions seulement 5, et j'ai vraiment apprécié.
J'ai hâte d'aller au « DOJO ZEN D'AVIGNON »
Et moi un vermiceau
C'est super, le dojo c'est un passage obligé, j'aurais besoin d'être soutenu et ne pas méditer seul mais j'ai renoncé à la postore ad hoc, devenue trop difficile pour mon squelette (quoique le zen pratiqué au japon est une vraie torture, sans comparaison avec ce qui se passe dans les dojos occidentaux)... c'est bien de s'impregner le plus possible d'une technique particulière mais heureusement la posture est très secondaire voire ignorée dans le théravada, il n'y a que pour vipassana dont l'objet de méditation est le souffle et la respiration que s'assoir en tailleur est nécessaire...
Sujet intarissable, à suivre...